Mes lectures en 2015

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Un très belle fable sur un homme qui n'a pour seul appui que sa détermination à toute épreuve, et ses souvenirs. L'espace d'une partie de pêche, on atteint plusieurs couches de l'âme humaine à travers cette histoire poignante. La brièveté n'empêche pas l'attachement au personnage, bien au contraire (la candeur de ses répliques va immédiatement droit au coeur) Le style est limpide et concis, tout en étant très imagé. Directement ajouté à mon Top 10.

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Une merveilleuse initiation à l'art du haïku, mais aussi et surtout à la culture japonaise, à sa littérature, à sa poésie et à son histoire. Un livre à la fois spirituel et poétique, qui n'hésite pas à clarifier (avec succès) certains concepts théologiques ou historiques assez complexes.
Intelligemment structuré, il est une mise en bouche idéale pour tout lecteur curieux de la poésie japonais et du haïku.Et également un formidable mode d'emploi pour veux qui veulent s'essayer au haïku.

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Claque monumentale, que je ne m'attendais pas à recevoir. 200 pages de pure émotion, de prose sincère, viscérale, amère. Un hurlement de douleur, qui nous atteint droit au coeur. Rarement un livre m'aura autant touché. Peut-être est-ce en raison de ma propre relation avec ma mère.
Un style direct, magnifiquement imparfait, dont découle une sensation d'écorchement constant, au fil des pages, au fil des répétitions, jamais lassantes, des "Amour de ma mère, à nul autre pareil". On sent que bien des passages ont été écrit d'une traite, sans réflexion préliminaire, projetés dans l'arène du texte avec une telle spontanéité que l'écriture semble parfois automatique. Albert Cohen touche là, je pense, l'absolu lyrique.
Le livre de ma mère, c'est l'opéra fait littérature.

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Une poésie romantique qui manque un peu de coeur et de couleurs.

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Marina Tsvetaïeva(1892-1941), que je découvre grâce à l'émission "Les Nouveaux Chemins de la Connaissance - Les forçats de l'absolu" sur France Culture.

Livre constitué de deux recueils: Le Ciel Brûle et Tentative de jalousie

Une poétesse de la passion, des extrémités de la vie. Elle-même est reconnue pour sa vie de marginale, décidée à ne rien sacrifier de son oeuvre, surtout pas pour le monde matériel, surtout pas pour le quotidien, la routine. Elle s'émancipe par là-même de toute aliénation aux objets, à la possession. "Il vaut mieux être qu'avoir". Toujours à contre-courant, quitte à sacrifier une exigence de cohésion qu'elle ne reconnaitra jamais, Tsvetaieva sera malgré elle une éternelle exilée. De son pays, de la réalité quotidienne, d'elle-même.

Ses oeuvres principales: Poème de la montagne, Poème de la fin, Mon Pouchkine, Averse de Lumière

"Une observation étonnante: on a besoin de temps pour sentir, non pour penser"

"Etre ce que nul ne veut être
O devenir de glace
Sans savoir ce qui fut
Ni ce qui sera

Oublier mon coeur qui se brisait
Et se recollait ensuite,
Oublier mes mots, ma voix
Et des cheveux l'éclat

Oublier le petit nuage
Croqué de loin
Par le stylo de nacre
Saisi dedans la main"

"Une fleur est accrochée à ma poitrine
Qui me l'a accrochée? Je ne sais plus
Ma faim est insatiable
De tristesse, de passion, de mort
(...)
Il est pourtant un délice:
J'attends celui qui le premier
Me comprendra enfin
Et tirera à bout portant"

"L'ami tendit la main -
L'oiseau posa son aile fine
Que je suis un oiseau, ami
De mon malheur, tu as compris
Mais tu ne viendras pas à bout
De mes tendresses folles

Et remerciant de sa chaleur,
Tu baises l'aile fine

Le vent éteint les flammes
Et gonfle les tentures
Le vent écarte de ta main
L'oiseau et sa caresse
Et souffle: n'ouvre pas ton coeur
Aux femmes à ailes fines"

"A nouveau la fenêtre,
Ou l'on veille à nouveau.
On boit du vin peut-être,
Peut-être on ne dit mot.
Ou deux mains sans raison
Restent inséparables
Ami, chaque maison
A fenêtre semblable"

"Le poteau sur un ciel rouillé,
Doigt hautain.
Lui, posté au lieu désigné;
Le destin" (1re strophe du Poème de la fin)

"Amour, cela veut dire: arc
Tendu : arc, corde: l'accord craque" extrait du Poème de le Fin

"Refus d'être. De suivre.
Asile des non-gens:
Je refuse d'y vivre.
Avec les loups régents" extrait de Mars

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Une bonne introduction à Freud et à la psychanalyse en général, même si certains passages m'ont paru très fumeux, faute de développement et d'espace suffisants. Tous les aspects du domaine sont traités, à la surface bien sûr, mais c'est le but d'une introduction.

"Les doctrines de la résistance et du refoulement, de l'inconscient, de la signification étiologique de la vie sexuelle et de l'importance des expériences vécues sont les principaux éléments de l'édifice théorique de la psychanlayse."

Le concept de "transfert", relation affective qui s'instaure entre le patient et le médecin. Relation qui prend la place du désir de guérir chez le patient, mais qui peut être utilisé comme un formidable ressort pour le travail analytique par le médecin.

Le rêve est l'accomplissement (camouflé) d'un désir (refoulé). Dans un rêve, il y a les "restes diurne"(restes de la vie éveillée en vrac) et une pensée isolée. "Cette pensée est souvent une motion de désir scabreuse, qui est étrangère à la vie éveillée du rêveur, et qu'en conséquence d'ailleurs, il dénie avec stupeur et indignation". Le rêve ainsi constitué représente l'accomplissement du désir refoulé. "La motion inconsciente met à profit un relâchement nocturne du refoulement pour opérer, par le biais du rêve, une percée jusqu'à la conscience"
"Mais, par ailleurs, la résistance du moi n'a pas disparu pour autant, elle a seulement diminué. Un vestige d'elle est resté sous la forme de censure du rêve, qui rend au final méconnaissable le sens prohibé du rêve"
"Le rêve est ainsi bâti comme un symptôme névrotique".

"Mais là où je me suis éloigné de l'observation, j'ai soigneusement évité de m'approcher de la philosophie proprement dite"

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Rilke naît le 4 décembre 1875 en Autriche. Il passe une enfance peu heureuse, envoyé très tôt par son père à l'école militaire, où il est raillé pour sa fragilité apparente. Il admire profondément Tolstoï et sa doctrine socialiste. 1896 migre vers Munich, et commence à lire Jans Peter Jacobsen, le romancier danois dont il s'inspire grandement. Publie plusieurs recueils, mais également des oeuvres en prose; possède un grand talent de conteur. Voyage beaucoup, en Italie, au danemark, en suède, finit par connaître Rodin.Les années 1905-1910 sont très productives. Poésies nouvelles, dont font partie les chef d'oeuvres "Panthère", "Carroussel", "L'ange du méridien". Achève son roman les Cahiers de Malte Laurrids Brigge qui est la somme des expériences et impressions de l'écrivain pendant une dizaine d'années.
Elégies de Duino, son chef d'oeuvre, composées entre 1912 et 1922.
Compose les "Sonnets à Orphée", retiré et solitaire dans la tour de Murzot, atteint d'une fièvre poétique
Meurt en 1926.
"Avant toute chose, demandez-vous, à l'heure la plus tranquille de votre nuit: est-il nécessaire que j'écrive? Creusez en vous-même en quête d'une réponse profonde. Et si elle devait être positive, si vous étiez fondé à répondre à cette question grave par un puissant et simple "je ne peux pas faire autrement", construisez alors votre existence selon cette nécessité; jusque dans ses moindres instants les plus insignifiants, votre vie doit être le signe et le témoin de cette impulsion. Rapprochez-vous alors de la nature."
"Si votre vie quotidienne vous paraît pauvre, ne l'accusez pas; accusez-vous plutôt, dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour en convoquer les richesses."
"Quand bien même vous seriez dans une prison dont les murs ne laisseraient rien percevoir à vos sens des bruits du monde, n'auriez vous pas alors toujours à votre disposition votre enfance, sa richesse royale et précieuse, ce trésor des souvenirs?"
"(...)de tenter d'aimer les questions elles-mêmes comme des pièces closes et comme des livres écrits dans une langue fort étrangère. Ne chechez pas pour l'instant des réponses, qui ne sauraient vous être données car vous ne seriez pas en mesure de les vivre. Or il s'agit précisément de tout vivre. Vivez maintenant les questions."
"Comme les abeilles recueillent le miel, construisons-Le en allant chercher ce qu'il y a de plus doux dans chaque chose"(p.81)

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En 1995, il publie Der Vorleser (publié en France en 1996 sous le titre Le Liseur), un roman partiellement autobiographique. Ce livre devient rapidement un bestseller. Il est traduit dans 37 langues et est le premier livre allemand à atteindre la première position sur la liste de bestsellers publiée par le New-York Times. Le Liseur fait entendre la voix des Allemands nés dans l'immédiat après-guerre. Le livre est à la fois un roman d’amour et un roman qui pose des problèmes d’éthique, ceux de la culpabilité et du rapport entre comprendre et juger. Il évite l'écueil de la banalisation des crimes de guerre nazis qui aurait pu lui être reproché. Pour Le Liseur, Bernhard Schlink reçoit le Prix Grinzane Cavour, le prix Laure Bataillon, prix décerné à des œuvres traduites en français, et le Prix des libraires du Québec en 1997, ainsi que le prix Hans Fallada en 1998.

Annotation :

L'homme se balade dans un cimetière
Et promène en laisse son ennui
Il n'ose rien dire
Il n'ose rien faire

Personne ne regarde plus le soleil
Les hommes sont devenus ce qu'ils sont devenus
Des hommes intelligents
Une fleur cancéreuse tubéreuse et méticuleuse à leur boutonnière
Ils se promènent en regardant par terre
Et ils pensent au ciel
Ils pensent...ils pensent...ils n'arrêtent pas de penser.
Ils avancent à grand peine
Enlisés dans leurs champs-élysées