Vous avez adoré The Witcher III mais vous avez déjà fini le jeu et tous ses DLC en long en large et en travers ? Vous auriez envie de prolonger l’aventure et d‘en découvrir encore plus sur l’univers du jeu ? D’explorer des contrées encore inconnues et infestées de monstres, de sauver des villages de hordes de monstres, de partir à la recherche de ruines anciennes et bien plus encore ? Ne vous inquiétez pas, les petits gars de CD PROJEKT RED ont pensé à vous. Non, je ne parle pas du free-to-play Gwent : The Witcher Tales, le spin-off reprenant le célèbre jeu du Gwynt de The Witcher 3, mais bel et bien d’un nouveau jeu à part entière. Thronebreaker : The Witcher Tales qu’il s’appelle. Et même qu’il est vachement bien, surtout si vous êtes un amateur de jeux de cartes façon Magic The Gathering, Heartstone ou encore M&M : Duel of Champions. Alors si un jeu de rôle solo qui combine exploration narrative, casse-têtes et batailles de jeux de cartes vous tente, ne cherchez pas, vous êtes ici au bon endroit.


Tout commence par un mini-jeu dans The Witcher 3, qui remporte un franc succès auprès des fans de la saga, et qui est rapidement dérivé en free-to-play, Gwent : The Witcher Tales. Un jeu d’affrontement où les joueurs se mettent sur la gueule à coups de decks de cartes, avec bien entendu derrière un système de jeu de cartes à collectionner, avec des cartes plus rares que d’autres. Initialement conçu pour être ajouté au contenu de Gwent, en tant que campagne scénaristique à jouer en solo, Thronebreaker : The Witcher Tales sort finalement comme un jeu à part entière. On y incarne Meve, la reine de Lyrie et de Riv, un personnage inconnu dans la saga des jeux vidéo The Witcher, mais connue dans la saga littéraire du Sorceleur de l’écrivain polonais Andrzej Sapkowski dont le jeu est tiré. Et en tant que reine, vous défendez bravement votre royaume des assauts incessants des Nilfgaardiens, votre ennemi juré, en attendant que votre fils soit prêt pour accéder au trône. Et… Et on va s’arrêter là pour le scénario puisqu’une de ses forces est d’être jonché de rebondissements et autres retournements de situations qu’il serait dommage de gâcher tant l’écriture de Thronebreaker.
C’est un des gros points forts du jeu. En fonction des décisions que vous prendrez, certains personnages se joindront à vous, d’autres quitteront votre groupe. Des évènements liés à ces choix se passeront, ou pas, et le jeu comporte pas moins de 20 dénouements différents possibles. Vous influencerez sur l’état du monde en faisant des choix parfois difficiles et devrez en assumer les conséquences. Bref, un jeu qui implique vraiment le joueur dans le déroulement de son histoire.


Quatre différentes et bien distinctives phases de jeux vont s’offrir à vous. La première est axée sur l’exploration. Vous promenez votre personnage sur une grande carte du monde dans un pur style bande dessinée. Ici, vous pourrez récolter des ressources (or et bois), découvrir des checkpoints (permettant de voyager rapidement d’un point à l’autre de la carte), interagir avec des personnages, chercher les coffres secrets, ouvrir des phases de dialogues, faire des quêtes ou lancer des combats. Lorsque vous arrivez à un point de quête, ou parfois de manière complètement aléatoire, vous déclenchez une autre des phases du jeu, les interactions entre les personnages. Design sobre mais classe, à base d’images fixes ou à peine animées, les personnages vont parler entre eux, discuter, et vous aurez parfois à faire des choix décisifs dans les dialogues qui influenceront la suite des évènements. Attention, il est parfois possible qu’un de vos personnages fétiches quitte définitivement votre aventure suite à un choix qu’il n’aurait pas apprécié. Attention donc de bien lire et de bien comprendre la psychologie de vos personnages.
Si vous choisissez de monter le camp, vous arrivez dans la troisième phase du jeu. C’est ici que vous aurez la possibilité de créer votre deck de cartes, soit avec des cartes que vous allez gagner, soit avec des cartes que vous allez créer. Une carte peut représenter un style d’unité, une machine de guerre, un artefact, ou bien des pouvoirs spéciaux qui pourront être lancés par votre héros. Libre à vous de composer votre deck en fonction des combats qui vous attendent. Vous aurez également la possibilité dans cette phase, grâce à l’or et au bois accumulé, de dépenser des ressources pour améliorer vos cartes ou encore votre camp.


Dernière phase, et non des moindres puisqu’il s’agit de la plus intéressante, les combats de cartes. Elle-même est divisée en deux catégories : les combats classiques et les puzzles.
Dans les combats, vous affronterez votre adversaire dans un combat en 1 ou 3 manches dont il faudra sortir vainqueur. Vous disposez de votre jeu de cartes préalablement construit, et vous aurez la possibilité de remplacer, juste avant le début de chaque manche, certaines cartes de départ (dans la limite de 6) afin d’affiner votre main. Chaque carte dispose bien entendu, comme tout bon jeu de cartes qui se respecte, de capacités bien à elle. Certaines capacités sont déclenchées au moment où la carte est posée (Déploiement), quand la carte part au cimetière (Baroud d’honneur), quand le joueur en a envie (Ordre), l’effet peut parfois être persistant. A vous de voir quelles cartes il est bon d’associer afin de créer des combos parfois dévastateurs et de nombreuses possibilités s’offrent à vous. Votre héros possède également sa propre capacité qu’il pourra utiliser tous les X tours, cette capacité pouvant être changée en remplaçant l’arme dont il est équipé. Même chose pour le héros adverse. Il est parfois nécessaire de faire un combat « pour voir » afin d’étudier le style de jeu de l’adversaire et d’ajuster le vôtre. Et croyez-moi, les développeurs ont fait preuve d’une grande diversité afin que ces combats ne deviennent pas juste une routine.
Ce même système est appliqué pour les puzzles à quelques différences près. Ici, pas le choix dans vos cartes, le jeu vous donne un deck prédéfini et un objectif bien précis à réaliser. A vous de bien étudier vos cartes et savoir dans quel ordre et sur quelles cartes adverses les utiliser afin de résoudre le puzzle. Il s’agit sans doute ici de la plus grande difficulté du jeu car certains puzzles sont à s’arracher les cheveux. Heureusement, pour les moins assidus, la majorité des puzzles que vous trouverez sur la map sont facultatifs. Ils permettent néanmoins très souvent de renflouer les caisses qui ont tendance à vite se vider et, surtout, à obtenir des cartes uniques qui peuvent s’avérer très précieuses.


Il n’y a pas besoin d’y jouer très longtemps pour se rendre compte que Thronebreaker est un excellent jeu. Bien entendu, cela implique de ne pas être réfractaire aux jeux du genre, mais même pour les néophytes, il peut être une très bonne entrée en la matière. La direction artistique est très belle. Le look bande dessinée est extrêmement agréable pour l’œil. Vos cartes les plus rares sont joliment animées et permettent encore plus d’immersion dans l’histoire décidément très bien écrite. Le doublage, du moins celui en anglais (j’ai toujours préféré les voix en anglais dans les jeux), est une belle réussite également. Les doubleurs se donnent à fond pour donner une belle profondeur aux personnages principaux du jeu. Le tout est agrémenté d’une très belle bande son pour que l’immersion soit totale.
Aucune difficulté pour prendre le jeu en main. Nous ne sommes pas ici dans un jeu d’action où les réflexes sont sollicités toutes les deux secondes, c’est votre cerveau et vos sentiments qui sont sollicités en permanence. Tout se contrôle d’un simple clic quelles que soient les phases de jeux. Ce ne sont pas moins de trente heures qui sont nécessaires pour terminer un jeu qui, malgré parfois un côté répétitif lors des combats, vous embarquera dans une grande aventure heroic fantasy vraiment épique.


Le seul véritable problème de Thronebreaker, c’est sa difficulté qui n’est pas forcément bien dosée. Hormis les puzzles, comme cité plus haut, vous ne rencontrerez que peu de difficulté pour évoluer. Il faudra refaire parfois certains combats, mais rien d’insurmontable. Rien d’insurmontable sauf… le boss de fin. Alors que le jeu vous apprend les bases, des techniques particulières, vous incite à parfois opter pour des styles de decks différents, on a l’impression que ce combat final vous balance un gros fuck dans la gueule. Il n’est pas étonnant de devoir s’y reprendre à 10, 15, 20 fois même, essayer des styles de jeu improbables avant d’arriver, grâce au hasard d’un tirage de carte, à enfin en venir à bout. Un peu comme si vous aviez parcouru le jeu en mode facile et qu’il était passé tout seul en hardcore juste pour le boss de fin. Ce n’est qu’un détail en soi si on prend le plaisir général que procure le jeu dans son ensemble.


Avec son visuel réussi, son histoire à moult rebondissements, l’implication qu’il demande au joueur et sa bonne durée de vie, Thronebreaker : The Witcher Tales fait partie des meilleurs jeux de cartes solo sur le marché.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 21 juin 2019

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