Un suspens démoniaque. Un bon scénario.
Impressionnant cet épisode. Toujours basé sur le même concept, le joueur incarne Lee, perdu dans une lutte pour la survie dans un groupe plutôt hétéroclite. On retrouve le schéma de la série et surtout une intensité incroyable du début à la fin.
J'ai dévoré cet épisode, pourtant l'effet de surprise est passé. Le Gameplay est toujours le même, assorti d'un level design aux petits oignons.
Les phases de découverte de l'environnement sont toujours présentes, mais maintenant que la dynamique est intégrée, je suis passé directement à l'essentiel, en conservant une fluidité qui m'étonne encore.
La mécanique d'utilisation et de recherche des objets est bien mise en avant, sans être ni laborieuse a anticiper ni techniquement compliquée à mettre en place.
Les phases d'actions sont excellentes et les choix toujours aussi cornéliens. J'ai par exemple choisi de me débarrasser de cette ordure de Larry, ce qui m'a valut une vengeance en règle de la part de Lily.
Et le plus sympa est que je m'interroge sur les choix liés au premier épisode. J'ai choisi d'aider plutôt Doug, ce qui m'a permis certaines aides bienvenues de la part de ce personnage et bien sur je me demande comment ça se serait passé avec Carley.
Ce qui est vraiment fort, c'est qu'on n'a qu'une envie lorsqu'on l'a terminé, c'est de refaire le premier et d'enquiller avec celui-ci pour voir les changements dans le scénario !
Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est machiavélique, mais c'est vraiment surprenant.
Pour finir je me dois de mentionner la profondeur inhabituelle du scénario. Il est excellent pour un jeu. J'y ai retrouvé le même rythme que dans la série, la même ambiance glauque et le même déchirement entre les personnages. Avec cette satisfaction d'être cette fois au coeur de l'action en cours, non plus comme un simple spectateur.
La musique est toujours aussi bonne, s'incluant parfaitement dans les scènes, et les doublages d'excellente facture.
L'intensité dans le scénario prend forme dès le départ, avec l'attaque de la ferme par les "bandits". On voit tout de suite que plusieurs éléments ne collent pas. On va graduellement de choses assez insignifiantes, comme la disparition de la casquette de Clémentine, l'absence de vaches en nombre dans l'exploitation, jusqu'aux éléments plus intrigants. Mais je vous laisse le suspens.
Si on prend du recul, certains éléments sont prévisibles... Si on était dans une série. Car lorsque l'on a l'impression de construire son propre scénario, ce qui est délicieusement suggéré dans ce jeu, on imagine toutes sortes de situations et d'issues possibles en temps réel. Même si on sait pertinemment au départ que le scénario a une trame générale dont on ne peut s'extraire.
Par exemple dans le premier épisode, j'ai choisi Doug en pensant que cette dinde de Carley pourrait se défendre avec son pistolet. Ici, j'ai choisi de défourailler Larry parce qu'il m'insupportait et j'ai choisi de couper la jambe de David au début du jeu.
Et c'est là où je veux en venir. On est porté par un scénario bien ficelé, qui pourrait être critiquable dans une série, mais qui prend une tout autre dimension dans un jeu vidéo. Car on se concentre plus sur ses propres choix et leurs conséquences que sur le scénario dans son ensemble. Et de ce fait l'ensemble du scénario devient un carcan complexe, d'autant plus vivant que la trame est déjà très étoffée à la base.
On s'immerge lentement dans un huis - clos de plus en plus tendu, au fur et à mesure que l'on découvre la famille d'éleveur. De petites phrases anodines, des détails sur quelques éléments, une ambiance qui flotte dans l'air. Tout est suggéré avec finesse et avec maestria.
Ce qui est qui est discutable, puisque je l'ai évoqué, ce sont certains rebondissements un peu convenus. Mais ramenés dans le contexte on se demande jusqu'à la fin comment ça va évoluer. Tout part en vrille avec plus ou moins d'intensité en fonction de l'affinité que l'on a avec certains personnages. Même si dans l'ensemble, le scénario va rester le même, il est intéressant de s'arrêter sur certains détails, de refaire le film en quelque sorte. Faire passer Clémentine dans la ventilation, laisser vivre l'un des deux frangins, être direct ou plus enjôleur...
C'est du grand art !