Carnet de curiosité : films 2018

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Ce film suit un scenario si prévisible que la scène finale de la piscine procure un drôle d'enthousiasme, au point de laisser un trouble : y-a-t-il un second degré ou est-ce le paroxysme du déjà-vu (le coup du drap de fantôme est le fin suaire de mon doute).
Mais l'image a quelque chose pour plaire, à défaut des mouvements de caméras et les articulations trop visibles du film d'horreur.

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Même les yeux fermés, ce film abruti. Les images ne rattrapent pas l'ensemble. Et que dire de cette déception qu'est cette histoire pénible.
Mais j'ai tout de même un grand regret, car j'aurai voulu que TOUTE l'histoire se passe sur Corellia. Et qu'on oublie vite fait Han, aussi, si possible. Mais non.

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Sublime éloge de la fuite et de l'artiste, ensemble.

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Histoire d'employés des Limbes dans une proto-administration accueillant les morts avant leur disparition accompagnés d'un seul souvenir. Rien de kafkaïen, 3 jours pour faire le point sur la hauteur de sa vie, et choisir l'image qui en survit, image incroyablement mis en scène comme au cinéma. Une image pour disparaître. Il faut vraiment toute la grâce de ce film pour que la simplicité de la déréalisation opère et que cette mise en abîme ne soit pas un obstacle baroque, risible, grossier.
On est entièrement hanté durant ce film par cette même question qui habite les personnages : avec quel souvenir passer son éternité.

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Certes on se lasse à vouloir y trouver du sens, mais dans l'image fracturée des miroirs Belle Epoque, il reste une vision toujours déroutante.

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Absurde, belliciste, homophobe pour le fun ("boylovers"), vomissant de filtres hideux.

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Absurdement mauvais, sauf le bel Argus aux yeux échappés, la seule vision qui survive de ce film.

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Une adaptation coréenne d'une nouvelle de Murakami adaptée elle-même de Faulkner.
Je vois le murakamisme larvaire, jazzy-whisky-mystère, beaucoup moins déjà le côté faulknérien (les serres enflammées dans la campagne par de riches propriétaires étant cependant une vision remarquable et puissante d'abord par son évocation même par un de ses personnages). Par contre ce que je suppose ajouté, l'intrigue des disparitions (murakaquoi ?) et sa résolution surtout je n'adhère pas, surtout après la si belle amertume de "La pluie sans fin".

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Film-traumatisme, il tient parfois à des coups d’œil, comme celui du premier massacre contenu dans ce regard en arrière d'une seconde qui ne sera jamais accompli et qui résonne pourtant atrocement, longuement, peut-être par sa brièveté même. L'incompréhensible consume tout.

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Ce qu'il y a de bien dans ce film, ce sont les Variations Goldberg.

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La première partie, ce plan fixe, infini, la lumière et la musique, nous emporte dans un autre monde. Cet autre monde, la guerre lointaine, en attente, n'a rien de l'attente du "Désert des tartares" ou du "Rivage des Syrtes". C'est pourtant un temps enfoui dans une base en attente d'ennemis. Pas l'idéalisation de la camaraderie, de la guerre. Une vision silencieuse, travaillant les corps, caméras à l'épaule.

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Manger des nouilles chinoises sous la pluie durant une épidémie avant la fin du monde (disons l'an 2000). Et creuser un trou. Merveille.

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J'ai trouvé le scénariste, il est mort. Il avait biffé le titre pour le remplacer par : "Bête et moche".

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Un sous-evangelion vu du côté des administratifs. J'aimais bien Makoto mais bon...

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C'est incompréhensible de faire un film aussi réussi.

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Et la pluie, et la boue.
Un film à l'image si belle. Une intrigue au bord de l'échec.

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Un film qui laisse des marques.

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Ce cinéma est beau-bizarre, beau-baroque, envoûtant par son extrême artifice affiché, sorte de vaudou électrique, à base de néons, d'érotisme et de chair, de jeux de fumées et de magie noire. Cette veine est délicieusement réinventée, pompant le sang de Méliès et de Cocteau, gerbant son mal d'être dans un cinéma qui n'oublie pas son illusion, sa gratuité, sa poésie insensée.

Il semble que beaucoup souhaitent réécrire le titre du film pour le nommer "Ultra-Kitch" (je parle principalement d'Ultra-Pulpe de Mandico, le plus marqué et le plus marquant). Les arbitres du bon goût ne manquent pas.
Mais pour ma part je suis étrangement touché par la sincérité extrême qui se lit dans ces décors de carton pâte, ces symboles surannés, ces maquillages grotesques mis en abyme, et je comprends le désespoir narratif de ces histoires enchâssés, je connais trop les cris d'orfraie des critiques criant "Clarté ! Clarté ! Clarté !" dans les salles obscures.
Ce qui est touchant dans l'artifice c'est qu'il met à nu, paradoxalement, dévoile une intimité toute retournée, exacerbée, envoyée sur Mars et dans la Mort, et bien sûr, cette sincérité peut écœurer, ce danger du ridicule, de l'arrogance peut triompher. Qu'importe.

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Sur le papier, c'est fantastique, des personnes qui perdent des "concepts", deviennent des zombies-fantômes-endormis, une disparition tendre, et puis une femme qui résiste malgré elle à ces vols de concept alors qu'elle est une femme ordinaire, se satisfaisant de son quotidien, de son mari, de son travail à l'usine.
Mais outre les lenteurs (pas les langueurs, hein, les lenteurs), c'est le jeu d'acteur (le Dr Makabe), le côté série Z qui se réinvite, et les failles du scénario qui fait décrocher.
C'est inspiré d'un livre, dont à la fin on a envie de lire, car contrairement aux images du film, on sent que l'histoire peut porter loin.

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On sent quelque chose qui hésite entre du David Lynch (Mullholland drive) et du Quentin Dupieux (Réalité), et qui s'autoalimente, s'auto-regarde, montre Hollywood et ses misfits se regarder se perdre, les images s'engloutir, etc.

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Si le scénario bloque dans la trachée qu'importe, déglutissez, et voyez comment la peau se plisse exactement, comment les écailles se soulèvent, se replacent, comment l'oeil jaune, monocorde arrive à vous fixer de toute sa visagéité. Ce film est peuplé de visages animaux incroyables. Oublions cette histoire, l'eau, le désert, les retournements, et regardons ces peaux, ces poils, ces écailles, ces laideurs aimables.

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Tout à fait d'accord avec le critique du Figarock : "moitié poussif", moitié quoi d'autre déjà ?

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Sans avoir bien saisi la première partie, finalement la délicatesse de ces romances suffisent à elles-mêmes.

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Film statique-hypnotique, film faim. Ce film accomplit comme une rupture avec la vie, avec l'intrigue, avec le mythe du vampire, avec une perfusion de références, de musiques, de thématiques qui y ramène pourtant. Certains plans sont à mourir de beauté.

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Genre capharnaüm nostalgeek.
Genre je suis défigurée par une tache de naissance mais je suis déjà bien plus belle que mon avatar qu'on croirait sorti d'Arthur et les Minimoys.
Genre révolution le poing levé pour que rien ne change (utopie à la Steve Jobs).
Genre le contexte on s'en balec (idem pour la psychologie).
Genre l'OASIS c'est une pub rétro pour Banga ("on n'y résiste pas", hein ? Bah si, ça se vomit très bien) https://www.youtube.com/watch?v=1vFPVSmAk4g

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Film traversée, oubliable et vite oublié, lui-même portant sur une histoire oubliée, celle des spoliation des œuvres d'art par les nazis. Que dire sinon l'absence de ligne de force et l'horrible facticité de cette histoire auquel on peine à s'attacher, de ces personnages n'existant pour le gimmick, Cate Blanchett remportant haut la main la compétition avec la française arrogante mais "à nous les petites françaises" totalement inutile.
Rien n'est commencé, tout est raconté, rien n'est désiré.

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La bête est dans le tapis, dans le motif, dans la folie liquide d'un papier peint qui se décolle, suinte et pourtant ne prépare pas à la folie et à l'enfer qui bientôt surgit.

C'est sûrement le diable du détail qui fait toute la saveur de ce film, au-delà de la bascule macabre, au-delà de la grinçante satire de l'écriture, de l'ambition de ce monde artistique et non-artistique des films à Hollywood dans les années 1940. C'est un millier de scénarios possibles, un hôtel vide, des conduits qui ne mènent nulle part, la bouteille de whisky à la mer de l'inspiration, une sonnette qui n'en finit pas de sonner (moi, c'est Chet !), et les fleurs enflammées d'un papier peint.

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Ce qui résiste à l'exotisme, à l'ailleurs, à l'éternel féminin, à la distinction : le mystère Koumiko est bien cela, un dialogue, un entretien que l'on voudrait infini et qui, pourtant, se finira, se retournant vers elle.

Film tourné en bordure des jeux olympiques de Tokyo, ce n'est pas un documentaire même s'il monte images d'époque, commentaires, étonnements et déprises, plutôt que les enquêtes statistiques sur le téléphone et la photographie chez les japonais, il travaille une singularité, ce visage aperçu dans les gradins, et dont il fait littéralement le sujet du film, lui dégageant en creux l'espace pour son mystère. Ce film est l'histoire de la personne humaine de Koumiko, rencontrée à Tokyo, née en Mandchourie, et parlant "la langue de Robbe-Grillet". Le film laisse le visage de Koumikou apparaître, disparaître, sa voix, une sur cinquante millions de japonaises, définir son rapport à la vie, aux enfants, à son visages, aux mannequins et à la cruauté.
Une beauté, un écart.

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Ça te vomit dans les yeux, dans les oreilles et dans ton premier et ton deuxième cerveau. Les méchas ne ressemblent à rien, les monstres semblent échappés de Diablo III, mais ce sont sûrement les personnages qui sont encore les plus creux et manquant définitivement d’intérêt, à tel point que l’on pourrait croire à un pastiche, à du second degré, à une sorte de vertige de la nullité scénaristique.

Il y a quelque chose de phénoménal à réussir à créer un monstre avec ce qu’il y a de pire dans le film de mécha, le film de monstre et le film de héros hollywoodien : tous les défauts de chaque genre se combine et s’augmente pour créer cette créature démoniaque et suceuse de cerveau qu’est Pacific Rim. Voilà le monstre, pas ces kaijus ayant éradiqué (discrètement) les dinosaures, revenant maintenant que l’atmosphère est dégradée (les kaijus sont très pointilleux sur la température et le taux de C02), et qu’on fait péter ainsi que leur monde à coup de bombe atomique (la bonne vieille bombe atomique : les météorites, les civilisations extra-terrestres, rien que pour faire sauter tout ça il faut conserver un lobby du nucléaire).