Ce qui m'est passé entre les doigts en 2019

Annotation :

Lu pour la seconde fois en début d'année, que dire si ce n'est que la maitrise stylistique, la fluidité aussi bien que la facilité avec laquelle les sentiments sont exprimés reste inégalable. Toujours un plaisir sans équivoque.

"Cette nuit-là, j’errai longtemps encore sur les boulevards. Cette nuit, je me promis de garder toute ma vie, toute ma vie, les pièces d’argent de Zinotchka. Quant à Zinotchka, je ne l’ai plus jamais rencontrée. Grande est Moscou et il s’y trouve beaucoup de monde."

Janvier 2019.

200p.

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Une œuvre essentielle à la compréhension de l'univers kafkéen. Bien que l'ami de Franz se perdre parfois dans des descriptions dithyrambiques à en faire pâlir les plus grands admirateurs, l'essai de Max Brod contient de nombreux éléments nouveaux, m'ayant permis d'appréhender les romans de Kafka sous un angle nouveau. De plus, connaitre l'homme se cachant derrière l'auteur est un plaisir non dissimulé pour quiconque admire le dernier sans connaitre le premier. A lire définitivement, en particulier les parties sur l'Université et les années de fiançailles.

"Quand Kafka était de bonne humeur, il était rare que tout se passât sans quelque malice, toujours tempérée d'ailleurs par beaucoup d'affection. L'art de tenir un Journal représentait pour nous, à cette époque, toute une esthétique de la vie et des voyages. Je me rappelle combien nous plaignîmes, sur le lac des Quatre-Cantons, ces voyageurs qui étaient "seulement" munis d'appareils photographiques et ignoraient visiblement la jouissance supérieure que l'on peut avoir à prendre des notes."

Janvier 2019.

375p.

Annotation :

Ce fut mon premier Modiano et il me faut dire que l’enquête onirique menée par le narrateur m'a envouté, l'écriture est minimaliste, on flirte avec le réel sans s'en éloigner jamais, on découvre des personnages tout juste esquissés mais pour autant bien épais. Le charme du roman repose peut-être aussi sur la tendresse qui lie le narrateur à son père, en particulier en deuxième partie de roman, quand il s'adresse à lui directement sans jamais pourtant briser la glace qui l'en sépare.

"Rien n'a changé. Après dix ans, je vous retrouve pareil à vous-même : épiant la porte d'entrée du salon, comme un rat effarouché. Et moi, je me retiens au bras du canapé, à cause de la housse glissante. Nous aurons beau faire, nous ne connaitrons jamais le repos, la douce immobilité des choses. Nous marcherons jusqu'au bout sur du sable mouvant. Vous transpirez de peur. Ressaisissez-vous, mon vieux. Je suis à vos cotés, je vous tiens la main dans le noir. Quoi qu'il arrive je partagerai votre sort."

Janvier 2019.

190p.

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Sarah Phillips : "Yemen and the Politics of Permanent Crisis"

Rédigé peu avant les manifestations de 2011, l’ouvrage Yemen and the politics of permanent crisis écrit par Sarah Phillips délivre une analyse détaillée des rouages de l’appareil étatique yéménite. En particulier à travers un fil conducteur qui est l’état de crise permanent, cause et conséquence d’un système politique qui s’effondrera peu après la publication de cet ouvrage. La chercheuse, dont les thèmes de prédilection sont la sécurité, le développement et le terrorisme, juxtapose les structures étatiques informelles aux institutions constitutionnelles, afin de détailler en quoi la complexité et l’instabilité du régime l’ont intimé à un statuquo mortel, dont on observe les conséquences aujourd’hui. Basant son étude sur des données qualitatives aussi bien que quantitatives, Sarah Phillips se penche sur la période qui vit Ali Abdallah Saleh occuper le poste de chef de l’Etat, de 1978 à 2011, en passant par la réunification de 1990.

"This example illustrates that because the regime's feedback mechanisms are so unsubtle, quiet resistance is unlikely to be rewarded, whereas those who create crises are eligible for considerable rewards. Manoeuvring for greater rewards by creating crisis is not perceived as threat to the system; in fact it legitimises the system by entrenching its structures through repeated behaviour."

Février 2019.

150p.

Annotation :

Poignant, magnifiquement écrit.

Mars 2019.

75p.

Annotation :

Manichéen, lent.

Mars 2019.

320p.

Annotation :

Œuvre courte mais au combien intéressante du romancier américain. Comme dans "Of Mice And Men" les descriptions s'enchainent, tandis que les personnages incarnent des idéaux, des valeurs, illustrant les combats moraux qui eurent eu lieu sous le totalitarisme, entre collaboration, résistance et passivité. Outre une intrigue rondement menée, les débats sont épais et donnent à voir l'évolution de ce petit village scandinave, qui délaissa la passivité pour une résistance plongeant l'envahisseur nazi dans la peur.

"Now it was that the conqueror was surrounded, the men of the battalion alone among silent ennemies, and no man might relax his guard for even a moment. If he did, he disappeared, and some snowdrift received his body. If he went alone to a woman, he disappeared and some snowdrift received his body. If he drank, he disappeared. The men of the battalion could sing only together, could dance only together, and dancing gradually stopped and the singing expressed a longing for home."

Février 2019.

175p.

Annotation :

Finalement lu après des années d'envie, le déroulement est fin, c'est du Orwell.

Mars 2019.

150p.

Annotation :

Voir critique.

Mars 2019.

350p.

Annotation :

Moins éblouissant que la lettre d'une inconnue, la plume de Zweig parvient tout de même à sublimer une intrigue selon moi peu crédible et sombrant dans l'ésotérisme à divers moments. A lire cependant.

Mai 2019.

120p.

Annotation :

Écouté sous forme de livre audio à Téhéran, Zweig nous fait parvenir l'image d'une Europe fantasmée, celle dans laquelle il a vécu et voyagé. A lire.

Mai 2019.

450p.

Annotation :

En réalité : L'Iran derrière le miroir aux éditions Actes Sud.

Une série de portraits et d'articles d'universitaires portant sur l'Iran. Magnifiquement dirigé, certains portraits sont éblouissants.

Mai 2019.

250p.

Annotation :

Une prose divine, une intrigue et des développements sentimentaux et philosophiques qui tiennent la route,il me faut définitivement me plonger plus profondément dans Musil.

Mai 2019.

240p.

Annotation :

Exceptionnel, tant par le récit, la sincérité que par la prose.

Juin 2019.

360p.

Annotation :

Malgré certaines nouvelles meilleures que d'autres, l'ensemble me laisse un gout rance.

Juin 2019.

350p.

Annotation :

Court récit de son passage sur l'ile de Pâques il est édifiant de voir le gap culturel qui séparait alors certains hommes à la fin du XIXème siècle. Intéressant.

Aout 2019.

70p.

Annotation :

Très intéressant s'il s'agit d'appréhender la pensée d'Ibn Khaldoun. Il me faudrait cependant m'y plonger davantage.

Aout 2019.

224p.

Annotation :

Encore un récit de voyage de Pierre Loti, intéressant à certains égards, il n'en reste pas moins éreintant à la longue.

Septembre 2019.

100p.

Annotation :

En deçà de Crime et Châtiments de par la non-linéarité de son intrigue et la multiplicité abusive de ses personnages, L'Idiot reste cependant une admirable fresque de la société bourgeoise russe du XIXème siècle, au même titre qu'une piste de réflexion sans limite pour de nombreuses thématiques chères à Dostoïevski : la vérité, la foi, la peine de mort, l'amitié, l'amour ou encore la famille. A lire sans hésitation mais à voir comme un marathon : un rythme constant et soutenu étant exigé afin de ne pas perdre le fil.

"Quand un Russe passe au catholicisme, il ne manque pas de se faire jésuite et se range parmi les membres les plus occultes de l'ordre. S'il devient athée, il n'hésite pas à demander qu'on extirpe par la force, c'est à dire aussi par le glaive, la croyance en Dieu ! D’où vient ce subit fanatisme ? Ne le savez-vous pas ? Il vient de ce que le Russe croit avoir trouvé une patrie nouvelle, faute de s’être aperçu qu'il en avait une ici, et de ce que cette découverte le comble de joie. Il a trouvé le rivage, la terre ; il s'y précipite et les couvre de baisers ! Ce n'est pas seulement par vanité, ce n'est pas sous l'empire d'un sentiment de mesquine infatuation que les Russes se font athées ou jésuites ; c'est par angoisse morale, par soif de l’âme, par la nostalgie d'un monde plus élevé, d'une terre ferme, d'une patrie qui remplace celle à laquelle ils ont cessé de croire parce qu'ils ne l'ont jamais connue."

Septembre - Novembre 2019.

1024p.

Annotation :

Décembre 2019.

300p.