(SPOIL ALERTE) Ce texte s’adresse à ceux qui ont fini Last of Us et Left Behind. Je ne m’embêterai pas à griser.
Je ne redirai pas ici tout le bien que je pense de Last of Us, je l’ai assez dit ici. Nous retrouvons dans ce DLC les mêmes qualités évoquées.
A force d’être pris pour des vaches à lait, chaque DLC pose la même question : vaut-il la peine d’être acheté ?
Pour ma part, j’ai pris le parti d’être patient et donc d’acheter les éditions Game of the year. Gnagnagnaga, oui, je fais mon malin.
Et pour répondre à la question, il vaut la peine d’être joué.
Certes, il est plutôt court. Du coup, j’ai soigné le suspens en le jouant en Survivant. Mais Left Behind permet de rééquilibrer l’univers de Last of Us. Dans ce dernier, même si l’on joue essentiellement Joel, Ellie est un personnage à part entière. Left Behind permet de connaître les motivations et surtout la « blessure originelle » d’Ellie. De la même manière que l’on connaît celle de Joel dès le début de Last of Us.
A ce moment-là, le récit de Left behind ne pouvait-il tout simplement pas enrichir le contenu de Last of Us ? Je me suis posé la question plusieurs reprises, mais au final je pense que cela aurait été une erreur. Prendre les manettes d’Ellie dans Last of Us est un réel rebondissement et une sacrée surprise. Mettre la transition entre les deux aurait pu gâcher cet effet.
Left Behind enrichit Last of Us en nous faisant redécouvrir qu’Ellie est avant tout une enfant, une pré-ado pour être plus précis. Avec ses joies, ses colères, ses contradictions. Left Behind redonne un sens à la joie de vivre dans un monde sans joie. Il n’est pas juste question de survivre, mais aussi de vivre.
C’est un vrai plaisir à voir déambuler Ellie et Riley dans cette galerie marchande. Je me surprends à enchaîner les blagues du livre de blagues, aussi mauvaises soient-elles, rien que pour les entendre rire. La lumière ne vient pas des lucioles, mais du rire de ces jeunes filles dont on a volé l’enfance.
Cette aventure a des petits côtés magiques. Je pense à ce moment où Ellie « joue » à une borne d’arcade cassée, pendant que Riley lui raconte ce qu’il se passe. Cette mise en abyme est tout bonnement incroyable, car elle nous ramène au cœur même de ce qu’est, ou plutôt ce que doit être, le jeu vidéo : un moment de détachement, d’incarnation et d’imagination.
Dans la suite des échanges entre Joel et Ellie, la relation entre les deux personnages est d’une grande justesse. Rarement jeu a su à ce point restituer aussi bien les rapports humains.
Pour moi, la plus grande preuve en est le baiser volé d’Ellie. Je sentais cette tension entre les deux, je pressentais le baiser, mais je n’ai pas voulu y croire, me disant que j’avais l’esprit tordu, me disant qu’un jeu vidéo ne ferait pas ça. Et pourtant, si, elle l’a fait.
Et vous savez ce qu’il y a de plus étonnant dans ce baiser ? Pas que ce soit deux adolescentes pré pubères, mais parce qu’il s’agit d’amour. Un sentiment si étranger à cet univers que son apparition est un rebondissement puissant. De la même manière que l’amour filial est en filigrane de Last of Us.
Mon seul regret est de ne pas en avoir su plus sur l’institut où ont grandi Ellie et Riley.