Cover 2008 au cinéma (du meilleur au pire)

2008 au cinéma (du meilleur au pire)

Même chose que dans ma liste de 2007, mais en 2008, année tout aussi chargée.
Mon top :
3h10 pour Yuma
Wall-E
Lust, Caution
Two Lovers
The Dark Knight
Valse avec Bachir
Pour Elle
À bord du Darjeeling Limited
The Mist
Le ...

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Liste de

95 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a environ 1 an

Lust, Caution
7
1.

Lust, Caution (2007)

Se jie

2 h 38 min. Sortie : 16 janvier 2008 (France). Romance, Guerre, Érotique

Film de Ang Lee

Scaar_Alexander a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Un seul mot : impressionnant. Le film d'Ang Lee impressionne par son fond, d’une richesse thématique et d’une finesse rarissimes dans les genres abordés au cinéma (asiatique), par son habileté à ne tomber dans aucun des pièges sur lesquels tout le monde pariait, mais aussi dans sa forme, à poil ou habillée (on tient quelques unes des scènes de cul les plus justifiées de l'Histoire du cinéma), par la grâce d’un réalisateur et d’acteurs transfigurés (Leung sidère comme à son habitude dans un rôle de salaud rongé par sa saloperie, et Tang Wei tient la cadence face à lui, ce qui est une prouesse). Amer, poignant, érotique et massif, doté d'un final aussi cruel que bouleversant, le premier chef d’œuvre d’Ang Lee est un des films asiatiques phares de la décennie… et il l'assume au premier degré dans toute sa confortable longueur, avec une élégance irrésistible qui fait parfois oublier la dimension désespérée de son histoire, aussi ample qu'universelle, de peuple déchiré par l'occupation à travers deux figures aussi archétypales que fascinantes.

3h10 pour Yuma
6.8
2.

3h10 pour Yuma (2007)

3:10 to Yuma

2 h 02 min. Sortie : 26 mars 2008 (France). Western, Action, Policier

Film de James Mangold

Scaar_Alexander a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Rare exemple de remake qui vitrifie en tout point l'original. 3h10 pour Yuma version Mangold est un très grand film : chacun de ses éléments est à la hauteur des autres (la réalisation en totale maîtrise de l'espace, le scénario sophistiqué sous ses aspects joueurs, le montage dynamique), produit d'un savoir-faire artisanal dont la renversante harmonie cinématographique emballe tant le pop-corner en quête de divertissement que le cinéphile en quête de substance. Crowe est électrique en Wade, Bale se fond comme à son habitude dans le rôle plus ingrat d'Evans, et Ben Foster vole littéralement la vedette dans le rôle de Charlie Prince, bras droit fidèle jusqu'à l'abnégation comme on les aime. Ce qui en fait un quasi-chef-d'oeuvre est sans doute son exploration de relation entre les deux personnages, démarrant sur l'hostilité, finissant sur un respect mutuel qui vaut toutes les amitiés. Cette très belle histoire (notamment vue à travers les yeux du fils, joué par un Logan Lerman déjà brillant) va de pair avec un refus total du manichéisme qui illumine un genre souvent réduit à ses archétypes.

Two Lovers
7.1
3.

Two Lovers (2008)

1 h 50 min. Sortie : 19 novembre 2008 (France). Drame, Romance

Film de James Gray

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Deuxième chef-d'oeuvre de James Gray seulement un an après sont premier chef-d'oeuvre, La nuit nous appartient : la fin de la décennie 2000 était bonne pour le cinéaste (qui s'est depuis un peu égaré dans le drama historique risqué). Ici, pas de flingues ni de dilemmes cornéliens, juste un homme (enfin, plutôt un "adulescent") amoureux de deux femmes dans un tableau doux-amer d'un cas de figure "classique" (le cœur partagé) que sa puissance romanesque et sa justesse psychologique rend universel. On a le macro, la réflexion de fond, et le micro, les petits drames de chambres et de toits enneigés. Tout rayonne. Passons vite sur l'emballage by Gray, virtuose, à même les corps et les âmes, à la fois épuré et monumental, et disons un mot sur ce triangle amoureux justement : c'est en proposant deux femmes que l'on aime à peu près autant l'une que l'autre, et en ne cédant donc pas à la facilité habituelle privilégiant un personnage pour conforter le spectateur, que Gray atteint la puissance évoquée plus haut. À tel point qu'on tient presque un film-somme éclipsant tous les précédents sur le sujet, tout le tragique de l'errance identitaire du héros porté par un somptueux Joaquin Phoenix.

The Dark Knight - Le Chevalier noir
8
4.

The Dark Knight - Le Chevalier noir (2008)

The Dark Knight

2 h 32 min. Sortie : 13 août 2008 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Christopher Nolan

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Sans doute le meilleur Nolan à ce jour (Intestellar n'est pas encore sorti), exemple-type et spectaculaire de son cinéma "dans ta face", avec
son chef opérateur virtuose (Wally Pfister) dont il partage son amour pour la pellicule et avec qui il donne un aspect monolithique à la dernière boite de crayon d'un open space, ses grands plans en IMAX, son goût pour les effets spéciaux mécaniques à l'ancienne, etc. Mais TDK, c'est surtout LE meilleur film de super-héros à ce jour, en ce qu'il offre une ribambelle de scènes d'action grandioses à son héros masqué, explore ses tourments intimes, l'ancre dans un univers à la fois alternatif et calqué sur le nôtre, et... lui offre un immense bad guy, le Joker. Dans ce rôle fascinant et douloureux (génialement écrit, cf. ses diverses explications de ses cicatrices), Ledger livre une performance bluffante qui éclipse celle de Nicholson en ce qu'elle ajoute à sa folie sardonique une véritable souffrance, un nihilisme désespéré en phase avec l'intimidant premier degré du film. Ce premier degré sert parfaitement la valeur ajoutée du Batman version Nolan : un regard pertinent sur les angoisses de nos sociétés modernes. TDK est un géniale parabole sur les effets du danger terroriste dans une société dite civilisée (cf. le dilemme des ferrys). On tient donc là un film complet sur tous les plans, à peine parasité par quelques facilités scénaristiques. Et bien loin du catastrophique TDK rises que Nolan écrira avec des mouffles en trois jours, mû par un j'm'en-foutisme proprement sidérant.

Valse avec Bachir
7.7
5.

Valse avec Bachir (2008)

Vals Im Bashir

1 h 30 min. Sortie : 25 juin 2008 (France). Biopic, Drame, Guerre

Documentaire d'animation de Ari Folman

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

À l'exception d'un épilogue "live" superflu (parce qu'on voit où le gars veut e venir depuis la première minute)(rappelant un peu celui de La Chute, tiens), tout sidère dans cette saisissante oeuvre graphique, de l'originalité de sa forme, aussi épurée que foisonnante, à cette étrange fusion, étrange par sa surprenante efficacité, d'approche docu et de plongée fantasmagorique, chaque pièce de cette mécanique infernale au service du propos de Folman sur l'absurdité de la Guerre et le traumatisme des âmes isolées qui en résulte. On va insister sur la puissance de la forme, espace de création libre et total dont la conjugaison à la rigueur absolue du fond (les entretiens sont nombreux, et la réalité canonisée) fait des merveilles dans le subconscient du spectateur : nombre de scènes à l'onirisme poignant et écorché (amplifiée par la géniale BO de Max Richter), n'auraient jamais fonctionné dans un film "live". Là, ça touche droit au coeur.

Wall-E
7.7
6.

Wall-E (2008)

1 h 38 min. Sortie : 30 juillet 2008 (France). Animation, Aventure, Science-fiction

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Wall-E, c'est l'amour. Une idylle d'une simplicité mythologique (Wall-E et Eve, nom pas innocent) riche en énormes gags souvent visuels d'une simplicité elle aussi confondante, doublée d'un prodigieux travail d'animation (on est dans de l'expressionnisme dernier level, là) et d'une riche direction artistique (que ce soit les décors improbables de la Terre dévastée, le design des robots, ou le vaisseau des hommes-mollusques), le tout servi par des CG en état de grâce, recelant un vibrant hommage en forme de résurrection au cinéma muet. Ok, la phrase était longue, mais c'est ça, Wall-E. Ça arrive, on sait pas ce qui se passe, et ça nous laisse aussi hilare que touché. Avec en bonus, une réflexion sur la dangerosité du confort excessif des sociétés ultra-technologisées sur la plus simple aptitude à survivre de l'Homme.

Hôtel Chevalier
6.9
7.

Hôtel Chevalier (2007)

13 min. Sortie : 19 mars 2008 (France). Comédie dramatique

Court-métrage de Wes Anderson

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

En grand amateur de Wes Anderson, il m'était difficile de ne pas placer cet OVNI dans mon top 10 de l'année. En revanche, le truc surprenant est que je place ce film AVANT The Darjeeling Limited, pourtant le long-métrage auquel est incorporé ce court-métrage. Peut-être est-ce parce que je parviens à dissocier Hotel Chevalier de The Darjeeling (clairement pas le plus solide des films de son rélaisateur), alors que la compréhension du premier dépend largement de la vision du second. C'est l'ambiance d'HC qui le rend visionnable à part entière. On sait que le garçon est paumé, que la fille itou, et que les deux tiennent à leur union dysfonctionnelle. Surtout, HC est la somme de tout le cinéma andersonien, avec son droopy magnifique (Schwartzman, en osmose avec son personnage, on voit qu'il est de la bande), sa belle fille un peu déprimante (Portman montrant enfin ses fesses), ses mouvements de caméra reconnaissables entre mille, le traitement de l'espace comme d'un décor de théâtre, la bande-originale aussi groovy que grotesque... Si l'on n'est pas réfractaire à l'univers du cinéaste, on ne peut qu'adhérer.

Pour elle
6.8
8.

Pour elle (2008)

1 h 36 min. Sortie : 3 décembre 2008 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Fred Cavayé

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Et oui, un film français dans ce top. Premier long-métrage de Cavayé (!), il reste à l'heure actuelle son meilleur, tant sa réalisation maîtrisée et sans fioriture (d'aucuns pourraient dire "pas assez épique") n'est à aucun moment parasitée par son scénario (cas de figure courant chez nous, ça finit par déconner d'un côté ou de l'autre), qui tient de bout en bout la route, ne s'autorise pas la moindre incartade comique à deux balles, et ne fait que monter en puissance, à mesure que son héros (énorme Lindon) illustre par A+B la radicalité de son attachement indéfectible à la femme de sa vie (bouleversante Kruger). Le concept est indépassable, et l'exécution admirable, profitant même de l'habitude des films français à finir plutôt mal (en tout cas moins bien qu'à Hollywood) pour charger d'un suspense intense le dernier quart d'heure. Seul regret : que le scénario montre, dans un flash-back inutile, qu'"Elle" est vraiment innocente, alors qu'on aurait préféré rester dans la peau du mari, qui ne saura jamais vraiment, mais décide que croire est suffisant. Enfin, c'est vraiment pour pinailler.

The Mist
6.6
9.

The Mist (2007)

2 h 06 min. Sortie : 27 février 2008 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de Frank Darabont

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

En dépit d'un rythme inégal et de la qualité télévisuelle de ses effets spéciaux, cette association Frank Darabont/Stephen King (les précédentes ayant été l'immense Shawshank Redemption et la bien moins immense Green Mile) est un excellent crû injustement ignoré. L'idée de base, proche de celle du film The Fog de Carpenter (remplacez les fantômes de pirates revanchards par des bestioles extraterrestres géantes) est toujours aussi attirant. L'important était de réussir à installer une atmosphère oppressante, et sur ce plan, Darabont réussit son coup. Mais ce qu'a surtout The Mist de plus que The Fog, c'est... son supermarché, cadre de ce quasi-huis-clos où se joue une version miniature de fin de la civilisation. De nombreuses figures archétypales d'une société malade - terrorisée par le danger, en l'occurrence - s'y trouvent, canalisées autour de la figure du héros malgré lui (Thomas Jane, qui s'en sort pas mal) et de la nemesis symbolisant l'obscurantisme religieux, méchante historique grandiosement joué par Marcia Gay Harden. La qualité de l'écriture compense largement les limites budgétaires. Et quand vient la conclusion, sur The Host of Seraphim de Dead Can Dance, soit un des plus douloureux "happy end" doublé d'un twist de malade, on n'est pas mécontent d'avoir donné sa chance au film.

Bons baisers de Bruges
7
10.

Bons baisers de Bruges (2008)

In Bruges

1 h 47 min. Sortie : 25 juin 2008 (France). Comédie dramatique, Gangster, Film noir

Film de Martin McDonagh

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Une des grosses surprises de l'année, et une fausse tarantinade (point de départ un peu absurde, dialogues à couper au couteau allant de la noirceur total au sardonique délirant, personnages secondaires hauts en couleur) à la fois dotée d'un âme, d'un univers, et habitée par une réalisation aux petits oignons (parfait contre-exemple du très fun mais très vain RockNRolla, sorti la même année). Le scénario en béton armé surprend par l'efficacité de ses dialogues truculents, et sa profondeur (on bascule donc progressivement du film d cool à la tragédie, et le côté décalé du film ne parait jamais gratuit), dont profitent superbement Farrell et Gleeson, et son habileté à maintenir son niveau de qualité jusqu'à la fin. Film unique (pas seulement par son décor), et polar english dont devraient s'inspirer tous les autres.

Le Nouveau Protocole
5.5
11.

Le Nouveau Protocole (2008)

1 h 32 min. Sortie : 19 mars 2008 (France). Action, Drame, Thriller

Film de Thomas Vincent

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Encore un film français en très bonne position ! Incroyable. Le fait qu'il soit totalement passé inaperçu a sans aucun doute motivé sa présence ici. Mais quand on l'a vu quatre ou cinq fois pour le plaisir, ce n'est pas pour rien. En fait, il suffit déjà d'être amateur du genre du thriller de conspiration "de gauche", prolifique dans le cinéma US des 70s (Les 3 jours du condor, À cause d'un assassinat, Les Hommes du président, ou même le français Z...), qui a servi de référence à ce petit film nerveux, un peu désespéré, et plus intellectuel qu'il n'y parait. Le simple fait que Thomas Vincent se montre digne de ces références est énorme : la mécanique du complot, ses motifs basiques et son langage paranoïaque, sont parfaitement respectés. Mais l'aptitude du réalisateur à livrer des scènes d'action fortes (proches de celles de Ne le dis à personne) impressionne tout autant. En même temps, il aurait été dommage de gaspiller la présence massive et animale de Clovis Cornillac, excellent en père blessé auquel ne reste que la détermination. La belle Marie-Josée Croze assure de son côté en légère caricature de militante alter un peu larguéé, ajoutant à la confusion du protagoniste. Enfin, la dernière force du Nouveau Protocole est d'éviter tout manichéisme : sa révélation finale, à la discrète et forte, surprenante et évidente, nuance intelligemment une vérité hélas complexe (= les grandes corporations pas evil à 100% non plus). On en ressort secoué et impressionné par une version aussi lucide de ce grand mal des sociétés libérales où l'individu se sent écrasé par une machine à l'emprise idéalisée.

Cloverfield
6
12.

Cloverfield (2008)

1 h 30 min. Sortie : 6 février 2008 (France). Action, Science-fiction, Thriller

Film de Matt Reeves

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

On va faire simple : Cloverfield est à la fois un des meilleurs films de monstre produits par Hollywood (tout court) et une des plus éloquentes productions US post-9/11. Les deux sont liés : son choix de filmage à la première personne (dans la tradition du found-footage, dont ce film peut être vu comme une version blockbuster) fait l'originalité (et donc la force) du spectacle ET son caractère puissamment évocateur des attentats du WTC, dont on a tiré mille vidéos. Cloverfield est une montagne russe de 90 minutes, une bourrasque de panique exaltante, jouant sur la figure antédiluvienne du monstre en la redynamisant formellement, réalisée de main de maître par un gars qui, à cette heure (2014), n'a pas encore réalisé de mauvais film (son remake Let me in et sa Planète des Singes 2 sont tout aussi géniaux). Ce n'est donc pas très original, mais ce classicisme fait en même temps sa force. Le fait que Cloverfield soit une prod JJ Abrams, futur golden boy de Hollywood et fan absolu de Spielberg, est sans aucun doute lié au choix judicieux de ne PAS montrer la bestiole jusqu'à quelques plans avant la fin. Qu'on accroche ou pas, Cloverfield est un modèle de savoir-faire technique, la meilleure preuve en est qu'on a l'impression de voir une prod à au moins 70-80 millions de dollars, alors qu'il n'en n'a coûté que... trente. Tout ça alors que Reeves a conservé plusieurs minutes de plans qui ont été tournés par... l'acteur jouant le caméraman dans le film ! Alors au rayon doléances, on aura une pensée émue pour les spectateurs souvent frappés de maux de tête, et pourra toujours critiquer le talent d'acteur du personnage "principal", pas très charismatique (composé par deux über-babes, la chtite Odette Yustman et la master of sex Lizzy Caplan). Mais c'est tout. Mention à la musique du générique de fin, seule piste musicale du film, le génial Roar! du virtuose Giacchino, qui fait le pont avec la mythologie Godzilla.

À bord du Darjeeling Limited
7
13.

À bord du Darjeeling Limited (2007)

The Darjeeling Limited

1 h 31 min. Sortie : 19 mars 2008 (France). Comédie dramatique, Road movie

Film de Wes Anderson

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Tout amateur de l'inénarrable univers du grand Wes Anderson tirera toujours un indéniable plaisir de ses films, même ses moins réussis. Contrairement à son chef-d'oeuvre The Royal Tenenbaums et, par exemple, au plus réussi Life Aquatic, Darjeeling accuse des problèmes de rythme, surtout à mi-parcours, et ne maîtrise pas de bout en bout son propos (ce pour quoi je lui ai préféré son court-métrage/ouverture Hotel Chevalier), ni tous ses ressorts comiques (l'absurde ne produit pas toujours son effet, surtout quand il dure aussi longtemps). Mais il est difficile de résister à la folle élégance du trio (même Wilson brille dans le répertoire dramatique !), et à la beauté mélancolique de leurs liens. C'est plus cela que la quête spirituelle avec une mère un peu inutile qui touche au coeur. Ça et, bien sûr, l'inventivité esthétique du film. Des choses qui le rendent plus appréciable qu'un pourtant plus maîtrisé Grand Budapest Hotel...

Smiley Face
6
14.

Smiley Face (2008)

1 h 25 min. Sortie : 16 janvier 2008 (France). Comédie

Film de Gregg Araki

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

C'est ennuyeux, l'humour, parce qu'on peut difficilement le justifier par des arguments rationnels. On trouve quelque chose marrant, ou on ne le trouve pas, simple. Moi, j'ai été mort de rire du début à la fin. En mode récréatif, le roi du pop-ciné Araki exploite à fond son idée de base (suivre une pauvre fille sous l'influence d'un space-cake dans son périple à travers LA, et alterner les événements avec sa perception tordue de la réalité), ainsi que le talent comique d'Anna Faris. S'il existait un Oscar 2008 de la droguée la plus joviale, elle l'aurait mérité.

Sukiyaki Western Django
6
15.

Sukiyaki Western Django (2007)

2 h 01 min. Sortie : 15 septembre 2007 (Japon). Action, Western

Film de Takashi Miike

Scaar_Alexander a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Attention, OVNI. À première vue, on est dans la déconne pure. Tarantino philosophant sur la Guerre des Roses et le tofu avec un ancien "talento" du boys band SMAP en guise d'ouverture et l’anglais de petit nègre pratiqué/défiguré par le casting japonais semblent être l'argument principal de SWD. Puis en fait, le film d'avère plus complexe que ça. Sous la déconne, un lyrisme inattendu : le charme du film fonctionne plus dans ses moments sérieux ou ses combats aux excès graphiques, puis dans ses traits d’humour parodiques et furtifs, que lorsqu’il sort la grosse artillerie. La profonde beauté bâtarde du spectacle ne tarde pas à impressionner, portée par la direction artistique éblouissante d'hétéroclisme contrôlé, ainsi qu'un casting se livrant corps et âme à leurs personnages archétypaux (Iseya Yûsuke en bad guy et Kimura Yoshino en éblouissante danseuse de "saloon" en premier). Que l’on adhère à sa démarche, à son syncrétisme vaguement profane, ou non, SWD est le film le plus formellement abouti de Miike. Quand il parle, il prend le risque de distraire ; quand il se tait, les contours et les couleurs parlent. Histoire de démontrer à ses détracteurs qu’il sait y faire, Miike la joue simple : il filme les gunfights les plus virtuoses du cinéma nippon récent. Et le reste du temps, il occupe l’espace. Et on aime.

Woman on the Beach
7.1
16.

Woman on the Beach (2006)

Haebyeonui Yeoin

2 h 07 min. Sortie : 20 août 2008 (France). Comédie dramatique

Film de Hong Sang-Soo et Lee Kwang-Kuk

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Depuis que Hong Sang-Soo n’est plus financé par le Marin Kermitz, il semble avoir perdu les grandes prétentions qui boursouflaient son cinéma (voir le paresseux Conte de cinéma) suite au succès de La Vierge mise à nu par ses prétendants, et renoue cette année avec l’intimisme et l’indistinction candide pour Woman on the beach, petit film totalement local qui a l’avantage d’une humilité charmante, et d’avoir troqué l’habituelle épave apathique de l’œuvre de Hong Sang-Soo pour un personnage tout aussi névrosé, mais bien plus appréciable. Son duo avec la belle Go Hyun-Jung est une balise de lumière dans son cinéma droopiesque.

Surveillance
6.4
17.

Surveillance (2008)

1 h 38 min. Sortie : 30 juillet 2008 (France). Thriller

Film de Jennifer Lynch

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

On ne sait pas d'où il sort, mais il sort ; sa direction est fluctuante, mais il fonce ; sa destination des plus floues, mais à la fin, il l'atteint tant bien que mal, en tapant un peu à côté, mais en faisant suffisamment de bruit pour se faire remarquer. On a surtout une idée et une atmosphère, dans le film de la Jennifer Lynch. Une idée qui mène à un twist des plus renversants pour le spectateur qui se sera laissé prendre au jeu ; et une atmosphère étrange et vénéneuse disant combien la fifille doit être digne du pépère (en fait, on a un peu l'impression d'être dans une version désertique et evil de Twin Peaks). Par-dessus ça, on a pas mal de personnages un peu caricaturaux (surtout les flics), et pas mal de trucs tirés par les cheveux frôlent parfois le grotesque (limite frère Coen mais sans la maîtrise). Mais au final, l'effet produit est indéniable, la méchanceté sardonique du scénario délectable, et les numéros d'acteurs de Bill Pullman et Julia Ormond (on SAIT qu'un truc ne tourne pas rond chez leurs personnages, mais c'est suffisamment subtil pour brouiller les pistes) achèvent de rendre mémorable ce petit film assez branlant, mais fort ludique.

Hunger
7.4
18.

Hunger (2008)

1 h 40 min. Sortie : 26 novembre 2008 (France). Drame, Historique

Film de Steve McQueen

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Comme tous les films du grand Steve McQueen, Hunger est une sorte d'ogre esthétique (photographie, mouvements de caméra, tout y est, exploités au service d'une esthétique parfaitement grandiloquente sans sombrer jamais dans la pose) et de vampire dramatique, rappelant la puissante intelligence du cinéaste tant à l'écriture (la radicalité pourtant renversante de son scénario ne repousse jamais le spectateur, comme son manichéisme pourtant assumé n'empêche pas la nuance des sentiments) que face à ses acteurs, dirigés avec talent. En même temps, avec l'immense Michael Fassbender, difficile de rater son coup. À eux deux, ils nous livrent un grand film sur la résistance. Le duo réitérerait le coup trois ans plus tard, et en encore mieux, avec son chef-d'oeuvre Shame.

L'Échange
6.9
19.

L'Échange (2008)

Changeling

2 h 21 min. Sortie : 12 novembre 2008 (France). Drame, Historique, Thriller

Film de Clint Eastwood

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

En plein cœur d'un état de grâce qui s'étendra de 2003, avec Mystic River, à 2008 avec Grand Torino, le grand Eastwood continuait avec Changeling son exploration de la face obscure du mythe américain amorcée avec Impitoyable, quinze ans plus tôt. Qu'on se le dise : avec Changeling, on a droit au meilleur du classicisme eastwoodien (devenu classicisme hollywoodien dans un Hollywood en manque de monstres sacrés), ample, précis, aussi lumineux dans sa démonstration que crépusculaire dans son atmosphère, somme de qualités qui atteindra son apogée lors de la découverte des corps des enfants, immense scène. Naturellement, la reconstitution d'époque est brillante, à la hauteur de la rareté de son univers (un L.A. des années 20 littéralement "far west", à la fois civilisé et pas encore totalement débarrassé de sa sauvagerie), et les performances sont brillantes, comme souvent chez le cinéaste (on va mettre de côté Au-delà...). Dans la forme, la sophistication régnera donc jusqu'à la toute fin, pourtant brutale. Après, Changeling peut ne pas convaincre pour autant. Il n'est pas un film très aimable (on ne le reverra pas cent fois), ni aussi habité par Clint qu'un MR ou un GT. Son ambition de classicisme et sa volonté de tout maîtriser endommage un peu sa portée émotionnelle, et laissera sur le carreau des spectateurs. Cela le prive sans doute du top 10 (on lui préférera presque un Space Cowboys, pourtant moins bon "objectivement"). Et malgré son implication et sa performance à fleur de peau, la Jolie laissera elle aussi sur le carreau un autre pan du public. C'est dommage : Changeling est un beau film, mais pas un Eastwood exceptionnel.

Shotgun Stories
7.1
20.

Shotgun Stories (2007)

1 h 32 min. Sortie : 2 janvier 2008 (France). Drame, Thriller

Film de Jeff Nichols

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Vu par votre serviteur à l'époque de sa sortie confidentielle (avant que son jeune réalisateur Jeff Nichols ne retourne les cerveaux avec son chef-d'oeuvrissimesque Take Shelter et son presque tout aussi grand Mud, s'imposant en digne héritier de Malick et Spielberg), et peut-être un peu en diagonale parce qu'essentiellement pour Michael Shannon et sans grand intérêt pour son univers de redneck contemplatifs, le film mérite sans doute revisionnage. On se souvient - donc - inévitablement du grand Shannon, des champs de blés déjà très (trop ?) malickiens, la fureur sourde, la mélancolie rude, l'originalité de l'approche à contre-courant des figures du film de vengeance familial... mais aussi de son côté, justement, TROP à contre-courant, trop occupé à ne rien montrer de ce que veut voir le spectateur pour l'impliquer à 100%, et du fait qu'il ne décolle jamais VRAIMENT.

Blindness
6.2
21.

Blindness (2008)

2 h 01 min. Sortie : 8 octobre 2008 (France). Drame, Science-fiction, Thriller

Film de Fernando Meirelles

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Qu'arriverait-il à un monde fondant sa civilité sur l'image si ce monde perdait la vue ? Ok, on peut déjà dire que le sujet interpelle par son originalité et l'importance capitale de son traitement visuel. Résultat ? Discutable, certes. Le brésilien Meirelles n'est pas un cinéaste toujours subtil (voir son trop appuyé Constant Gardner et son four inarrituesque 360), et son Blindness n'est pas un film toujours subtil. Sa méditation éco-métaphysique ne vole pas très haut, et le traitement visuel en question n'est pas parfaitement maîtrisé par son un réalisateur qui veut trop faire dans l'expérience charnelle et viscérale. Mais l'on ne peut nier son efficacité, sa beauté générale (le jeu d'ombres et de lumière est indéniablement beau) renforcée par la BO sublime d'Uakti, et ses quelques indéniables succès (à travers quelques scènes douloureuses, comme celle des viols). Et bien qu'elle soit un peu démonstrative (l'animalité de l'espèce humaine), et peut-être un peu manichéenne, sa mise en scène de la fragilité de la civilisation et ses métaphores touchent quelque chose de fort et juste, et en même temps poétique, rapprochant de façon parfois surprenante et choquante l'Homme du zombie (on se croit parfois dans un Romero) sans que cela ne paraisse grotesque. Et l'odyssée finit par convaincre par la force de ses acteurs, des toujours parfaits Julianne Moore et Mark Ruffalo (figure de stabilité cartésienne refusant de céder à l'apocalypse) aux instables Alice Braga et Gael Garcia Bernal, en passant par l'épatant couple nippon formé par Iseya Yûsuke et la sublime Kimura Yoshino. Parfaitement bancal, mais difficile à oublier.

Il divo
6.7
22.

Il divo (2008)

Il divo - La spettacolare vita di Giulio Andreotti

1 h 50 min. Sortie : 31 décembre 2008 (France). Biopic, Drame, Comédie

Film de Paolo Sorrentino

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Quand le baroque se conjugue au rock 'n' roll, et renaît un cinéma italien jusque là sous assistance respiratoire. On a beau être saisi à la fois par le personnage d'Andreotti (sorte de Droopy méphistophélique dont on trouverait le parcours ridiculement over-the-top s'il n'était pas réel) et l'interprétation hantée du grand Toni Servillo (qui sévira de nouveau avec le réalisateur dans le tout aussi mémorable La Grande Bellezza), on a beau avoir l'esprit encombré de gueules en roue libre (mention au génial Buccirosso dans le rôle de l'hystérique ministre du budget Pomicino) et d'intérieurs grandioses, c'est la mise en scène de Sorrentino qui est la véritable star du film. Une star des plus vampirisantes dont le maniérisme, qui atteint avec lui de nouveaux sommets, en rebutera plus d'un. Mais si l'on aime sa façon de poser (tout en reconnaissant qu'elle ne marche pas cent fois sur cent), et accepte d'entrer dans sa danse frénétique dotée d'une BO à tomber par terre, showcase d'inventivité et de maîtrise de l'espace, glorification brillante du mauvais goût, on pourra apprécier à sa juste valeur l'étonnante mélancolie de l'histoire et de son portrait, et la dynamisation d'un sujet (les arcanes de la politique) souvent filmé par des vieux cons. C'est un cartoon burlesque, pas du Costa-Gavras ou State of Play... et c'est ce qui fait sa préciosité : son habileté à dire plus de choses sur la vanité et le vain du pouvoir en une case de bédé que la plupart des autres films sur le sujet. On pense au génial Bulworth de Beatty. Pour aborder des thèmes aussi lourds, la déconne habitée vaut mieux que le classicisme timoré.

Tonnerre sous les tropiques
6.4
23.

Tonnerre sous les tropiques (2008)

Tropic Thunder

1 h 47 min. Sortie : 15 octobre 2008 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Ben Stiller

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Quand TT est sorti, Ben Stiller, brillant bouffon sans âge, n'avait pas fait de film depuis sept ans et son improbable (tant il était radical) Zoolander. TT a rappelé combien le gars faisait un réalisateur intéressant. Visuellement, son film est aussi riche que son script qui part pourtant dans tous les sens (on a quand même le grand John "Braveheart" Toll à la photographie !), et très solidement filmé (jusque dans ses scènes d'action, pourtant censées principalement amuser) ; cette réussite, ajoutée à la qualité tonitruante de sa satyre d'Hollywood, vortex milliardaire engloutissant morale et bon goût, fait de TT quelque chose de bien plus substantiel qu'une simple parodie à la Hot Shots donnant à une brillante galerie de comédiens l'occasion de jouer avec un matériau aussi délirant que truculent (d'un Jack Black incarnant l'humour scato à RDJ jouant une partition bien plus subtile, en passant par McConaughey et Tom Cruise, qui crève l'écran en guest star improbable comme il le fera dans Rock of Ages quelques années plus tard). Alors, tout ne se vaut pas. Passé un premier tiers renversant, l'ambition du film lui fait connaitre des hauts et des bas, que ce soit dans la lourdeur de certaines scènes et gags (on frôle parfois le délire entre potes), ou par des problèmes de rythme à mi-parcours. Mais le déploiement de performances quatre étoiles et quelques gags d'une férocité rare méritent notre adhésion.

[REC]
6.5
24.

[REC] (2007)

1 h 18 min. Sortie : 23 avril 2008 (France). Épouvante-Horreur

Film de Jaume Balagueró et Paco Plaza

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Quand [REC] arrive sur les écrans, le genre found-footage, a fortiori d'horreur, en est un peu au point mort. On avait eu Cannibal Holocaust en 80, le fameux Projet Blair Witch en 99 ; selon toute vraisemblance, il faudrait attendre 2020 pour avoir un truc potable. C'était sans compter le cinéma espingouin, en grande forme depuis leur résurrection de la fin des années 90 (avec Amenabar, de la Iglesia...). En 2007, un de ses enfants terribles, Jaume Balaguero, qui nous avait déjà traumatisés avec La Secte sans nom (99), envoie au spectateur et au fan d'horreur un missile SCUD dans les dents. Cent fois plus limpide et mieux maîtrisé cinématographiquement que ses prédécesseurs, [REC] est un très grand film d'épouvante qui exploite au mieux le langage du found footage pour exciter les sens (on ne comprend rien à ce qu'il se passe, mais on comprend tout ce qui arrive), et foutre une vraie trouille : pas de scare-jump, ici ; une atmosphère pourrie (l'idée de la coupure avec des autorités pourtant juste à côté est géniale) accentuée par des effets gores ultra-réalistes. En parlant de réalisme, bien sûr, on peut toujours pinailler et se demander comment un gars peut continuer à filmer alors qu'il est à deux doigts de crever, car la conscience professionnelle a des limites. Mais on va suspendre notre incrédulité l'espace de 90 minutes, et profiter d'un grand film d'horreur qui, s'il ne maintient pas PARFAITEMENT le niveau jusqu'au bout, sait se montrer génialement éprouvant comme très peu d'autres films du genre.

Iron Man
6.6
25.

Iron Man (2008)

2 h 06 min. Sortie : 30 avril 2008. Action, Aventure, Science-fiction

Film de Jon Favreau

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

"I am Iron Man." Tan-tan-taaaan. C'est donc comme ça que tout a commencé. Et c'était pas gagné, à la base : miser 140 millions de dollars sur l'outsider ex-camé Robert Downey Jr et sur un acteur/réalisateur tiédissime demandait un producteur exécutif avec des couilles en métal trempé. Mais ça aura fonctionné, et à 150%. Surtout à l'aune de ses suites bien inférieures qualitativement (l'antipathique IM2 et le parfaitement bordélique IM3), il est difficile de ne pas reconnaître la suprême réussite d'IM au rayon blockbuster, essentiellement due à son scénario d'une efficacité et d'une limpidité exemplaires, et au choix alors brillant de RDJ, faisant à eux deux un divertissement de grand standing... et plus si affinités : dans le paysage un peu neuneu des adaptations de comics (les mimolettes Hulk, Spiderman, Superman reborn...), ça fait presque figure de film d'auteur qui aurait volé la caisse, de roublard rouleur de mécanique. Notons que Marvel Comics, qui commença précisément son ascension avec ce film, ne l'égalera qu'à deux, peut-être trois occasions : les inévitables Avengers, le coup de poker Guardians of the Galaxy, et le solide Captain America 2. Mais avec The Dark Knight en plus, 2008 était une sacrée année.

Hellboy II : Les Légions d'or maudites
6.1
26.

Hellboy II : Les Légions d'or maudites (2008)

Hellboy II: The Golden Army

2 h. Sortie : 29 octobre 2008 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Guillermo del Toro

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Après la délectable surprise Iron Man et l'historique Dark Knight, la page comics de l'année cinématographique 2008 devait se clore sur une bonne note : mission accomplie avec Hellboy II. Oubliez le premier film, mal écrit et pas très convaincant visuellement : sans doute requinqué par son chef-d'oeuvre Le Labyrinthe de Pan, Del Toro nous revenait en grande forme avec ce second opus plus substantiel (la richesse du monde mythique, le propos sur celui des hommes), mieux rythmé (c'est fantasque et drôle sans que cela nuise à l'action menée tambour battant), parfaitement au point rayon effets spéciaux (parfois sidérants), et empreint d'une poésie rarissime dans ce type de blockbusters qui prête au film un vrai sens du merveilleux. Perlman est toujours génial dans le rôle, et l'on ne peut que profiter de la mimi et trop rare brunette Selma Blair. Vivement le 3.

Tokyo!
6.9
27.

Tokyo! (2008)

1 h 45 min. Sortie : 15 octobre 2008 (France). Comédie, Drame, Fantastique

Film de Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-Ho

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

"Tôkyô je t’aime" ? Après Paris, c’était au tour de la capitale nipponne de passer aux rayons X (ou Z) d'une mosaïque de cinéastes d’horizons plus ou moins lointains, en l’occurrence Michel Gondry (Eternal sunshine of the spotless mind), Leos Carax (Pola X), et Bong Joon-Ho (The Host), pour trois moyens-métrages intitulés "Interior design", "Merde", et "Shaking Tokyo". Comme ça, sans réfléchir, on croirait déceler comme un intrus, non ? Sans surprise, Gondry amuse à sa manière (sucré-inventif-inoffensif), Carax provoque à sa manière (Lavant explose en créature bouffonne dans un festival parfaitement bordélique), et Bong sidère (grand film sur les hikikomori). Mais à la deuxième lecture, si deuxième lecture il y a, on réalisera que cette impression est à moitié trompeuse, et qu'elle en dit long sur les défauts, mais aussi les qualités d’un des films à sketches les plus cohérents qu’on ait pu voir depuis longtemps… (on est très loins d'Eros, en gros)

Sans Sarah, rien ne va !
5.6
28.

Sans Sarah, rien ne va ! (2008)

Forgetting Sarah Marshall

1 h 51 min. Sortie : 18 juin 2008 (France). Comédie romantique

Film de Nicholas Stoller

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Difficile, quand on est un amateur de prods Apatow, soit une bonne partie de la comédie US actuelle (40 ans toujours puceau, En cloque, Mes meilleures amies...), d'ignorer Forgetting Sarah Marshall (disons FSM, et let's forget le titre français), surtout quand il s'agit du bébé du grand Jason Segel, en pause entre deux saisons d'HIMYM. Héros parfaitement crédible (puisqu'improbable tout en étant charismatique) de cette Romcom catastrophe, Segel met sa science des dialogues débiles mais sensés et des personnages délirants mais vrais (dont Aldous Snow) au service d'un cocktail parfaitement dosé de gags cons typiques et de romance touchante (cf. les longs et hilarants sanglots du grand dadais de héros). La réalisation de Stoller ne brille pas particulièrement, et accuse même quelques baisses de rythme par-ci par-là, et Veronica Mars patit d'un personnage-titre trop ingrat (seul vrai défaut du scénario de Segel), mais la bonne humeur générale, l'inénarrable show du showman Russell Brand, l'alchimie entre Segel et Kunis et un hilarant Paul Rudd finissent par emporter l'adhésion. Notons que Stoller s'améliorera en livrant une sorte de spin-off à FSM, Get him to the Greek (American Trip en "français", encore un crime), tout aussi sympa.

Délire Express
6.2
29.

Délire Express (2008)

Pineapple Express

1 h 52 min. Sortie : 3 décembre 2008 (France). Comédie, Thriller

Film de David Gordon Green

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Six mois après le mémorable Forgetting Sarah Marshall, la patte Judd Apatow sévissait de nouveau avec Pineapple Express, autre virée potache mais cette fois-ci un peu plus ambitieuse en sa qualité de film "d'action", avec un casting plus riche (Rogen, Franco, McBride, Corrigan, Hader, Jeong !). Alors, on n'est pas dans un film d'auteur, mais d'acteurs (David Gordon Green, pourtant plus intéressant puisqu'on lui devra par la suite Joe, se contente d'une mise en scène bien troussée mais sans aucun génie). Et à première vue, l'humour bien plus débile que celui de FSM signifie que cette fois-ci, il n'y a rien à comprendre, juste à apprécier, tant qu'on rentre dans le délire de sympathiques fumeurs de joints. Mais PE est un peu plus que ça, fort heureusement : une histoire d'amitié qui l'étoffe curieusement, et parvient même à émouvoir derrière deux blagues généralement tordantes. Des acteurs ne font pas un film : la même équipe se fourvoiera quelques années plus tard dans le catastrophique This is the end, ou la preuve que l'impro a ses limites. Ici, comme dans Superbad, un joli hymne à l'amitié nourrit la potacherie d'une substance qui le rend parfaitement mémorable, et le place dans le haut du panier Apatow.

Au bout de la nuit
6
30.

Au bout de la nuit (2008)

Street Kings

1 h 49 min. Sortie : 25 juin 2008. Action, Policier, Drame

Film de David Ayer

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Bonne petite série b bien ficelée, mise en scène sans génie mais avec un savoir-faire certain et une nervosité communicative par le futur réalisateur de Fury, portée par un excellent casting, et portant l'empreinte bien visible de la cultissime série The Shield (les fans de cette dernière devraient apprécier), tant dans la forme (le L.A. noir filmé caméra à l'épaule) que dans le fond (la corruption policière). Street Kings est également dans la droite lignée du Training Day de Fuqua, en moins mémorable car il n'égale pas ses influences, mais en assurant quand même bien rayon entertainment. Les scènes d'action mettent sur les rotules, Keanu Reeves assure pas trop mal, Forest Whitaker le tire vers le haut et crève l'écran en gentil méchant, et si les dialogues sont un peu clichés (qu'attendre d'autre de Kurt Wimmer ?), les twists brutaux s'accumulent, et Dr House joue les jokers bienvenus. Non, vraiment, ça n'invente rien, mais c'est pas mal, et ce jusqu'au bout.

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