Voilà... C'était pas compliqué !

Le voilà le superbe mélange entre de l'exploration, des puzzles et une ambiance bien glauque à souhait. Dès le départ, on est surpris par la noirceur et le sentiment d'oppression permanente qui se dégage du titre, mais également par le scénario de plus en plus dystopique à mesure que l'on progresse dans l'histoire.
Car oui, cerise sur le gâteau, il y en a une, une vraie, avec des personnages qui interagissent et tout et tout. Ce qui est bien trouvé à ce niveau, c'est qu'à aucun moment vous ne trouverez d'humanité dans ce titre. Tout tourne autour de la cybernétique et de la technologie, avec ce que ça suppose de froid et de désincarné.
Tout est fait pour instaurer un malaise et le distiller de manière insidieuse dans votre cerveau de joueur, avec en prime des décors beaux à pleurer, et étonnamment sobres.
Voilà donc en plus un joli pied de nez aux licences triple A, qui ne savent plus comment justifier un 1080p et des décors photos réalistes à coups de millions de dollars quand le gameplay est au mieux "passable". Vous avez ici au contraire des décors sublimes, réalisés en gros avec les capacités graphiques d'une super nintendo.
Donc sans vouloir faire absolument l'apologie du jeu indie, il y a ici largement de quoi satisfaire votre soif de sensations ludiques: de la difficulté, (certains puzzles sont... tordus) une ambiance excellente, un scénario soigné, un excellent level design (plein de références comme metroid ou another world) et un gameplay efficace. Royal.
Vu que je vous parlais d'histoire, développons aussi un brin: Une grosse zone d'ombre entoure votre arrivée dans le jeu. Vous atterrissez sur un monde épave avec pour mission de protéger votre pilote, coincé et inconscient dans cette combinaison que vous régissez coûte que coûte. Oui, vous êtes l'intelligence Artificielle qui a pour but de faire se mouvoir la combinaison du pilote. Et dans ce monde oppressant, vous apprendrez vite que rien n'est amical. La moindre aide aura son prix à payer, ce qui finira presque par vous rendre paranoïaque, car bien sur votre comportement est dicté par les lois Azimovienne de la Robotique. Outre les multiples références sympathiques à ce qui se fait de mieux en matière de littérature, ces limites vont rapidement entrer en conflit avec votre mission de sauvegarde et vous pousser au paradoxe de la rébellion, autre référence implicite à l'univers SF de K. Dick, dans "Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques". L'histoire vous coule donc progressivement la tête dans ce monde dévasté mais également jusqu'aux limites de la conscience robotique, où pointe un début d'humanité. Classique.
Mais l'avantage d'un tel scénario est également de vous pousser à apprendre ce qu'il s'est passé dans ce monde apocalyptique, entre révolte de droïdes et schizophrénie informatique à la 2001 l'Odyssée de l'espace. Sublime.
Pour un peu on s'attendrait presque à voir surgir un Alien au détour d'un ascenseur, tellement le level design et les décors sont soignés et oppressants.
On peut tout de même reprocher au titre une durée un peu courte, (une dizaine d'heure de jeu environ) et une histoire sans doute abrégée, mais le titre possède une ambiance extrêmement soignée. On le dévore littéralement pour découvrir le fin mot de l'histoire.
Jouez-y sans attendre, vous ne le regretterez pas !