Comme beaucoup, c’est avec Lacrimosa of Dana que j’ai découvert Ys, et comme beaucoup, j’ai pris une claque en y jouant pour la première fois.

Ys VIII se démarque d’abord par sa proposition très attrayante : Adol échoue sur une île déserte et se voit confier la tâche de l’explorer et d’en dessiner la carte. La complétion de la carte, directement reprise du jeu précédent, est perfectionnée pour être plus intéressante que dans Memories of Celceta : l’île de Seiren est beaucoup plus grande que la forêt de Celceta, les environnements sont plus jolis et variés, l’exploration est un peu plus complexe grâce à la réintroduction de la touche de saut, et plusieurs éléments, tels que les naufragés à secourir et les points d’intérêts à découvrir encouragent encore plus l’exploration et lui donne un autre but que de simplement remplir la carte.


On peut également noter que le gameplay, bien que conservant toujours le système de combat en équipe, est assez notablement différent des deux opus précédents. Ys VIII est bien plus lourd et relativement moins nerveux, et l’ajout d’une touche de saut ET de sprint font que, d’une part, c’est une vraie galère de configurer correctement ses touches, et que, d’autre part, les combats nécessitent un certain temps d’adaptation avant de devenir vraiment satisfaisants. On ajoute à ça la gestion de la caméra, qui devient mobile pour la première fois de la série, si je ne dis pas de bêtises, et on conviendra sans mal que les combats ont tendance à être un peu plus brouillon qu’avant. Un peu dommage.


Mais la grosse particularité d’Ys VIII par rapport au reste de la série jusqu’ici, c’est l’emphase mise sur le scénario et les personnages. On passe un nouveau pallier par rapport à Seven et Memories of Celceta. Le scénario est ambitieux, avec son lot de mystères, une division en chapitres, les points de vue qui alternent entre le présent et le passé. Pour ce qui est des personnages, ils sont bien plus développés et intéressants qu’auparavant. Ils n’évoluent pas forcément (à part Laxia et Dana), mais ils n’ont pas besoin de ça pour être réussis et attachants.

Evidemment, l’importance du scénario à un coût et le rythme s’en retrouve un peu haché. Je me suis souvent surpris à être saoulé par l’abondance de cinématiques qui survenaient toujours au moment où j’étais le plus pris dans l’exploration d’une zone, et c’est encore pire quand le jeu te force à retourner dans le passé avec Dana.

Fatalement, le jeu est aussi beaucoup plus long que les autres Ys. J’ai mis 46 heures pour en venir à bout avec la carte et les quêtes au complet. On commence à bien s’éloigner des racines de la série, avec ses jeux courts au rythme effréné, pour se rapprocher des JRPGs plus classiques centrés sur leur scénario.


Malgré ce que je peux lui reprocher, Ys VIII regorge de qualités. L’exploration est agréable, le village des naufragés est marquant et les systèmes de troc et de crafting sont cohérents avec le cadre du jeu, le scénario est bien ficelé et très percutant sur la fin, les musiques sont excellentes. A part le rythme, qui est surtout un problème en début de jeu quand le scénario est encore peu intéressant, les raids qui sont très répétitifs et les boss que je trouve assez bof dans l’ensemble (les meilleurs étant ceux qu’affronte Dana dans la crypte), il n’y a vraiment pas grand-chose à redire.

Tchebest
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le 22 oct. 2025

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