Pas ultra mais bien quand même
Un shmup, oui, mais pas que. Velocity Ultra brille avant tout par son gameplay. On y dirige un vaisseau en vue de dessus dans des zones souvent infestés d'ennemis. Comme dans tout shmup quoi. Mais celui-ci propose au fil de sa progression des caractéristiques bien à lui. La téléportation par exemple, permettant de traverser les obstacles et les murs, voir même de revenir à un endroit précis du niveau. On se rend compte alors que sous ce shmup se cache aussi un puzzle game. Les zones deviennent de plus en plus complexe au fur et à mesure de l'avancement, obligeant à jouer de la téléportation avec maestria. On pourrait diviser chaque niveau en trois catégories. Ceux de vitesses et d'adresses où les talents de pilote pur compte avant tout, ceux de shoot avec des groupes d'ennemis à la pelle, et ceux type puzzle avec les jeux de bornes à désactivés où le cerveau va travailler plus que de moyenne. Et le tout dans une courbe de progression constante du début à la fin. Il est possible d'en venir à bout en trois heures, mais l'intérêt réside avant tout l'obtention du score parfait, en réunissant les conditions préalables. On ne joue pas à un shmup pour l'histoire. Je dis ça, mais je suis sûr que certains le feraient. Triste monde.
Tant qu'on parle d"histoire, le jeu est "scénarisé" (notez bien les guillemets) via quelques artworks, mais il faudra aller dans l'ordinateur de vol, équivalent d'un fourre-tout d'extras et de bonus, pour en voir l’aboutissement. Il y a même quelques textes se rapportant à l'histoire et ajoutant un contexte au jeu. Sympa, mais c’est pas ce qu'on retiendra. Les musiques, elles, sont peu nombreuses, mais collent tellement bien avec cet univers science-fiction. Des pistes électroniques bien prenantes. Graphiquement, c’est propre, peu importe la résolution (le jeu propose jusqu’au 1440 p, soit plus que certains grosses productions), mais surtout très épuré. On se contente du minimum. Il y a d'ailleurs tellement peu d'assets pour construire les niveaux qu'ils se ressemblent fortement. Pas très varié sur la longueur, on a un peu l'impression de faire continuellement le même, la différence se situant dans le level-design sans cesse inspiré. En tout cas, ça a beau être simple d'aspect, c’est efficace.
Et si le jeu fait un quasi sans faute dans sa campagne de niveaux principaux, toutes les featurettes accessibles et déblocables viennent bien souvent faire tâche. Dans les intéressantes et/ou utiles, je noterais un équivalent de bestiaire, les habituels stats, une liste de succès et divers artworks et concepts arts. Pour le reste, on a 20 levels secrets qui font bien pâle figure à coté de ceux jouables de base. Souvent courts et avec peu de challenge, on touche le pompon avec certains mini-jeux se voulant hommage à d'autres préexistants. Quel joie de faire une partie de démineur, diriger le vaisseau dans une espèce de jeu 8-bit à la maniabilité abominable, et mon favori dans la liste, jouer à un remake de Space Invaders, mais avec un gameplay encore plus lent que l'original (c'est possible et croyez-moi, c'est comme une douleur au cul) où la cadence des tirs a été ralenti tandis que ceux des ennemis peuvent dévier leurs trajectoires au dernier moment. Et que serait les features sans le calculateur intégré, une calculette banal qui pourra toujours vous permettre de faire vos comptes.
Heureusement qu'au final, c'est le gros du morceau qui monopolise l'attention. Et Velocity Ultra reste un shmup abordable, même aux non-initiés des danmakus et autres jeux d'élites similaires dont je fais partie. C'est frais, accessible, bien foutu et suffisamment prenant. Et c’est ce qui compte.
