2022

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Janvier

Léo McCarey porte ici l'art du quiproquo à un rare niveau d'inventivité. Alors certes, le film est programmatique et on est plus proche d'un enchaînement de sketch que d'une vraie intrigue ; il n'empêche que l'heure trente passe à une vitesse folle et que l'émotion est là à la fin.

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Janvier

L'émotion a peut-être du mal à trouver totalement son chemin dans ce récit plus sobre où le style de Sorrentino reste malgré tout très imposant. Cependant, la fascination devant cette chronique de vie qui semble nous donner toute la matrice du cinéaste est bien réelle. Difficile de rester insensible à ces ruptures de ton, à cette atmosphère surréaliste empreinte d'une vulgarité totale et à ces moments purement oniriques. La deuxième partie, qui cherche moins à raconter un parcours qu'à signifier le vide vécu par le protagoniste demeure ainsi assez belle. On appréciera également cette idée de couper avant la revanche, laissant notre protagoniste vers un avenir incertain sans nous donner la satisfaction de le voir triompher.

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Janvier

Horrible navet qui surfe éhontément sur la vague A Quiet Place sans la moindre inventivité d'aucune sorte. Pas de suspens, pas de gore, pas de personnages, pas de malaise. Poubelle.

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Janvier

Dans un premier temps, Blow-Up est le genre de film qui fascine autant qu'il désarçonne ; j'en avais tellement entendu parler que je m'attendais à un thriller très différent de ce que propose réellement Antonioni. Filmé quasiment en temps réel, dépourvu d'une véritable dramaturgie, Blow-Up est avant tout un mystère, une image de la mort qui est soudainement apparue dans l'appareil d'un jeune connard arrogant pour lui rappeler sa finitude.

Le travail sur la photographie, prolongation glauque de l'exégèse de la mort de J.F.K est évidemment fascinant et demeure matriciel à bien des égards. Reste que Blow-Up est surtout une histoire d'atmosphère, celle façonnée par la caméra impeccable d'Antonioni.

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Janvier

Emporté par cette fresque historique et intime sur la transgression. La beauté de la réalisation de Wyler, l'intensité de Fonda et Davis ainsi que le scénario d'une fluidité admirable (les 1H45 passent à une vitesse folle) font de Jezebel un bel exemple de beau cinéma classique.

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Janvier

Si j'avais un petit reproche, ce serait que le protagoniste manque un peu d'obstacles dans sa funeste entreprise, les meurtres s'enchaînent de manière trop facile à mon goût, c'est un peu dommage. Pour le reste, c'est quand même particulièrement noir et savoureux, l'absence totale de remords est réjouissante tandis que le personnage principal ne finit jamais d'être sympathique. Robert Hamer passe au crible littéralement toute la petite aristocratie britannique au travers de cette farce cruel qui se conclut par un dernier petit twist aussi prévisible que jouissif.

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Si on retrouve évidemment le maniérisme habituel de Paul Thomas Anderson, Licorice Pizza est résolument tourné vers la légèreté et c'est clairement dans la comédie qu'il se distingue. Lorsqu'il oppose ses deux jeunes protagonistes avec l'absurdité du monde des adultes, le film est en effet très plaisant et inventif, notamment lorsque Bradley Cooper et Sean Penn sont de la partie. La nostalgie qui plane sur le film est très douce et délicate, pas complètement détachée des réalités moins ostentatoire que celle de Once Upon A Time In Hollywood. Les deux acteurs - très moches, ça nous change - sont excellents et portent clairement le film. Là où j'entrevois certaines limites, c'est au niveau de la structure, qui finit par privilégier les sketchs indépendants à une réelle évolution des personnages, jusqu'à donner l'impression de tourner un peu au rond sur la fin. De la même manière, la mise en scène très pensée de Paul Thomas Anderson m'a tenu à distance au niveau émotionnel, surtout que la scène finale manque clairement d'enjeux à mon goût. Bref, quelques petites réserves sur ce qui reste tout de même un très beau moment de cinéma pour débuter 2022.

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Janvier

J'étais sceptique lors de la première demi-heure, un peu lassé par cette approche très austère et minimaliste du fantastique. Puis, petit à petit, quelque chose commence à fonctionner, la simple présence du petit agneau apporte une étrangeté savoureuse, alors même que le film ne joue jamais sur des ressorts explicites. Et, patiemment, on attend que l'inévitable boomerang revienne en pleine face de ces humains qui font toujours les mêmes erreurs. Finalement, c'est un très joli conte sur l'impossibilité de cohabiter avec la nature, sur le besoin de dévoration de l'être humain. Le tout est servi par une imagerie très convaincante, entre la beauté de la photographie, la pertinence du lieu de tournage et quelques choix de mises en scène très simples mais efficaces (les nombreux plans sur les bêtes notamment). Le climax, très frontal dans la matérialisation de la menace, m'a bien fait plaisir, on sent un cinéaste désireux de réellement jouer la carte du folklore et de ne pas s'enfermer dans une suggestion excessive. Bref, c'est vraiment bien.

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Janvier

Sans doute le point final du western de John Ford, qui n'a peut-être jamais placé la petite histoire dans la grande avec autant de maestria. Difficile de trouver quelque chose à dire sur L'Homme qui tua Liberty Valance tant le film se suffit à lui-même. Les personnages sont foudroyants, le propos est situé pile-poil entre le pur humanisme et la conscience des racines sanglantes de l'Amérique, la mise en scène est toujours soignée et intelligente. Très grand film, à n'en pas douter.

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Janvier

Très bonne comédie où Monicelli filme avec beaucoup de talent cette bande de bras-cassés dont les galères s'enchaînent jusqu'à l'absurde. C'est drôle, très fluide, sans pour autant mettre complètement en sourdine le contexte socio-économique de l'époque. La dernière partie est particulièrement réussie, sorte de compilation de tout l'humour du film sur un cambriolage de 20 minutes.

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Janvier

Paul Schrader continue de déballer les traumatismes de l'Amérique avec cette approche unique, presque anachronique, à mi-chemin entre l'austérité et le psychédélisme. Un très beau film qui derrière son atmosphère extrêmement sombre, laisse tout de même entrevoir la possibilité d'une rédemption. Et Oscar Isaac a rarement été aussi intense.

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Janvier

Duvivier adapte brillamment Simenon et offre un témoignage sans pitié de la société française. Le triangle psychologique entre le meurtrier, la femme fatale et le voyeur laisse ainsi progressivement la place à un terrible réquisitoire sur le lynchage public et le pouvoir de la foule. Le tout est évidemment excellement bien mis en scène par Duvivier.

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Janvier

Jason Reitman n'est ni un bon réalisateur, ni un bon raconteur d'histoire. Son film est trop long, dépourvu d'enjeux signifiants, prompt à se réfugier rapidement dans un fan-service facile. Cependant, le metteur en scène n'est pas dénué d'un certain talent dans les dialogues et les personnages s'avèrent plus sympathiques que prévu, le tout porté par un humour simple et efficace. Je dirais même que l'ambiance globale parvient à distiller un peu de ce quelque chose des premiers Ghostbusters - sans le côté délicieusement creepy malheureusement. Bref, c'est passable, à défaut d'être une franche réussite.

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Janvier

Un film d'épouvante doté d'une mise en scène soignée et qui a le mérite de faire évoluer d'une manière originale le mythe du zombie. Dommage que l'enquête soit si pauvre, que le twist final soit si prévisible et que le tout manque de vraies scènes d'anthologie. Moment sympathique mais film très oubliable.

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Très difficile à noter comme expérience. Sur le moment, Memoria fut éprouvant, insaisissable, irritant, en particulier lorsque l'expérience se radicalise dans les dernières quarante minutes. Les sempiternelles questions sur la durée de certains plans, sur le caractère arbitraire de certains choix et sur l'opacité excessive du tout ne manqueront pas de ressurgir face à l'ennui parfois ressenti. Cependant, une fois l'expérience appréhendée dans son ensemble, difficile d'être insensible à la trajectoire humaniste et panthéiste dessiné par Weerasethakul, qui tente ici de renouer avec l'origine du monde elle-même. Le film regorge ainsi de mystère et de détails obscurs qui épaississent l'atmosphère étrange de l'oeuvre. Derrière l'apparente pose du long-métrage, il est aisé de discerner la sincérité et la spiritualité qui se loge derrière la démarche. Il va falloir que je vois d'autres films du metteur en scène pour préciser mon avis.

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Janvier

Quel autre cinéaste, à l'heure actuelle, est capable de filmer aussi bien son univers, de rendre aussi saisissant chaque personnage, d'embrasser avec une telle sincérité le classicisme de sa tragédie ?
Alors qu'il semble ne plus y avoir grand chose entre la production indé U.S et le gros blockbuster sans âme, Del Toro m'apparaît comme un des derniers grands conteurs d'Hollywood. Son film témoigne d'un plaisir du romanesque qu'on ne retrouve plus nulle part ailleurs, le tout porté par la maîtrise visuelle habituelle du réalisateur. Bref, un très beau film qui renoue totalement avec les thématiques du cinéaste, comme la fascination pour le mal, l'importance des histoires et le tout encore une fois entouré par un contexte pertinent (ici la sinistre entreprise des zoos humains, entre autres). Et je suis très content de voir Del Toro revenir à la noirceur de ses premiers amours, alors que le succès de La Forme de l'Eau aurait pu l'inciter à poursuivre dans ce côté mièvre. Bref, un immense plaisir de cinéma.

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Janvier

Après le réussi Burn Out, Yann Gozlan confirme son statut de valeur sûr du cinéma populaire avec Boîte noire, thriller aussi scolaire qu'efficace, porté par un excellent Pierre Niney. Choix très pertinent de se réapproprier le cinéma parano des années 70 pour actualiser le propos et parler de la dominance progressive de la machine sur l'être humain. Le film n'est pas parfait, le script est trop académique et la réalisation de Gozlan dépasse rarement la simple efficacité mais les références convoquées sont les bonnes.

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Janvier

Une petite fresque assez mineure au sein de la carrière de Martin Ritt mais dont les personnages parviennent tout de même à toucher. La beauté de la mise en scène, l'alchimie des interprètes et surtout le refus de sombrer dans la tragédie donnent un véritable charme à ce portrait nuancé d'une famille du Sud. Dommage que la durée soit excessive et que l'enchaînement des péripéties soit si mécanique.

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Janvier

Patrice Leconte évacue totalement la dimension sociologique du roman de Simenon et lui préfère un thriller intime où le voyeurisme et la romance occupent désormais la place centrale. Les changements sont tout à son honneur mais son film est hélas d'une lourdeur incroyable, plombé par des personnages inexistants et une musique classique rapidement irritante. Le metteur en scène mobilise certes quelques talents de réalisation, mais son oeuvre reste désespérément creuse et démonstrative. Il n'y a pas le début de trouble, d'une tension érotique ou d'une quelconque force émotionnelle...Un film poseur et ennuyeux, qui aimerait sans doute bien lorgner du côté du cinéma d'auteur mais qui n'y parvient jamais.

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Janvier

Un film sincèrement terrifiant qui raconte les avortements clandestins comme une parenthèse cauchemardesque de deux jours dont personne ne sort indemne. La pertinence du regard de Mungiu, qui parvient à être frontal sans jamais tomber dans le voyeurisme ou l'excès, est vraiment admirable. La structure en plan-séquence, quant à elle, donne une impression de spontanéité et de réalisme dans les échanges tout en mettant au centre le jeu des actrices. Un très beau film, même s'il faut être prêt pour la dernière partie.

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Janvier

Le film n'est pas bon, c'est indéniable, mais je n'ai pas envie de taper dessus outre-mesure. Le gros problème vient évidemment de ses dialogues lourdement démonstratifs et sur-écrits, qui privent le film du moindre moment de justesse. Même les acteurs n'y peuvent pas grand chose. Le traitement du sujet confond régulièrement rêverie et niaiserie, et il est difficile de ne pas s'arracher les cheveux devant le ridicule de certaines scènes. Cependant, l'idée de base n'est pas si mal, il y avait sans doute quelque chose à faire de ce déni de la maladie et de la réalité. La mise en scène n'est pas loin de deux-trois petits instants de grâce et j'avoue avoir apprécié le personnage plus en retrait de Gregory Gadebois, qui semble être le seul à être en phase avec le texte. Bref, c'est très niais, sur-écrit, jamais subtil, mais je trouve que c'est tout de même agréable de voir le cinéma français tenter autre chose. Regis Roinsard n'est pas un génie mais il a le mérité d'avoir essayé quelque chose de différent dans le cinéma populaire.

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Janvier

C'était possible d'avoir encore moins de point de vue sur son sujet ?
Le film parle quand même d'un ministre haut-placé francophone qui est incarcéré dans une prison flamande pour avoir tué son épouse. Et le réalisateur ne parvient pas à installer le début d'un angle d'attaque sur cette histoire. Comment est-ce possible, avec un tel pitch, de ne parler ni de violence conjugale, ni de la politique (on comprend à peine s'il est de gauche ou de droite), ni même de parler du traitement des politiciens vis-à-vis de la justice. Stephan Streker préfère faire un pseudo-thriller à base de flash-backs et de doutes, le tout avec un peu de taule, mais la sauce ne prend pas, le tout est dépourvu d'axe fort. Il manque une vraie mise en scène car ici le cinéaste se repose beaucoup trop sur deux-trois éclairages jolis. Et puis ces dialogues ce n'est pas possible, entre ce truc et Bojangles mes oreilles n'ont pas entendu grand chose d'agréable au cinéma ces derniers temps. L'unique élément vaguement intéressant est de placer la question de la langue au centre de la résolution du procès et de certaines scènes, là on parvient à ébaucher le début d'un propos sur l'incompréhension entre belges. Mais c'est tout. Et puis cette fin qui se la pète en mode "pas de résolution", alors que le film n'a pas été capable de raconter une histoire correctement, faut se calmer.

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Janvier

Je m'attendais à un thriller sur le voyeurisme et au final j'ai peut-être eu un des films les plus humain et sobre sur la passion du cinéma, le tout enrobé d'un contexte sociétal assez fort. Beau premier Kieslowski.

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Janvier

La première partie du long-métrage fut laborieuse. Le formalisme de Bi Gan est impressionnant mais il a tendance à écraser tout le reste. Souvent, l'idée esthétique semble venir avant le propos. J'ai eu l'impression de voir un cinéaste empiler les scènes prétextes juste pour avoir de la matière à filmer. Même le dispositif narratif, avec ses ellipses et sa non-linéarité, ne débouche à mon sens que sur de la distance vis-à-vis des personnages. Tout ceci manque de substance et d'écriture pour que l'atmosphère mystérieuse fonctionne. Heureusement, la deuxième partie est meilleure. Certes, le filmage en plan-séquence amplifie encore le dispositif formel mais paradoxalement, il simplifie également la narration et même les échanges sont plus spontanés. Il faut également admettre que c'est dans cette partie que surviennent les images les plus sidérantes et pour le coup jamais vues ailleurs. De plus, le jeu en miroir que forme le rêve avec la première partie est franchement ludique, à défaut d'être bouleversant. Bref, pas certain de voir en Bi Gan autre chose qu'un esthète mais le pouvoir de fascination de la seconde partie est indéniable.

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Janvier

Pousser la débilité et la gogolerie au maximum aurait pu me faire rire - à vrai dire, j'y ai cru lors de la première demi-heure - mais la pauvreté du scénario et des personnages finissent forcément par lasser, quand bien même quelques gags font mouche.

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Février

Beau film, où le formalisme de Kieslowski ne dessert jamais la simplicité de l'histoire mais donne au contraire une portée symbolique assez forte à tout ce qui se déroule. Juliette Binoche est excellente dans ce récit sur le travail du deuil, sur l'impossibilité d'une tabula rasa qui débouche invariablement sur la même situation qu'auparavant. Certaines idées de mises en scène sont foudroyantes, je pense notamment à un plan en particulier lors d'une scène de sexe à la fin qui m'a donné des frissons.

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Février

Moins convaincu par celui-ci. Kieslowski abandonne ici le formalisme impressionnant du premier volet et ses effets de style singuliers pour une réalisation beaucoup plus simple, à l'image du récit. Le film aborde des points intéressants, notamment via une critique assez virulente de la pensée capitaliste en Pologne ainsi que l'émancipation tordue de son personnage principal. Il y a toujours de belles choses dedans, notamment toute la relation entre Carol Carol et Nikolaj. Cependant, le film place beaucoup de distance entre le spectateur et le personnage principal, on comprend rarement l'objectif du protagoniste, ce qui a résulté chez moi vers une chute progressive de l'implication. De la même manière, si la chute du récit offre une jolie illustration du principe de "l'égalité", difficile de ne pas ressortir du film avec une impression de "tout ça pour ça". J'ai moins adhéré donc.

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Février

Peut-être le volet le plus intellectuel de la trilogie, Rouge n'en reste pas moins le plus humain et celui où le dialogue prend le plus de place. Récit d'une rencontre avant tout, la saveur du long-métrage se place dans cette très belle relation entre Jean-Louis Trintignant et Irène Jacob, qui ne sont pas juste amis mais qui ne seront jamais amants, en tout cas pas dans cette vie. Très jolie conclusion, avec sa dose de symbolisme et de formalisme, comme d'habitude avec Kieslowski.

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Février

Je suis un peu déçu. J'attendais vraiment ce film, la bande-annonce avec son atmosphère nocturne et enneigée m'avait charmé et j'adorais la tête des deux acteurs. Alors, heureusement, l'atmosphère est effectivement une réussite. La caméra à l'épaule qui navigue entre les espaces étroits du train, la beauté des environnements traversés, le ressenti du froid...Tout ça fonctionne admirablement, en plus d'être soutenu par une photographie très travaillée. On ressent vraiment cette idée d'un long voyage au bout du monde. Malheureusement, la romance entre les personnages est moins convaincante, la relation passe beaucoup trop vite de la méfiance à l'affection, sans qu'on comprenne la transition.

C'est d'autant plus dommage que le point de départ était engageant, avec cette jeune universitaire perdue qui se retrouve coincée dans 5 mètres carrés avec un rustre alcoolique, il y avait vraiment de quoi faire. Et que retenir de cet interminable épilogue hors du train, qui dit en 25 minutes ce qui pouvait être résumé en 5 ? Bref, une réussite au niveau de l'ambiance mais l'écriture est assez moyenne, malgré de bons acteurs.

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Février

Je pense ne pas être un immense amateur des films de fantômes asiatiques, qui semblent toujours s'arc-bouter sur les mêmes principes ; des femmes aux longs cheveux, une approche très frontale du spectre, une malédiction, des jump-scares assez brutaux...Shutter ne déroge pas à la règle et son déroulé reste d'un grand classicisme.

Cependant, la formule est appliquée avec une efficacité rare, la gestion du rythme est impeccable et le spectateur a peu de temps de répit. Il y a une vraie générosité au niveau de l'épouvante. De la même manière, le média de l'appareil photo est plutôt bien utilisé, en cela qu'il n'est pas juste un gadget mais qu'il cristallise le traumatisme voyeuriste de l'histoire passée.

Le long-métrage thaïlandais a aussi pour lui d'aller assez loin dans la noirceur, notamment via sa dernière partie qui laisse éclater une vérité abominable, étonnamment moderne dans son propos. On notera aussi un double twist final assez glaçant, qui termine le film sur une note franchement effrayante. Bref, j'ai passé un bon moment d'épouvante.