Cover Deux mille vingt-cinq en lettres
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26 livres

créée il y a 6 mois · modifiée il y a 5 jours
Rue des maléfices
8.4

Rue des maléfices

chroniques secrètes d'une ville

Sortie : 1954 (France). Roman

livre de Jacques Yonnet

Swzn a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après une petite pause d'un bon mois, quel bonheur de se remettre à bouffer du bouquin avec un ouvrage pareil. Ce mélange argotique de chroniques des milieux interlopes parisiens avec une nappe de fantastique était fait pour me plaire ; la verve de Yonnet, son art des portraits, t'as l'impression d'être avec un compagnon de beuverie qui te guide dans sa ville secrète, celle des initiés, et qui devient un vrai pote au fil de vos pérégrinations.
Et puis, ça active l'imaginaire, très fort, les légendes urbaines ont toujours eu ce don de toucher aux motifs enfouis dans nos cerveaux primaux - y a de la matière à faire pédaler le ciboulot, à nourrir sa création propre.
Il monte direct dans mes livres coups de cœur, ceux dont je me rappellerai à vie.

Devenir Carver
8.8

Devenir Carver

Sortie : 7 janvier 2014 (France). Roman

livre de Rodolphe Barry

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Je m'attendais pas à être aussi ému, mais putain Barry il m'a bien chopé par les sentiments, sa biographie romancée fonctionne du feu de dieu. Faut dire que le matériel est là, Carver, l'immense Carver, ses nouvelles magnifiques et sa vie foutrement bordélique jusqu'à l'assagissement, malheureusement tardif, dix ans à peine avant de caner à 50 piges à force d'excès de bibine et de cibiches.
J'ai maintenant qu'une envie, bouffer les poésies de Carver jusqu'à l'indigestion.

Le Bateau-usine
7.8

Le Bateau-usine (1929)

Kanikōsen

Sortie : 9 octobre 2009 (France). Roman

livre de Takiji Kobayashi

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

De l'aliénation du travail poussée à son paroxysme, jusqu'à n'être qu'un corps pourrissant sur place, mangé par la vermine, à survivre entre deux grains en mer pouvant te faire basculer par dessus bord, entre deux passages à tabac de l'intendant pouvant te laisser inconscient.
Alors ça trime à en crever, ça engraisse les porcs en haut de la chaîne qui touchent l'argent des morts pour faire carrière, qui bâtissent des empires sur des cadavres, jusqu'à ce que quelque chose, en chacun, se brise.

La Grande Vie
7.6

La Grande Vie (1979)

Sortie : novembre 2006 (France). Roman

livre de Jean-Pierre Martinet

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

« À force de raser les murs du cimetière, j'avais fini par prendre leur couleur. »

Un petit Martinet, bien tassé bien serré, bien amer et taré. On suit un nabot de narrateur représentant en embellissements funéraire méprisé par son patron, violenté par sa concierge, obsédé par le souvenir et la tombe de son père collabo - celui-là même qui aurait dénoncé sa mère, juive, auprès de la Gestapo pour l'envoyer aux camps...
Personnages grotesques, presque absurdes et pourtant terriblement humains, et toujours cet art de la phrase, ce magnifique travail de la virgule et du discours indirect.

« Ah, comme vos rues sont froides, messieurs, et comme on y meurt lentement, à petit feu, à petit pas, de chagrin et d'ennui ! Comme le cœur est lourd à porter en vos déserts ! On y chemine en exil toute sa vie. Étrange voyage d'hiver. »

Débutants
7.6

Débutants (1981)

Beginners

Sortie : 2 septembre 2010 (France). Nouvelle

livre de Raymond Carver

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Lu en parallèle avec la version tronquée par Lish, Parlez-moi d'amour.

Expert de la rancœur, du mal-être, de la tristesse et de la violence larvée dans les couples. La violence que subissent les femmes, surtout, m'a frappé dans ce premier recueil, comme si la proto-famille nucléaire américaine se construisait à grand renfort de bombes dans la tronche de la maîtresse de maison.
Heureusement, tous les couples ne tournent pas à l'aigre, et on a de la beauté, de la grâce via l'amour, qu'il soit passager ou durable.

Parlez-moi d'amour
7.8

Parlez-moi d'amour (1981)

What We Talk About When We Talk About Love

Sortie : 1981 (France). Recueil de nouvelles

livre de Raymond Carver

Swzn a mis 5/10.

Annotation :

Lu en parallèle avec la version tirée du manuscrit original, Débutants.

Mon dieu, la différence entre les deux recueils est énorme. Certains diront qu'avoir épuré plus de la moitié du manuscrit en transformant l'écriture de Carver en quelque chose de lapidaire et d'aride, c'est génial, perso je pense que c'est de la merde. Il n'y a pas photo, les nouvelles de Débutants sont mille fois plus touchantes qu'ici. Les fins changent, les fonds changent, certaines nouvelles sortent carrément entièrement refaites avec une focalisation différente et beaucoup, beaucoup moins impactante.
Je préfère tous les jours quelque chose de maladroit mais qui te chope le lecteur par tout ce qu'il a de plus profond en lui qu'un truc formellement impeccable mais lisse au possible, tentant de faire passer le non-dit pour du génie.

Les éditeurs américains comme Gordon Lish sont absolument délirants ; tordre et dénaturer autant le travail de son auteur, quel horrible manque de respect, c'est la négation du métier. L'éditeur n'est pas censé écrire son propre livre avec le matériel de son auteur en fait (je trouve ça hallucinant qu'il ait proposé à Carver ses propres réécritures, des malades ces amerloques, c'est à l'auteur de réécrire son texte quand même bordel).

Chercher la gloire et les prix littéraires n'excuse pas tout, et il n'y a qu'à lire la lettre de Carver à Lish à la fin de Débutants pour sentir tout le mal-être que ce charcutage en règle a causé à Carver ; la célébrité, oui, mais à quel prix...

Islande

Islande (2002)

Iceland

Sortie : 24 janvier 2025 (France). Roman

livre de Jim Krusoe

Swzn a mis 3/10.

Annotation :

Si je devais faire un essai à partir de ce bouquin, je l'intitulerais "Des dangers des cours d'écriture créative".
Tu le vois que Jim Krusoe il en a donné des cours sur le sujet, il te fout tout et n'importe quoi dans le bouquin avec un narrateur détaché, spectateur de l'action, il se sent un peu "wacky", débordant d'imagination et de créativité le gus, sauf que problème c'est encore scolaire américain dans le lâcher-prise c'est dire... T'as des discussions pseudo-philosophiques absolument ridicules, des péripéties aléatoires en cascade presque toutes mal traitées, rien dans le bouquin n'a d'impact, de poids, de vie. C'est le rêve d'un mort le bousin.
N'est pas Pynchon qui veut en fait.

La Somnolence
7.6

La Somnolence (1975)

Sortie : 1975 (France). Roman

livre de Jean-Pierre Martinet

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Vraiment plus dur d'y renter que dans Jérôme, l'infinie litanie de Martha est parfois épuisante. Par contre à partir du moment où elle dégage de chez elle, ça ne se lâche plus. Bien crado, tu sens un peu le proto-Jérôme dans certaines scènes et idées remâchées par la Krühl. On est un peu trop sur la même note déclinée tout le long du bouquin, dommage parce que l'écriture de Martinet est splendide à quand bien même on sent qu'elle n'est pas encore aussi libre que dans ses œuvres suivantes.

L'Ombre des forêts
7.9

L'Ombre des forêts (1987)

Sortie : 13 janvier 1987 (France). Roman

livre de Jean-Pierre Martinet

Swzn a mis 9/10.

Annotation :

Ce dialogue final entre Monsieur et le borgne, il m'a collé la larmiche. Livre terrible, de perte, de pourriture et d'ennui, cristallisation de la pulsion de mort.

Les braves gens ne courent pas les rues
7.4

Les braves gens ne courent pas les rues (1955)

A Good Man Is Hard to Find

Sortie : 1955. Recueil de nouvelles

livre de Flannery O'Connor

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Le Sud bouseux du milieu XXe, ses campagnards racistes et faussement pieux, ses histoires sordides au milieu des champs. L'autrice a le chic pour dépeindre ses compatriotes comme des turbo connards sacrément mauvais, pas un pour rattraper l'autre, on sent qu'elle en avait gros.

Du polar
7.8

Du polar

Sortie : 30 mars 2016 (France).

livre de Philippe Blanchet et François Guérif

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Sous forme d'entretiens, Guérif balance sur sa passion du polar, les écrivains rencontrés, les livres publiés, les amitiés avec Ellroy, Bunker, Malet, Manchette, Cook et autres. Une belle somme qui cale bien niveau recos lectures, avec une petite dimension "historique du roman noir" bienvenue, par ce qui doit être l'acteur le plus important du paysage éditorial français dans le genre.

Première jeunesse
7.3

Première jeunesse (1971)

The First Third

Sortie : 1998 (France). Roman, Récit

livre de Neal Cassady

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

Bonne surprise chopée d'occasion à la ptite librairie près du boulot, ça fait plaisir.

Neal Cassady prend la plume, j'avais hâte, et c'est pas nul mais il se la raconte un peu trop le bonhomme, tu sens qu'à force de se faire pomper par Kerouac et ses potos bobos il a pris des chevilles à plus pouvoir rentrer dans ses grolles. Et puis la traduction aide pas non plus, trop sérieuse, trop pincée coincée du cul pour ce qu'elle raconte ça fait vraiment tâche pour un gars dont les principaux intérêts sont le sexe et la bagnole, comme disait l'autre.
De la petite bande, pour l'instant celui que je préfère c'est bien Herbert Huncke ; lui il savait se mettre à nu et à portée du premier venu pour te faire voir le beau dans l'horrible, humblement, sans mise en scène. Cassady j'sais pas, tu sens quand même qu'avec son ego il peut difficilement se raconter dans tous ses états comme un Bukowski par exemple, et malheureusement quand il s'agit d'autofiction de la loose ça entrave pas mal l'œuvre un ego pareil.

Les Jours de la peur
6.5

Les Jours de la peur (1974)

Le piste dell'attentato

Sortie : 10 mai 2024 (France). Policier

livre de Loriano Macchiavelli

Swzn a mis 5/10.

Annotation :

J'en attendais peut-être un peu trop. Le style confus avec ellipses permanentes entre deux phrases du même paragraphe, les personnages oubliables à part le marxiste en cage (ok le perso principal a la chiasse super), et pire que tout l'enquête franchement osef, bon. J'aurais voulu dire qu'il y a une putain d'ambiance dans un contexte historique peu vu en littérature et un brin d'humour grinçant bienvenu mais j'ai eu peine à trouver tout ça. On le lit vite, on s'y arrête pas, on passe à autre chose.

Travaux
8

Travaux (1945)

Sortie : 1945 (France). Roman

livre de Georges Navel

Swzn a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Quand je lâchais pied, ce n'était jamais de bon gré, mais à bout d'une vaine résistance contre le mal qui me rongeait, le mal des adolescences difficiles. Beaucoup de jeunes gens paraissent y couper. Les adultes que je connaissais me semblaient n'en avoir pas eu l'expérience. Je ne pouvais pas m'expliquer avec eux. [...] Quand je lâchais pied, j'étais à bout, je voulais mourir. J'avais trop vu les murs de l'usine. Chaque journée recommençait les mêmes affres. Je ne payais pas le pain que je mangeais de sueur, mais de tristesse et d'ennui. Plus encore à l'usine qu'à l'école, je souffrais d'être enfermé. J'avais sur le dos un carcan pour toute la vie : gagner mon pain en travaillant."

Un sacré bouquin sur l'enfer quotidien qu'est le travail, comment vivre malgré lui et trouver son bonheur. Navel se fait l'apôtre d'un retour à la terre, ou à défaut à l'essentiel, au moment présent et aux sensations de notre corps - "l'homme vit avec ses mains". Éloge de la simplicité, de l'existence en tant que telle, parce que toutes les journées pourries s'oublient devant un coucher de soleil pipe au bec, verre en main, pieds dans l'herbe.

"Quand je partais au chantier, la journée déjà m'avait appartenu. Je voulais aimer la réalité, n'y pas couper. Il n'y a pas d'autre monde. Ma réalité, c'était le travail. J'acceptais. Travailler pour la société et non pas pour un parasite quelconque ça m'aurait plu. En attendant, je ne voulais pas faire du travail une pénitence, une malédiction. J'oublierais plutôt que je gagnais peu et combien la société est mal faite. Le gars pour lequel je travaillais, je préférais penser qu'il mourrait comme moi, et que si les hommes n'ont pas la fraternité d'un but, l'humanisation de la société, ils en ont une autre, celle de la mort, que l'homme avec tous ses faux billets et ses actes notariés ne possède que sa peau et ses sensations fugitives, du vide. Et le travail, en fin de compte, dans une durée raisonnable, ne m'était pas désagréable. Celui qui avait dit : "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front" n'avait pas tout dit. On pouvait relever le défi et faire du travail une joie."

La Nuit du Jabberwock
7.7

La Nuit du Jabberwock (1951)

Night of the Jabberwock

Sortie : février 2007 (France). Roman, Science-fiction

livre de Fredric Brown

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

T'as l'impression que Brown y est allé à l'improvisation et qu'il était au moins autant imbibé que le Doc quand il a pondu la structure du livre, mais vu que ça se suit avec plaisir tu passes outre et tu profites du voyage. La fin est tièdasse, le reste compense.

Le grand scandale

Le grand scandale (1966)

Sortie : 18 avril 2025 (France). Roman

livre

Swzn a mis 5/10.

Annotation :

J'ai tendance à faire confiance aux éditions du chemin de fer, et cette fois ça a pas pris. Pourtant ça avait tout pour me plaire : un auteur du XXe méconnu dont la tronche sur ses photos semble hurler une passion pour l'abat-jour en peau humaine, avec une bio improbable et dont le dernier livre est une sorte de réécriture méta louche des Chants de Maldoror, je me suis dit le bonhomme il en a gros il doit balancer sévère sur la page.

Et dieu que c'était laborieux. Le concept est intéressant, page de gauche une narration standard page de droite les pensées du tueur, mais quand ce putain de quidam passe 400 pages à répéter les mêmes bondieuseries de merde où il se flagelle et hurle au péché, qu'est-ce que c'est looooooooooong.
Tient, paradoxalement le meilleur passage du bouquin c'est la toute fin, quand pendant la reconstitution du meurtre il ferme enfin sa grande gueule, et que t'as un vrai moment de grâce.

Je lirai quand même Voyage au Strömland, parce qu'au moins on dirait un vrai exutoire stylistique et dans les thèmes, là j'ai l'impression que Gonnet s'est fait brider par la religion.

Rosa
6.9

Rosa

Rosa : chronique fidèle des évènements survenus au siècle dernier dans la principauté de Wasquelham comprenant des révélations s

Sortie : 1967 (France). Roman

livre de Maurice Pons

Swzn a mis 4/10.

Annotation :

Mais... c'est tout pourri ?
Je suis perplexe. On parle bien du Pons qui plus tard s'est fendu du magnifique Les Saisons pourtant.
Là on a un vieux truc jouant du procédé de l'histoire reconstituée par documents qui ne mène à rien, c'est inintéressant au possible, ça fait parfois sourire (et encore) mais hormis les fulgurances dans le témoignage du poète à la quasi toute fin on a rien à se mettre sous la dent quoi.
C'est une œuvre conceptuelle et à ce titre ça a oublié d'être une œuvre avant tout ; c'est bien joli le message anti militariste et la sauce humaniste que Pons a voulu exprimer dans le con de Rosa sauf que putain, on s'emmerde sec.

La Lucarne
7.6

La Lucarne

Sortie : 1945 (France). Roman

livre de Jean Meckert / Jean Amila

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

Une écriture superbe au service d'un récit qui te balance de la violence sociale en pleine poire, depuis l'horreur qu'inspire le chômeur à l'impossibilité pour le prolétaire d'exprimer ce qu'il ressent, ce qu'il pense, ce qu'il veut profondément partager, parce qu'il n'a jamais appris les mots.
La bourgeoisie a le monopole des idées construites, à défaut d'avoir celui des idées creuses, et le pauvre Édouard est condamné à ne causer de son projet que lors de transes presque mystiques où s'échappe la parole et au terme desquelles on l'associe au communisme, car c'est plus simple de catégoriser les choses que l'on ne comprend pas entièrement.
Et puis lorsque meurt l'inspiration face à la bassesse humaine, ne subsiste que la rage qui bouffe tout.

Aliène
6.9

Aliène (2024)

Sortie : 5 janvier 2024. Roman

livre de Phœbe Hadjimarkos Clarke

Swzn a mis 3/10.

Annotation :

Je m'engageais confiant, parce que les éditions du sous-sol ont déjà publié des folies, parce que la quatrième m'intriguait, et parce que naïvement j'aime encore croire que les prix littéraires signifient quelque chose.

Bah non du coup. J'ai trouvé le style atroce, je suis client du mélange familier/soutenu mais pas comme ça Zinédine, là ça me sortait du bouquin tous les paragraphes, le familier est juste grossier et le soutenu c'est "je te cale des mots peu usités pour faire genre que ma description a de la gueule et est poétique alors que j'ai même pas réfléchi à l'essentiel, la sonorité des phrases". Donc concrètement, la tare habituelle de l'espèce de "renouveau stylistique" qu'on peut voir à l'œuvre ces dernières années dans les hybridations de registres de langue pour pondre un bouquin "moderne" et "in".

Sans compter les "dialogues" mal branlés, entre marques d'oralité maladroites et passages directement sortis de la tête de l'autrice et vomis par un personnage en contradiction totale avec ce qui serait sa façon de parler habituelle.
Le perso principal, elle fume des culs de joints et se touille littéralement le fondement entre deux gloubi-boulgas fiévreux de promenade en forêt, à la fin d'un coup c'est "ptn je suis prête à revenir à la vie j'ai évolué" alors que toi lecteur tu n'as rien vu de son parcours, elle a fait du surplace tout le livre. La fin, d'ailleurs, est aussi faible que le reste, je m'en fous d'expliquer le fantastique mais faut faire un effort quoi, parce que bon là t'as un type qui se tape une queue dans un champ et paf des morts et des champignons, l'arrivée d'un personnage dont tout le monde se tamponne mais qui devait avoir un lien avec le livre précédent de l'autrice et oh regarde un ours qui sort de l'hibernation, c'est le printemps !
Tout l'hiver t'as rien eu à te mettre sous la dent, ça fait chier de balancer du mouvement dans les cinq dernière pages alors que le bouquin a végété dans sa merde les 200 précédentes. Et même si c'était voulu, y a pas le style pour rendre le rien intéressant, déjà que les quelques événements rament comme des manchots pour exister plus d'un paragraphe bordel.

C'est rare que je dise ça mais je suis bien content de pas avoir eu à le payer pour le lire celui-là.

À la ligne
8.1

À la ligne (2019)

Feuillets d'usine

Sortie : 3 janvier 2019. Roman, Poésie

livre de Joseph Ponthus

Swzn a mis 8/10.

Annotation :

L'atrocité ouvrière dans toute sa splendeur.

"C’est le week-end
Je devrais reconstituer ma force de travail
C’est-à-dire
Me reposer
Dormir
Vivre
Ailleurs qu’à l’usine
Mais elle me bouffe
Cette salope"

"Une de mes tantes est passée à l'improviste avant-hier à la maison une heure ou deux après la débauche
Je mangeais une réchauffe de choucroute du weekend avec un verre de blanc
On cause un peu de l'usine
On boit un coup
Je dois avoir les yeux un peu secs et rares du retour et la parole qui lutte J'essaie de dire
Mes mots peinent autant que mon corps quand il est au travail
« Mais tout ça en fait on ne peut pas le raconter » me dit-elle"

Gagner la guerre
8.4

Gagner la guerre (2009)

Sortie : février 2009. Roman, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

Swzn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour préparer les lectures jaworskiennes estivales du chevalier aux épines, relecture de Gagner la guerre pour la première fois depuis que je lui avais collé son 10 il y a sept ou huit ans.
Au début, j'ai eu un peu peur de m'être emballé ; forcément depuis j'ai bouquiné de la bonne came, faut passer notamment derrière Le Livre des Martyrs quoi, alors toute la partie introductive en Ressine je me disais merde, c'est pas aussi bon que dans mes souvenirs.
Et puis on arrive à Ciudalia. Et là, c'est aussi bon qu'à l'époque. Page-turner, c'est un qualificatif de boutiquier merdilleux, mais bordel que ça s'applique à ce pur roman d'aventures, ça s'enchaîne à balle et tu veux jamais descendre de la montagne russe.
Je me le suis farci en trois jours, dont une session de 3h dans le train où j'ai littéralement bouffé les 400 dernières pages.

Le Tournoi des preux
7.5

Le Tournoi des preux (2023)

Le Chevalier aux épines, tome 1

Sortie : 18 janvier 2023. Roman, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Bon, forcément de Gagner la guerre à ce premier tome du Chevalier aux épines, on tape un sacré décrochage.
Le lecteur n'est plus en terrain connu. L'auteur change d'écriture, on est dans le même univers mais on pourrait être sur une autre planète limite tellement les bourrins de Bromael pensent différemment des ciudaliens retors.
Les points de vue multiples j'ai pas adhéré surtout ces passages franchement bien pourris où t'es dans la tronche du chat Mirabilis, et puis switcher de perspective sur des cliffhangers pour revenir à ce qui est intéressant après 100 pages plus molles pas convaincu du procédé.
Mais il reste quand même que ça se lit bien, Jaworski a fait ses devoirs d'universitaire ça bave des épigraphes de vieux auteurs moyen-français en veux-tu en voilà, et y a des supers idées dans le tas, tout ce qui entoure Aedan de Vaumacel ou les elfes notamment.

Le Conte de l’assassin
7.8

Le Conte de l’assassin (2023)

Le Chevalier aux épines, tome 2

Sortie : 14 juin 2023. Roman, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Se lit mieux que le précédent, parce que la gouaille de Benvenuto c'est vachement plus agréable qu'un narrateur externe froid et clinique, mais on retrouve le Don balloté par la force des autres protagonistes et des événements, plus passif qu'actif et c'est bien dommage.
Le récit cadre avec la baraque bizarre, le narrateur mystérieux et old Benvenuto est intriguant, ça donne envie d'en savoir plus. Par contre, on a forcément plus de mal à comprendre où Jaworski veut en venir dans ses grands desseins et ses supra menaces qui pèsent sur le Vieux Royaume, contenus que l'on est dans la perspective d'un soudard qui randonne pendant trois plombes en forêt pour coller un carreau dans le buffet de quelqu'un.
Le 3eme volet va avoir du boulot pour relier tous les fils tirés dans ces deux premiers tomes ptn, mais ça restait sympa à s'enfiler.
Un bon 7.5 je suis encore à cheval sur le 8 à voir la suite.

Eltonsbrody
6.9

Eltonsbrody (1960)

Sortie : 23 février 2019 (France). Roman

livre de Edgar Mittelholzer

Swzn a mis 7/10.

Annotation :

Lu d'une traite dans le pageot un soir, c'était idéal. Petit hommage au roman gothique, un narrateur totalement imprudent et en roue libre qui s'en balance de tout face à une vieille tarée flippante dans un manoir isolé, j'ai passé un super moment même si le défaut inhérent à ce style de bouquin c'est que la première partie - quand s'installe le mystère - sera toujours à des années lumière de sa résolution niveau kiff.

Le Journal d'un manœuvre
7.2

Le Journal d'un manœuvre

Poésie, Correspondance

livre de Thierry Metz

Swzn a mis 6/10.

Annotation :

"On aura fini dans les temps.
Voilà.
C'est tout ce qu'on peut dire.
Ici."

La Ville de plomb

La Ville de plomb (1949)

Sortie : 1 janvier 1949. Roman

livre de Jean Meckert / Jean Amila

Swzn a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le motif du triangle amoureux, Étienne le connard de jeune coq, Marcel le petit paumé se voulant écrivain, Gilberte la morte-vivante déjà vieille à 22 ans. On retrouve les thèmes de Meckert, la classe prolétaire, la communication difficile. Le roman s'ouvre sur un crime, gigantesque scène de malaise d'ailleurs, l'ouvrage en est rempli, t'as des scènes gênantes au possible et tu sens bien que les personnages sont perdus. Les passages où s'intercalent La Ville de plomb, le proto roman d'anticipation de Marcel tenant tout autant du journal intime, sont l'occasion pour l'auteur de balancer son angoisse du nucléaire, et de poser un Paris dévasté à l'ambiance fascinante.
Et puis ça se termine sur un bel éloge à l'art d'écrire, qu'on sent filé tout au long du bouquin mais qui prend vraiment son ampleur dans les dernières pages ; ce qui jusque là n'était qu'un exutoire solitaire, une sorte de manière pour Marcel d'exorciser le réel et de s'en éloigner, devient un véritable outil de communication permettant aux personnages d'enfin s'accorder.

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