2021, mors en vain

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Grandiose. Dire que sur la couverture il est simplement nommé comme le livre qui a inspiré Le Guépard de Lampedusa, qu’il surclasse. Quelle indignité.

Il est difficile de rentrer dedans au premier chapitre tant la famille des Francalanza est vaste. Mais au fil des chapitres les personnalités truculentes, plus violemment égoïstes les unes que les autres se dévoilent et se déchirent. Le génie transparaît alors dans une trame à l’équilibre parfait dont la chute s’impose comme une conclusion irréfutable.

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Il est criminel d'être aussi visionnaire.

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Plus riche et plus équilibré que son prédécesseur, l'essai est transformé. On grimpe, vit et saute avec Cosimo. On tombe avec lui, aussi. On éprouve ses joies, ses peines, sa folie même. En somme, c'est un petit livre vivant et organique, vraiment plaisant à lire.

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Efficace et original, Dick a le mérite de sortir des sentiers battus. Un peu foutraque mais on est embarqués.

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C'est passionnant sans être trop complexe : pas besoin d'un doctorat en physique ni d'une remarquable maîtrise des équations différentielles pour en saisir le propos. Susskind semble un excellent vulgarisateur, à tel point que les théories extrêment complexes qu'il décrit semblent presque abordables. En tout cas, il n'existe rien de tel que la physique pour retourner efficacement un cerveau...

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Thucydide est un autre visionnaire. Par sa méthode, ses analyses et sa façon de raconter l'histoire il fait figure de premier grand historien moderne. Après tout n'est pas parfait, quelques rares erreurs (souvent topographiques) subistent, même si elles sont minimes au regard des moyens de l'époque, et si l'œuvre se trouve inachevée mais son mérite ne s'en trouve que bien peu diminué.

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Réussir à expliquer la contingence et la théorie de l'évolution de manière aussi parlante à partir de quelques fossiles d'arthropodes trouvés dans une carrière est un exploit à célébrer.

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J'aurais rarement vu la langue française couler ses vers avec autant de fluidité. La tragédie offre quelques personnages intéressants même si le malheureux Britannicus manque clairement de substance.

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Comme témoignage, il est aussi édifiant qu'indispensable de voir jusqu'à quel point on peut pousser l'ingéniosité humaine pour tuer ou détruire ce qui fait l'essence de l'être humain. Comme œuvre littéraire, forcément c'est assez limité, mais on s'attache un peu à tout ce petit monde en espérant qu'ils puissent s'en sortir comme l'auteur...

J'aime aussi beaucoup la retenue de l'auteur, admirable. Il ne laisse transparaître sa colère, froide et poignante, qu'une seule fois. Dommage qu'à lire l'appendice final, il semble être tombé dans certains travers peu avouables. Après, peut-on vraiment le lui reprocher ? Son statut de victime le rend par définition extérieur à l'impartialité.

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Presque plus intéressant que la vie des camps en eux-même. Comment gérer le retour à la liberté après la simplicité morbide des camps, où les seules choses à faire étaient finalement de travailler, tant au labeur imposé qu'à sa propre survie, et de mourir ?

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Il est toujours aussi complexe de noter les archétypes, où si la nouvelle semble assez simple, il s'agit de ce qui se fait de plus pur dans la tradition fantastique.

Les autres nouvelles du recueil sont aussi assez bonnes, étant bien ficelées ou laissant la part belle au mystère, c'est selon.

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Haletant et romanesque, peut-être un peu trop d'ailleurs...

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Captivant mais un brin déceptif. Tout cela finit trop bien, comme un Bâtard de Palerme qui se serait assagi, à la conclusion trop rapide.

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De bonne nouvelles et un univers intéressant, sombre et tortueux. Un digne héritier de Poe. Lovecraft amène l'imaginaire vers des horizons lointain. Plus que Cthulhu, c'est sa vision de l'altérité cosmique qui étonne, puissamment moderne. Sa nouvelle sur La couleur tombée du ciel est à ce titre éloquente : son histoire ne dépareillerait pas dans un film actuel.

Edit : il y en a un avec Nick Cage hahahahaha

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Le schéma est un peu répétitif mais les nouvelles sont plutôt haletantes. On ne lui reprochera qu'à moitié d'abuser d'hyperboles dramatiques et de citées enfouies depuis des millions d'années.

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Régis Boyer nous prouve une fois de plus sa grande érudition et réussit la prouesse d’en dire beaucoup en seulement 400 pages. C’est complet, sérieux et de nature à pousser la réflexion sur un imaginiaire erroné mais profondément ancré, fait de libations sanglantes dans des crânes humains et de casques à cornes.

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Une vision intéressante, sans être malhonnête, de la guerre du Péloponnèse. Le découpage thématique implique cependant de bien avoir l'oeil sur la chronologie, souvent complexe, tant les différentes batailles sont nombreuses et les théâtres d'opérations variés.

L'utilisation d'exemples volontairement anachroniques permet d'illustrer les différentes situations de la guerre par des exemples parlants, faire référence à l'universalisme de Thucydide, qui raconte tant la guerre que la nature humaine et faire comprendre il est resté classique pour l'histoire mais aussi la stratégie militaire.

Quelques passages semblent cependant un peu limites.

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Preux parmi les preux, brave parmis les braves,
Le sang de l'hyperbole en une image

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Simple, didactique et parfait pour se rémémorer les grands concepts historiques de la philosophie. Il m'a même donné envie de relire certains auteurs comme Kant ou Hume.

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Une pièce plus qu'honnête de Racine, où Roxane surnage.

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Très bien même si un peu difficile pour mon humble niveau. Après, qu'il faille faire quelques efforts pour saisir ce dont parle Feynman est loin de me déplaire...

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Habile parodie de romans de chevalerie et anachronisme assumé. Après, quant à savoir si on y est ou si on n'y est pas...

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Une sorte de petit conte philosophico-ironique, dans le fond assez simple, peut-être même un peu trop.

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Effrayant d'une altérité qui s'isole et plane telle une ombre menaçante... mais trop peu conscient de ses limites et par conséquent effroyablement réducteur. Révélateur aussi des stratégies lamentables, tant dues à l'absence de réelle vision à long-terme que d'un affichage de bonnes intentions aux effets calamiteux.

Une bonne somme journalistique, avec parfois plus que ce qu'il ne faut de spectaculaire et de storytelling, mais qui peine à offrir une vue assez complète afin d'enclencher un semblant d'analyse.

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Racine a trouvé sa recette, efficace et fluide. Un grand nom, un drame, quelques arrangements avec l'histoire pour en condenser la dramaturgie.

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Une tragédie sans hémoglobine, sans panache et qui manque de figures fortes. On peut en apprécier la subtilité, certainement même un peu trop.

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Ça vit, c'est joyeux, c'est n'importe-quoi, c'était neuf. Y'a le tonton coulant, la sale môme à faire claquer un mono, des transformations, des transformistes, des bastons dans des bars et Barbouze de chez FIOR.

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Le principal défaut de ces pensées est leur répétition induite par leur désorganisation. On ne rentre jamais vraiment dans cet amas disparate. Marc-Aurèle ne visait pas à faire oeuvre et cela se ressent. On pénètre simplement dans l’imaginaire de cet empereur, reputé pour sa sagesse.

Plus encore, ce stoÏcisme m'apparaît de plus en plus comme une négation optimiste de l'humanité. Il ressort comme une utopie, qui à l'instar de celle de More, ne peut être que cauchemardesque en pratique. Après tout, ce n'est que l'idéal moral d'un empereur. Toute ces histoires d'impassibilité, de détachement des contraintes extérieures, de repli mental sur soi malgré une exhortation à la sociabilité, de bienveillance extrême, de résistances aux passions et aux plaisirs refusent de considérer ce que l'Homme est réellement. Cela lui assigne un but moral irréaliste et terrifant, presque monacal. Un silence de cathédrale où toutes les angoisses primordiales, les sentiments complexes doivent être ravalés et ne laisser qu'une portion congrue de l'existence, une béatitude bienveillante.

Mais bon, pour échapper à tout cela, il va falloir attendre Machiavel.

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La vision déconnectée d'un déraciné. Einstein était beaucoup trop moral et rationel pour penser et analyser le monde, ce dont il semblait parfaitement conscient. À titre d'exemple, bien que séduit par le plannisme et rejettant le capitalisme, en écarte tout autant la bureaucratie, voit le socialisme russe comme une expérience violente qui ne se maintiendrait pas sans terreur et se demande si tuer l'initiative privée ne revient pas à tuer la production. Il semble se diriger à chaque fois vers une sorte de fusion molle de tout celà, plus mû par les bons sentiments qu'autre chose. Il représente bien le courant pacifiste de son époque. Seulement, ce ne serait pas Einstein, tout le monde trouverait cela profondément inintéressant.

Il aura incarné un idéal de paix, souhaité un sionisme heureux et promu l'égalité entre les hommes. Seulement, j'étais là pour la physique, pas les bons sentiments, et je n'en ai même pas eu 100 pages, dont beaucoup trop de discours verbeux. Les textes scientifiques sont en plus peu accessibles pour un corpus aussi généraliste et nécessitent une visualisation impeccables de concepts qu'ils énoncent. Il faut pouvoir visualiser la différence entre mathématiques intégrales et différentielles pour comprendre en quoi l'utilisation de l'une ou de l'autre emporte des conceptions physiques différentes. Entre autres.

Le plus gênant est surtout la manière dont ce corpus est édité. C'est un amas disparate de discours, lettres ou textes sur un même sujet, avec un lien parfois très ténu, sans date. Cela rend l'appréciation de leur contexte difficile. Un texte écrit en 28, en 31 ou en 34 n'a pas les mêmes implications. C'est un peu juste. L'absence de contexte, de notes, de commentaires n'aide pas non plus.

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On commence par une vision simpliste de l'histoire, qui aurait un sens. Je suis déjà épuisé. La suite est tout aussi bonne : la spoliation de tous ceux possédent quoi que ce soit et la violence comme moyen légitime d'y parvenir. Évidemment ça ne peut que bien se passer. La troisème partie nous rappelle également que le communisme est le seul vrai socialisme. Tout est dit. Amen, triste prophète dont Aron pointaint le millénarisme, la vision eschatologique de l'histoire et la dialectique circulaire.

J'espère que son œuvre capitale vaut mieux que cela. Ici, même si l'on peut trouver quelques analyses intéressantes, reste que même une horloge cassée donne l'heure deux fois par jour.

On regrettera aussi l'édition, donnée à une groupie que l'on repère en quelques pages sans même connaître son CV. C'est assez indigne d'un GF.