Liste de

55 films

créee il y a environ 8 ans · modifiée il y a plus de 4 ans

The Assassin
6.4
1.

The Assassin (2015)

Nie Yinniang

1 h 45 min. Sortie : 9 mars 2016 (France). Arts martiaux, Drame

Film de Hou Hsiao-Hsien

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

The Assassin est un monument visuel, symbolique et thématique.

Je pourrais énumérer les qualités plastiques, les jeux de mises en scène d'une finesse sublime, ou la complexité du propos appuyé par les jeu de hors-champs par exemple, mais je n'en ferai rien. Ce genre d'expérience va au-delà des mots et des descriptions.

Hou Hsiao-Hsien livre ici un wuxia narrativement hermétique, et complexe à suivre, mais The Assassin n'est pas une simple histoire de chevalière errante, il va bien au delà de ça, et signe ici une de mes plus belles expériences en salle.

Paterson
7
2.

Paterson (2016)

1 h 58 min. Sortie : 21 décembre 2016 (France). Comédie dramatique

Film de Jim Jarmusch

Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jarmusch livre ici un film d’une force simple incroyable. Cette force du banal, du simple, qui est paradoxalement extrêmement difficile à saisir et à montrer. Mais Jarmusch a tout compris. On respire avec son film, on divague, on rêve éveillé, on fait de la poésie.

Paterson, c’est l’éloge du beau banal, celui de tous les jours, celui de la boite d’allumette, celui des cupcakes, celui des vieux bus d’une ville commune. La poésie est une manière de vivre. La vie banal est belle. Rien n’est extraordinaire, donc tout l’est. Le quotidien ne se répète jamais de la même manière, et chaque jour apporte son lot d’émerveillement simple. Tout est beau : le bus, les usines désaffectés, les gens.

Un film immense, profond et simple. Une perfection rarement atteinte.

Everybody Wants Some !!
6.6
3.

Everybody Wants Some !! (2016)

1 h 56 min. Sortie : 20 avril 2016 (France). Comédie

Film de Richard Linklater

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une belle brochette de couillons prodigieusement attachants passent le meilleur week-end de leur vie. D'une légèreté rare et infectieuse, que des belles gueules, et une déclaration d'amour à la musique en filigrane (Linklater sait exactement de quoi il parle). Quand un film s'ouvre sur un shot où on peut reconnaitre la pochette de Are We Not Men? We Are Devo, on sent qu'on est bien parti.

---

Revu le jour d'après tellement le sentiment agréable et confortable qui se dégage de ce film était fort. J'en ressort conquis. Malgré la légèreté et la simplicité du récit, je n'arrive pas à me détacher de cette bande de mecs, j'ai vraiment vraiment envie d'avoir été un étudiant américain au début des années 80 pour faire partie de l'équipe. Et encore une fois, malgré la simplicité des évènements, Linklater se démerde pour que tu vois pas passer le temps.

Manchester by the Sea
7.3
4.

Manchester by the Sea (2016)

2 h 17 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Drame

Film de Kenneth Lonergan

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je sais pas si je surnote un peu parce que Casey Affleck est tellement incroyable qu'il me fait douter de ma sexualité, ou parce que j'ai un énorme faible pour les mélodrames familiaux.

Ici, tout est dans le non-dit, dans la retenue. Ce personage exprime toute sa détresse par ses silences, et le film est à son image : sobre, pudique. La vie a détruit cet homme à la voix et au regard triste, et c'est retranscrit avec tant de beauté et de force tranquille. Tout le désespoir du monde est dans ce "I can't do it". Finalement, Lonergan raconte ici l'acceptation du Drame. Certains tournent trop vite la page, certains pensent ne pas être touchés, et certains s'engouffrent dans un abîme de tristesse. Et puis le dialogue, le nouveau contact, difficile et lent, qui peut-être un jour effacera ce passé.

Ce qui est vraiment dommage, c'est ce montage (qui par ailleurs est dosé avec tant de finesse comme dans la scène de l'incendie évidemment), qui déborde de temps en temps, brisant la sobriété générale des sentiments exprimés ailleurs. Mais je pardonne, le reste est si touchant et si sincère.

C'est beau Manchester quand même. Et Affleck, je le redis, quel acteur.

In Jackson Heights
7.4
5.

In Jackson Heights (2015)

3 h 10 min. Sortie : 23 mars 2016 (France).

Documentaire de Frederick Wiseman

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Caméra toujours allumé, Wiseman capte l’esprit cosmopolite et bouillonnant de Jackson Heights à New York. Malgré une neutralité apparente dans l’attitude, le film n’est pas neutre dans son propos. Le style (peu de montage visuel ou seulement pour s’attarder sur les visages, encore moins de montage sonore) qui fait toute la force des propos de Wiseman, permet de laisser libre court à une observation attentive des hommes et femmes qui nous sont présentés, faisant tout l’intérêt de la démarche du réalisateur.

J’ai été tour à tour touché, amusé, interloqué, attristé, ennuyé par les différents segments du film. L’instructeur de taxi est très Herzogien. « In french we say « Ouasinage » ».

Un jour avec, un jour sans
7.2
6.

Un jour avec, un jour sans (2015)

Jigeumeun matgo geuttaeneun tteullida

2 h 01 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Drame, Romance

Film de Hong Sang-Soo

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

Premier Hong Sang-soo, et déjà convaincu par son style. La réécriture subtile, les scènes rejouées pour en tirer des situations opposés, qu’est ce que c’est malin. Cette mise en scène minimaliste permet en plus de donner libre court aux acteurs, et ça donne lieu à de superbes performances, des sentiments complexes et changeants. Le spectateur sonde ces personnages, et partage avidement ces quelques moments de grâce dans une intimité qui parait plus vraie que nature. Et ces zooms…

C’est fou hein, mais dans tous les endroits du monde, les gens parlent de la météo quand il n’ont rien à dire.

Au fin fond de la fournaise
7.4
7.

Au fin fond de la fournaise (2016)

Into the Inferno

1 h 47 min. Sortie : 28 octobre 2016 (Royaume-Uni).

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

C’est toujours intéressant de voir Herzog scruter les humains à travers différents prismes, que ce soit l'art avec Cave of Forgotten Dreams, ou la nature avec La Soufrière et ces travaux suivants autours des volcans. Le sujet n’est qu’un prétexte pour rencontrer des gens, tous plus excentriques et fascinants les uns que les autres. De son propre aveux, Herzog n’est pas très intéressé par le volcan lui-même, mais par l’effet qu’il produit sur l’humanité, son rappel à notre conditions fragile et changeante.

Into the Inferno n'échappe pas à la règle de la démesure, et Herzog nous emmène dans des endroits plus fascinants les uns que les autres. Tour à tour documentaire sur la nature, la science, la religion, l'anthropologie ou l'archéologie, l'allemand fou régale par sa vision acide et décalé, et son talent pour dénicher des gens fascinent n'a pas son pareil. Peut-être qu'on pourra lui reprocher de s'éparpiller un peu, mais qu'importe puisqu'au final l'expérience visuel et intellectuel est fascinante.

La Mort de Louis XIV
6.6
8.

La Mort de Louis XIV (2016)

1 h 45 min. Sortie : 2 novembre 2016. Drame, Biopic, Historique

Film de Albert Serra

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Estomaqué par l’atmosphère que Serra développe. L’envers du décors de la magnificence : la pourriture, les grognements, la bave, et puis la mort. Malgré tout, le Roi reste le Roi. On sait plus sur quel pied danser. Ridicule, touchant, sérieux, épouvantable, réaliste, drôle, Serra jongle avec les registres et trouble notre vision de « moderne ».

Quel film incroyable, vraiment. Soutenir le regard de l’Acteur Soleil, qui scrute notre âme dans la diégèse et dans la réalité pendant de longues secondes, ça m’a foutu par terre.

Mademoiselle
7.9
9.

Mademoiselle (2016)

Agasshi

2 h 24 min. Sortie : 1 novembre 2016 (France). Drame, Thriller, Romance

Film de Park Chan-Wook

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Park Chan-wook s'est assagit. Pas au niveau de ces thèmes, pour ça il est toujours prêt à en découdre sur la vengeance et autres perversions diverses, ces sentiments profonds, rejetés et tabous mais inhérent à la condition humaine. Il s'est assagit dans sa mise en scène. L'évolution est très claire si on compare la trilogie de la vengeance à Mademoiselle. Plus de sur-esthétisation outrancière, la mise en scène travaille plus sur la subtilité et le détail. Le bruit parfois exacerbés des corps et des objects, les gros plans court, comme un œil qui vient scruter rapidement un détail important, il y a quelque chose de très sensoriel dans cette mise en scène... Et toujours en filigrane cet humour très noir, qui vient de temps en temps brutalement relâcher la pression. Et le travail de reconstitution de la Villa est immense, baroque, et superbe.

La relecture du film en deuxième partie permet à Park Chan-wook de réécrire ses personnages avec les même éléments narratifs vu sous des angles différents. Contrairement à un twist qui arriverai en fin de film, le Coréen décide ici de le faire intervenir très tôt pour faire une relecture des mouvements de manipulations divers autour du trio centrale. Mais ce film est avant tout une ode à l'Amour, celui avec un grand A, celui qui sauvera les Hommes. Malgré les blessure et vicissitudes qui encombrent parfois la vie, le vrai Amour lui ne connait pas le défaitisme. Prêt à tout et surtout prêt à mentir, détruire, salir pour lui. Les scènes de sexes sont sublimés par les mouvements, jamais putassières ou gênantes.

Les 8 Salopards
7.4
10.

Les 8 Salopards (2015)

The Hateful Eight

2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western

Film de Quentin Tarantino

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Claque narrative et esthétique. Tarantino maitrise son film d'une main de maître, ne laisse rien au hasard. Des idées de mise en scène qui pullulent, comme par exemple l'idée de la porte comme cadenas volontaire du huis clos : les personnages choisissent de s'enfermer, en clouant la porte.

Le twist final est parfaitement amené et justifie la lenteur de l'action et notamment la longueur de ce premier acte. Une flopée d'acteurs au top (avec notamment un Samuel Jackson au sommet de son art) et une musique de maestro. Et cette scène d'ouverture... Diablement intelligent, une réussite totale.

Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie
7.4
11.

Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie (2016)

Ta'ang

2 h 28 min. Sortie : 26 octobre 2016.

Documentaire de Wáng Bīng

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

J'avais commencé A L'Ouest Des Rails il y a quelques temps, mais avait fini par le laisser de coté, un peu submergé par le projet titanesque. Ta’ang me paraissait plus accessible (essentiellement car plus court).

Bing met en scène dans l'instant, sur place. Le cadre, les corps, il a l'instinct de tourner quand il faut et où il faut. L'interaction est minimale, il reste là et filme pendant de longues minutes les visages éclairés par un feu crépitant et mourant, il reste sur le bord de la route, à quelques centaines de mètres de conflits armés pour capturer dans l'instant les réactions et inquiétudes des gens. S'immiscer dans les conversations, observer une femme pleurer car elle ne retrouve pas sa famille mais doit prendre soin de ses enfants, scruter une femme sourde raconter ses aventures sans comprendre, écouter le récit des réfugiés... C'est parce que Bing filme tout, quasiment sans montage, que le portrait est marquant.

C'est assez curieux cette manière qu'on ces gens de communiquer : ils ne répondent jamais aux questions qu'ils se posent entre eux.

Premier Contact
7.6
12.

Premier Contact (2016)

Arrival

1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller

Film de Denis Villeneuve

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Exempt de défauts, Arrival ne l'est certainement pas. Scénaristiquement déjà, la deuxième partie part en cacahuète à plusieurs niveaux, avec un deus hex patenté (cela dit ça me parait être la seule solution "pacifique" pour sortir du nœud scénaristique dans lequel le film s'est enfermé). Malgré une première heure magistrale donc, tant sur le fond que sur la forme, le bâclage de la deuxième partie à de quoi rebuter un peu.

Qu'on s'entende bien, le film est visuellement magnifique, l'esthétique globale, la photographie superbe et la lenteur caractéristiques du Québecois régalent les yeux. J'ai même repéré 2 ou 3 références à 2001 (évidemment).

Maintenant, j'ai personnellement trouvé les séquences finales assez mièvres et, au premier abord, sans grand intérêt. Mais pourquoi Villeneuve insiste tellement sur cet enfant? La première réponse, un peu évidente, c'est que le pilier du film, ce ne sont pas les aliens mais Lucie, il parait donc normale de focuser son histoire personnelle. Mais pour moi, il y a une réponse un peu plus subtile, qui ne m'a pas sauté aux yeux immédiatement: en fait, Arrival est une métaphore de la maternité. L'inconnu, angoissant et incompréhensible, mais où l'on apprend doucement à communiquer avec son enfant, pour finalement transcender le temps par son biais (Platon parlait déjà de la recherche de l'immortalité donc de la transcendance du temps par la procréation, par exemple). Et ce titre évidemment! Alors que le titre français retranscrit bien la rencontre avec les hexapodes, le titre anglais contient un double sens qui va dans le mien (de sens): arrival, c'est l'arrivée certes, mais c'est aussi le nouveau venu, le nouveau-né. Raison de plus pour y voir un sens plus profond que celui qui est présenté au premier degré.

Á un niveau de lecture inférieur, on y retrouve les thèmes classiques de la rencontre extraterrestre : la peur de l'autre, la mécompréhension entrainant la violence etc.

En bref, en mettant de coté ces faiblesses de scénario, Arrival est un film aux interprétations diverses, et à l'esthétique envoutante, ayant déchainé en moi la passion de la découverte, à la fois scientifique et de l'autre.

Elle
6.7
13.

Elle (2016)

2 h 10 min. Sortie : 25 mai 2016. Drame, Thriller

Film de Paul Verhoeven

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Verhoeven a une maitrise de la narration qui me fout par terre. Cette histoire, sordide et malsaine, est mené à 360 degrés sans un seul faux pas. Rien n'est laissé au hasard, tout est exploité. Et Huppert... C'est bien simple, non seulement elle est parfaite, mais en plus je ne vois absolument personne qui aurai pu le faire à sa place. Impeccable de bout en bout, et magnifiquement servie par la flopée d'excellents acteurs qui l'entoure.

Le personnage d'Huppert, noyé dans l'océan des travers humains les plus abjectes, nage totalement à contre courant avec détermination et une force dérangeante. Refusant la fatalité, rien ne l'affecte. Relations fille/mère, mère/enfant, amie/ami, amant/amante, Elle est un film sur la relation de domination, sous toutes les formes qu'elle peut prendre.

The Strangers
7.5
14.

The Strangers (2016)

Goksung

2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Na Hong-Jin

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Chacun voit le mal comme il veut l'imaginer. Na Hong-jin superpose les arcs narratifs dont les notions de bien et de mal sont définies par les personnages, par ce qu'ils veulent bien croire ou comprendre du mal. Ce thème se synthétise de diverses manières, et l'une d'elle c'est la confusion générale qui règne sur les objectifs des personages fantastiques (qui sont les personifications de la morale, en un sens): dans le dernier quart d'heure, les certitudes sur leurs objectifs sont toutes mis à mal. On ne sait plus qui veut du bien à qui. C'est pour ça que certaines scène montés en parallèle paraissent ne pas aller ensemble, incongrues et incohérentes (je pense surtout à la dernière scène): elle étudient les représentations du mal en fonction des personnages en présence.

Il n'en demeure pas moins que certains tics de mise en scène sont assez gênants, qui m'ont parfois empêché d'être emporté dans le récit, mais The Strangers reste un très bon film à l'esthétique soigné qui me hype définitivement pour The Chaser.

La Loi de la jungle
6.7
15.

La Loi de la jungle (2016)

1 h 39 min. Sortie : 15 juin 2016. Comédie

Film de Antonin Peretjatko

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas vu une comédie aussi audacieuse et drôle au cinéma. La non-prise de risque semble être de mise en ce moment, mais La Loi de la jungle semble aller à contre courant : humour déjanté, absurde, très cartoonesque par moment, Peretjatko mène ses idées à bout. La mise en scène déroute, et il arrive à être pertinent dans son commentaire politique (qui est partout), tout en restant simple. L'apparente légèreté du récit cache en fait une critique acerbe de quelques aspects sociaux (stagiaires éternels, déforestation, financements de projects publics etc.).

Audacieux et drôle donc, ce qu'on demande à une comédie contemporaine.

The Revenant
7.4
16.

The Revenant (2015)

2 h 36 min. Sortie : 24 février 2016 (France). Aventure, Drame, Western

Film de Alejandro González Iñárritu

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bon. Il est vrai que la hype est assez monumental autour du film (les Oscars, le Marketing tout ça). Ça s'organise généralement entre deux camps: ceux qui crient au génie, et ceux qui dénonce une imposture, le filmé étant vide, sa philosophie bancale etc.

Voilà ce qu'il en est: le film est une œuvre de contemplation, un monument visuel. La photographie est à couper le souffle (ça on le savait), et la mise en scène est souvent inventive. Je retiens beaucoup plus la première scène de bataille que celle de l'ours sur ce plan d'ailleurs, cette dernière étant certes impressionnante, mais manquant d'inventivité de mise en scène à mon avis. La caméra reste au sol, comme un troisième personnage ; j'en attendais plus. Certes, Inárritu abuse un peu avec les plans séquences. Est-ce une raison suffisante pour ne pas aimer le film? Pour moi ça fait parti du délire.

Le film reste une expérience sensoriel assez folle. J'aime la façon dont Inárritu décrit la création de ce pays : la religion et la violence, puisque ce sont finalement les deux thème les plus abordés dans le film, symboliquement ou pas.

Je voudrais également mentionner rapidement la musique, discrète mais efficace, et plus subtil qu'on ne peut le croire. Alva Noto et Sakamoto n'ont pas sorti le grand jeu, mais ils ont fait le taf.

Dernière chose : j'ai compris que certains détestaient le film à cause de sa morale, de son message. Qu'on soit en désaccord est une chose, mais qu'on détruise le film sous prétexte qu'on est pas d'accord avec ce que le réa essaye de dire, j'avoue que j'ai du mal à saisir. Ici, le message est ambigu. Tout ça pour ça, dirons certains. D'autres irons même jusqu'à dire que Inárritu essaye de nous faire comprendre que les indiens sont juste des sauvages, puisque eux n'hésitent pas à exécuter le personnage de Hardy. Non seulement c'est débatable, mais en plus je pense pas que ce soit suffisant pour jeter le film dans son intégralité à la poubelle.

Avé, César !
6
17.

Avé, César ! (2016)

Hail, Caesar!

1 h 46 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Comédie

Film de Ethan Coen et Joel Coen

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un peu décousu, mais c'est toujours aussi déjanté, et ça me fait toujours autant rire (la scène avec les 4 religieux, le club marxiste, ou le coup du sous-marin soviétique putain). Toujours cette dualité dans les thèmes abordés (capitalisme et communisme, la fabrique des rêves ou la destruction matériel, ce genre de choses), pas forcément très subtilement traité mais ça fait le taf, typique du duo depuis leurs débuts.

Comme j'avais déjà dit pour Trumbo, j'aime quand Hollywood est capable de se regarder droit dans les yeux pour faire son autocritique.

Julieta
7
18.

Julieta (2016)

1 h 39 min. Sortie : 18 mai 2016 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Rien d'original ou de révolutionnaire dans ce drame passionnel (dans tous les sens du terme), mais Almodovar sait raconter une historie, et le mettre en image. A coup de rebondissements pas forcément très subtils, et même assez prévisibles souvent, le Madrilène déroule cependant son récit avec beaucoup de fluidité, embarquant le spectateur dans son tourbillon.

Beaucoup de non-dit, de sous entendus avec lesquels on pourrait échafauder beaucoup de théories diverses sur la nature des relations entre les personnages. La fin, abrupte, est finalement un nouveau commencement. Je me suis pris au jeu et j'ai été touché par ce dilemme mère/fille, qui signe ici un film classique mais très bien fait.

Sully
6.6
19.

Sully (2016)

1 h 36 min. Sortie : 30 novembre 2016 (France). Biopic, Drame

Film de Clint Eastwood

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Très bon film catastrophe, très bon film post-9/11, très bon Hanks, très bonne reconstitution, très bon montage, très bon jeu de flash-back et flash-forward. On voit bien ici que Sully est l'œuvre d'un cinéaste qui maitrise son object, qui connait sa direction et qui sait comment y aller. C'est étonnant que Eastwood soit encore capable de pondre un tel film à son age.

Le Garçon et la Bête
7.6
20.

Le Garçon et la Bête (2015)

Bakemono no Ko

1 h 59 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Aventure, Fantastique, Animation

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

L’animation est flamboyante, l’univers réussi et cohérent. Ghibli est la référence la plus évidente de l’animation japonaise, mais les choix esthétiques d’Hosada sont suffisamment identifiables pour que Le Garçon et la Bête ai son identité propre. La découverte du monde des bêtes ressemble beaucoup à Chihiro d’ailleurs, l’hommage est assez appuyé, mais la comparaison s’arrête là : les univers esthétique des deux films se croisent parfois mais ne se chevauchent jamais.

Visuellement on a donc affaire à une réussite qui alterne dynamisme de scènes d’action très bien mises en scène, aux passage plus contemplatifs, souvent un peu banal mais qui fonctionnent quand même. Le vrai reproche que j’ai à faire au film, c’est sa structure narrative on ne peut plus classique: cette histoire n’est pas très engageante, jamais vraiment surprenante, les structures se voient arriver de loin. J’apprécie en revanche la manière qu’a Hosoda de traiter ses thèmes: la figure du père, l’initiation, ainsi que la relation maitre/élève et l’apprentissage réciproque qui en découle. L’amourette est un peu osef, même si elle apporte une deuxième dimension à l’aspect d’apprentissage.

Room
7.5
21.

Room (2015)

1 h 58 min. Sortie : 9 mars 2016 (France). Drame, Thriller

Film de Lenny Abrahamson

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Un très beau film, émouvant, simple dans le message qu'il cherche à véhiculer. Un réussite pur et simple à mes yeux. Voir le monde à travers les yeux d'un enfant, c'est toujours compliqué à faire et j'en retire une satisfaction certaine quand c'est réussi. Le duo central est simplement parfait, complicité évidente entre ces deux formidables acteurs.

J'ai beaucoup apprécié la scène d'interview, qui permet à la fois de justifier l'acte impardonnable mais désespérée de la mère par la suite, et qui permet en même temps à Abrahamson de mettre une bonne grosse claque sur le museau du système médiatique américain, avec cette morbidité crasse du fait divers.

Evidemment le film n'est pas parfait, et la scène d'évasion est quand même bien tiré par les cheveux, mais qu'importe. Faire des reproches à un film c'est normal, le tout est de savoir si on peut pardonner quelques fautes si le reste tient bien la route.

Midnight Special
6.5
22.

Midnight Special (2016)

1 h 51 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Drame, Science-fiction

Film de Jeff Nichols

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour une raison que j'ai du mal à identifier, j'ai eu un mal fou à rentrer dans ce film. J'ai de grandes difficulté à clairement identifier pourquoi, mais il y a bien quelque chose.

Ce qui est certain, c’est que Nichols a une vision, qu'il sait de quoi il veut parler, et il le fait avec talent. Traiter des thèmes de religions, mais plus généralement de foi et spiritualité de la manière dont c’est fait, on voudrait voir ça plus souvent.

Le Voyage au Groenland
6.5
23.

Le Voyage au Groenland (2016)

1 h 38 min. Sortie : 30 novembre 2016. Comédie dramatique, Aventure

Film de Sébastien Betbeder

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'est franchement ravissant, très mignon et parfois très drôle. On échappe aux écueils de la trop classique rencontre d'un peuple inconnu. C'est un joli petit film, un petit bout de vie de deux copains. On en ressort avec un sourire franc, surtout parce que le film est bien porté par les deux Thomas.

Love & Friendship
5.8
24.

Love & Friendship (2016)

1 h 32 min. Sortie : 22 juin 2016 (France). Drame, Romance

Film de Whit Stillman

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Voilà un joli film, élégant et plaisant à regarder, mais qui tombe légèrement à plat. Jamais fulgurant, jamais réellement surprenant, Whit Stillman livre ici un récit simple et accessible.

C'est une histoire de femmes. Qu'elles soient fortes, dominatrices, stratégiques, manipulatrices ou exécrables, elles tiennent la situation entre leur doigts, et parvient toujours à leurs fins. Les hommes eux, sont au mieux naïf, au pire complètement crétins.

Mise en scène simple, discrète. Et cette musique baroque, insistante, mais qui s'intègre bien au cadre. Beckinsale impeccable, délicate dans sa méchanceté.

Lo and Behold, Reveries of the Connected World
6.6
25.

Lo and Behold, Reveries of the Connected World (2016)

1 h 38 min. Sortie : 19 août 2016 (États-Unis). Science

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Herzog s'empare d'un sujet on ne peut plus contemporain pour dresser un portrait plein d'espoir, d'émerveillement, de peur et d'appréhensions. On prend conscience de l'importance de ce qui est en train de se passer, de l'ampleur du phénomène et de l'impact immesurable qu'il va avoir sur l'humanité, tout en dressant un portrait complet dudit phénomène: dérives et fragilités sont montrés sans détour, et Herzog n'a pas l'air d'indiquer vraiment dans quel direction nous nous dirigeons. Il reste alors la fascination et l'accablement devant le progrès qu'il reste à accomplir.

Le seul souci c'est que ça fait un peu documentaire France 5 du mercredi après midi, Herzog ayant habitué à des choses bien différentes dans la forme en tout cas.

Spotlight
7.2
26.

Spotlight (2015)

2 h 08 min. Sortie : 27 janvier 2016 (France). Thriller

Film de Tom McCarthy

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

On ne va pas voir Spotlight pour recevoir une claque esthétique. On y va parce que l'histoire est passionnante, parce qu'elle est bien raconté, parce qu'elle ne versa pas dans le pathos facile. Le film vie uniquement pour ça. Le quatuor de journaliste fonctionne parfaitement, Ruffalo est exceptionnel, Keaton Tucci & Slattery excellents.

J'ai apprécié la sobriété de McCarthy, qui donne un coté documentaire à sa mise en scène. L'immersion est totale et permet une meilleur identification aux personnages.

Il reste cependant un ou deux détails un peu troublant. J'ai trouvé certains passage d'un manque de subtilité assez incroyable. Le coup du jardin d'enfant et de l'église était absolument inutile, ou encore le plan discret quand Ruffalo est dans le taxi et que la caméra s'arrête une demi seconde sur l'une des victime. Pourquoi ce plan? Trop rapide pour être capté par tout le monde, mais trop visible pour être ignoré.

The Witch
6.5
27.

The Witch (2016)

The VVitch: A New-England Folktale

1 h 32 min. Sortie : 15 juin 2016 (France). Épouvante-Horreur, Drame, Fantastique

Film de Robert Eggers

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

The Witch a certainement de grosses qualités qui jouent en sa faveur : une bonne ambiance renforcé par un beau travail esthétique sur la photo, les décors, la musique même. C'est surement son meilleur atout d'ailleurs : l'ambiance est bien glauque, angoissante à elle seule. Les acteurs sont plutôt convaincant, et le cadre est même suffisant à me donner un frisson dans le dos : chasse au sorcières dans une Amérique naissante.

Sauf que j'ai 2 problèmes majeurs: d'abord, les jumpsacre. ÇA NE FAIT PAS PEUR. Ça surprend, pendant quelques milisecondes on se sent perdu, et puis on se ressaisit. C'est pas comme ça qu'on installe une ambiance. Y'en a au moins 4 ou 5 qui sont très gênants, parce que c'est clairement pas le seul artifice que le film pourrait utiliser, mais c'est pourtant ce qu'il fait. Ensuite, le rythme. Le métrage est très, très saccadé. Les scène se coupent abruptement, on passe son temps à faire les montagnes russes, et c'est très dérangeant, les ambiances qui pourraient être angoissantes ne se suivent pas sur les séquences, on repart à 0 à chaque fois. Il n'y a pas grand chose qui tient sur le long terme.

Au final c'est dommage, pour une fois qu'un film d'horreur arrivait à un peu me captiver, la sauce ne prends pas vraiment. Dommage pour le coup.

Green Room
6.6
28.

Green Room (2016)

1 h 35 min. Sortie : 27 avril 2016 (France). Thriller, Action

Film de Jeremy Saulnier

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Saulnier revisite le slasher, l'action se déroulant dans un contexte exiguë où il faut donc redoubler d'inventivité pour renouveler la mise en scène. Ça fonctionne pendant pas mal de temps mais le mécanisme de narration étant toujours le même, ça finit par se répéter un peu. Au delà de ça, les personnages ne sont jamais vraiment développés, et la fin est pas mal naze quand même. Mais globalement ça tient bien la route, c'est souvient bien oppressant et flippant.

The Neon Demon
6.5
29.

The Neon Demon (2016)

1 h 58 min. Sortie : 8 juin 2016. Thriller, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Nicolas Winding Refn

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

The Neon Demon est un espèce de terrain vague visuel, où Winding Refn ne cherche pas à construire dans son propos quoi que ce soit de profond. En revanche, il développe son style esthétique, tente autant qu’il peut de trouver des images puissantes. L’esthétisme pour l’esthétisme, c’est délicat et à double tranchant: ça peut parfaitement être sublime, comme totalement inintéressant ou hideux.

Globalement, je trouve Only God Forgive et Drive plus cohérent, maintenant mieux leur ambiance tout du long ; The Neon Demon oscille trop, il est trop souvent du coté inintéressant, vide, creux. Cela dit, il se surpasse parfois, et offre la quintessence de l’esthétique de Refn, celle qui devrait animer le film en entier, notamment dans le premier défilé, et la dernière scène.

Nocturama
6.2
30.

Nocturama (2016)

2 h 10 min. Sortie : 31 août 2016. Drame, Policier

Film de Bertrand Bonello

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

Je suis assez partagé sur ce film, y’a des choses bien franchement, très bon montage et excellente réalisation, c’est certain que Bonello sait y faire.

Pourquoi? C’est la question obsédante du film. On se saura pas. Il faut donc composer avec ça. Bonello se défausse à donner du contexte, mais on en devine quelque ficelles: mal être indéfinissable d’une génération « perdue », menant à l’élaboration d’un plan flou. J’aime bien la liberté qui prend son envol dans le magasin, comme quand on est gosse. Y’a un contraste avec le sérieux de l’acte commis qui est assez touchant.

Le problème c’est que l’édifice a du mal à tenir debout. Ça ressemble bien plus à un exercice de style (virtuose, certes), qu’à un film qui a des choses à dire. Le tout sonne un peu creux en définitive.

Woozz

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