Chemin de solitude — 2025

Annotation :

Qu’est-ce que la vie d’un quartier en révolte permanente au centre d’une capitale d’un pays européen en crise permanente ? Tel est le sujet de cette longue enquête, de plus de dix ans, auprès des habitants du quartier, structurée autour de témoignages de vie, récits de manifestations. Passionnante plongée d’une dizaine d’années dans ce fiévreux quartier d’Athènes, ses centaines de squats et ses combats permanents face à l’ordre policier, et autant de réflexions sur le combat antifasciste, la lutte armée et les fétiches de la violence, la violence néolibérale, les nouveaux problèmes de l’organisation urbaine, la visée de l’autonomie.

(2 décembre)

Annotation :

(26 novembre)

Annotation :

(24 novembre)

Annotation :

Presque admiratif de cette capacité à varier le même thème sur autant d'aphorismes.

(19 novembre)

Annotation :

(19 novembre)

Annotation :

Que se passe-t-il en France depuis la dissolution ? C’est le faux sujet de ses soixante et uns fragments de ce dernier livre de Quintane qui décèle ici et là dans son quotidien des décalages, de l’absurde, de nouveaux mots qui font ressentir l’arrivée, le déjà-là fasciste. Comme des sortes de bribes tantôt paranoïaques, tantôt lucides, de l’espoir, de la dépression, de l’humour.

(13 novembre)

Annotation :

Je pense régulièrement à lire Récoltes et Semailles, qui a l'air démentiel. Ici, une conférence de Grothendieck, de 1972 quelques temps avant son départ, où il explique devant un panel de chercheurs du CERN, qu'il serait souhaitable qu'ils arrêtent leurs activités, et de son incompréhension face à l'aveuglement du monde.

(12 novembre)

Annotation :

(10 novembre)

Annotation :

(9 novembre)

Annotation :

(4 novembre)

Annotation :

(29 octobre)

Annotation :

(29 octobre)

Annotation :

La lenteur habituelle de Mauvignier sert à merveille son exploration généalogique, et s’inscrit dans cette désormais grande famille de la littérature française des petites vies. Vies tragiques de son arrière grand-mère, de sa grand-mère, écrasées par un monde qui ne sait rien faire d’autre. Guerres sans fin, alcoolisme et petite bourgeoisie, désirs refoulés, Feydeau, bref une grande petite chronique de vies qui ne demandaient qu’à être grandes.

(23 octobre)

Annotation :

(21 octobre)

Annotation :

« Quoi qu’il en soit : nous avons la chance de vivre la période la plus importante de l’histoire humaine. Quelle chance d’être nés aujourd’hui. Même Lénine doit nous envier. »

Aspe recense toujours ses lubies (la subjectivation, Hegel, Rancière, Tronti) ; mais cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi précis.

« Notre tâche historique (pour utiliser une autre formule désuète) est de discerner le futur qui peut s’ouvrir, au moment où il semble définitivement se fermer. Cette tâche n’est pas prescrite par une nécessité, elle a pour visée au contraire d’ouvrir un vide, de dégager un espace d’indétermination au moment où le capital a choisi une manière radicale de fermer les possibilités historiques »

(16 octobre)

Annotation :

Le jour est là, plein de murailles.

L'esprit a des erreurs, les erreurs de la conscience sont des crimes.

Le "nous" prononcé pour la première fois — seuil, porche impossible, franchir tout seul la solitude, comme une matrice désertée.

(15 octobre)

Annotation :

(12 octobre)

Annotation :

(8 octobre)

Annotation :

(2 octobre)

Annotation :

(30 septembre)

Annotation :

Promenade paranoïaque littéraire et architecturale sous les buildings newyorkais et dans les rangées sans fin de bibliothèques et des lignes de Melville.

(30 septembre)

Annotation :

Personne n'est brave, personne n'est aimable. Dix nouvelles de manipulation, de vol, de racistes, de faux religieux, de gens qui n'écoutent rien, ne pensent qu'à eux. Personne n'a de grâce sous les yeux d'O'Connor.

(26 septembre)

Annotation :

(20 septembre)

Annotation :

(16 septembre)

Annotation :

(14 septembre)

Annotation :

Je ne saurais résumer ce livre. Cartographie admirative et répulsive de Bucarest ? Journal kafkaïen d’un homme qui ne voit que des insectes et n’arrive pas à écrire ? Inventaire de personnages mystiques qui bravent la mort et les lois de la physique ? Cartarescu, en tout cas, abime son lecteur (par soucis de respiration, j’ai étalé ma lecture sur quelques mois) et l’emmène dans les bas fonds de sa ville et met en jeu sa propre écriture, sa vocation à devenir poète. L’univers, sale, grouille, et on découvre, ébahi, cette vie de professeur dans une Roumanie en fin de communisme, une fausse descente en enfer avec un certain Virgil, des discussions d’enfants sur la réalité de la mort, une séance de lecture publique terrifiante, quelques dérives autour d’un Rubik Cube, et tant d’autres choses, qu’on ne sait plus où l’on se trouve. À nous, finalement, de s’angoisser.

(14 septembre)

Annotation :

(6 septembre)

Annotation :

Sûrement un des points culminants de Carrère, puisqu’il se livre entièrement à ses deux passions : tisser un long récit biographique et une longue introspection. La vie de sa mère, intellectuelle de droite, qui n’aurait sans doute pas aimer lire ce récit, tant son fils met en lumière ce qu’elle a caché toute sa vie (sa jeunesse parisienne au sein d’un cercle fasciste, son admiration envers Poutine), mais livre tout de même un grand récit amoureux. Sûrement son livre où il est le moins insupportable (ce que je préfère chez lui pourtant) et décortique paisiblement, avec son ironie qui lui est propre, le long arbre généalogique de sa mère, ses errements, son succès, la guerre en Ukraine, ses derniers jours (où Carrère excelle dans la minutie et la douceur du récit d’une mort accompagnée) ; bref, une intense succession d’anecdotes où il entremêle les temps et sa vie, sans aucune pudeur, sans avoir peur de la vérité. Presque une maturité qu’on ne lui connaissait pas.

(5 septembre)

Annotation :

Les forces est, encore, un roman d’apprentissage, comme La semaine perpétuelle, mais ici pas de découvrir le langage et la communication, mais de combattre le vide d’un monde ravagé. Vazquez a cette force de se confronter à des questions trop grandes en n’ayant pas l’orgueil de vouloir y répondre mais d’y confronter son écriture ; on se promène dans le fond d’un bar pour rencontrer une oracle déprimée, on découvre un immeuble à sectes qui nous apprennent à dormir et à rejeter les titres, on vagabonde dans les rues comme Nick Drake. Et toujours avec ce ton froid et cynique, à s’amuser des mythes littéraires, à rejouer Homère. On rigole beaucoup finalement.

(28 août)

Annotation :

C’est toujours un plaisir étrange de lire Carrère, surtout du Carrère dans une pure veine autobiographique, sa façon d’enchaîner sans gêne ses déboires sentimentaux, déboires professionnelles et déboires familiaux, comme si de rien n’était. On ne sait pas trop où se placer, gêner par le trop d’informations, énerver par sa bourgeoisie, toucher par ses errements mais surtout ébahi par l’article érotique central.

(26 août)