Cover On n'est pas sérieux quand on a 17 ans...

On n'est pas sérieux quand on a 17 ans...

Adolescence et Poésie

Jeunes filles en fleur candides ou joueuses, garçons tourmentés, fiévreux et amoureux,
les poètes les ont chantés de Marot à Géraldy, Apollinaire, et Tagore, célébrant cette folle jeunesse, cet âge de tous les possibles exalté et ludique, adoré ou maudit ...

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71 livres

créee il y a plus de 12 ans · modifiée il y a environ 1 an

L'Exilé du ciel
8

L'Exilé du ciel

Sortie : 18 mars 2004 (France). Poésie

livre de Li Po

Aurea a mis 9/10.

Annotation :

Célèbre poète chinois du VIIIème siècle

DIALOGUE EN MONTAGNE

On me demande pourquoi j'habite la montagne de jade
Je ris alors sans répondre, le coeur naturellement en paix
Les fleurs de pêchers s'éloignent ainsi au fil de l'eau
Il est un autre ciel, une autre terre que parmi les gens.

Ballades et rondeaux
7

Ballades et rondeaux

Poésie

livre de Charles d'Orléans

Annotation :

Charles d'Orléans 1394-1465

Pourquoi m'as-tu vendu, Jeunesse?

Pourquoy m'as tu vendu, Jeunesse,
A grant marchié, comme pour rien,
Es mains de ma dame Viellesse
Qui ne me fait gueres de bien ?
A elle peu tenu me tien,
Mais il convient que je l'endure,
Puis que c'est le cours de nature.

Son hostel de noir de tristesse
Est tandu. Quant dedans je vien,
J'y voy l'istoire de Destresse
Qui me fait changer mon maintien,
Quant la ly et maint mal soustien :
Espargnee n'est créature,
Puis que c'est le cours de nature.

Prenant en gré ceste rudesse,
Le mal d'aultruy compare au myen.
Lors me tance dame Sagesse ;
Adoncques en moy je revien
Et croy de tout le conseil sien
Qui est en ce plain de droiture,
Puis que c'est le cours de nature.

ENVOI

Prince, dire ne saroye conbien
Dedans mon coeur mal je retien,
Serré d'une vielle sainture,
Puis que c'est le cours de nature.

L'Adolescence clémentine
6.5

L'Adolescence clémentine (1532)

Sortie : 1532 (France). Poésie

livre de Clément Marot

Aurea a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Anne par jeu me jeta de la neige, que je cuidais froide, certainement,
Mais c'était feu, l'expérience en ai-je car embrasé je fus subitement
Puisque le feu loge secrètement dedans la neige,
Où trouverai-je place pour n'ardre point?
Anne, ta seule grâce éteindre peut le feu que je sens mien
Non point par eau par neige ni par glace
Mais par sentir un feu pareil au mien.

Le Dizain de neige dédié à la jeune et belle Anne d'Alençon

Les Amours
7.1

Les Amours (1552)

Sortie : 1552 (France). Poésie

livre de Pierre de Ronsard

Aurea a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L'an se rajeunissait en sa verte jouvence
Quand je m'épris de vous ma Sinope cruelle,
Seize ans étaient la fleur de votre âge nouvelle,
Et vos beaux yeux sentaient encore leur enfance

Second livre des Amours

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Ode à Cassandre

Poésies
6.6

Poésies

Sortie : 1555 (France). Poésie

livre de François de Malherbe

Annotation :

1555-1628

A quelles roses ne fait honte
De son teint la vive fraîcheur ?
Quelle neige a tant de blancheur
Que sa gorge ne la surmonte ?
Et quelle flamme luit aux cieux
Claire, et nette comme ses yeux ?

Extrait de Laisse-moi où Malherbe décrit sa jeune aimée

Consolation à M. du Périer sur sa fille morte en pleine jeunesse

Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin ;
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.

Les Oeuvres De Jean Racine - Tome Premier.

Les Oeuvres De Jean Racine - Tome Premier. (1947)

Sortie : 1947 (France). Théâtre

livre de Jean Racine

Annotation :

Lettres de 1662

Le soleil est toujours riant

Le soleil est toujours riant,
Depuis qu'il part de l'orient
Pour venir éclairer le monde.
Jusqu'à ce que son char soit descendu dans l'onde
La vapeur des brouillards ne voile point les cieux ;
Tous les matins un vent officieux
En écarte toutes les nues :
Ainsi nos jours ne sont jamais couverts ;
Et, dans le plus fort des hivers,
Nos campagnes sont revêtues
De fleurs et d'arbres toujours verts.

Les ruisseaux respectent leurs rives,
Et leurs naïades fugitives
Sans sortir de leur lit natal,
Errent paisiblement et ne sont point captives
Sous une prison de cristal.
Tous nos oiseaux chantent à l'ordinaire,
Leurs gosiers n'étant point glacés ;
Et n'étant pas forcés
De se cacher ou de se taire,
Ils font l'amour en liberté.
L'hiver comme l'été.

Enfin, lorsque la nuit a déployé ses voiles,
La lune, au visage changeant,
Paraît sur un trône d'argent,
Et tient cercle avec les étoiles,
Le ciel est toujours clair tant que dure son cours,
Et nous avons des nuits plus belles que vos jours.

Le 24 janvier 1662.

Jean Racine.

Oeuvres complètes
9.5

Oeuvres complètes (1984)

Sortie : 23 novembre 1984. Théâtre

livre de Pierre Corneille

Annotation :

Amourettes de jeune homme

J’ai fait autrefois de la bête,
J’avais des Philis à la tête,
J’épiais les occasions,
J’épiloguais mes passions,
Je paraphrasais un visage.
Je me mettais à tout usage,
Debout, tête nue, à genoux,
Triste, gaillard, rêveur, jaloux,
Je courais, je faisais la grue
Tout un jour au bout d’une rue.
Soleil, flambeaux, attraits, appas,
Pleurs, désespoir, tourment, trépas,
Tout ce petit meuble de bouche
Dont un amoureux s’escarmouche,
Je savais bien m’en escrimer.
Par là je m’appris à rimer,
Par là je fis, sans autre chose,
Un sot en vers d’un sot en prose.

Pierre Corneille (1606-1684) Stances

Poésies érotiques

Poésies érotiques

Sortie : 21 novembre 2012 (France). Poésie

livre de Evariste Parny

Annotation :

Aimer à treize ans, dites-vous,
C'est trop tôt : eh, qu'importe l'âge ?
Avez-vous besoin d'être sage
Pour goûter le plaisir des fous ?
Ne prenez pas pour une affaire
Ce qui n'est qu'un amusement ;
Lorsque vient la saison de plaire,
Le cœur n'est pas longtemps enfant.

Au bord d'une onde fugitive,
Reine des buissons d'alentour,
Une rose à demi-captive
S'ouvrait aux rayons d'un beau jour.
Égaré par un goût volage,
Dans ces lieux passe le zéphir
Il l'aperçoit, et du plaisir
Lui propose l'apprentissage ;
Mais en vain : son air ingénu
Ne touche point la fleur cruelle.
De grâce, laissez-moi, dit-elle ;
À peine vous ai-je entrevu.
Je ne fais encor que de naître ;
Revenez ce soir, et peut-être
Serez-vous un peu mieux reçu.
Zéphir s'envole à tire- d'ailes,
Et va se consoler ailleurs ;
Ailleurs, car il en est des fleurs
À peu près comme de nos Belles.
Tandis qu'il fuit, s'élève un vent
Un peu plus fort que d'ordinaire,
Qui de la Rose, en se jouant,
Détache une feuille légère ;
La feuille tombe, et du courant
Elle suit la pente rapide ;
Une autre feuille en fait autant,
Puis trois, puis quatre ; en un moment,
L'effort de l'aquilon perfide
Eut moissonné tous ces appas
Faits pour des Dieux plus délicats,
Si la Rose eut été plus fine.
Le zéphir revint, mais hélas !
Il ne restait plus que l'épine.

Extrait de: Poésies érotiques (1778)

Poésies
6.8

Poésies

Sortie : 1989 (France). Poésie

livre de André Chénier

Aurea a mis 7/10.

Annotation :

Extrait des Elégies vers 1783 : Jeune fille, ton coeur avec nous veut se taire

"Les belles font aimer ; elles aiment. Les belles
Nous charment tous. Heureux qui peut être aimé d'elles !
Sois tendre, même faible (on doit l'être un moment),
Fidèle, si tu peux. Mais conte-moi comment,
Quel jeune homme aux yeux bleus, empressé sans audace,
Aux cheveux noirs, au front plein de charme et de grâce.
Tu rougis ? On dirait que je t'ai dit son nom.
Je le connais pourtant."

Tableaux de la nature

Tableaux de la nature

Sortie : 2014 (France). Poésie

livre de François René de Chateaubriand

Annotation :

Invocation

Je voudrais célébrer dans des vers ingénus
Les plantes, leurs amours, leurs penchants inconnus,
L'humble mousse attachée aux voûtes des fontaines,
L'herbe qui d'un tapis couvre les vertes plaines,
Sur ces monts exaltés le cèdre précieux
Qui parfume les airs, et s'approche des cieux
Pour offrir son encens au Dieu de la nature,
Le roseau qui frémit au bord d'une onde pure,
Le tremble au doux parler, dont le feuillage frais
Remplit de bruits légers les antiques forêts,
Et le pin qui, croissant sur des grèves sauvages,
Semble l'écho plaintif des mers et des orages :
L'innocente nature et ses tableaux touchants,
Ainsi qu'à mon amour auront part à mes chants.

(écrit à l'âge de 16 ans, en 1784)

Poèmes
6.9

Poèmes

Poèùes — Edition bilingue

Sortie : mai 2001 (France). Poésie

livre de William Wordsworth

Annotation :

1807

C'est un soir calme et libre, et d'infinie beauté,
L'heure sacrée est muette comme une nonne
Eperdue d'adoration ; l'astre rayonne,
Epanoui, sombrant dans sa tranquillité.

Poésies et souvenirs
8.3

Poésies et souvenirs (1824)

Sortie : 1824 (France). Poésie

livre de Gérard de Nerval

Aurea a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jouissons de ce temps rapide
Qui laisse après lui des remords,
Profitons de l'adolescence,
Car la coupe de l'existence
Ne pétille que sur ces bords !

Extrait du Temps paru en 1824

Puisque toute chose
S'offre à notre main
Pour qu'elle en dispose,
Effeuillons la rose,
Foulons le raisin ;

Caligula IIème chant

Premieres poesies
7.3

Premieres poesies (1829)

Sortie : janvier 1992 (France). Poésie

livre de Alfred de Musset

Annotation :

Parution en 1829

A Laure

Si tu ne m'aimais pas, dis-moi, fille insensée,
Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?
Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?
Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots et ces cris ?

Ah ! si le plaisir seul t'arrachait ces tendresses,
Si ce n'était que lui qu'en triste moment
Sur mes lèvres en feu tu couvrais de caresses
Comme un unique amant ;

Si l'esprit et les sens, les baisers et les larmes,
Se tiennent par la main de ta bouche à ton cœur,
Et s'il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,
Sur l'autel du plaisir profaner le bonheur :

Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,
Si le sombre démon de tes nuits d'insomnie
Sans ce masque de feu ne saurait faire un pas,
Pourquoi l'évoquais-tu, si tu ne m'aimais pas ?

Poésies nouvelles
7.9

Poésies nouvelles

Sortie : 1850 (France). Poésie

livre de Alfred de Musset

Annotation :

Lucie

"Nous étions seuls, pensifs, et nous avions quinze ans.
Je regardais Lucie. - Elle était pâle et blonde.
Jamais deux yeux plus doux n’ont du ciel le plus pur
Sondé la profondeur et réfléchi l’azur.
Sa beauté m’enivrait ; je n’aimais qu’elle au monde."

Merci Théotime

Premières poésies - Poésies nouvelles
7.7

Premières poésies - Poésies nouvelles

Sortie : 22 septembre 1976 (France). Poésie

livre de Alfred de Musset

Annotation :

A mon ami Edouard B.

Tu te frappais le front en lisant Lamartine,
Edouard, tu pâlissais comme un joueur maudit ;
Le frisson te prenait, et la foudre divine,
Tombant dans ta poitrine,
T’épouvantait toi-même en traversant ta nuit.

Ah ! frappe-toi le coeur, c’est là qu’est le génie.
C’est là qu’est la pitié, la souffrance et l’amour ;
C’est là qu’est le rocher du désert de la vie,
D’où les flots d’harmonie,
Quand Moïse viendra, jailliront quelque jour.

Peut-être à ton insu déjà bouillonnent-elles,
Ces laves du volcan, dans les pleurs de tes yeux.
Tu partiras bientôt avec les hirondelles,
Toi qui te sens des ailes
Lorsque tu vois passer un oiseau dans les cieux.

Ah ! tu sauras alors ce que vaut la paresse ;
Sur les rameaux voisins tu voudras revenir.
Edouard, Edouard, ton front est encor sans tristesse,
Ton coeur plein de jeunesse…

1854

Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme

Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme (1829)

Sortie : 1829 (France). Roman

livre de Charles-Augustin Sainte-Beuve

Annotation :

À mon ami

Oui, vous avez franchi la jeunesse brûlante ;
Vous avez passé l'âge où chaque heure est trop lente,
Où, tout rêvant, on court le front dans l'avenir,
Et déjà s'ouvre à vous l'âge du souvenir.
Oui, l'amour a pour vous mêlé joie et souffrance ;
Vous l'avez ressenti souvent sans espérance,
Vous l'avez quelquefois inspiré sans bonheur ;
Vos lèvres ont tari le philtre empoisonneur.
Oui, bien des fois, les nuits, errant à l'aventure
Sur vos grands monts, au sein de la verte nature ;
Suivant, sous les pins noirs, les sentiers obscurcis,
Au bord croulant d'un roc vous vous êtes assis,
Et vous avez tiré des plaintes de votre âme,
Comme au bord de l'abîme un cerf en pleurs qui brame
Oui, vous avez souvent revu, depuis, ces lieux,
Les mêmes qu'autrefois, mais non plus à vos yeux,
Car vous n'étiez plus seul ; et la nuit étoilée,
Et la sèche bruyère encore échevelée,
Les longs sapins ombreux, les noirs sentiers des bois,
Tout prenait sous vos pas des couleurs et des voix ;
Et lorsqu'après avoir marché longtemps ensemble,
Elle attachée à vous comme la feuille au tremble,
Vous tombiez sous un arbre, où la lune à l'entour
Répandait ses rayons comme des pleurs d'amour,
Et qu'elle vous parlait de promesse fidèle
Et de s'aimer toujours l'un l'autre ; alors, près d'elle,
Sentant sur votre front ses beaux cheveux courir,
Vous avez clos les yeux et désiré mourir.
Oui, vous avez goûté les délices amères ;
Et quand il a fallu rompre avec ces chimères,
Votre cœur s'est brisé, mais vous avez vaincu ;
La raison vigilante au rêve a survécu ;
Et maintenant, debout, à votre âme enfin libre
Dans la région calme assurant l'équilibre,
Et sur un axe fixe aux cieux la balançant,
Vous lui tracez sa marche avec un doigt puissant ;
Vous lui dites d'aller où vont les nobles astres,
En cet Océan pur, serein et sans désastres,
Où Kant, Platon, Leibnitz, enchaînant leur essor,
Aux pieds de l'Éternel roulent leurs sphères d'or ;
Et vous ne craignez pas que cette flamme esclave,
Ce volcan mal éteint qui couve sous la lave,
Ne s'éveille en sursaut, et comme un noir torrent
N'inonde l'astre entier de son feu dévorant ?

Poésies
7

Poésies

Sortie : 1983 (France). Poésie

livre de Marceline Desbordes-Valmore

Aurea a mis 7/10.

Annotation :

Paru en 1830

Le premier amour

Vous souvient-il de cette jeune amie,
Au regard tendre, au maintien sage et doux ?
À peine, hélas ! Au printemps de sa vie,
Son coeur sentit qu'il était fait pour vous.

Point de serment, point de vaine promesse :
Si jeune encore, on ne les connaît pas ;
Son âme pure aimait avec ivresse
Et se livrait sans honte et sans combats.

Odelettes
7.5

Odelettes (1853)

Sortie : 1853 (France). Poésie

livre de Gérard de Nerval

Annotation :

Une allée du Luxembourg

Elle a passé la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau.

C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !

Mais non, -ma jeunesse est finie…
Adieu, doux rayon qui m’a lui,-
Parfum, jeune fille, harmonie…
Le bonheur passait, il a fui !

Odelettes, 1832

Gaspard de la nuit
7.5

Gaspard de la nuit (1842)

Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot

Sortie : 1842 (France). Poésie

livre de Aloysius Bertrand

Aurea a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Encore un printemps

Encore un printemps, – encore une goutte de rosée, qui
se bercera un moment dans mon calice amer, et qui s’en
échappera comme une larme !

Ô ma jeunesse, tes joies ont été glacées par les baisers
du temps, mais tes douleurs ont survécu au temps qu’elles
ont étouffé sur leur sein.

Et vous qui avez parfilé la soie de ma vie, ô femmes !
s’il y a eu dans mon roman d’amour quelqu’un de trompeur,
ce n’est pas moi, quelqu’un de trompé, ce n’est pas vous !

Ô printemps ! petit oiseau de passage, notre hôte d’une
saison qui chante mélancoliquement dans le coeur du poète
et dans la ramée du chêne !

Encore un printemps, – encore un rayon du soleil de mai
au front du jeune poète, parmi le monde, au front du
vieux chêne, parmi les bois !

Poèmes choisis

Poèmes choisis

Sortie : 25 février 2010 (France). Poésie

livre de Marceline Desbordes-Valmore

Annotation :

Âme et jeunesse (Recueil Bouquets et Prières 1843)

Puisque de l'enfance envolée
Le rêve blanc,
Comme l'oiseau dans la vallée,
Fuit d'un élan ;

Puisque mon auteur adorable
Me fait errer
Sur la terre où rien n'est durable
Que d'espérer ;

À moi jeunesse, abeille blonde
Aux ailes d'or !
Prenez une âme, et par le monde,
Prenons l'essor ;

Avançons, l'une emportant l'autre,
Lumière et fleur,
Vous sur ma foi, moi sur la vôtre,
Vers le bonheur !

Vous êtes, belle enfant, ma robe,
Perles et fil,
Le fin voile où je me dérobe
Dans mon exil.

Comme la mésange s'appuie
Au vert roseau,
Vous êtes le soutien qui plie ;
Je suis l'oiseau !

Bouquets défaits, tête penchée,
Du soir au jour,
Jeunesse ! On vous dirait fâchée
Contre l'amour.

L'amour luit d'orage en orage ;
Il faut souvent
Pour l'aborder bien du courage
Contre le vent !

L'amour c'est Dieu, jeunesse aimée !
Oh ! N'allez pas,
Pour trouver sa trace enflammée,
Chercher en bas :

En bas tout se corrompt, tout tombe,
Roses et miel ;
Les couronnes vont à la tombe,
L'amour au ciel !

Dans peu, bien peu, j'aurai beau faire :
Chemin courant,
Nous prendrons un chemin contraire,
En nous pleurant.

Vous habillerez une autre âme
Qui descendra,
Et toujours l'éternelle flamme
Vous nourrira !

Vous irez où va chanter l'heure,
Volant toujours ;
Vous irez où va l'eau qui pleure,
Où vont les jours ;

Jeunesse ! Vous irez dansante
À qui rira,
Quand la vieillesse pâlissante
M'enfermera !

Emaux et Camées
7.4

Emaux et Camées (1852)

Sortie : 1852 (France). Poésie

livre de Théophile Gautier

Aurea a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

1811-1872

Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix-sept ans.

La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale,
De tous les roses est vainqueur !

La Rose-Thé ou la beauté de la jeune adolescente comparée à une rose-thé

Poussières

Poussières (1854)

Sortie : 1854. Poésie

livre de Jules Barbey d'Aurevilly

Annotation :

Débouclez-les, vos longs cheveux

Débouclez-les, vos longs cheveux de soie,
Passez vos mains sur leurs touffes d'anneaux,
Qui, réunis, empêchent qu'on ne voie
Vos longs cils bruns qui font vos yeux si beaux !
Lissez-les bien, puisque toutes pareilles
Négligemment deux boucles retombant
Roulent autour de vos blanches oreilles,
Comme autrefois, quand vous étiez enfant,
Quand vos seize ans ne vous avaient quittée
Pour s'en aller où tous nos ans s'en vont,
En nous laissant, dans la vie attristée,
Un coeur usé plus vite que le front !
Ah ! c'est alors que je vous imagine
Vous jetant toute aux bras de l'avenir,
Sans larme aux yeux et rien dans la poitrine...
Rien qui vous fît pleurer ou souvenir !

Ah ! de ce temps montrez-moi quelque chose
En vous coiffant comme alors vous étiez ;
Que je vous voie ainsi, que je repose
Sur vos seize ans mes yeux de pleurs mouillés...

Poèmes et poésies
8.1

Poèmes et poésies

Sortie : 1821 (France). Poésie

livre de John Keats

Aurea a mis 9/10.

Annotation :

1819

La mer de ma vie a été pendant cinq ans à sa marée basse ;
De longues heures ont laissé rouler le sable par flux et reflux ;
Depuis que je fus enlacé dans les rets de ta beauté,
Que je fus séduit par le dégantement de ta main.
Et maintenant je ne fixe plus le ciel à minuit,
Sans que m'apparaisse la lueur de tes yeux restée vivace en moi ;
Jamais je n'admire la couleur d'une rose,
Sans que mon âme prenne son élan vers ta joue ;
Il m'est impossible de regarder une fleur en bouton,
Sans que mon oreille passionnée, en pensée à tes lèvres,
Et guettant un amoureux soupir, se rassasie
De sa douceur en sens inverse: - Tu éclipses
Avec ton souvenir toutes les autres délices,
Et mélanges de chagrin mes plaisirs les plus chers.

Toute la lyre

Toute la lyre

Poésie

livre de Victor Hugo

Annotation :

Toute la vie d'un coeur : 1817

J'allais au Luxembourg rêver, ô temps lointain,
Dès l'aurore, et j'étais moi-même le matin.
Les nids dialoguaient tout bas, et les allées
Désertes étaient d'ombre et de soleil mêlées ;
J'étais pensif, j'étais profond, j'étais niais.
Comme je regardais et comme j'épiais !
Qui ? La Vénus, l'Hébé, la nymphe chasseresse.
Je sentais du printemps l'invisible caresse.
Je guettais l'inconnu. J'errais. Quel curieux
Que Chérubin en qui s'éveille Des Grieux !
Ô femme ! mystère ! être ignoré qu'on encense !
Parfois j'étais obscène à force d'innocence.
Mon regard violait la vague nudité
Des déesses, debout sous les feuilles l'été ;
Je contemplais de loin ces rondeurs peu vêtues,
Et j'étais amoureux de toutes les statues ;
Et j'en ai mis plus d'une en colère, je crois.
Les audaces dans l'ombre égalent les effrois,
Et, hardi comme un page et tremblant comme un lièvre,
Oubliant latin, grec, algèbre, ayant la fièvre
Qui résiste aux Bezouts et brave les Restauds,
Je restais là stupide au bas des piédestaux,
Comme si j'attendais que le vent sous quelque arbre
Soulevât les jupons d'une Diane en marbre.

Odes et Ballades
7

Odes et Ballades (1826)

Sortie : 1826 (France). Poésie

livre de Victor Hugo

Aurea a mis 8/10.

Annotation :

A une jeune fille (1827) Recueil de jeunesse du poète

"Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.

Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
A ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
A ces plaisirs qui font pitié."

Les Feuilles d'automne
7.2

Les Feuilles d'automne

Sortie : 1831 (France). Poésie

livre de Victor Hugo

Aurea l'a mis en envie.

Annotation :

Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse

J'avais donc dix-huit ans ! j'étais donc plein de songes !
L'espérance en chantant me berçait de mensonges.
Un astre m'avait lui !
J'étais un dieu pour toi qu'en mon coeur seul je nomme !
J'étais donc cet enfant, hélas! devant qui l'homme
Rougit presque aujourd'hui !

Ô temps de rêverie, et de force, et de grâce !
Attendre tous les soirs une robe qui passe !
Baiser un gant jeté !
Vouloir tout de la vie, amour, puissance et gloire !
Etre pur, être fier, être sublime et croire
A toute pureté !

Les Contemplations
7.8

Les Contemplations (1856)

Sortie : 1856 (France). Poésie

livre de Victor Hugo

Aurea a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Elle était pâle et pourtant rose,
Petite avec de longs cheveux,
Elle disait souvent je n'ose,
Et ne disait jamais je veux.

Dédié à sa fille Léopoldine

Je ne songeais pas à Rose,
Rose au bois vint avec moi
Nous parlions de quelque chose mais je ne sais plus de quoi
J'étais froid comme les marbres, je marchais à pas distraits
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire après ?

Vieille chanson du jeune temps (poème de jeunesse, amour naïf d'adolescent)

Les Chansons des rues et des bois
6.5

Les Chansons des rues et des bois (1865)

Sortie : 1865 (France). Poésie

livre de Victor Hugo

Annotation :

Au collège

Puisque nous avons seize ans,
Vivons, mon vieux camarade,
Et cessons d'être innocents ;
Car c'est là le premier grade.

Vivre c'est aimer. Apprends
Que, dans l'ombre où nos coeurs rêvent,
J'ai vu deux yeux bleus, si grands
Que tous les astres s'y lèvent.

Connais-tu tous ces bonheurs ?
Faire des songes féroces,
Envier les grands seigneurs
Qui roulent dans des carrosses,

Avoir la fièvre, enrager,
Être un coeur saignant qui s'ouvre,
Souhaiter être un berger
Ayant pour cahute un Louvre,

Sentir en mangeant son pain
Comme en ruminant son rêve,
L'amertume du pépin
De la sombre pomme d'Ève ;

Être amoureux, être fou,
Être un ange égal aux oies,
Être un forçat sous l'écrou ;
Eh bien, j'ai toutes ces joies !

Cet être mystérieux
Qu'on appelle une grisette
M'est tombé du haut des cieux.
Je souffre. J'ai la recette.

Je sais l'art d'aimer ; j'y suis
Habile et fort au point d'être
Stupide, et toutes les nuits
Accoudé sur ma fenêtre.

Poèmes antiques
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Poèmes antiques (1852)

Sortie : 1852 (France). Poésie

livre de Leconte De Lisle

Annotation :

Paru en 1861

Le portrait

Toi que Rhode entière a couronné roi
Du bel art de peindre, Artiste, entends-moi.
Fais ma bien-aimée et sa tresse noire
Où la violette a mis son parfum,
Et l’arc délié de ce sourcil brun
Qui se courbe et fuit sous un front d’ivoire.
Surtout, Rhodien, que son oeil soit bleu
Comme l’onde amère et profond comme elle,
Qu’il charme à la fois et qu’il étincelle,
Plein de volupté, de grâce et de feu !
Fais sa joue en fleur et sa bouche rose,
Et que le désir y vole et s’y pose !
Pour mieux soutenir le carquois d’Éros,
Que le cou soit ferme et l’épaule ronde !
Qu’une pourpre fine, agrafée au dos,
Flottante, et parfois entr’ouverte, inonde
Son beau corps plus blanc que le pur Paros !
Et sur ses pieds nus aux lignes si belles,
Adroit Rhodien, entrelace encor
Les noeuds assouplis du cothurne d’or,
Comme tu ferais pour les Immortelles !

Odes anacréontiques

Les Fleurs du mal
8.2

Les Fleurs du mal (1857)

Sortie : 25 juin 1857. Poésie

livre de Charles Baudelaire

Aurea a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Cétait l'heure où l'essaim des rêves malfaisants
Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents...

Tableaux parisiens; Crépuscule du matin

Mais le vert paradis des amours enfantines
L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs
Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine?

Moesta et Errabunda (Triste et vagabonde) l'un des derniers poèmes de Spleen et Idéal

Correspondances :

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Aurea

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