10 trucs insupportables quand je regarde un film avec quelqu'un

Annotation :

LA PERSONNE QUI N'ARRÊTE PAS DE MANGER.

Elle peut manger n'importe quoi, mais ce sont toujours des aliments qui font du bruit. C'est une personne qui normalement ne claque jamais la bouche, mais là comme par hasard ça claque de la bouche à l'intérieur bordel. En plus, je ne sais pas vous, mais quand je regarde un film que j'adore et que je le fais découvrir, j'aime pas quand l'autre personne mange car dans ma tête elle va moins profiter des scènes qui vont suivre. Il faut être à 100% dans le truc. Puis pourquoi, bordel, les trucs que l'on mange devant un film c'est soit des pop corn, soit des chips ? Pourquoi on ne boit pas de la soupe ?

Annotation :

LA SCENE DE SEXE.

Ah non mais attendez. Je ne parle pas de mes parents ou bien. C'est trop facile, même si c'est la gêne optimale. Non je parle bien de copine. De mes amis. De ma petite sœur de 10 ans mais c'est normal ça je crois. Alors je suis peut-être un gros fragile, mais je n'aime pas du tout regarder ça avec quelqu'un que je connais. C'est du malaise.

La vie d'Adèle par exemple. Mais même quand les gens me disent qu'ils l'ont vu seul. J'imagine leurs réactions, j'imagine l'intensité des plans dans leur tronche. Je ne peux pas. Je déteste le sexe au cinéma avec quelqu'un.

Annotation :

LA PERSONNE QUI CONNAIT LA FIN/ QUI PENSE QUE C'EST.

Ben ferme bien ta gueule. Parce que je suis l'être le plus crédule de la décennie en fait, donc les fins je ne les vois pas venir. Puis quand bien même, t'exclamer "Je l'avais bien dit" ou "C'est ce que je pensais", ça fait sortir du film. Alors évidemment, si c'est ma mère qui se la ramène, je ne vais pas dire ferme ta gueule. Je vais faire un petit rire à la con et lui répondre "ahah, pas moi". Le gros délire.

La personne qui connait la fin et qui le dit est une personne imbue d'elle-même. Désolé maman. Dis le après le film. Ne t'exclame pas d'un coup "Je suis sûr que c'est untel qui a fait tel truc". Ah oui, voilà. "Je suis sûr que c'est". "Je pense que c'est". Et évidemment bordel, ça s'avère toujours vrai. Mais moi j'y pensais pas en fait. J'étais tranquille dans mon film je pensais à tout prix : putain mais on va l'arrêter ce prisonnier psychopathe dans Shutter Island ! Je voulais pas moi...

(Le pire reste Fight Club : /SPOILER/ "A tous les coups c'est la même personne." A tous les coups tu m'as niqué le film.)

Annotation :

LA PERSONNE QUI PROFITE DES SILENCES/MUSIQUES DE FILM POUR COMMENTER.

Non mais c'est pas parce que tu t'emmerdes pendant la plus belle musique de film ever que je suis en train de vivre qu'il faut forcément parler. On peut apprécier ou pas quoi. Non mais parle, maintenant, c'est mort de toute façon. Genre il y a des moments propices pour commenter.

Annotation :

LA PERSONNE QUI TE DEMANDE SI C'EST PAS UN PEU DE LA MERDE UNE DEMI-HEURE APRES LE DEBUT DU FILM.

Alors soit c'est énorme, et tu penses la même chose, à peu près au même moment. Sans se regarder, sans se consulter. Tu décides d'arrêter, ou enfin bon, c'est pas le propos, là ce sont les gens insupportables.

Soit tu es en train de méchamment kiffer le film, et dans mon cas, ben j'ai honte. Je ne sais pas pourquoi, c'est stupide. Mais j'ai honte et surtout, je me sens blessé. Je le prends hyper personnellement. Je le prends comme une attaque en fait. Et donc on en vient au point suivant, qui est le pire moment de cinéphile pour moi.

Annotation :

AU CINEMA, LA SORTIE DE SALLE.

Oh putain ce moment de gêne. Non mais dites moi que ça n'arrive pas qu'avec mes amis ou ma famille. Dites moi que vous vivez aussi ces moments. Tu ouvres la porte, tu la tiens, on te dit merci, merci de tenir la porte quoi carrément le sauveteur, tu sors, et là en général tu marches un peu. Quinze ou vingt mètres.

Alors moi ce que je fais, pour repousser le moment fatidique de donner son avis sur le film, je parle du trajet du retour. Ouais on prend quelle ligne déjà ? Ah il est déjà dix-neuf heures, on devrait se dépêcher ! Puis là tu marches encore un peu. Et là. Là.

C'est pas encore. Tu as les fameux regards. Les regards, les sourires gênés. Les haussements de sourcil. On ne sait pas. Et là, t'as toujours un connard, qu'est pas un connard en soi, c'est juste normal, qui demande : Alors, vous en avez pensé quoi du film ?

C'est quand même un connard en soi car ça lui évite de répondre en premier. Il n'est pas con le mec. Et là, si t'es une bande d'amis, le premier à parler va conditionner tout le débat. Il a une charge énorme sur ses épaules. Puis, évidemment, vous voyez de quoi je parle :

Vous avez aimé, et ils n'ont pas aimé. Et là, la rage commence. La rage d'avoir l'impression de subir, l'espace de cinq minutes, toute la mauvaise foi que la Terre peut contenir en son sein.

Annotation :

LA PERSONNE QUI REGARDE SON TELEPHONE.

Là aussi, vous allez me prendre pour un psychopathe. Tant pis. Mais je le prends hyper mal, hyper personnellement, quand quelqu'un allume son portable alors que l'on regarde un film ensemble. Il ne te plait pas mon film ? C'est quoi qui te dérange ? Evidemment je ne dis rien, car je suis un amour de mec, mais sans déconner ça blesse ces choses-là.

Surtout quand tu vois que la personne va sur Facebook. Putain mais t'as que ça à foutre, sérieux. En plus, ma grand-mère passe demander quelque chose pile au moment où il revoit sa fille vingt ans après.

Non mais je ne vous raconte pas comment j'étais désœuvré. Putain mais les mecs. Je te parle de trou noir en forme de bibliothèque et tu me parles de Facebook. On est où.

Annotation :

LA PERSONNE QUI NE PLEURE PAS DEVANT UN FILM DIT PLEURESQUE.

Ben c'est un gage de non-qualité. Moi quand une personne avec un fort taux d'émotion et de sanglots, ne pleure pas devant un film que j'admire et que j'adore, ben ça me gonfle. Je me dis que j'ai raté un truc. Que je ne l'ai pas bien mise en condition. C'est insupportable que vous ne chialiez pas.

Quand dans Mommy, on voit la vie qu'il n'aura jamais. et ça revient à la réalité, c'est vert maman. Franchement. Mais pleure bordel. Mais comment on peut ne pas pleurer. Mais pleure. Et à côté de ça ça va pleurer devant Grey's Anatomy. Non mais on croit rêver. Mais personnellement, parfois, je montre un film à quelqu'un parce que je sais que ce quelqu'un va pleurer. Et non.

Annotation :

LA PERSONNE QUI DECIDE DU SON DE LA TELE.

Ah non c'est invivable. Ah je vous le dis, si vous faites ça avec des gens, des gens qui aiment le cinéma. Vous êtes absolument insupportables, démoniaques, vous êtes des mécréants. Il y a deux types de personnes.

Il y a ceux qui dès le départ, installent un son. Vu que t'es pas chez toi, ou pas forcément en confiance, ben tu n'augmentes pas le volume. Et là c'est la catastrophe. C'est pas que c'est à peine audible. C'est que tu ne profites pas à fond. Je ne dis pas de mettre le volume au maximum, mais bordel, il faut être immergé dans le truc.

Le deuxième type de personne, c'est le type qui te baisse le son pendant le film. "Tu trouves pas que c'est un peu fort ?" Ben non je ne trouve pas que ce soit un peu fort connard, mais puisque toi tu le trouves ben baisse qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Puis après on va bouger la télé parce que tu as des reflets et après c'est quoi tu veux qu'on mange la choucroute du midi devant Mulholland Drive ? Non mais c'est ça que tu veux ? Décrédibiliser le cinéma à ce point ?

Annotation :

LES TYPES COMME MOI.

Ouais, les types comme moi, jamais contents. Bordel, ça fait très fin de monologue dans la 25ème heure. Mais surtout, surtout toi, Evy Nadler, avec tes goûts de merde et ton intolérance exécrable !

Je l'avoue, je suis plutôt insupportable quand je regarde un film. J'aimerais que les gens puissent regarder ce qu'ils veulent, dans n'importe quelle condition. Mais c'est plus fort que moi. Voilà pourquoi j'aime regarder des films seul, seul avec moi-même, avec mes émotions. Seul pour ne pas se sentir obligé de parler dix secondes après le début du générique, seul parce que merde, il n'y a aucune gêne quand on est seul. Je peux regarder Nymphomaniac chez moi, pépère, et ne pas être gêné quand Joe jeune fait couler un truc de sa bouche dans le train.

Mais non, on doit se taper des gens. On doit être gêné devant ça. Alors que c'est juste ça, la vie.
Enfin, je veux dire. Recevoir une émotion en pleine figure.
Enfin. Bref.

Et vous, êtes vous quelqu'un d'insupportablement exigeant ?