Le destin de Cirilla

Voilà maintenant 24h que j'ai terminé The Witcher 3, et quelle aventure cela fût ! Je le range très clairement dans ce genre de jeux avec lesquels je vais me faire violence à pas mal de moments pour finalement presque enjailler le travail effectué (un peu comme avec Zelda Breath of the Wild, qui m'a laisser dubitatif sur pas mal d'éléments mais qui au final se révèle une grande source d'exploration et de liberté). C'est un paradoxe qui peut être vu dans d'autres médias comme la Littérature par exemple (Le Seigneur des Anneaux est mon bouquin préféré ever, mais je suis le premier à dire qu'il peut être assez long, voir peut-être trop par moments, mais rien n'y fait : La longueur ne fait que participer à la construction d'un univers qui me fait rêver et voyager de la première à la dernière page), et bien c'est un peu la même chose avec l'univers du Sorceleur, même si je ne le placerais pas au niveau de celui construit par Tolkien ou George RR Martin avec Le Trôner de Fer personnellement, il s'avère très riche et très prenant. Donc qu'est ce qu'y fait de The Witcher 3 : Wild Hunt un grand jeu malgré tout les défauts que j'ai pu lui trouvé ? La réponse mérite d'être développée.

Le monde qui nous est présenté est d'une grande richesse, chaque "région" du jeu possède sa propre ambiance (que ça soit visuelle ou musicale), on a du médiéval plutôt classique avec toute la partie Velen et Novigrad, même si ces 2 parties de la map sont bien distinguées par des designs différents et surtout par des personnages ne présentant pas les mêmes thématiques ou intérêt pour l'histoire (du côté de Novigrad ça sera toute la partie Jaskier ou Triss, du côté de Velen on a l'incroyable personnage qu'est Le Baron). Mais je dois avouer que ma région préférée est Skellige, si narrativement c'est loin d'être la partie la plus intéressante (car plutôt courte au final), j'adore cette ambiance basée sur l'esprit Vikings et toute sa mythologie, le personnage de Cerys aidant également énormément à faire grimper mon intérêt pour ce chapitre du jeu.

Puisque je parle de personnages, autant y venir maintenant : Oui la galerie de personnages présentée est incroyablement riche et surtout marquante. C'est LE point fort du jeu, aucun ne semble être là de manière artificielle, aucun ne ressemble à un autre, et encore mieux : chacun d'entre eux possède son propre arc. La relation Geral-Ciri, qui est le point central de l'histoire, est plus que touchante et surtout symbolique dans l'évolution des 2 protagonistes, et le fait que le destin de la protégée de notre Sorceleur soit entre les mains du joueurs via les différents choix de dialogues ou d'actions réalisés, renforce ce sentiment de faire parti de l'histoire, d'avoir un réel impact sur le monde qui entoure nos héros.

Et je dois obligatoirement glisser un mot sur l'OST époustouflante proposée par Marcin Przybyłowicz et Mikolai Stroinski, j'ai écouté l'intégrale quelques heures avant de publier cette critique, et le verdict que j'avais au moment où j'ai fini le jeu n'a pas changer : C'est sûrement une des plus belles BO qui m'a été donnée d'entendre dans un jeu vidéo ! Alternant entre l'épique et des musiques d'ambiances (qui sont de très bonnes factures également), la plus grande force de cette OST c'est sa diversité, et cela est probablement dû au fait que, comme dit plus haut, 2 compositeurs ont travaillés dessus, 2 identités musicales bien distinctes, et qui se complètent pourtant plus que bien.

La narration est ici plus que jamais présente, c'est même surprenant que CD Projekt se soient décidés à malgré tout développer un open-world qui, même si il est loin d'être irréprochable, est quand même assez dingue pour un jeu qui propose déjà des heures et des heures de dialogues et de cinématiques. Si des problèmes de rythme peuvent faire leur apparition, surtout à partir du troisième et dernier acte, l'histoire est plus que prenante, l'enquête autour de la recherche de Ciri est surprenamment jamais redondante, et la fameuse scène des retrouvailles n'en peut être qu'émouvante, tant l'Aventure racontée jusque là été longue mais surtout grande !

Mais si la narration est maitrisée, c'est plutôt difficile de dire la même chose sur la construction des différentes quêtes qui créent le cheminement entre chaque évènement important de cette histoire. Aucune quête ne sort véritablement du lot, via les objectifs devants êtres réalisés par le joueur ou même par la façon dont elle peut se conclure. Pourtant même The Elder Scrolls V : Skyrim propose de nombreuses quêtes différentes l'une de l'autre, alors que c'est lui un RPG doté d'un open-world gigantesque, fainéantise ou choix créatif de la part de CD Projekt ? C'est un peu des deux au final, parce que il est évident que le studio a préféré se concentrer sur la narration de son jeu plutôt de devoir réfléchir au chemin que devra poursuivre le joueur pour pouvoir vivre cette aventure. Et c'est là qu'un autre point noir fait son apparition.

Malgré le monde qui est proposé à nous les joueurs, j'ai eu le sentiment bizarre que le jeu ne m'encourager jamais à l'explorer, et ce même malgré les différentes chasses aux trésors ou petits secrets à découvrir un peu partout sur la map. En faîtes le soucis principal c'est qu'ici l'open-world repose sur une logique datée :
Pour accéder à un endroit précis, il n'y a qu'un seul chemin pour y parvenir
Ce qui, pour quelqu'un ayant jouer à Zelda Breath of the Wild, peut être reconnu comme une énorme limitation posée sur les épaules du joueur. Alors certes c'est 2 ans avant BOTW, mais pour un jeu qui se veut d'une grande richesse même dans son contenu, c'est plutôt paradoxal et surtout dommage.

Et ce qui n'aide pas à relever ce vilain défaut, c'est bien la maniabilité lors de l'utilisation du cheval ou d'un bateau, c'est tout simplement incontrôlable. Certes ce n'est pas les 2 éléments les plus utilisés (quoique, le cheval est quand même bien pratique si jamais un joueur ne souhaite pas utiliser le voyage rapide à tout va afin de parcourir le monde), mais de devoir se priver de 2 éléments permettant de faciliter les voyages avec notre cher sorceleur, à cause de contrôles juste ratés, ce n'est pas défendable.

Mais si y'a une chose qui s'avère être réussie au niveau du gameplay, ce sont les combats. Si au début de ma partie j'ai eu quelques petites frayeurs, à cause notamment d'un système d'esquive et de parade assez bancal, c'est un pur plaisir une fois l'équipement et les techniques améliorés, quel plaisir de pouvoir démembrer des ennemis à la pelle, de se sentir vraiment puissant, ce qui paraissait chiant au début du jeu devient fun et même intéressant, via les différents styles de combat pouvant être choisis notamment.

Et c'est ainsi que je résumerais mon ressenti sur mon aventure dans The Witcher 3 : Wild Hunt. Tant surprenant, qu'irritant, il nous émerveille autant qu'il nous ennuie, c'est le genre d'expérience vidéoludique qui marque, est-ce que cela ne démontre pas la complexité de l'approche que l'on peut avoir vis à vis d'une œuvre ? Je ne suis absolument pas déçu d'avoir poursuivi mon expérience jusqu'à la conclusion de cette histoire, et je me lancerais même surement dans les deux DLC quand mon envie sera là. 8 ans qu'il est sorti, et ce patch Next-Gen rend vraiment hommage à un des jeux majeurs de la génération de consoles précédentes, exploit que CD Projet n'auront pas réussi à réitérer avec leur production suivante : Cyberpunk 2077
(lien de ma critique ici : https://old.senscritique.com/jeuvideo/cyberpunk_2077/critique/201464220)

Et maintenant on va devoir attendre encore quelques années avant la sortie du nouvel opus, qui peut promettre énormément de choses, en espérant que le studio ne fasse pas la même erreur deux fois...