Pourquoi j'ai passé tant de temps à jouer au 1 alors que le 2 existait ?

En bref : c'est comme le 1, mais en mieux (et en plus cher...). Non seulement les principaux défauts ont été corrigés mais des nouvelles fonctionnalités ont été ajoutées.

Comme dans tous les jeux de la série des Total War, on dirige une faction dont le but in fine est de se développer et de s'étendre géographiquement au détriment des factions voisines. On alterne entre une vue stratégique "Carte du Monde" et une vue "Bataille" quand on décide d'aller taper sur ses voisins. Ou quand c'est eux qui décident de nous attaquer.

Le monde de campagne principal met donc en scène un monde méditerranéen bien divisé en l'an -270. A l'ouest, Rome et Carthage sont les grosses factions qui commencent à avoir des frictions, à l'est le monde est éclaté en plusieurs royaumes grecs héritiers d'Alexandre le Grand (les royaumes diadoques). Partout ailleurs, une multitude de factions plus ou moins grandes parsèment le monde, des forêts de Gaule aux déserts d'Afrique du Nord en passant par les steppes de 'Ukraine actuelle. Au total, 117 factions vont se déchirer pour l'hégémonie sur la Méditerranée.

Ce système de faction a été un bouleversement majeur par rapports aux précédents opus de Total War (Rome 1, Medieval 1 et 2...). Fi des factions "rebelles" neutres et hostiles qui servaient uniquement de réservoir de provinces à conquérir, il y a maintenant tout un tas de royaumes avec lesquelles il faudra composer. Cela donne une saveur toute particulière à la diplomatie, qui est 1000 crans au-dessus de ce qu'elle était dans l'opus précédent (en gros aucune alliance ou traité de paix, tout le monde finissait par se faire la guerre. Le système était d'une balourdise indescriptible). Maintenant, il vous faudra par exemple composer avec la ville de Syracuse en arbitre indépendant de la guerre Rome / Carthage et avec une multitude de tribus uniterroriales en Gaule et en Espagne. Certaines factions ne pourront pas vous blairer et vous envahiront sans cesse, mais ce qui est bien c'est qu'elles le feront de manière intelligentes, par exemple quand votre armée est à l'autre bout de la carte. Et parfois on vous envahira "sans raison", ce qui donne du sel. Les traités de non-agression sont efficaces et respectés (la plupart du temps), ce qui permet un réel jeu diplomatique.

La gestion des villes a été largement repensée, avec tout un système de provinces, de ressources et de spécialisation des villes. C'est bien pensé car au début on comprend rien et on fait n'importe, mais assez vite on progresse. Un petit système de recherche scientifique a aussi été introduit. C'est sympa.

La gestion des armées a aussi été repensée intelligemment :

- maintenant elles se régénèrent toutes seules en territoire allié;

- le nombre d'armées est limité

- les villes ont automatiquement une petite garnison pour les défendre. Bon les garnisons sont souvent nulles, mais suffisantes pour repousser des groupes de maraudeurs.

Les batailles ont été largement repensées. Il y a maintenant possibilité de diriger les batailles navales et des batailles mix naval / terrestre. Il y a beaucoup moins de cités fortifiées qu'avant et donc moins de rébarbatives batailles de siège. Les forces et faiblesses des unités ont été largement retravaillées :

- les archers à cheval sont toujours aussi agaçant à combattre (petite dédicace à ce brave Crassus) - comme dans la réalité ;

- la cavalerie de choc est toujours aussi capitale pour attaquer les flancs de l'armée adverse et changer le cours d'une bataille ;

- les archers et surtout les javeliniers sont beaucoup plus forts qu'avant. Je me surprend régulièrement à constater que ce sont mes vélites / peltastes qui ont trucidé le plus de bonshommes lors d'une bataille ;

-les éléphants sont cool et bien plus forts qu'avant s'ils sont bien utilisés. Ils peuvent changer le cours d'une bataille (et même de l'histoire !). Je viens par exemple de repousser un siège Romain sur la petite ville de Lylibée avec Carthage. C'était pourtant perdu d'avance (j'étais à 1 contre 2 avec mes pauvres piquiers lybiens face à des féroces hastati), mais ma petite unité de 10 éléphants avec mon général a écrabouillé pas moins de 700 romains en une seule bataille !

Le principal défaut du jeu est comme souvent lié à la politique commerciale de l'éditeur. Le jeu de base est cher (et pas vraiment jouable, il y a plein de problèmes et peu de factions), et il faut acheter de multiples DLC à prix d'or pour avoir un jeu chouette et des factions jouables.

Bref, un très bon jeu mais très cher.