Voilà, la messe est dite, j'en ai marre, marre, MARRE de voir une masse de sous-joueurs pédants ériger Skyrim, l'un des plus mauvais jeux de rôle de cette génération, au rang de jeu mythique voire même de "très bon" titre.


La forfanterie de Bethesda, permise par un public aveugle ou peu averti, doit aujourd'hui prendre fin et, avec l'aide des personnes intéressées, je vais DEFINITIVEMENT enterrer ce mauvais jeu.


Pour arriver à mes fins, je vais, convoquant mon infrangible volonté, dialoguer avec un défenseur typique de ce jeu.



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Dans le pays merveilleux de GDC, vivait un imposteur qui se disait, nous employons ses termes, "gamer". Un jour qu'il paradait avec son Graal nommé Skyrim face à un novice du jeu vidéo, une figure divine s'imposa à lui. Cette entité, nous l'appellerons Saint Fencer.


Saint Fencer : "Salut à toi fanatique, que tiens-tu donc dans tes mains ?"


Adorateur de Skyrim : "Oh ! Vois-tu, ce jeu s'appelle Skyrim, c'est un des plus grands jeux que je possède, j'y ai passé 200 heures, vous vous rendez compte ?"


Saint Fencer : "Ah... Je vois, c'est donc cela que tu considères comme un canon vidéoludique ?
Pourtant, j'y ai joué, et la campagne principale était guère intéressante...


Voyons voir... La campagne dure, au jugé, au maximum 8-10 heures. Sur cette durée, on peut retrancher au moins 3 heures de traversée d'une grotte Dwemer au background inexistant et comportant au maximum 3 "énigmes" enfantines. En somme, nous nous retrouvons avec 5 à 7 heures restantes.


Tu as également constaté, bien sûr, qu'il reste encore quelques lieux inintéressants comme la grotte pour récupérer la corne de Parlevent, etc.


Quant à l'histoire en elle-même, pour la résumer rapidement, elle nous fait faire divers détours inutiles pour finalement arriver à un combat final qui n'a rien d'impressionnant ni de difficile. Qui combattons nous ? La question mérite d'être posée puisque notre grand ennemi est si peu développé qu'on ne fait guère la différence avec les autres dragons outre son superpouvoir d'absorber les âmes des morts.


Est-ce cela le gage de qualité de Skyrim ? Cette histoire falote ne peut pas être qualifiée d'acceptable à côté de jeux comme The Witcher."


Adorateur de Skyrim : "Mais non ! Es-tu un novice dans le monde du jeu vidéo ? On ne joue pas à Skyrim pour sa trame principale."


Saint Fencer : "Eh bien excuse moi mon ami d'avoir eu l'outrecuidance de penser qu'une trame principale était nécessaire à la constitution d'un bon jeu. Mais alors, de quoi parles-tu ? Seraient-ce les quêtes annexes que tu me vanterais là ? J'ai entendu dire que, notamment, les guildes constituaient un intérêt indéniable au jeu.


Pourtant, ma partie ne m'a pas laissé cette impression. De fait, je pourrais commencer par la guilde des mages.
Etant un grand guerrier spécialiste du combat à deux mains, j'ai été amené à me demander quel était le château qu'on pouvait apercevoir à Fort d'Hiver. En m'adressant à la personne qui gardait l'entrée du bâtiment, j'ai été surpris de découvrir que j'avais les compétences pour rejoindre une association de mage très populaire (la preuve, nous étions 5 étudiants).
Après quelques tâches ingrates réglées à la force de l'acier, je me vois tout d'un coup plongé dans un petit complot qui, en une heure de jeu, va me faire passer d'apprenti mage à Archimage, moi qui ne maîtrise en tout et pour tout qu'un sort d'apprenti.


Une progression si abrupte, la même que nous trouvons dans les guildes des voleurs et des assassins, est-elle censée être crédible ? Je me le demande, d'autant plus que, dans tous les cas, la force brute a été ma conseillère dans chacune de ces guildes.


Par ailleurs, comment se fait-il que mes anciens compagnons apprentis me traient encore comme leur égal ? Comment se fait-il également que je sois traité comme le dernier des manants en revêtant mon éminemment affreuse tenue d'Archimage ? De même, comment puis-je réussir à pénétrer chez ma victime, sans me cacher à ses yeux, dans une tenue d'assassin sans éveiller ses soupçons ?


Quant aux autres quêtes... Soyons sérieux."


Des gouttes de sueur commençaient à perler sur le visage du petit adorateur de Skyrim et sa figure rouge trahissait l'intense activité de son cerveau. Soudain, bégayant, il reprit :


Adorateur de Skyrim : "Mais...mais... les com...combats sont pas mal, non ?"


Saint Fencer : "Pauvre petit serin, je ne peux guère blâmer ton innocence, toi qui semble ne pas avoir connu grand chose, alors veille bien à m'écouter.


Le système de combat de Skyrim n'arrive à convaincre sur aucun plan. En d'autres termes, il n'est ni jouissif, ni profond, ni spectaculaire.


De fait, comment pourrait-on s'amuser quand les mouvements des personnages sont aussi raides et les effets si minimalistes ?


Les effets des sorts font peine à voir (y compris ceux des plus puissants, en fait tous les sorts offensifs d'un élément se ressemblent) et nos coups ont un effet minimal sur nos ennemis qui n'accusent jamais de vrai renversement (outre le fameux "fus ro dah" qui reste encore très austère).
Peut-on se sentir grand magicien avec de tels sorts ? Il en est de même pour nos frappes physiques qui ne sont pas localisés et qui donnent, de fait, l'impression de taper dans des sacs de pomme de terre.


Enfin, comment se fait-il que les "cris", censés faire de nous un être exceptionnel, aient des effets aussi ridicules ?


Quant à la technique du système de combat, malheureusement elle ne compense pas l'austérité du jeu.
Premièrement, le jeu est déséquilibré à tous les niveaux; les ennemis n'ont pas une force à la hauteur de leur réputation (un mammouth détruit un dragon), quant aux armes, l'arc s'impose comme la machine à tuer du jeu en association avec la discrétion complètement risible dans sa mise en œuvre (les ennemsi étant visiblement bien aveugles). Les mages eux, sous dépouillés d'un éventail de sorts décent et d'armures jolies et suffisantes. Les guerriers eux prennent tous les dégâts sans en donner plus que les autres "classes".


Ainsi, puisque qu'en plus parer ne sert définitivement pas à grand chose, l'approche bourrine à l'arc sera à privilégier, d'autant plus que les ennemis n'iront pas plus loin que la tactique qui consiste à emprunter le plus court chemin jusqu'à vous.


Enfin, bien que la chose a été un peu améliorée depuis Oblivion, il est regrettable de constater que la montée des compétences n'est as homogène. Ainsi, monter sa furtivité de façon décente demandera de perpétuellement marcher en se baissant, en ville, même en plein jour en ville. C'est vraiment très intéressant au niveau du roleplay, vraiment..."


Comme un accusé sentant le revirement qui s'opérait dans lé prétoire, notre adorateur avait troqué son assurance contre un regard camus. Rougissant, suant, il tenta le tout pour le tout :


Adorateur de Skyrim : "Mais...mais... et le background, t'en fais quoi ?
Et l'exploration ?"


Saint Fencer : "Le background ? Lequel ? Celui qui s'étale par kilos dans des livres avec un rapport minimal avec les quêtes (inintéressantes) du jeu ou bien les quelques pauvres lignes très rares qui sont censées donner de l'épaisseur aux lieux traversés ?


Dans tous les cas, le travail effectué dénote d'une absence de pertinence de Bethesda qui est incapable de mettre en perspective son travail sur l'univers.


Dans un bon jeu, la structure narrative et l'orientation générale d'un jeu STRUCTURENT son background en tissant entre les informations un maillage qui, en retour, donne de la PROFONDEUR et du SENS à nos actes.
Mais que m'apporte de lire 20 pages de texte sur des Dwemers dont je ne croise que des grottes rébarbatives ? De même, que m'apporte, dans ce titre, de savoir ce qu'a vécu Uriel Septim ?


La réponse est : RIEN. Un background injustifié est un background stérile, de la matière morte pour personnes ayant un esprit simple.
Pour reprendre une exemple bien connu, dans Divinity II, tout ce que je lis a rapport avec ce que je vis, donc ces informations valorisent la campagne principale et prennent du sens grâce à elle.


Mais, comment aurait-il pu en être autrement avec une trame si bâclée ?


Maintenant, tu as raison, il reste l'"exploration", mais l'exploration de quoi ?
J'ai exhibé jusqu'alors plusieurs caractéristiques de Skyrim :



  • des lieux souvent indéfinis (ou presque selon le cas) avec des éléments graphiques recyclés et des informations minimes

  • des combats peu intéressants, ni profonds, ni spectaculaires

  • des quêtes ridicules


Ainsi, hormis les villes (du moins pour l'instant), nous venons de prouver qu'on ne peut dégager aucune richesse de l'exploration dans Skyrim qui n'est guidé par :



  • aucun but

  • aucune histoire décente

  • aucune activité réussie


Il reste les villes. Comme il n'y a aucune quête intéressante, j'en déduis que les villes sont intéressantes pour leur tissu social, pour les dialogues ou pour les activités.


Les activités, nous pouvons les écarter d'emblée étant donné qu'elles se limitent à du craft et à l'achat de maison qui ne peuvent être personnalisées que par des "packs" de meubles et non objet par objet.


Les dialogues ? Malheureusement, les personnages sont sans vie et psalmodient leur discours sans piquant, plat et sans impression globale d'un tissu social.


Et c'est là que le bât blesse. Si l'on prend l'exemple de Faillaise, censée être une ville en proie à la guilde des voleurs (on s'imagine alors une ville pareille aux quartiers pauvres de The Witcher), on se rend compte que tout est malheureusement fade et morne comme dans toutes les autres villes. On ne sent pas une seconde la pression du banditisme, la peur des gens face à cette guilde de clowns. La musique est de fait identique quelle que soit la ville et les gens ont toujours une humeur égale.


En somme, l'exploration des villes s'impose également comme un bon remède au plaisir.
La démonstration est faite, Skyrim ne présente aucun intérêt au niveau de l'exploration."


L'adorateur de Skyrim, le visage bossué par la tristesse, semblait irradier de toute la frustration qui l'agitait.
Lui qui admonestait les détracteurs de Skyrim qu'il qualifiait de "kékés fans de COD" (pour reprendre ses termes), le voilà qu'il subissait une correction comme en voyait peu ici bas. Chahuté dans ses convictions, après une intense réflexion qui faisait bouillir son crâne, il crut enfin apercevoir la lumière, il allait enfin rétorquer ce que personne ne pouvait contrer. Renaissant, il dit :


Adorateur de Skyrim : "Tu es bien gentil gamin, mais tu n'as pas compris ce qu'est l'âme du rôliste. Définitivement, tu ne t'es pas laiss éprendre au jeu, en fait ce que tu veux c'est être pris par la main, hein ? Du genre COD, c'est ça qui te branche ?"


Courroucé par la vaine et immature sortie du misérable petit esprit qui se tenait en face de lui, il ne se retint plus et mis un terme à cette discussion de la manière suivante :


Dieu Fencer : "Je n'en attendais pas moins d'un petit vibrion comme toi... L'âme loqueteuse, tu ne peux plus guère que te raccrocher qu'à la seule chose que tu sais faire, te réfugier derrière une image de respectabilité fantasmée au travers de modèles que tu crois bons car nombreux, mais qui ne sont en fait que des pauvres esprits inférieurs incapables de se sortir d'un mauvais pas. Garde ta gouaille pour tes semblables, je ne suis pas de ton espèce et je vais définitivement te ramener là où ton intelligence croupit : dans la fange.


Que me dis-tu là ?


Que je n'ai pas assez IMAGINE ma propre aventure ? Mais penses-tu qu'il soit pertinent d'acheter un support, ma foi fort cher, pour faire ce que je peux faire pour rien et sans limite, c'est à dire rêver, écrire ou jouer avec des camarades ?


Quel serait l'intérêt d'un tel support s'il ne proposait pas des réponses intéressantes face à nos choix ?
J'accepte de castrer ma liberté s'il l'on m'apporte un palliatif comme, justement, un cadre me permettant de restituer les effets de mes actes tout en me proposant une aventure originale (c'est bien là la plus value du créateur).


Or, nous l'avons déjà vu, Skyrim ne propose pas :



  • de trame intéressante

  • de background exploitable dans des actes

  • de combats à la hauteur
    ( d'exploration satisfaisante


Il reste alors les conséquences des choix, mais...là encore le jeu ne fonctionne pas.


Comme nous l'avons vu, notre habit n'influe en rien sur la perception que l'on a de nous, mais cela ne s'arrête pas là.
Premièrement, les quêtes sont linéaires à souhait et ne proposent, le plus souvent, aucun chemin alternatif (à la différence de Fallout New Vegas).


Ensuite, notre statut social n'évolue jamais. Du début à la fin, malgré notre appellation (très très peu usitée) d'Enfant de Dragon ou nos exploits divers, nous sommes traités comme le dernier des manants. Même, notre race est citée à de très rares reprises alors que la situation est présentée comme tendue (par exemple, les Sombrages...).


Enfin, nos actes ont une faible répercussion sur le monde, mis à part le changement de soldats dans les villes ce qui ne change...rien puisque, sombrage ou impérial, on pouvait se promener dans N'IMPORTE QUELLE ville, même avec l'armure de l'ennemi.


Alors que me reste-il à faire ? Me raconter une histoire dans la tête ? Quand bien même cela serait une bonne démarche, pourrais-je féliciter Bethesda pour avoir suscité cette démarche en moi ? Non.


On peut dire la même chose sur les mods, ces derniers ne sont point la création de ton gourou, de fait le jeu ne peut être félicité sur leur dos.


Alors j'espère maintenant que tu vas rester là où es ta place et que tu cesseras de vouloir imposer ton jeu comme un grand titre. Tu pourras convoquer toute figure d'"autorité" que tu voudras (si tu considères qu'être qualifié de "testeur professionnel" est garant d'une compétence supérieure), mais aucune ne pourra me contredire.


Agenouille ton devant ton Dieu, et écoute maintenant mes enseignements..."


Livide, le misérable ne put rétorquer quoi que ce fut. Même si le béotien est habituellement connu pour avoir l'illusion de pouvoir répondre à tout, il resta coi devant un tel discours.



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Ci-gît Skyrim, abattu par les mots le 14/06/2018.

Fencer_
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le 13 juin 2018

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