Josef est un con. Et Josef ne veut pas mourir. Il est brûlé, laissé pour mort, suicidé, mais non, la vie de Josef ne veut pas le quitter. Est-ce que Josef ne serait pas un serviteur du diable, comme ses dérangés détracteurs l'affirment ? Entre folie, errance et manigances, Vlad Circus : Curse of Asmodeus vous glisse dans la peau décharnée d'un filou, peut-être maléfique. Qui sait ? Pas lui en tout cas.


Tout feu tout flamme

Vlad Circus : Curse of Asmodeus se définit avant tout comme un point & click sans pour autant vous assommer de mécaniques d'allers-retours, qui était le défaut du premier titre. Ici, vous jouez davantage la linéarité de la narration grâce à une astuce classique mais efficace : le flashback. Au fur et à mesure des miroirs que le reflet de Josef rencontre, vous revivez les quelques heures qui précèdent l'incendie du cirque. Vous tentez de vous rabibocher avec votre frère fâché – car Josef a toujours été un con –, en essayant de recruter une artiste dans la ville pourrie de San Reno pour faire plaisir au frangin... Chaque miroir correspond à une séquence de jeu avec son objectif clair, sa zone définie, ses actions et enchaînements logiques. À vous de faire fonctionner vos méninges pour persuader les personnages de vous aider, leur voler ce dont vous avez besoin, ou encore assembler quelques objets pour parvenir à vos fins. Ces mécaniques sont similaires dans la cave, où votre but reste avant tout de revoir la lumière du jour, ne l'oublions pas.


L'ambiance aux petits oignons

Tout en pixel-art, Curse of Asmodeus parvient à vous transmettre une ambiance sale, dérangeante, côté cave ; et de filouterie crasse côté ville. Tout cela grâce à des personnages très bien écrits, bien dans leur rôle (Josef est un... vous savez). Le prêtre est parfaitement détestable, la nonne a totalement vrillé, les habitants de San Reno sont à se flinguer : tout est parfaitement orchestré pour pousser Josef à mettre fin à ses jours. Vous avez terriblement envie de le lui suggérer tout au fil de l'aventure, tout en voulant comprendre avant comment il s'est retrouvé sur la chaise et comment il s'en est tiré.


Blas-femme à barbe

C'est quoi ce cirque des horreurs ? Des illuminés qui courent après un loser à poil, à demi-brûlé de retour des morts... Un héros champion de la magouille, qui n'a qu'une hâte c'est que sa vie s'achève. Et pourtant, ce fatras crasseux et suintant fonctionne : une pièce après l'autre, vous reconstituez cet improbable puzzle, dont le clown du spectacle, c'est vous.


Test complet réalisé pour Gamatomic

gaetan
8
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le 22 août 2025

Critique lue 6 fois

gaetan

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