Œuvre dérangeante, provocante, mais profondément maîtrisée dans sa narration, The Coffin of Andy and Leyley s’impose comme un jeu d’horreur psychologique singulier qui ne laisse personne indifférent. Développé par Nemlei, ce visual novel indépendant conjugue esthétique minimaliste, dialogues glaçants et un univers narratif radicalement intime ; parfois jusqu’à l’insoutenable.
Derrière son apparence rudimentaire se cache une construction scénaristique étonnamment complexe, structurée autour d’un duo de protagonistes dont la relation défie toutes les conventions : Andrew et Ashley Graves, frère et sœur liés par un passé traumatique (Nina), évoluent dans une codépendance affective asphyxiante, oscillant entre amour fusionnel, haine rentrée et domination psychologique.
Le jeu s’articule en épisodes, chacun approfondissant le malaise avec une efficacité rare. Le premier chapitre pose une atmosphère étouffante : deux enfants livrés à eux-mêmes dans un appartement délabré, confrontés à la faim, à la solitude et à la cruauté du monde adulte. Les choix qu’ils feront, notamment le cannibalisme, ne sont pas dictés par le goût du choc gratuit, mais par une logique implacable de survie, dépeinte avec une froideur presque clinique.
Là où l'œuvre prend toute sa dimension, c’est dans ses ramifications surnaturelles et symboliques. Les invocations démoniaques, les sauts entre dimensions ou encore les entités énigmatiques comme le « Seigneur Inconnu » servent de miroirs au chaos intérieur des personnages. À travers ces éléments fantastiques, le jeu explore des thématiques profondes : refoulement, dissociation mentale, et mémoire traumatique.
Certaines scènes, notamment celles du chapitre 3A, atteignent une intensité émotionnelle troublante. Lorsqu’Andrew, plongé dans ses souvenirs, est confronté à des sentiments refoulés envers sa sœur, le malaise devient quasi palpable. L’écriture évite la vulgarité, mais ne recule devant rien pour montrer à quel point les frontières, morales, affectives, identitaires, peuvent se dissoudre dans des contextes de violence psychique extrême.
Cependant, le jeu n’est pas exempt de critiques. Le rythme narratif peut paraître inégal, certaines séquences étirant inutilement leur effet. L’interface, volontairement austère, pourra rebuter les joueurs peu habitués aux visual novels minimalistes. Et surtout, l'œuvre flirte en permanence avec des thèmes hautement sensibles, inceste, cannibalisme, abus psychologique au risque d’être mal comprise ou rejetée en bloc. Il faut aborder The Coffin of Andy and Leyley avec une disposition à lire entre les lignes, à comprendre le non-dit, et à accepter un inconfort constant.
Malgré cela, l’œuvre fascine. Son audace, sa cohérence interne et la sincérité de son propos en font une expérience marquante. Ce n’est pas un jeu à recommander à tout le monde, mais c’en est un qu’on n’oublie pas.
Donc pour conclure :
1) Narration profonde, dérangeante et audacieuse
2) Personnages psychologiquement fouillés
3) Esthétique minimaliste mais évocatrice
Cependant :
1) Thématiques très sombre
2) Rythme inégal
Une œuvre forte, viscérale, qui pousse la fiction dans ses retranchements les plus sombres sans jamais perdre de vue son propos central : l’exploration des ruines laissées par la souffrance humaine.
Je donne un 5 uniquement dû au fait que l'oeuvre est incomplète, des que elle fera Fini avec les conclusions narrative je compte réévaluer avec des notes supérieure tel que 8 voir 9.
Je recommande.