Un monument

Autant ne pas perdre de temps avec une intro, parce que pour le coup, il y a un paquet de choses à dire sur ce jeu !

Je serai très cash d’entrée : The Last of Us Part II est l’un des meilleurs jeux vidéo auxquels il m’ait été donné de jouer, et, j’en suis persuadé, tout simplement l’un des meilleurs jeux vidéo de l'Histoire. J’irai même jusqu’à dire que je le trouve nettement supérieur à son aîné, en tous points, alors que ce dernier est déjà un monument vidéoludique.

Ici, que ce soit le gameplay, le scénario, les graphismes ou encore le rythme, tout est maîtrisé à la perfection ou tout au moins ce qui s’en approche le plus.

Parlons premièrement des graphismes, justement. C’est tout simplement sublime, l’un des plus beaux si ce n’est le plus beau jeu à avoir jamais existé à ce jour. Mention spéciale pour les animations des visages, réalistes et vivantes au possible.

Abordons maintenant le gameplay. Là aussi, on est sur de l’excellent, et même plus. Rarement un jeu vidéo ne m’aura procuré une telle sensation de fluidité manette en mains, ni une telle satisfaction pour ce qui est des combats ou encore du crafting (à ne pas oublier également les modificateurs de jeux déblocables, comme les munitions infinies ou encore le bullet time, celui-ci étant particulièrement impressionnant. Ces éléments grossissent considérablement l'intérêt de rejouabilité du titre).

La durée de vie, maintenant : elle est colossale ! On parle pour rappel d’un jeu linéaire, un genre dont la plupart des représentants se bouclent en 8-15h. Pour ma part, il m’aura fallu plus de 28h pour terminer l’aventure dont il est question ici, et encore, je n’ai pas atteint les 100 % sur ma première partie, même si je n’en étais pas très loin. Alors non seulement c’est long, mais surtout, cette durée est maîtrisée. Oui parce que c’est bien beau d’avoir des jeux qui nous occupent des heures durant, mais si c’est pour se retrouver avec une progression mal rythmée ou carrément ennuyeuse, c’est dommage. Ici, ce n’est pas du tout le cas, et bien au contraire.

Et maintenant, le plus gros point fort du jeu : son scénario.

C’est juste magistral, je crois qu’on peut le dire. Combien de jeux vidéo nous auront proposé une telle maturité ? Une telle maîtrise et une telle intelligence dans leur écriture ? Cela se ressent notamment dans l’absence totale de manichéisme, chose atrocement rare dans le monde du jeu vidéo et même ailleurs. Ici, on nous fait explorer le point de vue de tout le monde, même de ceux qu’on pourrait de prime abord considérer comme les « méchants », de manière tristement binaire. Les personnages sont fabuleux et superbement interprétés (le doublage, lors de certaines scènes, est tellement crédible et poignant qu’il nous scotche littéralement à notre écran). Mention spéciale pour le personnage d’Abby, que j’ai personnellement trouvé magnifique. C’est la tristesse qui le dispute à la colère quand je vois le torrent de haine qui fut lancé à son encontre, tout comme celui que subit le personnage d’Ellie. Il faut croire que pour une minorité tristement bruyante de joueurs, le fait d’incarner une femme lesbienne relevait de l’hérésie pure, et cela m’attriste autant que ça m’énerve. Et sinon, on a également celles et ceux qui n’ont pas supporté certaines décisions scénaristiques prises par le jeu (une en particulier, comprendra qui pourra) et qui ont considéré que le simple fait d’avoir tenté quelque chose d’osé et même de terriblement audacieux était un scandale et valait au jeu une note ridiculement basse.

Pour ma part, ce jeu m’aura fait vivre des choses qu’aucun autre ne m’aura fait vivre, autant par son gameplay que par la maturité, la brutalité et l'intelligence de son scénario.

Nous sommes ici face à un pur chef d’œuvre du jeu vidéo, qui me donne confiance quant à l’avenir de ce média. J’en veux pour preuve l’état dans lequel il nous laisse au moment où arrive le générique : à la fois satisfait et épuisé, tant il sera allé chercher dans nos émotions et nos sentiments les plus profonds.

Ils devront mettre la barre terriblement haut pour le surpasser avec la Part III !