2025 - Films
54 films
créée il y a 10 mois · modifiée il y a 8 joursNosferatu (2024)
2 h 12 min. Sortie : 25 décembre 2024. Épouvante-Horreur, Fantastique
Film de Robert Eggers
Annotation :
Un peu comme pour le Dune de Villeneuve, Nosferatu par Eggers a tellement l'air d'une évidence, du projet parfait, qu'on en ressort légèrement déçu de ne pas avoir assisté à plus de folie. Un film pourtant magnifique de bout en bout, qui sait prendre ses libertés tout en respectant profondément l'oeuvre originale. La mélancolie, jugée folie par la modernité, redevenue pouvoir de rêve, ou de cauchemar.
Mon voisin Totoro (1988)
Tonari no Totoro
1 h 26 min. Sortie : 8 décembre 1999 (France). Animation, Fantastique
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Mayeul TheLink a mis 8/10.
Annotation :
Vu avec mon neveu et ma nièce de respectivement 3 et 5 ans. Le film est toujours autant une merveille d'attendrissement à hauteur d'enfant mais toujours aussi adulte dans ses angoisses. Alors que, durant la nuit, les deux filles sont allées faire pousser des arbres de manière magique avec l'aide de Totoro, le lendemain, les graines qu'elles avaient plantées la veille ont légèrement poussées. Exclamation des gamines : "C'était pas un rêve ! C'était un rêve ! C'était un rêve et pas un rêve !". De quoi exprimer là où se situe le film, et tous les moments difficiles qu'il décrit.
Furiosa - Une saga Mad Max (2024)
Furiosa: A Mad Max Saga
2 h 28 min. Sortie : 22 mai 2024 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de George Miller
Mayeul TheLink l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Comme pour Trois Mille Nuits à t'attendre, Miller utilise le numérique comme une texture envoûtante qui invite à la rêverie, à plonger dans le mythe. On aime ou pas, mais voilà un réalisateur qui sait faire avec les impératifs de l'industrie. Un grand conte épique en cinq actes, parcourant les origines du héros à la recherche de l'espoir dans un monde dévasté par la haine. Une dialectique entre ces deux pôles (Dementus et Furiosa passent leur temps à se courir après l'un après l'autre, jusqu'à cette scène finale où quand Dementus s'éloigne, Furiosa se rapproche, et lorsqu'il se rapproche elle recule), pour synthétiser ça dans un plan : la graine qui pousse comme symbole de puissance, permettant d'agir sur le monde, prenant ses racines dans la haine mais poussant vers le bien. Bref, du très grand art, et toujours avec des scènes d'action de fou furieux, en tête l'attaque du fourgon, et l'échappée du presque couple donnant à voir toute leur complicité sans jamais dire un mot. Le cinéma est bien magique.
Mad Max (1979)
1 h 33 min. Sortie : 13 janvier 1982 (France). Action, Thriller, Science-fiction
Film de George Miller
Mayeul TheLink a mis 6/10.
Annotation :
Difficile d'imaginer le choc qu'a dû être ce film à l'époque. Ça a vieilli, aucun doute, ça reste cependant suffisamment dynamique dans ses scènes les plus tendues pour provoquer un petit frisson. Un frisson de vitesse à ras de goudron, et le danger de s'y trouver si proche, dans une route qui nous emmène toujours plus loin et toujours plus rapidement vers la folie. Dans ce premier volet, Max n'est pas le héros promis, on serait bien plus dans l'origin story d'un villain tombé dans le nihilisme et la violence.
Sailor & Lula (1990)
Wild at Heart
2 h 05 min. Sortie : 24 octobre 1990 (France). Road movie, Romance, Film noir
Film de David Lynch
Mayeul TheLink a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Un film particulier dans la carrière de Lynch : on garde certains éléments surréalistes, mais on abandonne la plongée dans le rêve pour ne garder que la partie éveillée. Pas de petit détective intérieur à sortir pour aller au delà des images et comprendre la situation en cours donc, mais une histoire linéaire racontée d'une manière personnelle. Toujours cette manière cependant de réunir les contraires avec ce feu qui consume tout mais qui permet de vivre, image du traumatisme qui dérègle le chemin sur yellow brick road pour emmener dans un cauchemar éveillé, avec cependant la possibilité de le voir se transformer en rêve à n'importe quel moment. Tout de même largement de quoi fasciner et s'imprégner d'images propres à incarner les paradoxes de la vie.
The Apprentice (2024)
2 h. Sortie : 9 octobre 2024 (France). Biopic, Drame
Film de Ali Abbasi
Annotation :
Donald Trump est un con, c'est un con qui lui a appris à être con, ok. Quoi d'autre ? Pas grand chose, le film reprenant les codes attendus du biopic du malfrat sans y apporter l'ambiguïté qui nous permettrait d'être fascinés par le personnage. Il y a pourtant de quoi faire dans le rapport très particulier qu'il entretient avec le réel. On y trouve tout de même ce que l'on est venu chercher : deux performances d'acteurs excellentes et un compte-rendu à charge de la montée en puissance de Trump avant sa vie politique.
Un parfait inconnu (2024)
A Complete Unknown
2 h 21 min. Sortie : 29 janvier 2025 (France). Biopic, Drame, Musique
Film de James Mangold
Annotation :
Une voix sur laquelle l'Amérique projette, et ainsi façonne une icône à son image, et peu importe ce que l'intéressé en pense. Le combat d'un homme qui cherche à cultiver ce mystère (qui est-il vraiment ? d'où vient il ? croit-il en ses paroles cryptiques ?), mais qui prend ce combat comme un fardeau. La solution qui s'offre à lui : constamment rabattre les cartes afin de ne jamais se conformer, et devenir le parfait inconnu que tout le monde voudrait atteindre mais que personne ne parvient à réellement connaître. L'image de la route du coup, qui ouvre et clôt le film, imagerie maintes fois investie par l'imaginaire folk, pour parler de cet homme et son identité en perpétuel mouvement.
Presence (2024)
1 h 25 min. Sortie : 5 février 2025 (France). Drame, Épouvante-Horreur
Film de Steven Soderbergh
Annotation :
Le dispositif formel prend beaucoup de place donc difficile de ne pas en parler. Mise en abyme du spectateur, de manière un peu Hitchcockienne puisqu'il s'agit de le mettre face à son impuissance, à son désir de passer de l'autre côté de la toile (on parlera d'une fenêtre qu'on arrive pas à ouvrir, et on verra, alors que la présence aura su agir sur le monde, cette fenêtre se briser). Rien de franchement nouveau dans l'idée, reste l'écriture de cette famille plutôt efficace même si peu nuancée, et le final qui prend bien aux tripes (je savais que j'avais du dégoût pour les gens glissant des sales trucs dans les verres de leur victime, mais là je suis carrément tombé dans la haine).
Si tu tends l'oreille (1995)
Mimi o sumaseba
1 h 51 min. Sortie : 7 janvier 1995 (France). Animation, Drame, Comédie musicale
Long-métrage d'animation de Yoshifumi Kondo
Annotation :
J'ai dormi au milieu donc voilà mais mignonne histoire qui me fait penser à ce meme qui parle des histoires d'amour dans les Ghibli : "Et si au lieu de s'embrasser on apprenait à se connaître pour grandir et gagner en maturité ?"
The Brutalist (2024)
3 h 35 min. Sortie : 12 février 2025 (France). Drame, Romance
Film de Brady Corbet
Annotation :
Ce film a une qualité que j'estime particulièrement, celle de donner l'impression de détenir un secret piquant la curiosité du spectateur et le poussant à s'immerger dans l'expérience pour découvrir ce qu'il a à nous offrir. À ce titre, on pense aux grands films de PTA même si The Brutalist n'en a pas le génie (et que Guy Pearce n'est pas Daniel Day-Lewis...). Des secrets qui se révèlent au fur et à mesure pour nous demander de réinterpréter ce que l'on a vu précédemment, une construction lente mais qui aboutit à un bloc massif.
Une histoire de désir de verticalité quand on nous renvoie constamment à l'horizontalité du monde (la statue de la liberté introductrice, la colline à gravir pour y construire son sommet qu'on cherche à raccourcir, la femme qui s'élève jusqu'à ce qu'on la bouscule pour la mettre à terre...), en bref un moyen de s'échapper par le haut quand le confinement (Laszlo est constamment enveloppé par les décors ou par les autres personnages) devient trop intense.
Mickey 17 (2025)
2 h 17 min. Sortie : 5 mars 2025 (France). Science-fiction, Action, Comédie
Film de Bong Joon-Ho
Annotation :
Il semble y avoir un malentendu autour de ce film : on en attend de la SF high concept propres à flatter les intellects égotiques, mais en fait il s'agit plutôt... d'un pur film de Bong Joon-ho, soit un mélange des genres jouissif faisant la part belle à cette mise en scène toujours dynamique et illustrant les relations de pouvoir qui s'établissent entre les personnages (on cherche constamment à s'élever pour regarder les autres de haut ou le dominer physiquement). S'il est vrai que le film prend un tournant un peu déroutant en n'investissant pas le concept de sa première moitié de film et déviant petit à petit vers la fable mélangeant Snowpiercer et Okja, c'est peut être parce que le coeur du film se situe autre part. Dans quelque chose de plus humain, chose que le réalisateur n'a jamais abandonné.
Les Enchaînés (1946)
Notorious
1 h 41 min. Sortie : 19 mars 1948 (France). Drame, Romance, Thriller
Film de Alfred Hitchcock
Annotation :
Le film ne me laisse pas une forte impression, peu réceptif aux secondes lectures qui chez moi font le sel d'un Hitchcock. Tout de même touché par ces histoires d'identité en forme de dialectique entre nos désirs et ceux de notre entourage, cette prison sans amour dans laquelle on se piège nous même, avec ce détour par la cave, au plus profond de l'antre de la bête, pour se découvrir et lancer le processus de guérison.
Kaamelott - Premier Volet (2021)
2 h. Sortie : 21 juillet 2021. Aventure, Comédie, Fantastique
Film de Alexandre Astier
Annotation :
Comme au premier visionnage, c'est la musique et les flash backs qui me parlent le plus. Le reste est plus sympa maintenant que j'ai vu la série mais techniquement ça continue de me laisser une impression d'oeuvre peu aboutie.
Ponyo sur la falaise (2008)
Gake no ue no Ponyo
1 h 41 min. Sortie : 8 avril 2009 (France). Animation, Aventure, Fantastique
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Mayeul TheLink a mis 8/10.
Annotation :
Ils sont rares les films qui donnent l'impression de réellement se mettre à hauteur d'enfant. Un Miyazaki un peu mineur chez moi (la fable allant moins en profondeur, un comble pour un film sur la mer ! gardant une superficialité enfantine touchante mais un peu décevante), pourtant on reste absolument ému par ces relations qui se tissent avec une sincérité sans fard qui émerveille.
Black Dog (2024)
Gou Zhen
1 h 50 min. Sortie : 5 mars 2025 (France). Drame
Film de Guǎn Hǔ
Annotation :
J'ai beaucoup de mal à sortir une annotation pour celui-ci. Sans doute parce que le film adopte une posture symboliste basée sur une observation humble : le personnage principal est associé au chien, mais sans jamais que cela produise un discours autre qu'une amitié sincère où chacun peut réapprendre à vivre avec la vie plutôt que contre elle. Un sens de la mesure de la part du cinéaste qui me plaît beaucoup et qui donne à cette histoire pourtant très accessible un aspect contemplatif, produisant une dialectique dans sa forme poussant l'oeuvre toujours plus vers l'avant, à l'image de ses personnages en fin de film, enfin vivants grâce à la route qu'il reste à parcourir.
Le Joueur de go (2024)
Gobangiri
2 h 09 min. Sortie : 26 mars 2025 (France). Drame, Historique
Film de Kazuya Shiraishi
Annotation :
Un peu perturbé par ce film et son personnage principal auquel je prête peu de sympathie. J'ai passé le film à tenter de me mettre dans le même état d'esprit que lui afin de le comprendre, mais constamment ses actions m'ont semblé si ridiculeusement égoïstes que l'appel à un sens de l'honneur me passe au dessus de la tête. Un problème de scénario donc, avec ce personnage qui, alors que sa fille se met en danger afin de lui permettre de réparer la situation, va poursuivre son désir de vengeance personnel, qui m'empêche de profiter pleinement de la belle photo. J'y ai vu un film superficiel, autant dans son développement avec cette supposée maturité gagnée pour le personnage qui arrive de manière assez arbitraire, que dans la mise en scène qui se lance dans des poussées lyriques sans grande poésie car très illustrative de ce qui est déjà présent. J'aurais aimé un film plus modeste se concentrant sur le développement de l'amitié entre le personnage et le prêteur sur gage, et de la romance entre les personnages plus jeunes, mais c'est sans doute juste moi.
L'Enfance d'Ivan (1962)
Ivanovo detstvo
1 h 35 min. Sortie : 9 mai 1962 (Union Soviétique). Drame, Guerre
Film de Andreï Tarkovski
Mayeul TheLink a mis 7/10.
Annotation :
On se dit tout de même que le film gagne à être vu après les suivants du réalisateur, nous permettant ainsi de guetter les symboles habituels du cinéaste et ainsi se laisser emporter par leur poésie ici moins mise en avant. On retrouve les eaux troubles contemplatives et celle claire des souvenirs heureux, un goût pour les bâtiments abandonnés évoquant une mémoire en déliquescence, et les forêts permettant le lien entre la terre dans laquelle on s'enfonce joyeusement et les airs vers lesquels on souhaiterait s'envoler. Un film à la gestion du rythme pas vraiment heureuse, mais qui saura laisser une impression prégnante.
English Revolution (2013)
A Field in England
1 h 30 min. Sortie : 5 juillet 2013 (Royaume-Uni). Drame, Épouvante-Horreur
Film de Ben Wheatley
Annotation :
Pas le film expérimental que j'attendais (en fait, d'expérimental sur la forme, il n'y a que le climax qui réponde aux clichés du genre), mais un film métaphysique concret plutôt réussi, notamment par ces décors fascinants dans leur minimalisme : un champ qui semble infini tant il englobe la totalité du film, provoquant pour notre groupe impromptu de personnages une errance à-même de provoquer ce sentiment métaphysique de contemplation doublé d'une prise de recul assez terrifiante sur nos existences. Si on sent que le film n'atteint pas tout à fait son potentiel formel et technique, sa proposition simple et efficace de rencontre avec le diable en recherche d'un trésor enfoui lui permet de capitaliser sur ses forces.
Au fil du temps (1976)
Im Lauf der Zeit
2 h 55 min. Sortie : 14 mars 2018 (France). Comédie dramatique, Road movie
Film de Wim Wenders
Mayeul TheLink l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
À plusieurs reprises la caméra suit le même mouvement : on suit un personnage avec un travelling latéral perpendiculaire à une route, puis on le laisse repartir dans la direction de cette route, sans le suivre. Un cheminement qui semble résumer celui du film en entier, où l'on suit les personnages lorsqu'ils dérivent de la route, qu'ils s'en éloignent le temps d'un instant pour découvrir autre chose que ce cercle infini qui fait se replier le film sur lui-même. Une histoire de comment le temps (ou le cinéma) écrit, et un film qui pousse le spectateur à se positionner dans une posture méditative pour suivre ce temps de la manière qui lui convient, afin que peut être advienne la rencontre entre la conscience et la réalité.
Ma nuit chez Maud (1969)
1 h 50 min. Sortie : 4 juin 1969. Romance
Film de Éric Rohmer
Annotation :
Faut il faire un film tiède pour parler de tiédeur ? Eric Rohmer semble avoir fait son choix, ça ne dépend plus que du spectateur. De mon côté, j'adhère à la proposition sans y trouver une émotion qui me toucherait vraiment. On reste dans l'ordre de l'idée, de l'abstraction, mais c'est tout à fait raccord avec ce film et ses personnages qui se perdent dans des conversations sans but autre que d'éviter de se confronter à la vie, de se maintenir dans une position d'observateur qui les mettrait à l'abri de toute tentative de naissance d'un moment sincère. Pourtant Maud est charmante, mais tant pis pour Trintignant qui favorisera le fantasme figé, et tant pis pour le spectateur qui doit assister à cela sans rien pouvoir y faire.
Les Linceuls (2024)
The Shrouds
1 h 59 min. Sortie : 30 avril 2025 (France). Thriller, Science-fiction
Film de David Cronenberg
Annotation :
Il y a quelque chose qui se dégage de ces images, une sorte de couleur morbide, un cadre désincarné... Le film est dérangeant par cette banalité du quotidien qu'il dépeint comme le truc le plus livide qui puisse exister, qui a éteint même la mort à force de tout exposer, de tout voir. Le film s'insinue sous la peau, et ainsi le scénario décousu semble communiquer de manière dissimulée, comme dans un rêve. Je ne sais pas ce qu'il raconte, mais il le fait bien.
Synecdoche, New York (2008)
2 h 04 min. Sortie : 1 avril 2009 (France). Comédie dramatique
Film de Charlie Kaufman
Annotation :
Assez vite le film me passe au dessus de la tête. Le cinéaste ne semble pas parvenir à communiquer ses idées géniales de manière évidente, et le film devient vite incompréhensible, pour moi en tout cas. Pas d'une manière qui me demanderait d'y revenir pour aller au bout de la curiosité qu'il aura piqué, plutôt d'une manière qui lasse et ennuie.
Pat Garrett et Billy le Kid (1973)
Pat Garrett & Billy the Kid
2 h 02 min. Sortie : 20 septembre 1973 (France). Drame, Historique, Western
Film de Sam Peckinpah
Annotation :
L'amitié entre le vieux briscard qui se range et le jeune fou qui tient à ses ailes plus qu'à toute autre chose, formule qui marche toujours quand il s'agit de parler de la fondation de la civilisation, ici américaine. Avec des vieux dégueulasses qui font de cette fondation une machine à profit, des jeunes fascinés par les figures mythiques qui finissent par faire n'importe quoi, des pauvres gars qui ont rangé les flingues pour rêver d'une vie meilleure qui se font rattraper par la réalité... Tout est là et quand en plus c'est conté par Dylan, que demander de plus ?
L'Histoire de Souleymane (2024)
1 h 33 min. Sortie : 9 octobre 2024. Drame
Film de Boris Lojkine
Annotation :
Je reste méfiant sur la réception du film, excuse parfaite pour conforter la bourgeoisie cannoise dans une empathie morbide (méfiant surtout sur ma propre réception du film hein, j'essaye de garder en tête un risque sans faire de généralités). Aucune remise en cause de l'utilité de ce genre de film pourtant : L'Histoire de Souleymane donne à voir un quotidien de manière brute, en laissant en suspens la question du pourquoi s'infliger tout ça pour capter l'attention. Lojkine a trouvé une bonne distance pour parler de tout ça, bon courage à lui pour que le succès du film et les louanges qu'il aura reçu ne lui montent pas à la tête et garder cette distance qu'il aura si bien gérée.
La Onzième Année (1928)
Odinnadcatyj
53 min. Sortie : 14 mai 1928 (Union Soviétique). Muet
Documentaire de Dziga Vertov
Annotation :
Film de propagande jusqu'au bout des ongles, La Onzième Année poursuit tout de même l'ambition de L'Homme à la Caméra d'aller capter le lien invisible qui unit la communauté. Ainsi de la construction d'une centrale hydroélectrique en Ukraine, où Vertov va chercher chaque contributeur pour iconiser son rapport au travail manuel, un monde où l'homme et la machine travaillent main dans la main pour s'élever (ou ici pour aller chercher loin sous la terre, séquence fascinante).
The Phoenician Scheme (2025)
1 h 41 min. Sortie : 28 mai 2025 (France). Comédie, Drame, Policier
Film de Wes Anderson
Annotation :
J'ai un problème très pragmatique avec Anderson depuis quelques films : le cadre chargé, le jeu neutre des acteurs, leur langage soutenu (vu en VO), le scénario décousu, tout cela participe à une fatigue au visionnage qui arrive bien trop vite. The Phoenician Scheme représente tout de même un bien meilleur moment pour moi que le précédent, et si le actor dropping pour leur faire faire une mimique rigolote 50 fois et ciao m'emmerde, le style, donnant à voir ces personnages perdus dans des émotions submergeantes et incapables de les gérer correctement, est bien entendu assez irrésistible dans les moments où il se tient par lui-même.
28 jours plus tard (2002)
28 Days Later
1 h 53 min. Sortie : 28 mai 2003 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller
Film de Danny Boyle
Annotation :
Je n'arrive pas au bout de la critique que je voulais en faire alors voilà les deux paragraphes qui ont réussi à naître :
Le film qui aura donc définitivement ancré dans l'imaginaire populaire le zombie coureur, celui qui sprint, a de la force, semble enragé plus que lobotomisé. Popularisé, mais pas inventé. Le fait que 28 jours plus tard reste régulièrement cité comme inventeur de la chose est sans doute parlant sur la manière qu'a le film de faire de ce contre-pied un élément central de ce qu'il tente d'accomplir. Chez Romero comme chez Garland/Boyle, les zombies représentent une déshumanisation dûe à un monde moderne consumériste, mais si chez le premier cette déshumanisation passe par une absence totale d'émotion pour ne laisser que la faim (faisant de leur vitesse a priori un simple nouveau jouet plutôt qu'un symbole signifiant, mais n'ayant pas vu les films je ne saurais dire), chez les seconds c'est bien la rage qui persiste.
Une rage à double tranchant puisque c'est elle qui délivre l'humanité de cette nouvelle prison. C'est effectivement elle qui ouvre le film, d'une part par ce groupe de défense des droits des animaux, mais par les animaux eux-même, dont l'un deux est soumis à une cure de télévision, croisement des shots de "Le message c'est le média" pour SDF de Videodrome et du soin forcé par image de Orange Mécanique. Elle ne clôturera pas le film dans cette fin heureuse, mais elle le traversera à chaque instant la précédant. Auscultation de cette émotion donc, capable à la fois de nous défaire de nos liens comme de devenir notre cage infernale.
Le reste du film développe cette idée de la rage comme rituel nécessaire au passage à l'âge adulte.
Elio (2025)
1 h 39 min. Sortie : 18 juin 2025 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Madeline Sharafian, Domee Shi et Adrian Molina
Annotation :
Scénario assez décousu thématiquement (ça commence comme un film de deuil mais c'est plutôt un film sur les conflits générationnels, à moins que ce soit un film sur la solitude générée par les esprits rêveurs ? un peu tout ça à la fois mais du coup rien de tout ça vraiment...), les personnages sont nombreux et on peine à s'attacher à ceux qui valent le coup (car soit trop absents du film, soit introduits trop tard), c'est plein d'idées marrantes et de trucs qui fonctionnent bien mais on peine à dégager une vraie unité du film. Pas grave on dégustera avec plaisir ce que le film nous propose et de son savoir faire qui fait mouche.
Empire du soleil (1987)
Empire of the Sun
2 h 33 min. Sortie : 16 mars 1988 (France). Drame, Historique, Guerre
Film de Steven Spielberg
Annotation :
Une métaphysique se dégage dans ce récit qui aborde étape par étape le rapport à un principe de réalité (ici symbolisé tour à tour par Dieu, l'autre, la guerre...), d'abord vu au travers d'une vitre puis qui va s'imposer d'abord trop brutalement afin que la dialectique s'installe. Pas de résolution facile ici, le retour à "l'opulence" est un monde où l'on doit faire semblant d'être mort, la retrouvaille des parents se fait difficilement (on les reconnait à peine), et le soleil titre qui évoque bien sûr les volontés expansionnistes du Japon mais aussi au niveau que l'on évoque ici le royaume psychique de l'enfant se transforme en éclair blanc qui éradique tout, que l'on prend pour une âme qui s'échappe pour s'élever mais qui pourrait bien être la tragédie qui donne naissance à un nouveau monde. De quoi donner à réfléchir pendant longtemps sur comment l'individu s'inscrit dans ce rapport au réel. Et bien sûr, puisque Spielberg pour ce film et d'autres est un génie, tout ça est exprimé le plus naturellement du monde dans un film grand public.
Porco Rosso (1992)
Kurenai no Buta
1 h 34 min. Sortie : 21 juin 1995 (France). Animation, Aventure, Fantastique
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Mayeul TheLink a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Le film se lance, je regarde en fermant ma gueule pendant 1h33. La force d'une vision au service d'une poésie de tous les instants. Toujours aussi magique.


