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18 livres

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a environ 4 ans

Citadelle
7.4

Citadelle (1948)

Sortie : mai 2000 (France). Roman

livre de Antoine de Saint-Exupéry

Curtisian a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« J’ai vu dans mes tribus ces enfants menacés de mort qui s’essoufflaient sans rien dire, les yeux à demi-clos, enfermant un reste de braises sous leurs cils immenses. Car il arrive que Dieu, semblable au moissonneur, fauche des fleurs mêlées à l’orge mûr. Et quand il ramène sa gerbe, riche de ces graines, il y trouve ce luxe inutile. »

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« Car il m'est apparu que l'homme était tout semblable à la citadelle. Il renverse les murs pour s'assurer de sa liberté, mais il n'est plus que forteresse démantelée et ouverte aux étoiles. Alors commence l'angoisse qui est de n'être point. Qu'il fasse sa vérité de l'odeur du sarment qui grille et de la brebis qu'il doit tondre. La vérité se creuse comme un puits. Le regard, quand il se disperse, perd la vision de Dieu. En sait plus long sur Dieu que l'épouse adultère ouverte aux promesses de la nuit, tel sage qui s'est rassemblé, et ne connait rien que le poids des laines. »

Le Hussard sur le toit
7.4

Le Hussard sur le toit (1951)

Sortie : 17 novembre 1951 (France). Roman

livre de Jean Giono

Curtisian a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Rien ne nous oblige à être seuls, au contraire, dit Giuseppe. Voilà où tu as tort. Tu n’as pas tué le baron Swartz comme il fallait puisque tu lui as permis de se défendre. Les duels ne sont pas pour nous. Nous ne pouvons nous payer le luxe de donner une chance, quelle qu’elle soit, à l’esclavage. Notre devoir étant de gagner, il faut garder toutes les chances ; et même les fausses cartes.
— Je ne sais pas assassiner, dit Angelo.
— Cela te manquera, dit Giuseppe. Et, ce qui est beaucoup plus grave, cela nous manquera.
— J’étais sûr de mon coup, dit Angelo, et je l’ai prouvé. Il fallait qu’il meure, et il est mort. Je lui ai donné un sabre, et il s’est défendu ; j’avais besoin qu’il se défende.
— L’important n’est pas tant ce dont tu as besoin mais ce dont a besoin la cause de la liberté, dit Giuseppe. Il y a dans l’assassinat plus de vertus révolutionnaires. Il faut leur enlever jusqu’à leurs droits. »

Expiation
7.6

Expiation (2001)

Atonement

Sortie : 2003 (France). Roman

livre de Ian McEwan

Curtisian a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Lorsqu’elle était sortie du bassin, une vision fugitive du triangle sombre théoriquement dissimulé par sa culotte. Humide. Il l’avait vu, et se concentra pour le revoir. La façon dont les os de son bassin tendaient l’étoffe en l’écartant de sa peau, la courbe profonde de sa taille, sa bouleversante blancheur. Quand elle avait tendu le bras pour ramasser sa jupe, un pied négligemment levé avait révélé une trace de terre sous la pulpe de chacun de ses orteils délicatement effilés. Un autre grain de beauté, de la taille d’une piécette, sur la cuisse, et quelque chose de violet sur le mollet – une tache de vin, une cicatrice. Pas des imperfections. Des ornements.
Il la connaissait depuis l’enfance, et il ne l’avait jamais regardée. »

Le Siège de Krishnapur

Le Siège de Krishnapur (1973)

The Siege of Krishnapur

Sortie : 15 mars 2002 (France). Roman

livre de J. G. Farrell

Curtisian a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Une telle attitude n’était pas le résultat d’un changement aussi brusque qu’il en avait l’air. Vers l’âge de seize ans, Fleury avait commencé à s’intéresser aux livres, au grand désespoir de son père, et s’était détourné de toute activité physique et sportive. Esprit enclin à la mélancolie et à la rêverie, il s’était senti la victime de l’accablante beauté universelle. Toutefois, il avait remarqué depuis deux ou trois ans déjà que cet air sombre et tuberculeux qu’il affectait de prendre ne rencontrait plus tout à fait le même accueil qu’auparavant, en particulier auprès des jeunes filles. A leurs yeux, la pâleur de son visage avait perdu de son attrait, et sa mélancolie commençait à les impatienter. L’effet, ou l’absence d’effet que vous produisez sur le sexe opposé est une chose importante en ce qu’elle révèle dans quelle mesure ou êtes, ou n’êtes pas, en concordance avec l’esprit du temps, cet esprit dont, depuis toujours, le sexe opposé est le gardien. »

Vol de nuit
7.3

Vol de nuit (1931)

Sortie : 1931 (France). Roman

livre de Antoine de Saint-Exupéry

Curtisian a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Cette ville endormie ne le protégeait pas : ses lumières lui semblaient vaines, lorsqu’il se lèverait, jeune dieu, de leur poussière. Elle regardait ces bras solides qui, dans une heure, porteraient le sort du courrier d’Europe, responsables de quelque chose de grand, comme du sort d’une ville. Et elle fut troublée. Cet homme ; au milieu de ces millions d’hommes, était préparé seul pour cet étrange sacrifice. Elle en eut du chagrin. Il échappait aussi à sa douceur. Elle l’avait nourri, veille et caressé, non pour elle-même, mais pour cette nuit qui allait le prendre. […] Elle connaissait les sourires de cet homme, ses précautions d’amant, mais non, dans l’orage, ses divines colères. Elle le chargeait de tendres liens, de musique, d’amour, de fleurs ; mais, à l’heure de chaque départ, ces liens, sans qu’il en parût souffrir, tombaient. […]
— à quoi penses-tu ?
Il pensait à la brume possible du côté de Porto Alegre.
— J'ai ma tactique. Je sais par où faire le tour.
Il s'inclinait toujours. Il respirait profondément, comme avant de se jeter, nu, dans la mer.
— Tu n'es même pas triste... Pour combien de jours t'en vas-tu ?
Huit, dix jours. Il ne savait pas. »

Confession d'un masque
7.7

Confession d'un masque (1949)

(traduction Renée Villoteau)

Kamen no Kokuhaku

Sortie : 1971 (France). Roman

livre de Yukio Mishima

Curtisian a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Ce que je voyais arriver vers moi en courant, ce n’était pas une jeune fille, ni cette personnification de la chair que je me représentais avec force depuis mon adolescence, mais quelque chose comme la messagère des nouvelles du matin. N’eût été ce fait, j’aurais pu l’aborder en me leurrant, comme de coutume, d’espoirs trompeurs. Mais, à ma grande perplexité, mon instinct fut obligé de reconnaître une qualité différente chez Sonoko seule. Avec une profonde humilité, j’avais le sentiment d’être indigne d’elle, et pourtant, ce n’était pas là un sentiment d’infériorité serviles. A chaque seconde, tandis que je voyais Sonoko approcher, j’étais saisi d’un chagrin intolérable. Jamais je n’avais éprouvé pareille impression jusqu’à présent. »

Le Hussard
7.1

Le Hussard (1986)

El húsar

Sortie : 2005 (France). Roman

livre de Arturo Pérez-Reverte

Curtisian a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Quand il s’imaginait lui-même mort, il se voyait avec les yeux fermés et une expression paisible sur le visage ; ou même avec un léger sourire figé à jamais aux commissures des lèvres. Un camarade lui croiserait les bras sur la poitrine, ses amis rassemblés autour de lui verseraient des larmes et le porteraient sur leurs épaules jusqu’à sa dernière demeure, un rayon de soleil éclairant sa face recouverte d’un masque plein de dignité, fait de poudre et de sang, comme cela revenait de droit à tout bon et loyal soldat.
Il découvrait maintenant que cela pourrait très bien ne pas se passer ainsi. Ces corps gisant dans la fange provoquaient en lui un étrange serrement de cœur, une angoissante sensation de solitude infinie sous la lumière grise de la matinée. Et à la pensée qu’une mort comme celle-là pouvait lui être destinée, Frédéric sentit monter dans sa poitrine un chagrin très profond. »

Martin Eden
8.6

Martin Eden (1909)

(traduction Francis Kerline)

Sortie : 2010 (France). Roman

livre de Jack London

Curtisian a mis 9/10.

Annotation :

— Imbécile ! criait-il à son image dans le miroir. Tu voulais écrire, tu essayais d’écrire. Qu’est-ce que tu avais dans le ventre ? Quelques notions enfantines, quelques sentiments encore imprécis, beaucoup de beauté mal digérée, une énorme ignorance, un cœur plein d’amour à en éclater, une ambition aussi grande que ton amour, que ton ignorance. Et tu voulais écrire ! mais tu commences aujourd’hui seulement à acquérir en toi ce qu’il faut pour ça ! Tu voulais créer de la beauté ! et tu ne sais rien de ce qui fait la beauté ! Tu voulais parler de la vie ! Tu voulais parler de l’univers et des problèmes de l’existence, quand l’univers n’était pour toi qu’un rébus chinois. Mais courage, Martin, mon vieux ! Il y a de l’espoir, cette fois, bien que tu sois encore très ignorant. Cette fois, bien que tu sois encore très ignorant. Un beau jour, avec de la chance, tu sauras à peu près tout ce qu’on peut savoir. Ce jour-là, tu écriras. »

La Pitié dangereuse
8.2

La Pitié dangereuse (1939)

Ungeduld des Herzens

Sortie : 1939 (France). Roman

livre de Stefan Zweig

Curtisian a mis 9/10.

Annotation :

« Un meurtre, oui, parfaitement, un meurtre et vous le savez bien. Ou croyez-vous que cette créature sensible et fière pourrait survivre si, après avoir fait pour la première fois de sa vie un aveu de ce genre à un homme, elle le voyait prendre la fuite, comme s’il avait vu le diable ? Un peu d’imagination, je vous prie ! N’ayez-vous pas bien lu sa lettre, n’avez-vous pas d’yeux pour les choses du cœur ? Une femme normale et en bonne santé ne supporterait pas non plus un pareil dédain ! Un tel coup perturberait son équilibre pendant des années ! Et cette jeune fille qui ne peut se raccrocher qu’à cet espoir insensé de guérir que vous lui avez mis en tête – cette jeune fille éprouvée, tourmentée, vous croyez qu’elle résisterait ? Si ce choc ne la tue pas, elle se suicidera. Oui, elle le fera, car une personne aussi désespérée ne supportera pas cette humiliation – j’en suis convaincu, et vous aussi. Et parce que vous le savez, votre fuite ne serait pas seulement une faiblesse et une lâcheté, mais, je le répète, un assassinat ignoble et prémédité. »

La Promesse de l'aube
7.9

La Promesse de l'aube (1960)

Sortie : 26 avril 1973 (France). Autobiographie & mémoires, Roman

livre de Romain Gary / Émile Ajar

Curtisian a mis 7/10.

Annotation :

« Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu. »

Les Cosaques
7.6

Les Cosaques (1863)

Kazaki

Sortie : 1863 (Russie). Roman

livre de Léon Tolstoï

Curtisian a mis 8/10.

Annotation :

« C'était l'un de ces soirs comme il n'en existe qu'au Caucase. Le soleil avait disparu derrière les montagnes, mais il faisait encore clair. Le crépuscule avait envahi le tiers du ciel, et à sa lueur se découpait nettement les masses blanc mat des montagnes.

L'air était rare, immobile et sonore. Une ombre longue de plusieurs verstes descendait des montagnes sur la steppe. Dans la steppe, derrière la rivière, sur les chemins, c'était partout le vide. »

Le Marin rejeté par la mer
7.6

Le Marin rejeté par la mer (1963)

Gogo no eiko

Sortie : 1968 (France). Roman

livre de Yukio Mishima

Curtisian a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Les pères!... Parlons-en. Des êtres à vomir ! Ils sont le mal en personne. Ils sont chargés de tout ce qu'il y a de laid dans l'humanité. Il n'existe pas de père correct. C'est parce que le rôle des pères est mauvais. Les pères stricts, les pères doux,les pères modérés, sont tout aussi mauvais les uns que les autres. Ils nous barrent la route dans l'existence en se déchargeant sur nous de leurs complexes d'infériorité, de leurs aspirations non réalisées, de leurs ressentiments, de leurs idéaux, de leurs faiblesses qu'ils n'ont jamais avouées à personne, de leurs fautes, de leurs rêves suaves et des maximes auxquelles ils n'ont jamais eu le courage de se conformer ; ceux qui sont les plus indifférents, comme mon père, ne font pas exception à la règle. Leur conscience les blesse parce qu'ils ne font jamais attention à leurs enfants et finalement ils voudraient que les enfants les comprennent.

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« Quand il eut 20 ans, il eut brusquement une idée : « De la gloire, de la gloire ! » Il n’avait aucune idée de la sorte de gloire qu’il voulait, ni de la sorte de gloire pour laquelle il était fait. Il savait seulement que dans les profondeurs obscures du monde, il y avait un point lumineux qui était préparé pour lui seul et qui s’approcherait de lui un jour pour l’illuminer. »

Solaris
7.6

Solaris (1961)

Sortie : 1961 (Pologne). Roman, Science-fiction

livre de Stanislas Lem

Curtisian a mis 8/10.

Annotation :

Nous nous envolons dans le cosmos, préparés à tout, c'est-à-dire à la solitude, à la lutte, à la fatigue et à la mort. La pudeur nous retient de le proclamer, mais par moments nous nous jugeons admirables. Cependant, tout bien considéré, notre empressement se révèle être du chiqué. Nous ne voulons pas conquérir le cosmos, nous voulons seulement étendre la Terre jusqu'aux frontières du cosmos. Telle planète sera aride comme le Sahara, telle autre glaciale comme nos régions polaires, telle autre luxuriante comme l'Amazonie. Nous sommes humanitaires et chevaleresques, nous ne voulons pas asservir d'autres races, nous voulons seulement leur transmettre nos valeurs et en échange nous emparer de leur patrimoine. Nous nous considérons comme les chevaliers du Saint-Contact. C'est un second mensonge. Nous ne recherchons que l'homme. Nous n'avons pas besoin d'autres mondes. Nous avons besoin de miroirs. Nous ne savons que faire d'autres mondes. Un seul monde, notre monde, nous suffit, mais nous ne l'encaissons pas tel qu'il est. Nous recherchons une image idéale de notre propre monde ; nous partons en quête d'une planète, d'une civilisation supérieure à la nôtre, mais développée sur la base du prototype de notre passé primitif. D'autre part, il existe en nous quelque chose que nous refusons, dont nous nous défendons, et qui pourtant demeure, car nous ne quittons pas la Terre à l'état d'essence de toutes les vertus, ce n'est pas uniquement une statue de l'Homme-Héros qui s'envole! Nous nous posons ici tels que nous sommes en réalité, et quand la page se retourne et nous révèle cette réalité - cette partie de notre réalité que nous préférons passer sous silence - nous ne sommes plus d'accord!

Ravage
7.2

Ravage (1943)

Sortie : 1943 (France). Roman, Science-fiction

livre de René Barjavel

Annotation :

Les hommes ont libéré les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. ils ont cru s'en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. c'est un progrès accéléré vers la mort. Ils emploient pendant quelque temps ces forces pour construire, puis un beau jour, parce que les hommes sont des hommes, c'est-à-dire des êtres chez qui le mal domine le bien, parce que le progrès moral de ces hommes est loin d'avoir été aussi rapide que le progrès de leur science, ils tournent celle-ci vers la destruction.

Moby Dick
7.6

Moby Dick (1851)

(traduction Armel Guerne)

Moby-Dick; or, The Whale

Sortie : 21 mars 2011 (France). Roman

livre de Herman Melville

Annotation :

« Car un homme ne peut prendre une conscience juste de lui-même que les yeux fermés, comme si les ténèbres étaient vraiment l’élément naturel de notre essence, cependant que la lumière est plus favorable à l’argile dont nous sommes pétris. »

Cinq-Mars
6.7

Cinq-Mars (1826)

Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII

Sortie : 1826 (France). Roman

livre de Alfred de Vigny

Annotation :

« Amis, qu’est-ce qu’une grande vie, sinon une pensée de la jeunesse exécutée par l’âge mûr ? La jeunesse regarde fixement l’avenir avec son oeil d’aigle, y trace un large plan, y jette une pierre fondamentale ; et tout ce que peut faire notre existence entière, c’est d’approcher de ce premier dessein. Ah ! quand pourraient naître les grands projets, sinon lorsque le coeur bat fortement dans la poitrine ? L’esprit n’y suffirait pas, il n’est rien qu’un instrument. »

Méditations poétiques Poésies diverses
7.5

Méditations poétiques Poésies diverses (1849)

nouvelles méditations poétiques

Sortie : 3 février 1981 (France). Poésie

livre de Alphonse de Lamartine et Marius-François Guyard

Curtisian a mis 8/10.

Annotation :

Il est doux, sur la plage où le monarque arrive,
D'entendre aux flancs des forts les salves du canon ;
De l'écho de ses pas faire éclater la rive,
Et rouler jusqu'au ciel les saluts à son nom.

Mais de tous ces accents dont le bord vous salue,
Aucun n'est aussi doux sur la terre ou les mers
Que le son caressant d'une voix inconnue,
Qui récite au poète un refrain de ses vers.

Cette voix va plus loin réveiller son délire
Que l'airain de la guerre ou l'orgue de l'autel.
Mais quand le cœur d'un siècle est devenu sa lyre,
L'écho s'appelle gloire, et devient immortel.

Le Désert des Tartares
7.8

Le Désert des Tartares (1940)

Il Deserto dei Tartari

Sortie : 1949 (France). Roman

livre de Dino Buzzati

Curtisian a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Et pourtant, un reste d’enchantement errait le long des murailles des jaunes redoutes, un mystère persistait obstinément là-haut, dans les recoins des fossés, à l’ombre des casemates, l’inexprimable sentiment de choses à venir. »

*

« Cependant le temps passait, toujours plus rapide ; son rythme silencieux scande la vie, on ne peut s’arrêter même un seul instant, même pas pour jeter un coup d’œil en arrière. « Arrête, arrête ! voudrait-on crier, mais on se rend compte que c’est inutile. Tout s’enfuit, les hommes, les saisons, les nuages ; et il est inutile de s’agripper aux pierres, de se cramponner au sommet d’un quelconque rocher, les doigts fatigués se desserrent, les bras retombent inertes, on est toujours entraîné dans ce fleuve qui semble lent mais qui ne s’arrête jamais. »

Curtisian

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