Apres deux épisodes à la qualité assez bancale, Xenosaga III arrive en messie pour sauver les meubles et clore la trilogie au passage. Autant dire que c’est une réussite vu la puissance que dégage ce dernier épisode. Comme son ancêtre Xenogears, il n’est clairement pas parfait, mais parvient quand même à donner forte impression grâce à toutes ses qualités.


La première amélioration dont on se rend compte en lancant le jeu, c’est au niveau graphique. Les cut-scenes sont magnifiques (bien que moins nombreuses que dans les deux premiers épisodes), les environnements claquent sévères et surtout le chara-design est PARFAIT. Tous les personnages sont monstrueusement charismatiques, en particulier Shion et KOS-MOS qui m’ont fichu des étoiles dans les yeux la première fois que je les ai vu.


L’OST de Kajiura est ahurissante, j’avais déjà été soufflé par sa prestation dans Madoka, mais là c’est encore un cran au dessus. Son style se reconnait dans la plupart des musiques pourtant elles sont toutes différentes et collent à merveille avec les scènes où elles sont jouées. Comme dans Xenogears, elles servent une ambiance mystique et tragique très réussie. Je pourrais citer quelques pistes comme Assault, Godsibb ou Hepatica qui sont vraiment magnifiques, les meilleures tracks se situent plutôt dans la deuxième
partie du jeu au passage. C’est vraiment l’une de mes bandes-son préférées.


Par contre le gameplay a été revu pour le meilleur et pour le pire. La construction du jeu est plus réussie (bien que loin d’être parfaite, on doit encore se taper des couloirs), exit les boss et donjons randoms du II qui étaient là juste pour le remplissage, ici c’est globalement très bien rythmé même si on enchaine parfois trop de donjons (dans le chapitre 8 surtout en fait). Le système de combat... il n’est pas mauvais mais il est beaucoup moins fun que celui du II, les combats deviennent affreusement longs vers la fin (mon dieu Yuriev...) et sont parfois répétitifs aussi (surtout en mecha). Il n’y a que 2 villes dans le jeu et la construction par zones non reliées entre elles m’a pas plu du tout, ça en fait un jeu encore plus linéaire que Xenogears où on avait une World Map (cela dit c’est bien mieux que les deux premiers épisodes tout de même).


Le plus important dans ce jeu reste bien évidemment son scénario et autant dire qu’il n’a pas volé sa réputation !
L’univers s’étoffe toujours plus et possède enfin une vraie identité, le scénario se reconcentre sur l’intrigue principale entamée dans l’épisode I et les personnages sont encore plus travaillés qu’avant. L’histoire reprend Shion en tant qu’héroïne principale, qui au passage se retrouve avec un caractère assez torturé rappelant un peu Fei Fong-Wong. Les autres personnages ne sont pas en reste et sont tous plus travaillés qu’avant, je les ai même trouvés plus attachants que ceux de Xenogears (le fait qu’on les suive sur 3 épisodes doit jouer un peu aussi). Ces personnages servent une histoire excellemment ficelée et parfois très émouvante, où chacun a ses motivations et où plusieurs personnes cherchent parfois à atteindre le même objectif de manières différentes. Mention aux antagonistes qui font partie des meilleurs que j’ai vu toutes œuvres confondues (sauf Voyager, faut pas déconner non plus). Je pense notamment à Yuriev ou Margulis qui sont des persos très intéressants loin des bad guys classiques. Sans parler du « Mastermind » (appelons le comme ça) lui aussi excellent, c’est un BG roi du « all as planned » en plus. Tout ceci avec une mise en scène et des doublages (anglais en plus) frôlant la perfection (bien que ce que j’ai entendu de la VO m’a l’air plus réussi encore).


On peut cependant regretter un scénario moins « parfait » que celui de Xenogears où tout s’emboitait parfaitement, là c’est un peu plus fouilli, probablement du au fait que la saga se soit arrêtée en cours de route. Certaines questions sont laissées en suspens et d’autres ont des réponses qui n’en sont qu’à moitié. La majeure partie des révélations du CD1 est assez prévisible aussi, bien que cela n’entache pas la qualité de celles-ci. Une part du CD2 semble aussi avoir été bâclée, beaucoup d’éléments s’enchainant trop vite à mon goût dans le chapitre 9.


Par exemple, et là attention SPOILERS


Beaucoup de morts s’enchainent assez rapidement dans la première partie de ce chapitre, je trouve que ça aurait été plus judicieux de prendre un peu plus de temps. On ne sait finalement pas grand chose de la relation entre Jin et Pellegri par exemple, et cela atténue un peu l’effet de sa mort, m’enfin c’est subjectif sur ce point. Ah, et je trouve le temps d’écran de MOMO parfaitement honteux aussi, c’est le meilleur personnage de la saga et elle doit avoir 20 lignes de dialogue à tout casser dans cet épisode, j’étais outré.


Sinon c’est bien l’un des best scénar ever, avec des passages à couper le souffle, surtout en fin de chacun des deux CD. J’en profite d’ailleurs pour dire que j’ai personnellement trouvé la conclusion extraordinaire, très intéressante dans le fond et riche en révélations/émotions. En revanche l’histoire n’est pas finie, et ne le sera probablement jamais, ce qui est carrément dommage vu le background qui avait l’air passionnant.


Je ne regrette nullement l’expérience cependant, c’est peut être un jeu qui m’a moins marqué que Xenogears mais honnêtement il vaut vraiment le coup, surtout que vu la gueule de Xenoblade Cross, c’est pas demain la veille qu’on retrouvera un scénario de cette envergure écrit par Takahashi.


M’enfin bref, Best Space Opera Ever, bye.

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le 9 mars 2016

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