Carnet de citations

Extraits marquants issus de mes lectures.

Liste de

82 livres

créee il y a environ 9 ans · modifiée il y a presque 7 ans

Lettres à Lucilius
7.7

Lettres à Lucilius (64)

1-29

Epistulae morales ad Lucilium

Correspondance, Philosophie

livre de Sénèque

TiggerLilly a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• [...] réfléchis bien et tu verras que la majeure partie de l'existence se passe à mal faire, une grande part à ne rien faire et la totalité à faire tout autre chose que ce qu'il faudrait.

• Quel est l'homme qui connait le prix du temps, qui sait estimer la valeur d'une journée et comprendre qu'il meurt un peu chaque jour ?

• La multitude des livres dissipe l'esprit. Ainsi, ne pouvant lire tous ceux que tu pourrais avoir, c'est déjà assez de posséder ceux que tu peux lire.

• Ce n'est pas parce que l'on possède peu que l'on est pauvre, c'est parce qu'on désire plus.

• La philosophie veut que l'on soit tempérant et non le tortionnaire de soi-même.

• Double écueil qu'il faut éviter : ne point ressembler aux méchants parce qu'ils sont les plus nombreux, ne point haïr le grand nombre parce qu'il diffère de nous. Recueille-toi en toi-même, autant que possible ; fréquente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels.

• Celui qui sait où placer sa joie, et ne remet point son bonheur entre les mains d'un autre que lui, y parvient. Il est soucieux et incertain de lui-même celui qu'un espoir tiraille, alors que son objet est à portée de main, d'accès facile, s'il n'espérait pas en vain.

• Qu'est-ce donc que le Bien ? Le savoir. Qu'est-ce que le mal ? L'ignorance.

• L'être que tu aimais est dans la tombe : cherche un cœur à aimer. Mieux vaut réparer ta perte que de pleurer [...]

• La mort est la chose où l'on doit le plus agir à sa fantaisie, l'âme n'a qu'à suivre son premier élan : préfère-t-elle le glaive, la corde ou quelque breuvage propre à glacer les veines, qu'elle achève son oeuvre et brise les derniers liens de sa servitude. On doit rendre compte de sa vie aux autres, mais de sa mort, à soi seul. La meilleure est celle qu'on choisit.

• Un des plus grands bienfaits de l'éternelle Loi, c'est que pour un seul moyen d'entrer dans la vie, il y en a mille d'en sortir.

• Ce n'est point parce qu'elle [l'aventure] est difficile que nous n'osons pas ; c'est parce que nous n'osons pas qu'elle est difficile.

Une prière pour Owen
8

Une prière pour Owen (1989)

A prayer for Owen Meany

Sortie : 1 mai 1989 (France). Roman

livre de John Irving

TiggerLilly a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

• Si je suis condamné à me souvenir d'un garçon à la voix déglinguée, ce n'est ni à cause de sa voix, ni parce qu'il fut l'être le plus petit que j'ai jamais connu, ni même parce qu'il fut l'instrument de la mort de ma mère. C'est à lui que je dois de croire en Dieu ; si je suis chrétien, c'est grâce à Owen Meany.

• Ma tante Martha, comme la plupart des Américains, savait se montrer tyrannique pour défendre la démocratie ...

• Je partageais le dégoût de ma grand-mère pour le mot recteur; il ressemblait trop à rectum pour être pris au sérieux.

• "Arrête de cracher, tu veux ? lui fit la fille enceinte.
- Va te faire mettre !" rétorqua-t-il.
[...]
"Ne parle pas sur ce ton à ta sœur", dit l'homme.
Sans bouger l'adolescent siffla :
"Je t'emmerde ! C'est pas ma sœur ! C'est rien que ma demi-sœur, d'abord !""
La mère intervint :
"Ne parle pas à ton père sur ce ton !
- C'est pas mon père, espèce de salope !
- Ne traite pas ta mère de salope !", dit l'homme.

• - Ils disent que tu es "magnifique", que tu as une "présence immense".
- ILS ME TRAITENT D'AVORTON ! DE NABOT ! D'HOMONCULE !
- Encore heureux que le rôle soit muet, lui rappelai-je.
- BRAVO ! TRÈS DRÔLE !, dit Owen

• Maintenant, il y avait une raison concrète à mon angoisse, mais je me sentais mal à l'aise : en quoi la mort de Marilyn Monroe pouvait-elle me concerner ?
"ELLE NOUS CONCERNE TOUS, me dit Owen Meany quand, ce soir-là, je lui téléphonai. ELLE ÉTAIT L'IMAGE MÊME DE NOTRE PAYS : PLUS TRÈS JEUNE MAIS PAS ENCORE VIEILLE ; UN PEU ESSOUFFLÉE, D'UNE TRÈS GRANDE BEAUTÉ, PEUT-ÊTRE UN PEU BÊTE, ET PEUT-ÊTRE PLUS INTELLIGENTE QU'ELLE N'EN DONNAIT L'IMPRESSION. ET ELLE ÉTAIT A LA RECHERCHE DE QUELQUE CHOSE. JE CROIS QU'ELLE VOULAIT S'AMÉLIORER. REGARDE LES HOMMES DE SA VIE ... JOE DI MAGGIO, ARTHUR MILLER, PEUT-ÊTRE LES KENNEDY ... REGARDE COMME ELLE ÉTAIT DÉSIRABLE. C'EST CE QU'ELLE ÉTAIT : DÉSIRABLE; ELLE ÉTAIT DRÔLE ET SEXY - MAIS VULNÉRABLE AVANT TOUT. ELLE N'A JAMAIS ÉTÉ TOTALEMENT HEUREUSE. ELLE ÉTAIT TOUJOURS UN PEU TROP GROSSE. EXACTEMENT A L'IMAGE DE NOTRE PAYS !"

• - Le petit Jésus n'a pas besoin de chance, rétorqua Barb Wiggin.
- VOUS VOULEZ DIRE QUE JÉSUS A EU DE LA VEINE ? EH BIEN MOI, JE CROIS QU'IL AURAIT EU BESOIN D'UN PEU PLUS DE CHANCE, SURTOUT A LA FIN !
- Mais, Owen, renchérit le recteur Wiggin, il a été crucifié certes, mais il a ressuscité. N'est-ce pas la preuve qu'il fut sauvé ?
- IL A ÉTÉ MANIPULE !

La Route
7.5

La Route (2006)

The Road

Sortie : 3 janvier 2008 (France). Roman, Science-fiction

livre de Cormac McCarthy

TiggerLilly a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

• C'est mon enfant, dit-il. Je suis en train de lui laver les cheveux pour enlever les restes de la cervelle d'un mort. C'est mon rôle.

• Le morne soleil invisible sur sa trajectoire de l'autre côté des ténèbres.

• Je voudrais être avec ma maman.
Il ne répondit pas.Il s'assit à côté de la petite silhouette enveloppée dans les couettes et les couvertures. Au bout d'un moment, il dit : Tu veux dire que tu voudrais être mort.
Oui.

• Il pris la main du petit et y poussa le revolver. Prends-le, souffla-t-il. Le petit était terrifié. Il l'entourait de son bras et le serrait conte lui. Son corps si mince. N'aie pas peur, dit-il. S'ils te trouvent il va falloir que tu le fasses. Tu comprends ? Chut. Ne pleure pas. Tu m'entends ? Tu sais comment t'y prendre. Tu le mets dans ta bouche en le pointant vers le haut. Presse vite et fort. Tu comprends ? Arrête de pleurer. Tu comprends ?

• Il faut que je retourne chercher du bois, dit-il. Je serai dans le coin. D'accord ?
C'est où le coin ?
Ça veut dire pas loin.
D'accord.

• Il regardait le petit. Il voyait la déception sur son visage. Je te demande pardon elle n'est pas bleue, dit-il. Tant pis, dit le petit.

Ubik
8

Ubik (1969)

Sortie : 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

TiggerLilly a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

• Je suis Ubik.
Avant que l'univers soit, je suis.
J'ai fait les soleils.
J'ai fait les mondes.
J'ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent ; je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n'est jamais prononcé, le nom qui n'est connu de personne.
Je suis appelé Ubik, mais ce n'est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours.

• Dès le réveil, un plein bol de bons flocons Ubik, la céréale pour adultes, plus croustillante, plus délicieuse, plus nutritive.
La céréale des petits déjeuners joyeux, exquise jusqu'à la dernière cuillerée !
Ne pas dépasser la portion conseillé pour un repas.

• Sautez dans l'urinoir pour y chercher de l'or.
Je suis vivant et vous êtes morts.

L'Océan au bout du chemin
7.5

L'Océan au bout du chemin (2014)

The Ocean at the End of the Lane

Sortie : 23 octobre 2014 (France). Roman

livre de Neil Gaiman

TiggerLilly a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Je me suis demandé, comme je me le demandais si souvent à cet âge, qui j'étais et ce qui contemplait précisément le visage dans le miroir. Si ce visage que je regardais n'était pas moi - et je savais qu'il ne l'était pas, puis que je resterais moi-même, quoi qu'il arrive à mon visage - alors qu'est-ce qui était vraiment moi ? Et qu'est-ce qui regardait ?

• Il y avait plus de sécurité dans les livres qu'avec les gens, de toute façon.

• C'est le problème avec les êtres vivants. Ça dure pas très longtemps. Chatons un jour, vieux matous le lendemain. Et après, plus que des souvenirs. Et les souvenirs s'effacent, se mélangent et se brouillent tous ensemble ...

• Quand j'ai été bien plus âgé, il m'a avoué qu'il n'avait jamais aimé le pain brûlé, qu'il ne le mangeait que pour éviter de la gaspiller et , l'espace d'un bref moment, tout mon enfance m'a fait l'effet d'un mensonge : on aurait dit qu'une des colonnes de la foi sur lesquelles était édifiée mon univers avait croulé, changé en sable sec.

La Petite Déesse
8.3

La Petite Déesse (2009)

Cyberabad Days

Sortie : 17 octobre 2013 (France). Roman, Recueil de nouvelles

livre de Ian McDonald

TiggerLilly a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Delhi n'était plus la capitale d'une grande nation, mais une imposture géographique. [Vishnu au cirque des chats]

• "Les sourcils , monsieur. Vous ne trouverez jamais d'épouse avec vos sourcils de sâdhu poilu. [Un beau parti]

Gagner la guerre
8.4

Gagner la guerre (2009)

Sortie : février 2009. Roman, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Notre destin, c'était de gagner la guerre, quitte à détruire ce que nous croyions défendre.

• Ce fut ainsi, par la petite porte, que je m'introduisis dans la famille du Podestat.

• Vu que le rade est plein de trèpe et de courants d'air, précisa-t-il, on va bagouler en jobelin pour jaspiner de nos flanches.

• Pour faire carrière dans ma branche, il faut avoir le cœur aussi sensible qu'un clou de chevalet.

• Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent de la beauté des flots, ils n'ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c'est plus gras, c'est plus trouble et plus limoneux que le pot d'aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c'est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l'ivresse.

Talulla - Le Dernier Loup-garou, tome 2
7.9

Talulla - Le Dernier Loup-garou, tome 2

Talulla Rising

Sortie : 26 juin 2012 (France). Roman

livre de Glen Duncan

TiggerLilly a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• On tue pour deux raisons. D'abord, parce que c'est ça ou la mort. Ensuite, parce que c'est bon. Au tribunal de l'humanité, la première équivaut en principe aux circonstances atténuantes. La seconde à une balle en argent.
Il restait deux rasades dans la bouteille de gin. Je ne pris pas la peine d'aller chercher un verre. Devenir un loup-garou vous oblige à rompre avec l'humanité, écrivis-je.

• "Ça fait de nous un au-delà."
Je savais ce qui le préoccupait. Si les morts qu'on mangeait se retrouvait en nous, alors ceux qu'on ne mangeait pas devaient bien se trouver ailleurs. Et s'il y avait un Ailleurs alors tout était possible : Dieu, un ordre des choses, une moralité, des conséquences. Auquel cas ...

• Malgré mes souffrances, je voyais bien que, confronté au fait central - l'obligation de mettre au monde un petit loup-garou-, il [Cloquet] était capable de tout : s'évanouir, s'enfuir en motoneige, me couper la tête, aller chercher un médecin, s'asseoir pour fumer sa clope

• Bien fait pour toi, me dit la conscience de ma vie précédente. Je l'avais virée depuis des mois, mais elle s'obstinait à me traîner autour, désespérée, mal maquillée, sans nulle part où aller.

• Je n'ai jamais vu une bête sauvage s’apitoyer sur son sort.
Alors je ravalai mes larmes. Je les ravalai, encore et encore et encore.

Le Dernier Loup-garou, tome 1
7

Le Dernier Loup-garou, tome 1

The Last Werewolf

Sortie : 10 janvier 2013 (France). Roman

livre de Glen Duncan

TiggerLilly a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Ami lecteur, je l'ai mangé.
Trois heures environ après avoir décidé de n'en rien faire.

• Il me restait cinq jours à tuer avant de mourir.

• Dans mes rêves, un louveteau dormait en moi, et nous étions également mal à l'aise. Il remuait les pattes, il se débattait pour gagner de la place entre mes poumons, mon estomac, ma vessie. Il arrivait qu'une de ses griffes perce un de mes organes ou de mes muscles, ce qui me réveillait.

• La mort d'un être aimé vivifie brutalement le reste du monde : les nuages, les coins de rue, les visages, les pubs télé. On la supporte parce que le chagrin est partagé. La mort d'une espèce ne laisse personne avec qui partager le chagrin. On est seul parmi des singuliers étrangement renouvelés.

• Ce que je veux dire, c'est que je ne présente pas d'excuses ni ne demande pardon. Je suis un homme. Je suis un monstre. Un cocktail d'opposés. Je n'ai pas demandé à devenir lycanthrope, mais quand c'est arrivé, je m'y suis habitué assez vite. On se surprend soi-même. On se surprend, puis on s'aperçoit que la surprise est un peu surjouée.

Morwenna
6.9

Morwenna (2011)

Among Others

Sortie : 10 avril 2014 (France). Roman

livre de Jo Walton

TiggerLilly a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

• Ce n'est pas moi, je suis juste "une personne dans la foule" ou une "fille lisant dans un café". On m'a sélectionnée dans la liste des figurants et quand je partirai il y en aura une autre. Personne le me remarquera. Je fais partie du paysage. Rien ne donne plus l'impression de sécurité.

• Je l'ai regardé. Un beau garçon comme ça, en chemise rouge à carreaux, qui lisait, réfléchissait et parlait de livres, c'était plus rare qu'une licorne.

• "A moitié" a dit Glorfindel; et il ne voulais pas dire que j'étais à moitié morte sans elle, ou qu'elle était à moitié passée de l'autre côté ni rien de tel, il voulait dire que j'en étais à la moitié de Babel 17 et que, si je continuais, je ne saurais jamais comment ça finissait.

• Etre laissée seule - et je suis laissée seule - n'est pas aussi désirable que je le pensais. Est-ce comme ça que les gens deviennent méchants ? Je ne veux pas le devenir.

• Le prêt entre bibliothèques est une des merveilles du monde et une gloire de la civilisation.

• Maintenant que Gill me l'a signalé, je remarque que les filles dans le bus se passent en gloussant un bâton de rouge pourtant prohibé. Elles me font penser à Susan dans La dernière bataille. J'ai sombré dans une rêverie où je rencontrais C.S. Lewis, même s'il est mort depuis longtemps. Beaucoup trop embarrassant à raconter.

• Je n'aime pas non plus la crème renversée, mais j'ai parfois assez faim pour en manger. On ne peut pas trouver pire nourriture, ni plus détachée de la nature, même en essayant. Si vous mangez une pomme, vous êtes connecté à un pommier. Si vous mangez un plat de crème renversée et une demi-cerise confite, vous n'êtes connecté à rien.

• Quand je serai grande, je voudrais écrire quelque chose que quelqu'un pourra lire assis sur un banc par une journée pas trop chaude et qui lui fera complètement oublier le lieu et l'heure.

• Pourquoi avoir une bibliothèque si elle ferme le samedi à midi ? C'est tellement anglais !

Qui a peur de la mort ?
7.5

Qui a peur de la mort ? (2010)

Who Fears Death?

Sortie : 6 novembre 2013 (France). Roman

livre de Nnedi Okorafor

TiggerLilly a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• "Ce qui n'est pas vivant n'est pas forcément mort. Il faut avoir vécu pour être mort."

• Demain, on me lapidera. Alors, aujourd'hui, je vais vous raconter le reste de ma vie. L'enfant en moi, elle s'appelle Enuigwe; c'est un vieux mot qui signifie "les cieux", le domaine de toutes choses, même des Okekes et des Nurus. je raconte cette histoire pour vous comme pour elle. Elle doit connaître sa mère. Elle doit comprendre. Et elle doit être courageuse. Qui a peur de la mort ? Pas moi, et elle non plus ne la craindra pas. Tapez vite ce que je dis parce que je vais parler vite.

• "Okeke" signifie "ceux qui ont été créés". La peau des Okekes a la couleur de la nuit parce qu'ils ont été engendrés avant le lever du jour. Ils furent les premiers. Plus tard, après bien des événements, les Nurus sont venus. Eux sont issus des étoiles, c'est pourquoi leur peau a la couleur du soleil.

• Que tu sois né mâle ne te rend pas plus digne que moi.

Mordred
7.4

Mordred

Sortie : 22 août 2013 (France). Roman

livre de Justine Niogret

TiggerLilly a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Chaque nuit était un papillon noir qui buvait le sommeil du chevalier. La brûlure dans le bas du dos, la hanche, la cuisse, c’était l’insecte, c’était sa faim. Parfois, l’insecte enfonçait sa trompe jusqu’au genou. Il y fouillait. Une trompe acide, pointue comme un éperon ; de ceux que l’on met avant les joutes, aussi longs que des doigts, pointus à en faire saigner.

• Tu te souviens les troupeaux de dix bêtes, chacune différente, chacune avec un nom ? L’amour des paysans pour leurs animaux. Moi, je regardais les mouches qui se posaient sur les yeux des veaux. Elles buvaient leurs larmes, leur sel. Comme si elles buvaient leur peine. Les maîtres des vaches, les maîtres des taureaux regardaient ces petits tout juste nés, leurs genoux ronds comme des courges, leurs pas trébuchants. Ils en étaient fiers. Ils voyaient leur fortune, le résultat de leurs efforts. Moi, je voyais les mouches. Tu es mon veau, Mordred. Je bois et ma soif ne s’étanche jamais. Je t’ai choisi ce jour-là. Boire ta peine, voilà ce qui me nourrit. Je n’ai pas à te détruire. Juste à me poser près de tes yeux. Il t’a toujours manqué le vice de le comprendre.

La Constellation du chien
7.9

La Constellation du chien (2013)

The Dog Stars

Sortie : mai 2013 (France). Roman

livre de Peter Heller

TiggerLilly a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

• Si je me suis déjà réveillé en larmes au milieu d'un rêve, et je ne dis pas que c'est arrivé, c'est parce qu'il ne reste plus une truite, plus une. La truite mouchetée, arc-en-ciel, fario, fardée, dorée, plus une.

• J'ai étouffé ma femme avec un oreiller. A la fin, quand elle l'a demandé. Comme on pique un chien. D'autres choses. Pires.

• Attends, où sont passés les vieux tuteurs pour les haricots ? Où est-ce qu'on les a mis ?
Jasper a dressé les oreilles, la gueule ouverte en forme de sourire. Il n'en savait rien, il s'en battait les flancs.
Si seulement la vie était si simple, j'ai pensé comme tant de fois auparavant. Aussi simple qu'une vie de chien.

Même pas mort
7.7

Même pas mort (2013)

Rois du monde, 1

Sortie : 22 août 2013. Roman, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

TiggerLilly a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

• Tu raconteras ma vie.

• [Ambigat] capte tous ceux qui l’approchent avec ses rêves, son grand dessein d’un royaume universel. Il donne l’illusion qu’il peut magnifier ceux qui le servent en faisant d’eux les gardiens d’un âge d’or. Et puis, une fois qu’il les a séduits, il les plie à son caprice. A tous, il passe les mors. Il leur fait prendre l’allure qui lui chante, le pas, l’amble ou le trot, et même l’aubin ou le piaffer. Il les flatte distraitement, d’une caresse ou d’un mot, et tous en redemandent. Ils deviennent comme les attelages qu’on crève sur de longs chemin, comme les chiens qui gardent le seuil d’une maison nuit et jour, même quand il gèle à pierre fendre. Ils donnent beaucoup plus qu’ils ne reçoivent. Saisis-tu pourquoi Prittuse a fini par le quitter ? Comprends-tu qui est l’homme à qui tu es destinée ? C’est un tricheur. Il a perverti la royauté. Le pouvoir, pour lui, n’est plus un échange : c’est un manège. Les hommes tournent autour de lui comme des chevaux bridés : il choisit qui doit saillir et qui doit être coupé, qui peut être monté et qui sera sacrifié. Voilà pourquoi je me défie tant de lui ! Mes enfants sont frustes, mais tant que je les garde en exil, au moins demeurent-ils libres !

• Sur le champ de bataille, aussi, tu affronteras des ennemis plus forts, plus nombreux mieux armés. Tu seras blessé face à des adversaires vigoureux. Tu seras à pied pendant qu’ils t’attaqueront du haut d’un char. Que fait un héros de noble naissance, Bellovèse ? Il s’assied et il pleurniche que ce n’est pas juste ?

• Place-toi dans la main d'Epona et prends soin de ton cheval.

La caravane

La caravane

Die Karawane

Sortie : 2006 (France). Biographie

livre

Annotation :

• Plus efficaces, les femmes savent au moins où trouver les choses et sont toujours les premières à mettre la main à la pâte. Partout en pays mongol où les hommes sont devenus des propres à rien, elles doivent depuis peu charger leurs frêles épaules de tous les fardeaux ; ici aussi, elles sont plus vives et courageuses que ceux censés avoir représenté un jour le sexe fort, eux qui se contentent depuis longtemps d’engrosser leurs compagnes, de les tenir en tutelle, et de se faire en plus servir et nourrir.

• Le tempérament mongol s’accompagne d’un peu de laisser-aller et de lourdeur d’esprit qui s’expriment tout particulièrement dans la vie nomade. Mais ce que je découvre ici est bien pire, c’est un crime sans nom, une catastrophe sournoise. La vie semi-sédentaire a profondément altéré la nature des anciens nomades qui se vautrent aujourd’hui dans un tas de boue appelé habitude. Tout empêtrés dedans, ils ont besoin d’une main secourable pour les en tirer : le fouet sera cette main. Favorisée par les fêtes d’adieu qui se succèdent sans fin, l’indolence chronique s’est accrue. Jamais encore les gens n’ont été à ce point imbibés d’alcool. Nombre d’entre eux sont devenus des épaves, des singes avides de nourriture et de boisson.

• J'ai l'impression que même les yourtes sont soûles.

• Les uns écrivent l’Histoire avec leur sang, les autres avec leurs larmes. Nous avons écrit la nôtre avec notre sueur, et mon vœu est que cela en reste là. J’ai rassemblé mon peuple dispersé et je l’ai ramené dans la patrie de ses ancêtres. Dans la mémoire des générations futures, je ressemblerai ainsi au Moïse de la Bible.

• Le voici aujourd’hui à la tête d’une centaine de personnes dont les visages lumineux n’expriment plus la moindre trace de méfiance. Plein de fierté, il repense au garçon appelé Temüdshin qui s’est engagé avec un unique fidèle sur l’étroit sentier de l’Histoire, réussissant au fil du temps à devenir Gengis Khan.

Le Calice du dragon
7.6

Le Calice du dragon

Beautiful Blood

Sortie : 23 mai 2013 (France). Roman

livre de Lucius Shepard

TiggerLilly a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• "Regardez-moi cette gloire, Richard, a-t-il dit en désignant le ciel. Vous n'êtes pas un peu triste, des fois, à l'idée que jamais nous n'entendrons un conte qui soit digne du ciel et de toutes ses étoiles ? "

• "Je vois ça d'ici ! Des statues partout ! Des portraits, des bustes de Brèque le Conquérant ! Brèque le Libérateur ! Brèque l'Omnipotent !

• Dans ce cas précis, la science est inextricablement mêlée à la métaphysique, j'en ai peur.

• Le conseiller Brèque était un petit homme robuste, pourvu d'une tête volumineuse, d'une barbe professorale ornée de quelques fils d'argent et de lunettes à monture d'acier.

• Ce snobisme était exacerbé par la révulsion qu'il éprouvait pour la superstition des habitants du lieu, qui considéraient le dragon comme un objet de culte, une déité manipulant leurs actes par l'influence de son antique volonté, et non comme une aberration biologique, un gigantesque lézard dont la seule qualité remarquable était de receler un trésor de connaissances scientifiques.

L'arbre à singes, carnets d'Asie

L'arbre à singes, carnets d'Asie

Sortie : 10 mai 2013 (France). Roman

livre de Vincent Hein

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

A côté de moi est assise une femme âgée au visage couperosé et maillé comme une carte routière. Du menton ou de la lèvre du bas, plusieurs itinéraires s'offrent s'offrent à celui qui voudrait se rendre au front. Elle porte sur les genoux un panier d’œufs cuits dans le thé, qui donne à la coquille une jolie teinte vert amande, et qu'elle s'en va vendre un peu plus loin. Elle sent le son et quelque chose qui ressemble à la luzerne fraîchement coupée. Ses mains tremblent doucement, elle me regarde autant qu'elle peut et je la trouve jolie. Peut-être un peu engoncée tout de même au fond du col de sa veste molletonnée. Elle répond immédiatement à mon sourire par un sourire très doux, puis avec l'index trace sur la paume de sa main trois ou quatre caractères que je ne comprends pas. Je m'en veux d'être aussi "bouché" et d'avoir tant de mal à retenir cette langue. Elle me sourit de nouveau et dans ses yeux j'ai maintenant l'impression de lire un "ça ne fait rien...". Puis elle m'offre un de ses œufs, un gros, qu'elle astique sur sa manche, comme si j'avais six ans et qu'il fallait me consoler.

Sous les yourtes de Mongolie : Avec les fils de la steppe

Sous les yourtes de Mongolie : Avec les fils de la steppe

Sortie : 1 décembre 2007 (France). Beau livre

livre de Marc Alaux

TiggerLilly a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• A quoi rime l'empressement sur la steppe ? "Quand le ciel créa le temps, il en créa suffisamment", assure le dicton. La première leçon à retenir des Mongols (car il faut apprendre d'eux comme eux apprennent de la steppe) est de prendre le temps ou plutôt d'apprendre leur temps.

• Si le pays reste essentiellement agreste, penser que le phénomène urbain ne reflète pas l'âme mongole est une erreur. La vie économique, politique et culturelle se concentre en ville, ainsi qu'un quart de la population.

• Redorer l'image d'Oulan-Bator devait favoriser le tourisme, qui rapportait 100 millions de dollars par an contre une trentaine avant 2001, mais à voir les indigents chassés des halls d'immeubles chauffés, je comprenais mieux l'expression "combattre la pauvreté".

• La Bible traduite en mongol, distribuée à travers le pays, sert souvent de papier à cigarettes sous la yourte.

• Avec une consommation annuelle de 34 litres de vodka par habitant et près de la moitié des adultes qui abusent régulièrement de l'alcool, c'est le pays entier qui vacille. Tous les Mongols connaissent quelqu'un dont le décès est lié à l'alcool, mais tous s'excusent en disant que ce vice leur vient des Russes.

• Le pays accueille 3000 ONG ! Difficile de parler de la Mongolie sans évoquer l'aide extérieure, qui constitue un tiers du budget national.

• Devant les enseignes publicitaires et le trafic automobile, j'imaginais mal que les caravanes de chameaux défilaient là un siècles auparavant.

Les Soldats de la mer
8

Les Soldats de la mer (1968)

Sortie : 1968 (France). Roman, Science-fiction

livre de Yves Rémy et Ada Rémy

TiggerLilly a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Loosbeck est mort et ce ne sont pas les corneilles, ces oiseaux ordinairement de mauvais augure, ou les freux, qui lui rendront la vie. L'ombre se coule dans ses casemates crevées, se noie dans les magasins, bascule dans les corps de logis sous le vent aigre qui tourmente les toitures ruinées. Loosbeck, c'est l'ombre du passé, noire et frissonnante, c'est la nuit

• Votre monde étant plus ouvert aux anomalies, aux étrangetés, il a fallu vous apprendre à composer avec les phantasmes, vous apprendre la prudence et la tolérance et ne pas affronter l’illégitime mais le taire. Les fantômes surgissent au moindre souffle de vent, un banal accident et vos héros donnent naissance à des doubles, les monstres sortent le jour, les morts se mettent à marcher, les nécromanciens sont puissants, le silence se rebelle. Combien de cris nocturnes on jalonné votre histoire? Ici, l'étrange naît spontanément, les contes de la nuit sont plus fréquents que ceux du jour.

• Les grands bataillons oscillaient, bordés d'une frange de feu, avançant ou reculant comme des amibes, avec des lignes de front ondulantes épousant celles de l'ennemi ou les accidents de terrain. Mais dans la zone centrale, là où s'étaient disloquées les compagnie, ce n'était plus qu'un piétinement d'hommes au corps à corps, qu'un immense champ ravagé que traversaient des chevaux fous, sans cavaliers, dans un galop secoué, ou des pelotons de dragons égarés, crinières au vent, sabres levés, fonçant droit vers on ne sait quel but, désorientés, cherchant leur escadron et qui s'amenuisaient de plus en plus sous les coups de fusil, les montures s'écroulant tout à coup en un tourbillon de sabres, de casques, de sabots et de surculottes de cheval, et qui, réduits de moitié, disparaissaient en dévalant un fossé, ne laissant qu'un souvenir de croupes fumantes et de mottes de terres arrachés.

Deadline - Feed, tome 2
7.7

Deadline - Feed, tome 2

Sortie : 16 mai 2014 (France).

livre de Mira Grant

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• C'était ça, l'équation froide. Combien de vies vaut un seul individu, même un individu totalement innocent ? Nous en avions souvent discuté, pas vraiment sérieusement, mais nous n'avions jamais trouvé qu'une seule solution à cette équation : la mort.

• Je trouve juste intéressant de savoir qu'à une époque les gosses pleuraient en voyant mourir la maman de Bambi. Georgia et moi retenions notre souffle, avant de pousser des hourras quand elle ne se relevait pas pour dévorer sa progéniture.

• Avant, j'étais convaincu que les irwins étaient de grands guerriers, luttant pour le droit à une vie normale dans notre monde d'après Jour des Morts. Maintenant, je commence à soupçonner qu'on se sert de nous dans le cadre d'un plan qui nous dépasse. Après tout pourquoi quitter son domicile quand on peut vivre par procuration grâce à un jeune imbécile prêt à risquer sa vie pour vous divertir ? Du pain et des jeux. C'est ce que nous sommes.

• Les caméras montées sur les tourelles de l'I-80 pivotèrent pour me suivre alors que je brûlais l'asphalte. Juste notre cher gouvernement qui cherche à nous protéger de l'infection, des morts-vivants et de cette chose terrifiante - l'intimité.Pour ma génération, la notion d'intimité a été une victime de plus du Jour des Morts - une victime que peu de gens ont pleurée.

Gueule de Truie
6.2

Gueule de Truie

Sortie : 15 février 2013 (France). Roman

livre de Justine Niogret

TiggerLilly a mis 3/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Le monde est mort et rien d'important n'a été perdu [...].

• Je suis ... je suis ce que tu ressens. Je suis l'espoir. Je suis les vis d'acier dans le creux du ventre, et le filin inusable qui relie deux personnes. Je suis le manque et la terreur de posséder l'autre. Je suis le guide, je suis le cerf blanc.

• Ce que tu tournes dans ta tête. Sans fin, sans fond, sans repos. Le mot, le mot ! Tes questions sans réponses. Ce sont des fantômes. Tu serais sage de ne pas te battre avec eux. Ils ne peuvent que noyer ce que tu es. Tu es déjà lourd. Les profondeurs te seraient fatales, peut-être.

• Elle le fait tomber, et elle lui écrase la tête avec le pied. Longtemps. Pendant un long moment. Vraiment longtemps. Sans aucune expression sur le visage, à part celle de quelqu'un qui travaille. Concentrée. Gueule de Truie attend qu'elle ait fini. Les détails ne sont pas très importants. On dirait juste qu'elle tue un insecte.

• Elle repense aux photos, au bruit léger de la pluie. Elle se demande si le vieux a pu connaître le Flache, si c'étaient des photos à lui. Elle se dit que non, que ce n'est pas possible, que le Flache remonte à très longtemps. D'un autre côté, la fille n'a jamais été très douée pour deviner l'âge des gens.
Les vieux, de toute façon, on n'en voit presque plus.

• - Vous vous appelez comment ? [...]
- Je ne m’appelle pas, répond Gueule de Truie.

• L'autre le regarde avec des yeux humides de chien qu'on frappe. Gueule de Truie n'est pas un imbécile, il n'est dupe de rien. Il sait que ces gens ne savent même plus parler. Il sait que l'autre ne comprend qu'à peine; le ton, un peu, comme les animaux. Des mots simples, vite avalés et digérés, des ordres, des morceaux d'information. Faim, soif, brutal, dormir, peur. Rien d'autre. Gueule de Truie les hait à un point qui lui brûle le ventre. Comme s'il pissait du napalm.

Super triste histoire d'amour
5.9

Super triste histoire d'amour

Super Sad True Love Story

Sortie : 2 février 2012 (France). Roman

livre de Gary Shteyngart

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• "La vie éternelle est la seule vie qui compte. Tout le reste n'est qu'une phalène voletant autour de la lumière".

• Sauf que l'affaire de mon père marche vraiment pas bien, même si les débouche-éviers en caoutchouc sont censés résister à la crise, mais je suis entrée dans la salle de bains de ma mère et je l'ai surprise assise par terre en train de pleurer avec tous ses numéros vieux de vingt ans de Golf Hebdo éparpillés autour d'elle.

• IL EST INTERDIT DE RECONNAÎTRE L'EXISTENCE DE CE VÉHICULE ("L'OBJET") A MOINS DE DIX KILOMÈTRES DU PÉRIMÈTRE DE SÉCURITÉ DE L’AÉROPORT INTERNATIONAL JOHN F. KENNEDY. EN PRENANT CONNAISSANCE DE CET AVERTISSEMENT, VOUS AVEZ IPSO FACTO NIE L'EXISTENCE DE CET OBJET ET IMPLICITEMENT DONNE VOTRE CONSENTEMENT.

• J'ai remarqué que certains passagers de première classe me dévisageaient parce que je tenais un livre ouvert. "Mec, ton truc schlingue autant qu'une paire de chaussettes humides", a dit le jeune sportif à côté de moi, un guignol de la finance de chez LandO'LakesGMFord.

• Mais inquiet je l'étais. Comment ne pas l'être ? Signalé par une putain de loutre. Merde.

Exodes
7.4

Exodes (2012)

Sortie : juin 2012. Roman, Science-fiction

livre de Jean-Marc Ligny

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Le 1er mai dans l’Oklahoma, c’est l’époque des tornades géantes. À vrai dire, elles sillonnent les Grandes Plaines toute l’année, mais le printemps est le moment où elles sont le plus spectaculaires, atteignant plusieurs kilomètres de diamètre et créant des tourbillons au sein desquels le vent peut atteindre 1000 km/h, projetant des millions de tonnes de poussière et de débris jusqu’à dix kilomètres de hauteur. Dommage qu’il n’y ait personne pour voir ça.

• Maintenant, c'est la vie entière qui est une catastrophe, et toute l'humanité qui en est victime.

• Ils n'ont pas d'avenir, ne veulent pas en avoir, ni même y songer. Ils considèrent comme vaine et oiseuse toute spéculation sur un futur quel qu'il soit. Ils vivent dans un éternel présent plutôt morne, dans une fête sans fin ni fun, sans surprises, sans découvertes, sans rien apprendre, sans même le prétexte d'une quelconque célébration, sans autre motif que d'oublier le temps qui passe et -surtout- le temps qu'il fait. Ils n'ont rien à se dire, rien à sourire, rien à souffrir, rien à s'offrir hormis leurs corps encore juvénile et leurs âmes mises à nu parfois, au profond d'une ivresse ou d'une défonce un peu rude. Bée alors l'angoissant abîme, le vide terrifiant d'un no future absolu, inéluctable. Car tous sont persuadés qu'ils sont la dernière génération, celle que la Terre, dans un ultime accès de colère, balaiera de sa surface.

• Des morts. Par centaines, par milliers. Crevant chez eux ou dans les rues moites, dans les ordures et leurs déjections. Toussant, haletant, couverts de pustules noirâtres, tremblant de fièvre, vomissant du sang, secoués de convulsions, trépassant dans un ultime spasme, une dernière diarrhée fétide, grouillante de vers. Mourant au fond des venelles, des patios, au coin des porches, envahis de mouches, dans l'horreur et le dégoût, une puanteur insupportable, suffocante, mélange des pires miasmes : matières fécales et décomposition.

Cavalier des steppes

Cavalier des steppes

Récit

livre de Nicolas Ducret

TiggerLilly a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• A l'épicerie du village, Kanat, le plus jeune des deux Kazakhs venus avec nous, achète un pain, une saucisse et une cinquantaine de bouteille de vodka. "C'est pour la route!"

• En Asie Centrale, il semble que ce soit à l'islam de s'adapter au mode de vie des hommes plutôt que l'inverse : remercier Allah en buvant de la vodka n'a rien de choquant au Turkestan.

• Quel spectacle accablant que la chute libre d'un peuple dans une sous-culture étrangère qui lui va si mal !

• - En France, lorsqu'une bouteille n'est pas finie, on la range pour la finir une autre fois", ajoute Alexeï, amusé de l'effet qu'il va produire.
L'assistance entière me regarde, interloquée.

• Les bêtes sauvages sont bien la dernière de mes craintes. Je n'ai à leur opposer qu'une seule croyance demi-savante érigée en dogme et que j'applique en guise de défense : l'odeur des hommes fait fuir les animaux sauvages. Tout réside dans ce postulat. Il ne me reste plus qu'à conserver une odeur humaine.

• "Vous savez pourquoi tous les réverbères sont éteints ? demande Alexander .
- Non.
- C'est parce que les gens les démontent pour en revendre les pièces d'aluminium aux Chinois. Ils font pareil avec les plaques d'égouts. Ils les prennent et les monnaient au prix du métal. A cause de ce trafic, on marche sur des trottoirs troués, plongés dans la pénombre.

• - Peut-on trouver de l'herbe dans la vallée de Bartang ? lui demandé-je pour me rattraper.
- Ah, je ne sais pas. Je ne fume pas, répond-il.
- Non, de l'herbe pour mes chevaux.

• Mes chevaux rejoignent ceux de Rahili, un tchopendoz de Kaboul. Ému, j'échange avec eux un dernier regard. Tsigane hennit doucement. A-t-il senti lui aussi que plus rien désormais ne sera comme ces longs mois vécus ensemble ? J'en suis convaincu. Une nouvelle vie nous attend. Demain je rentre en France.

Sur le fleuve
7.1

Sur le fleuve

Sortie : 31 octobre 2013 (France). Roman

livre de Léo Henry et Jacques Mucchielli

TiggerLilly a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Mon nom est Petit Frère car, de tous les gens de mon peuple, je suis le plus jeune. La forêt est le ventre duquel je suis né. Je ne suis pas le fruit d'un arbre, je n'ai pas jailli de la source et ne suis pas tombé de cieux. La glaise ne m'a pas façonné. C'est la forêt qui m'a engendré, la forêt grosse comme la femme lorsqu'elle est enceinte. Mon nom est Petit Frère et je suis né ici.

• Petit Frère ne comprend pas pourquoi les hommes sont dévorés par la soif de l'or. Pourquoi ils pensent que les pierres brillantes sont plus importantes que leur vie. Pourquoi ils sont prêts à abandonner la paix de la forêt pour s'aveugler au reflet de l'or.

Petit traité sur l'immensité du monde
7.1

Petit traité sur l'immensité du monde

Sortie : 7 avril 2005 (France). Roman, Essai

livre de Sylvain Tesson

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Son occupant, Victor, m'y avait hébergé en me confiant qu'il ne possédait que trois choses : "une hache pour n'avoir pas froid, un fusil pour n'avoir pas faim et une bible pour n'avoir pas peur".

• Depuis que j'observe les éleveurs de yacks au Tibet, les cavaliers de Mongolie, les berges afghans ou les sherpas de Khumbu, et depuis que - par périodes- je m'essaie à les imiter, j'en suis venu à la conclusion que le nomadisme est la meilleure réponse à l'échappée du temps. Mon but n'est pas le rattraper mais de parvenir à lui être indifférent.

• Comme les Mongols, ces fils du vent, il [le vagabond] pense que la terre est dure et le ciel lointain, mais il apprécie que la première lui serve de paillasse et le second d'auvent.

• Il m'expliqua que des ivrognes s'endorment chaque hiver dans la rue par une nuit de neige et qu'on les retrouve cinq mois plus tard quand le printemps fait fondre leur linceul. On les compte par centaines en Russie. On les appelle les "perce-neige".

Feed, tome 1
7.1

Feed, tome 1

Sortie : 26 octobre 2012 (France). Roman, Fantastique, Science-fiction

livre de Mira Grant

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Nous sommes l'opium du peuple du nouveau millénaire :nous vous informons, nous vous distrayons, et nous vous donnons même la possibilité de vous évader quand la vérité devient trop dure à supporter.

• Aujourd'hui, plus personne n'a de rhume ou de cancer. Le seul problème, ce sont les morts-vivants.

• Et Becks aurait probablement réalisé des films d'horreur si le monde dans lequel nous vivons n'en était pas déjà un.

• L'information est une affaire sérieuse. Si vous n'êtes pas prêt à la considérer ainsi, vous n'y avez pas votre place.

• Vous ne vous arrêtez jamais, vous n'hésitez pas et vous ne montrez aucune pitié pour les individus qui pourraient vous ralentir. Ce sont les directives de l'armée ; pour ma part, si je croise un jour quelqu'un qui obéit à ces directives, je me sentirai obliger de l'abattre, ne serait-ce que pour améliorer le patrimoine héréditaire de l'espère humaine. Si vous pouvez aider quelqu'un à rester en vie, vous le faites. Nous sommes tout ce qui nous reste.

Enig Marcheur
7.4

Enig Marcheur (1980)

Riddley Walker

Sortie : 24 octobre 2012 (France). Roman

livre de Russell Hoban

TiggerLilly a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Enig y a rien pour toi qui est pas les gendes. ,Le vent dans la nuyt la poussyèr sur la route meumla moindr pyèr que tu frappes du pied devant toi. Même les zombres de la moindr de ces pyèr qui roule ou pas tout est les gendes.

• Parsq ceux qui sont partis dans les stations zorbitales ils ont just paix ri là bas au lieu d'ici. Main tenant nous vlà à chanter ce chant pour brûler nos morts. Prsonne venu nous chercher pour nous sortir de là. Seule façon d'en sortir c'est la gonie.

• Il dit de N° de l'art quantiel et du feu quantic il dit des N° croassants et les N° des croassants en plus on diré qu'il dit quelq chose à propos du Grand Boum.

• Pluie encor l'en demain matin. Ya pluies et pluies. Celleci tombé de manyèr à te racher le queur et les spoirs.

• On avé cheminé comme tout jour avec le chef noir qui bous culé à proxim mais à 1/2 chemin traverss les à rides il a pouss pour mettr son nez dans ma main. Il avé jamais rien fait de tel jusc alors. J'y croa pas. Lui qui rsemblé à la Mort sur 4 pattes avec ses yeux jaun qui se fich de vivre ou de goniser et il voull que je le caress. C'est là que j'ai pleuré pour les morts.

• Lâchevèque sest runi avec les genss d'Eusa ils ont touss enlvé leurs zabi et se sont tremêl ensemble tounus tort taillé comme un ni de serpents ils nomme ça cinq posyum.

Utopiales 2012
6.8

Utopiales 2012 (2012)

Sortie : novembre 2012. Recueil de nouvelles, Science-fiction

livre de Ugo Bellagamba, Neil Gaiman, Roland Lehoucq, Ayerdhal, Claude Ecken, Sara Docke, Pierre Bordage et Robert Charles Wilson

TiggerLilly a mis 6/10.

Annotation :

• Mais bon, ce qui est défait est défait et on ne défait pas d'omelette sans décasser des oeufs. ["Et pleurer comme Alexandre"]

• Un archétype se sert de Fiction Nationale pour foutre le bordel dans la psychosphère [...] [RCW]

• Tu as le chic pour tourner les yeux vers l'intérieur, si bien que tu les vois. Et ils te voient.Et tu as peur parce qu'ils viennent d'un avenir incréé, d'un endroit, je pense, où ,l'espèce humaine est parvenue à sa dernière incarnation, ils viennent de la fin du monde matériel. Peut-être de la fin de tous les mondes. Et ils sont tristes - ou plutôt mélancoliques -parce que pour eux, tu ressembles à un ange, l'ange du passé, l'ange de tous les possibles. Des possibilités perdues. Des voies non suivies. [L'observatrice]

• Ma maman m'a raconté que, quand je suis née, je ressemblais plus à un sac en pastique qu'à une petite fille. Je n'avais pas de trous comme tout le monde : bouche, oreilles et nez. Je n'avais même pas les trous dont on a besoin pour aller aux toilettes. Sur le dossier de l’hôpital, il y avait écrit que j'étais "un individu de sexe féminin né avec de multiples pathologies complexes". [Petite excursion à l'endroit des atomes]

Neverwhere
7.6

Neverwhere

Sortie : 1996 (France). Roman

livre de Neil Gaiman

TiggerLilly a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

• Il ouvrit la porte et poussa un énorme soupir de franc soulagement. Ce n'était pas Jessica. C'était ... Qui ? Des mormons ? Des Témoins de Jéhovah ? La police ? En tout cas, ils étaient deux.

• Il est un petit peu douteux, dans la même mesure que les rats sont un petit peu couverts de fourrure.

• C'était un vendredi après-midi. Richard avait constaté que les événements sont pleutres : ils n'arrivaient pas isolément mais chassaient en meute et se jetaient sur lui tout d'un coup.

TiggerLilly

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