Festival du film Coréen 2017 : Journal d'un membre du jury du prix senscritique

Pour tout dire, je suis assez peu satisfait de la manière dont Senscritique s'est payé ma tête et celle des 14 autres membres du jury de ce prix du public. Premièrement, le membre KINOEIL a été sélectionné pour être jury puis n'ayant plus de nouvelles de senscritique il en a conclu qu'il ne l'était ...

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Liste de

9 films

créee il y a plus de 6 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

Merry Christmas Mr. Mo
6.9
1.

Merry Christmas Mr. Mo (2017)

Meri Keuriseumaseu Miseuteo Mo

1 h 41 min. Sortie : 14 décembre 2017 (Corée du Sud). Comédie

Film de Lim Dae-Hyung

Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quel plaisir de terminer un festival par son meilleur morceau ! « Mr. Mo » a tout du premier film attachant et réjouissant. Derrière les archétypes qu'il présente (le vieux veuf mutique et solitaire, son fils en pleine crise d'adolescence tardive…) et qu'il dépasse superbement par une grande expressivité, il propose une comédie dramatique hilarante et pathétique, toujours étonnante et jamais en-dessous de ses modestes ambitions. Voulant renouer avec son fils en lui proposant de faire un film avec lui, le personnage de Mr. Mo dégage une sensibilité typiquement asiatique : terriblement pudique, et pourtant très vivante. Accompagnant ce récit bien écrit, la forme n'a rien d'extraordinaire. Elle a en fait le mérite de plus en plus rare de se faire oublier au profit de l'émotion narrative et des rapports complexes développés entre les personnages. C'est classique, mais loin d'être vain, car la mise en scène en noir et blanc est indéniablement élégante, et très solide, ne lâchant jamais la pertinence du récit qui reste drôle, inventif et émouvant jusqu'à la dernière seconde. Rien ne manque dans cette histoire qui se concentre sur l'essentiel, ce trio familial improbable, tous les éléments gravitant autour d'eux ne faisant que les étoffer et leur donner une consistance inattendue au vue du postulat de départ.

The First Lap
6.2
2.

The First Lap (2017)

Chohaeng

1 h 40 min. Sortie : 7 décembre 2017 (Corée du Sud). Drame

Film de Kim Dae-Hwan

Marius Jouanny a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

The Seeds of Violence
5.9
3.

The Seeds of Violence (2017)

Pokryeokui Ssiat

1 h 22 min. Sortie : 2 novembre 2017 (Corée du Sud). Drame

Film de Lim Tae-Gue

Marius Jouanny a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Itaewon
5.9
4.

Itaewon (2016)

1 h 38 min. Sortie : 5 décembre 2019 (Corée du Sud). Société

Documentaire de Kangyu Ga-Ram

Marius Jouanny a mis 6/10.

Annotation :

Ce documentaire dresse le portrait de quelques vieilles femmes dans le quartier populaire d'Itaewon, dont l'économie s'est beaucoup reposée ces dernières décennies sur la présence d'une caserne militaire américaine dans les environs. Ces femmes étaient serveuses de bar ou prostituées, vivant parmi ces militaires en marge de la société coréenne. Si la démarche est assez didactique et manque clairement de subtilité, l'évolution des tendances sociales du quartier est bien démontré, jusqu'à la révélation du générique de fin que les grands travaux qui menacent depuis des années de transformer le quartier débuteront en 2017. Il y a une certaine redondance dans la narration du film, qui annonce ce qu'il va montrer par des petits cartons explicatifs assez lourdingue. Pourtant, il se démarque dans quelques séquences, notamment les dernières, où il capte le quotidien de ces vieilles dames avec bienveillance et effacement, et un sens du cadre qui n'est pas sans rappeler (sans égaler) un certain Wang Bing.

Vanishing Time: A Boy Who Returned
7.4
5.

Vanishing Time: A Boy Who Returned (2016)

Garyeojin Shigan

2 h 09 min. Sortie : 16 novembre 2016 (Corée du Sud). Drame, Fantastique

Film de Uhm Tae-Hwa

Marius Jouanny a mis 6/10.

Annotation :

Ce film fantastique coréen attire de prime abord par le potentiel narratif de son synopsis (un enfant passe des années dans un monde parallèle où le temps s'est arrêté avant de revenir dans le sien) et par la force évocatrice des images dévoilées dans la bande-annonce. Au visionnage, son intérêt n'est pas ailleurs : ses belles compositions filmiques aux couleurs chaudes accompagnent très bien un récit doux et dramatique dont l'aspect fantastique est surtout fonctionnel, servant à créer un lien particulier entre ce jeune homme en marge de la société et cette petite fille qui était autrefois son amie quand ils avaient le même âge. Cette ambiguïté en amène logiquement une autre, celle sur le mélange des registres qui fait osciller le film entre comédie pour enfants sur les liens familiaux à la manière des « Goonies » avec une pointe de drame comme dans « Super 8 » et le mélodrame sirupeux typiquement asiatique rappelant quelque peu le film d'animation « Your Name ». Outre le postulat narratif du personnage que personne ne croie et doit agir seul et contre tous par amour pour quelqu'un d'autre, les deux films partagent un lyrisme exacerbé porté par une bande-son lourdingue. Ce registre appesantie la narration de « Vanishing Time » qui s'étire beaucoup trop dans sa dernière partie, tout en restant d'autre part trop elliptique pour plonger complètement dans l'atmosphère irréelle qu'il diffuse ça et là. Reste une formidable actrice principale, une émotion tout de même mieux transmise que dans « Your Name », et une réalisation soignée qui propose un univers attachant à défaut d'être original.

A Quiet Dream
6.7
6.

A Quiet Dream (2016)

Chunmong

1 h 41 min. Sortie : 9 avril 2020 (France). Drame

Film de Zhāng Lù

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Je suis encore pas mal dégoûté que ce soit ce film qui fut choisie contre mon avis comme « prix spécial du jury », je n'ai donc pas envie d'en dire grand-chose. Si ce n'est que l'inventivité du film est indéniable, tellement la poésie est disposée dans chaque plan pour faire son œuvre. La prétention du cinéaste m'a pourtant parue ne pas mener à grand-chose : beaucoup de scènes superflues (quelle idée prétentieuse et stérile de planter le générique de début en plein milieu du film !), pour beaucoup de bonnes idées très peu exploitées. D'autant que cela est porté par un humour façonné par ces trois acteurs/réalisateurs principaux qui tombe souvent à plat. Il y a indéniablement de belles images, de belles scènes, un propos intéressant sur l'amitié, mais tout cela est fichtrement décousu, le cinéaste ne se donnant jamais les moyens de renouveler son postulat narratif de départ, qui est celui d'un jeu de séduction pathétique entre trois glandeurs et une jeune femme dans un petit village de la campagne coréenne. Cela ressemble dangereusement à un film de copain très formel, même si encore une fois certains éléments font tenir à peu près le film.

The Poet and The Boy
5.6
7.

The Poet and The Boy (2017)

Shiinui Sarang

1 h 50 min. Sortie : 14 septembre 2017 (Corée du Sud). Drame

Film de Kim Yang-Hee

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Le film est attachant sous bien des aspects : la palette joliment colorée met bien en valeur le lieu du récit, une petite ville de Corée où habite un poète un peu raté et sa femme qui voudrait avoir un enfant. Les enjeux sont pertinemment développés dans la première partie du récit, mais ne trouvent pas de second souffle et la fin ne parvient pas à s'émanciper des poncifs narratifs habituels. A savoir l'artiste qui souffre de désirer un jeune adolescent et de vivre une relation castratrice avec sa femme, et qui finit par sublimer cette frustration pour réussir dans son art. Malgré quelques passages réjouissants et poétiques, il est donc bien décevant que le film ne trouve pas d'aboutissement narratif, d'autant que la forme se serait bien prêtée à des rebondissements plus surprenants.

State-authorized Textbook
5
8.

State-authorized Textbook (2017)

Gugjeonggyogwaseo 516il: Kkeutnaji Anheun Yeogsajeonjaeng

1 h 41 min. Sortie : 23 novembre 2017 (Corée du Sud). Société

Documentaire de Baek Seung-U

Marius Jouanny a mis 3/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il est effarant comment ce documentaire se prend les pieds dans le tapis : voulant dénoncer la mainmise du gouvernement sur les manuels scolaires d'histoire en Corée du Sud et étendant sa réflexion sur d'autres Etats, il finit en film de propagande auto-satisfait sur la destitution récente de la présidente sud-coréenne, avec en bande sonore des envolées lyriques absolument ridicule. Alors que le sujet est très intéressant et que les entretiens développent certaines pistes de réflexion avec intelligence, la forme est tellement maladroite et amateuriste (certaines transitions font très "movie maker") que l'on a bien ici affaire à un nanard du documentaire. Qui comporte son lot de scènes hilarantes sans le vouloir, donc. C'est tout de même bien dommage, car le rapprochement entre cette mainmise du gouvernement et les violences policières était plutôt pertinent. Mais là encore, extrêmement mal mis en scène.

Jamsil
4.6
9.

Jamsil (2018)

Nuechideon Bang

2 h 18 min. Sortie : 8 octobre 2016 (France). Drame

Film de Lee Wan-Min

Marius Jouanny a mis 2/10.

Annotation :

Un film incroyablement ennuyeux et déprimant, aussi bien dans son image terne que dans sa narration incompréhensible. On comprend bien les intentions de décontenancer en bousculant la chronologie du récit, mais en l'état c'est insupportable, très mal réalisé et beaucoup trop ambitieux pour ce que cela veut signifier. Pourtant, le postulat narratif d'une jeune femme qui croit redécouvrir sa meilleure amie de lycée alors que celle-ci ne la reconnaît pas ne manquait pas de potentiel : le résultat n'en est que plus impardonnable.

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