Cette critique de Tomb Raider Remastered est le récit d’un échec personnel. Enfant des années 90, j’ai grandi avec une manette Playstation entre les mains et pléthore de jeux d’action-aventure sans toutefois n’avoir jamais pu tâter les premiers Tomb Raider. L’exhumation des trois premiers volets sous la forme de remaster était donc l’occasion pour moi de corriger cette terrible lacune. Malheureusement, mon enthousiasme a mordu la poussière sur ces jeux pour lesquels l’expression « au pixel près » semble avoir été inventée. Fidèle à sa réputation, Tomb Raider I propose ainsi des phases de plateforme parmi les plus exigeantes du genre par la précision qu’elles réclament, combinée à une maniabilité pour le moins farouche. La possibilité laissée au joueur entre les contrôles classiques (rigides) ou modernes (limitantes) permet néanmoins de choisir à quel type de gameplay mettre sa patience à l’épreuve. Las, sur Tomb Raider II, lors du difficile passage dans les conduits d’aération de l’opéra vénitien (second niveau du jeu), ce choix s’impose à lui, la nécessaire réalisation des sauts latéraux ne pouvant l’être uniquement avec les contrôles classiques. Une absurde élévation de la difficulté couplée à une déplaisante contrainte de jeu qui m’a convaincu d’interrompre là mon aventure en compagnie de l’athlétique Lara Croft. Que la raideur de son gameplay soit constitutive du mythe est une chose à laquelle le studio Aspyr semble avoir été soucieux de conserver afin de satisfaire les initiés. Que les développeurs aient fait le choix ne pas en corriger les défauts en est une autre. Une frustration d’autant plus grande que la qualité de la restauration graphique (exceptée sur les cinématiques, d’époque) est au rendez-vous.