C'est à l'époque de ça sortie ou j'ai voulu voir ce que tout ce buzz autour de ce fameu "auto-shooters" avait dans le ventre. Je dois bien le reconnaître, au début j’ai été happé comme tout le monde. Il y a quelque chose d’extrêmement satisfaisant dans le système.
On commence fragile, on évite quelques ennemis, on chope une première amélioration, puis une deuxième… et sans même s’en rendre compte, on devient une sorte de tornade de puissance qui rase tout sur son passage. Il y a un plaisir quasi primitif à voir son écran se remplir de projectiles et de monstres qui explosent en boucle. Et ça fonctionne. C’est addictif. C’est bien foutu.
C’est même plus que ça. C’est un jeu qui a marqué l’histoire. Il a carrément redéfini une partie du roguelike pour créer un nouveau genre. Aujourd’hui, on ne compte plus les clones, les variations, les interprétations... Vampire Survivors a été un déclencheur. Et à ce titre, il mérite totalement son succès.
Mais bon… j’ai quand même du mal avec ce concept. J’ai beaucoup joué, j’ai ri, j’ai pesté, j’ai survécu. Et puis j’ai fini par décrocher. Ce qui m’a gêné, ce n’est pas tant la répétitivité... Parce que ça, je peux l’accepter si le gameplay évolue subtilement. Non, c’est cette espèce de surabondance de tout. Des récompenses toutes les dix secondes, de l’XP, des étoiles, des coffres, des explosions de lumière… comme si le jeu essayait de me flatter en permanence. Et moi, plus j’en recevais, moins j’étais touché.
C’est comme si la courbe de gratification était totalement détraquée. Trop, trop vite, trop souvent. Et au bout d’un moment, ça m’a vidé. J’ai ressenti un énorme décalage entre mon plaisir initial et l’impression de ne plus rien construire.
C’est un jeu qui, paradoxalement, est à la fois généreux à l’extrême et frustrant dans sa progression. J’aurais voulu une vraie montée, une découverte de nouvelles mécaniques au fil du temps, un sentiment de creuser quelque chose. Tu changes quelques builds, tu débloques deux-trois nouveaux persos, mais la structure reste la même, jusqu’à l’épuisement.
Rajouter quelques objets et niveaux ne change plus grand chose et c'est vraiment dommage.
Et les runs… Mon dieu, les runs. Trente minutes, à refaire la même chose, les mêmes cercles, les mêmes vagues d’ennemis. Ce qui est hypnotique au début devient soporifique sur la durée. J’ai fini par me forcer, en me disant "allez, encore une", et ça, pour moi, c’est jamais bon signe.
Il y a cette idée de te maintenir dans une boucle sans fin, comme un buffet à volonté... Et j’ai toujours préféré les plats bien cuisinés à l’indigestion organisée.
Donc voilà. Je respecte énormément ce que Vampire Survivors a apporté. C’est un jeu important. Il a inspiré, il a lancé une nouvelle dynamique, et il mérite son succès. Mais moi, il ne m’a pas séduit. Pas sur le long terme. Il a quelque chose de terriblement creux derrière son chaos visuel, un vide que même la dopamine n’arrive plus à combler après quelques heures. C’est pas pour moi et même si je ne boude pas les jeux du même genre, j'avoue avoir pas mal de préjugés sur ces derniers.