La musique, quelle(s) histoire(s) !

Annotation :

Pour moi, sans aucun doute, le plus grand film sur la musique. Une claque à la première vision. Et encore une en le revoyant, des années plus tard. Et une autre à chaque fois. L'intelligence du scénario, qui s'appuie sur l'idée d'une rivalité mortelle entre Mozart et Salieri. L'interprétation époustouflante de Tom Hulce, et le casting à l'unisson. La mise en scène virevoltante, fiévreuse, puissante de Milos Forman, qui sublime chaque plan et flingue tout risque d'académisme, toujours possible dans un biopic.
Et puis la musique de Mozart, bien sûr, qui colle à l'image comme une évidence. Fabuleux !

Annotation :

L'un de mes nombreux films cultes des années 80, dont je préfère ne pas regarder les rides pour continuer à en apprécier le meilleur profil. C'est-à-dire l'énergie communicative des deux acteurs principaux, formidables complices, Dan Aykroyd et John Belushi ; la folie du casting musical qui les épaule dans leur quête ; et le côté sale gosse, toujours réjouissant, d'une histoire qui défonce tout sur son passage façon stock-car, au rythme d'une bande-son magique.

Annotation :

On prend pas les mêmes et on recommence en moins bien.
Exit John Belushi, emporté depuis longtemps par sa passion destructrice pour la drogue. J'adore John Goodman, et l'ajouter en acolyte d'un Dan Aykroyd vieillissant mais toujours bien campé dans son costume noir, c'est plutôt une bonne idée. L'adjonction d'un gamin génial est facile, mais apporte de la fraîcheur au duo, d'autant que le jeune Evan Bonifant a du talent à revendre.
Evidemment, côté musique, ça dépote toujours autant, et les numéros musicaux assurent le minimum syndical - avec une mention spéciale pour le final qui réunit une belle brochette sur scène. Dommage que l'histoire patine et n'ajoute rien de neuf au film original. Comme beaucoup de suites tardives, une fausse bonne idée, sympathique mais évitable.

Annotation :

J'étais tellement sûr de détester ce film qu'à la première vision, je l'ai adoré sans retenue - des choses qui arrivent plus souvent qu'on ne voudrait. Tant et si bien que, si je le revoyais maintenant, je le jugerais peut-être plus sévèrement.
Mais quand même, Marion Cotillard m'a bluffé, j'avoue. C'est ouvertement un rôle à César (et même à Oscar dans son cas, ce qui est encore plus exceptionnel), mais j'ai trouvé dans son interprétation une sincérité et une implication qui m'ont convaincu sans réserve. Et pourtant, ce n'était pas gagné !
Et puis Olivier Dahan a sorti le grand jeu, lui aussi, en dépassant ce qu'on pouvait attendre de lui - un biopic planplan - pour servir un film grand angle, habité, enlevé, et diablement émouvant. La machine à faire pleurer est de sortie, c'est la découpe d'oignons à grande vitesse, oui trois fois oui. Mais on a beau le savoir, le risque de chialer comme un gosse perdu n'est pas totalement évitable. Je me suis vidé de mes eaux, je le reconnais. Et je trouve que la môme Piaf n'a pas à rougir de ce bel hommage.