A Nightmare On Elm Street

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Je ne m’attendais pas à ça. Je trouve la plupart des vieux films d’horreur, notamment les slashers, assez décevant, ou du moins pas à la hauteur de leur réputation. Autant dire que j’étais assez sceptique en lançant Les griffes de la nuit. Sauf que mon scepticisme a vite disparu. Les éléments d’horreur sont excellents, atypiques et totalement réussis. Ils sont utilisés avec une créativité folle et sont tout simplement terrifiants. L’imagerie, le déroulé et même le simple concept de base sont très dérangeants. La musique, surprenante par moment, ajoute à l’ambiance pesante et mystérieuse du film. De plus, les éléments gores sont extrêmement bien fait et, encore une fois, utilisés de manière créative. Wes Craven livre un film angoissant, à l’image d’un cauchemar, et ce sans jamais utiliser certaines techniques faciles et basses du cinéma d’horreur. Il y a un côté légèrement différent de la réalité dans Les griffes de la nuit, ce qui créer un film d’horreur efficace, angoissant et étrange, et où on est plongé dans son univers dès les premières secondes jusqu’à la fin.

Néanmoins, là où Les griffes de la nuit est une réussite lors des scènes de cauchemar, il échoue totalement dans les scènes prenant place dans la réalité. Bien qu’il possède le charme inhérent aux productions des années 80, le film fait assez amateur. Les acteurs sont très mauvais, la réalisation aussi et certains dialogues sont complètement débiles. C’est vraiment bizarre, parce que ce n’est qu’avec les scènes dans le monde réel que j’ai un problème. C’en est presque à croire que Wes Craven a volontairement salopé les scènes réels pour mieux contraster avec les scènes de cauchemar, mais j’en doute. Cependant, ça reste des défauts très minimes – et qui deviennent presque drôles à partir d’un moment, donc sympathiques – devant l’excellence dont fait preuve Les griffes de la nuit dans ses scènes de cauchemar, qui sont aussi nombreuses que terrifiantes, tout en restant chacune uniques et hautement créatives.

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Après une certaine dérive – pas forcément désagréable – avec le deuxième opus de la saga, Les Griffes du cauchemar est une sorte de retour aux sources (accompagné de la charmante Heather Langenkamp), un brin ridicule mais toujours plaisant et réussi en tant que pur slasher. Indéniablement, ce mélange nanar-horreur aux frontières peu définies – un peu comme le premier Evil Dead, par exemple – est ce qui fait le charme et la force de ce troisième épisode : d'un côté, les one-liners de Freddy ont de quoi concourir avec les meilleures phrases d'un Schwarzenegger ; de l'autre, les meurtres restent inventifs et particulièrement cruels. L'univers est davantage développé et le concept de base étendu à quelque chose de neuf mais fidèle à l'esprit d'origine de la franchise. Franchement drôle et franchement jouissif, sans non plus atteindre le génie du premier film de Wes Craven, Les Griffes du cauchemar est tout ce qu'on pourrait attendre d'une (fausse) conclusion à une telle saga. À noter la présence aussi surprenante que bienvenue de Laurence Fishburne au sein de la distribution.

Annotation :

Le Cauchemar de Freddy est le film qui fait définitivement passer la série du slasher au nanar. Ridicule et en même temps jouissif, en premier lieu grâce au personnage éponyme et, surtout, un Robert Englund qui incarne à merveille son rôle. Il y a bien quelques idées dans l'écriture et la mise en scène, ainsi qu'un charme particulier qui se dégage, un peu comme toujours avec ces œuvres, mais ce quatrième opus finit tout de même par lasser, faute d'un véritable développement du côté des personnages ; et ce, quand bien même les meurtres restent inventifs et marquants – si ce n'est pervers dans cet opus-ci. En somme, une suite logique pour la saga : qui perd en qualité purement cinématographique, certes, mais pas en capital sympathie malgré le fait que l’essoufflement commence à se faire de plus en plus sentir.

Annotation :

Cinquième épisode d'une série qui est devenue, pour ma part, un véritable plaisir coupable – mais qui est totalement assumé –, car flirtant toujours avec le nanardesque sans pour autant être dénuée d'une certaine profondeur aussi bien thématique que filmique. Et cet Enfant du cauchemar ne déroge pas à la règle. On y retrouve des éléments de mauvais goût – qui font tout de même le charme de la série – ainsi que du grand n'importe quoi par moments, mais le film reste tout de même bon au niveau de sa mise en scène, bien que l’exécution laisse parfois à désirer, de son ambiance et de son imagerie. Il reprend le schéma classique de la saga et y ajoute une efficacité que les autres suites du film de Wes Craven n'avaient, pour la plupart, pas réussi à trouver. Et si le cahiers des charges donnent parfois l'impression que L'Enfant du cauchemar est trop limité – ce qui n'est pas tout à fait faux, du moins au niveau de l'écriture – et ne possède que trop peu de personnalité par rapport aux autres films (notamment le torturé La Revanche de Freddy et le kitsch Les Griffes du cauchemar), il n'en reste qu'il sait se rattraper au niveau des meurtres, toujours plus inventifs les uns que les autres. Bien évidement, L'Enfant du cauchemar ne rivalise pas une seule seconde avec Les Griffes de la nuit, qui fait partie des meilleurs slashers toute époque confondue, néanmoins il reste parmi ce qu'il y a de meilleurs dans la saga des A Nightmare on Elm Street.

Annotation :

Le fait que La Revanche de Freddy soit seulement le deuxième opus de la saga des Griffes de la Nuit est assez surprenant tant ce film ressemble davantage à un énième épisode qui tenterait de renouveler une série devenue sclérosée avec le temps qu'à une suite directe d'un premier film à succès ; d’abord par le fait que l’aspect cauchemardesque disparaît presque entièrement du film – Freddy se matérialisant dans le monde réel par le biais du protagoniste – mais également pas le côté nanardesque de l'œuvre. Les dialogues sont par moments vraiment mauvais, la piètre qualité des performances de la distribution n’aidant pas non plus, et certaines situations sont purement ridicules (que ce soit la scène avec l’oiseau, celle avec les balles de basket ou, ma préférée dans le genre, le « Freddy césarienne»).

Dénaturer le concept à l'origine du film de Wes Craven, d’une telle manière, n’était pas idiot en soit, cela pouvant amener à des métaphores assez intelligentes concernant les transformations physiques et psychiques à l’arrivée de la puberté par exemple, mais La Revanche de Freddy n’arrive jamais à développer son concept au-delà de son idée de base. Et d’autant plus grave : Freddy perd de sa superbe dans le monde réel, puisqu’il n’est plus le maître de l’univers, contrairement au premier film, ce qui lui fait donc perdre énormément en charisme – alors que le charisme de l'antagoniste est primordial dans un slasher, au moins autant que la manière dont sont commis les meurtres.

Encore que la mise en scène ne soit pas sans ironie, cet épisode des Griffes de la Nuit s’avère décevant parce que : pas assez bon pour être un film honorable ; pas assez mauvais pour être un nanar de grande envergure (quoique le sous-texte gay du film, traité maladroitement et mélangé avec un trip-SM, amène à des séquences très drôles) ; pas assez surprenant dans son déroulé pour être divertissant – en particulier dans sa dernière demi heure – ; et bien trop conventionnel dans sa mise en scène pour avoir un intérêt cinématographique quelconque. Au final, La Revanche de Freddy n’a pas beaucoup de défauts mais, surtout, aucune – ou presque – qualité : dès lors, le film est très vite oubliable sans être pour autant détestable.