Vous reprendrez bien un petit shot de fun ?

Oui, Windjammers est le shot du jeu vidéo, le petit verre destiné à ingurgiter en urgence sa petite dose si justement équilibrée de plaisir aigre et intense.

En 1994, la regrettée Data East à l'origine d'incontournables hits absorbeurs d'argent de poche (Street Hoop, Joe & Mac Caveman Ninja) et de jeux plus subtils pour consoles de salon (Lemmings), sortait ce petit soft de frisbee cool, coloré et violent, où gros bras surpuissants et petites teignes rapides s'affrontaient dans des matchs où pour marquer des points, il fallait s'assurer que son adversaire ne puisse pas rattraper le dit frisbee tout en le logeant dans les zones permettant d'en marquer le plus. Un concept d'une efficacité sans faille, entre le tennis et le foot avec l'ambiance estivale du beach volley, dans des matchs en temps ultra limité puisque selon les versions, on ne dépassait pas 25 points ou 90 secondes.
Exaltation ou crise de nerfs assurées selon qu'on sortait vainqueur ou non du match, dans un affrontement demandant une bonne dose de réflexe, de dextérité et d'intelligence, quand la chance ou la malchance résultant des obstacles placés sur le terrain ne s'en mêlait pas. Ben oui, comme au tennis, quand le joueur est à droite, soit tu le fais courir de l'autre côté du terrain, soit tu le prend à contre-pied ! Sans compter qu'ici, les lignes latérales permettent de faire rebondir le frisbee à la manière du billard (5 points en 3 bandes) pour donner le tournis à votre adversaire, qu'il soit une intelligence artificielle ou votre futur ex-meilleur ami (qui aura eu l'audace de vous battre). Bref, de quoi vite perdre la tête et s'engager dans des rivalités avec le quidam qui voudra vous défier.

Pour moi, vous l'aurez sûrement compris, ce Windjammers premier du nom était une petite perle de mon adolescence alors sans forcément attendre d'en savoir un peu plus sur cette nouvelle mouture frappée du sceau DotEmu, éditeur français spécialisé dans le revival d'anciennes licences beat'em'all et shoot'em'up (on leur doit le recent Streets of Rage IV), je délestais mon compte bancaire d'une vingtaine d'euros pour cette suite sobrement intitulée Windjammers [roulement de tambours] 2.

S'il s'agissait d'une découverte, le jeu aurait largement mérité un 8/10 et un petit coup de coeur (comme son ainé). Le concept est inchangé, le format aussi. Les graphismes portent la pâte comics aux traits droits qu'on retrouvait sur Streets of Rage IV, les pixels en moins et si comme moi vous y êtes sensibles, c'est un bon point. On retrouve aussi cette ambiance bon enfant sans que rien ne viennent particulièrement s'ajouter à celle de son prédécesseur. Les quelques spectateurs autour du terrain font acte de présence et de toute façon, vu la vitesse du soft, on ne peut pas vraiment se permettre de s'hasarder hors du terrain. Idem pour les musiques et les bruitages qui ne peuvent aucunement détourner notre attention. Encore une fois, le jeu mise tout sur le gameplay vif et sans interruptions. Vient d'ailleurs s'ajouter aux glissades défensives, tirs et lobs, la possibilité de smasher. Avec les tirs chargés dévastateurs et propices à repousser parfois celui qui tenterait de les arrêter jusque dans son "but", voilà une autre manière de relâcher toute sa hargne sur son adversaire. On ajoute à ça la possibilité de faire des petits coups en douce façon amortis et reprises de volées et on a fait le tour des nouveautés au niveau de la jouabilité. Personnellement, j'aurais tant aimé la possibilité de jouer en double, certes pas si évidente à mettre en place mais comme le dit le proverbe, plus on est de barbares, plus on se marre.
Heureusement, modernité oblige, le mode "en ligne" est exploité permettant ainsi de recréer l'ambiance enfumée des bars et des salles d'arcade de l'époque où s'affrontaient de parfaits inconnus. Je rêvais d'être le meilleur joueur du "Nulle Bar Ailleurs", je peux maintenant me lancer à la conquête du monde.

Si vous découvrez ce soft, jeunes chanceux que vous êtes, il vous séduira inévitablement mais pour les plus si innocents et pas si sages, c'est une pointe de déception ressentie face aux peu de nouveautés. A peine un petit coup de Polish !