Que penser de ce TCG Card Shop Simulator sorti en accès anticipé en septembre 2024 ? Peu coutumier des titres relatifs à l’expérimentation virtuelle d’un métier, je me suis essayé à cette version étant un grand amateur de cartes à collectionner moi-même (Magic l’Assemblée, cartes DBZ Panini des années 90, One Piece etc.). Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais ces simulateurs poussent comme des champignons sur Steam : Fast Food Simulator (2024) ; Car Dealer Simulator (2025) ; Supermarket Simulator (2024). Cela doit visiblement bien se vendre car au-delà de la technique souvent discutable, ces jeux restent très accessibles et si l’intérêt à regarder des streamers jouer à cette typologie de jeux me semble faible, ces simulateurs divers cartonnent sur Twitch.

TCG Card Shop Simulator vous met dans la peau d’un gérant de magasins de cartes à collectionner. A ce titre, vous devez organiser votre boutique pour accueillir un maximum de marchandises et de public afin d’organiser des tournois. D’un local de quelques mètres carrés au début, votre objectif sera de développer la rentabilité de vos activités afin d’être, au fil du temps, à la tête d’une structure importante employant des salariés. Il vous sera bien évidemment possible de fixer les prix de vos marchandises allant des simples paquets de cartes aux boîtes complètes scellées, les cartes à l’unité, sans parler de tous les produits dérivés tels que le tapis de jeu, la boîte et les pochettes de protection, les albums pour ranger les cartes, les peluches ou figurines reprenant les créatures iconiques des cartes, les livres développant l’univers, des jeux de sociétés divers et variés etc. TCG Card Shop Simulator n’est pas avare en diversité de produits, cela est plutôt plaisant sur le long terme car un système de verrouillage par pallier, par niveau de votre magasin, vous empêche de pouvoir tout vendre dès le départ.

Voici une journée type : on commande les marchandises via une interface sur son téléphone portable, on reçoit les colis. On déballe ces derniers et on dispose les marchandises sur les étagères, meubles préalablement sélectionnés et achetés, on réagence si l’on souhaite son magasin (étagères, caisse, décorations diverses). On ouvre le magasin via le panonceau devant la porte. Les clients rentrent et font leurs achats (ou non). Vous passez les clients à la caisse tout en assurant le réassort des produits en rupture de stock afin de ne pas frustrer la clientèle avide de cartes à collectionner.

Les développeurs se sont fait plaisir en jouant sur l’univers des « geeks » en ajoutant une possibilité que certains clients soient malodorants, le fameux geek qui sent la transpiration, et c’est à vous de lui passer un coup de déodorant afin de ne pas gêner les autres. Si vous ne le faites pas, sachez que votre magasin peut être noté sur 5 étoiles par vos visiteurs, ils n’hésiteront pas à descendre votre boutique si ça pue la transpi. Pas d’inquiétude, il sera possible d’automatiser cette tâche ingrate en disposant des diffuseurs d’ambiance dans la boutique. Idem si vos prix sont trop élevés ou si vous n’organisez pas proprement le réassort, les clients vous saqueront sur internet. Les avis des consommateurs sont explicites et vous saurez toujours comment redresser la barre. Très rapidement, il vous sera possible d’ajouter un ou des salariés afin de vous aider dans vos tâches. Ils peuvent fixer les prix, s’occuper du réassort des étagères si et seulement si vous avez du stock en magasin et encaisser les achats des clients. L’IA restent extrêmement basique car ils ne commandent jamais de stock et lâchent les cartons en plein milieu de l’allée si l’espace réserve est plein.

Comme mentionné à la toute première phrase de cet avis, le titre est actuellement en accès anticipé et il n’y a pas eu de mise à jour depuis mars dernier. C’est embêtant car énormément d’améliorations, de contenus ou de correctifs peuvent être ajoutés au titre pour enrichir l’expérience des joueurs. Premièrement, ajouter un autre jeu de cartes à collectionner car pour le moment le seul disponible est Tetramon (clin d’œil assumé à Pokémon). Le marchandage façon brocante dans lequel les PNJ proposent de racheter ou d’échanger des cartes est amusant dix minutes mais fatigant au bout d’une heure… surtout que vos employés sont incapables de gérer ces négos. Pas possibilité d’organiser des événements, de dynamiser un peu les process d’achats (carte de fidélité, clients VIP, etc.), pas de vol en magasin, tout est assez plan-plan passé la dizaine d’heures de jeu. Réduire la fréquence des clients puants, il y a en trop et c’est chiant. Les menus sont une tannée via le téléphone portable, idem pour l’album. On se croirait sur console.

Côté technique, comme annoncé en introduction, ce n’est pas très joli. On doit être sur UE4 mais très loin de l’excellence attendue pour ce moteur avec des éclairages plats, des hordes de PNJ clonés, des personnages plutôt moches, certains colis traversent le sol, la physique est parfois aux fraises... Il m’est arrivé d’être bloqué dans un script de discussion avec un PNJ me vendant ses cartes. Rien d’alarmant cela dit, mais on espère une correction de ces bugs lors de la sortie officielle et une amélioration visuelle de l’ensemble. La bande son est anecdotique, inutile d’en faire la mention. Enfin, je soupçonne l’utilisation d’une IA pour dessiner les fameux Tetramon. Ils sont tous génériques et peu inspirés.

Après plus d’une trentaine d’heures de jeu, TCG Card Shop Simulator parvient quand même à tirer son épingle du jeu grâce à une boucle de gameplay finalement satisfaisante. On prend plaisir à développer son magasin, gagner des niveaux pour acheter de nouveaux produits et les exposer fièrement sur ses étagères. Le titre se joue de manière tranquille, idéal pour regarder une vidéo à côté après une journée de boulot (le vrai). Cependant, sans nouvelles mécaniques de gameplay ou économiques, sans contenus additionnels récurrents, on finit un peu par tourner en rond. Sans parler du fait qu’il faut persévérer et économiser pour débloquer les nouveaux produits par pallier : dépenser 5 000 dollars pour débloquer une simple peluche. Bref, il s’agit d’un sympathique bac à sable pour les collectionneurs nostalgiques mais perfectible sur de nombreux points. A bon entendeur.


silaxe
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