deux mille vingt-quatre
Liste de 13 livres
créee il y a 4 mois · modifiée il y a 5 jours
La Forêt sombre (2008)
Le Problème à trois corps 2
Hēi'àn sēnlín
Sortie : 4 octobre 2017 (France). Science-fiction, Roman
livre de Liu Cixin
khms a mis 8/10.
Annotation :
(janvier) en dépit de l'idéologie réac qui grève la trilogie de Liu Cixin, les questions posées par l'auteur et les réponses narratives qu'il déplie sont fascinantes de bout en bout et il est difficile de décrocher dans les meilleurs segments du livre. C'est d'autant plus passionnant quand on abandonne les personnages et leurs préoccupations un peu trop étroites pour s'intéresser à la pure prospection physique, politique et technologique.
La Mort immortelle (2010)
Le Problème à trois corps 3
Sǐshén Yǒngshēng
Sortie : 10 octobre 2018 (France). Roman, Science-fiction
livre de Liu Cixin
khms a mis 9/10.
Annotation :
(janvier) le plus fou et hallucinant des trois tomes, épuré du gras qui rendait le tome 2 franchement long. Plus d'encombrant développement de personnage, on laisse toute la place à la prospection et aux délires physiques et métaphysiques qui font le sel de la trilogie. Liu Cixin a un sens de l'éthique (ou de l'humanité) qui me désespère un peu, mais je suis prêt à le suivre jusqu'au bout de l'univers quand il met en place des grands mouvements techno-historiques, qui durent et s'étendent très très loin. Le dernier quart du livre est d'une poésie à couper le souffle.
Ceux que l'on oublie difficilement
一握の砂
Sortie : 1910 (France). Poésie
livre de Takuboku Ishikawa
khms a mis 7/10.
Annotation :
(février)
Littérature et révolution (2024)
Sortie : 12 janvier 2024. Entretien
livre de Joseph Andras et Kaoutar Harchi
khms a mis 7/10.
Annotation :
(mars) beaucoup de plaisir dans les pages sur le rapport à la littérature - la partie politique ressemble hélas un peu à un fourre-tout d'idées déjà entendues ailleurs. La forme de l'entretien rend la lecture rapide et jouissive. Très envie de découvrir les livres de Kaoutar Harchi maintenant.
Figures du communisme (2021)
Sortie : 5 mars 2021. Essai, Politique & économie
livre de Frédéric Lordon
khms a mis 5/10.
Annotation :
(mars) sans pour autant condamner la ligne communiste tenue dans ce livre, j'ai trouvé le livre assez lourdingue. Le style emphatique explique ça en grande partie, mais pas que. L'absence d'une stratégie de la prise de pouvoir rend tout le programme de Lorson nébuleux. En fait, j'ai souvent eu le sentiment que son point de vue était celui d'un éditorialiste sur la politique, qu'il n'avait pas les mains dedans, et qu'il s'amusait surtout à jouer au démiurge. Je n'ai pas compris aussi pourquoi il met autant d'énergie à défendre l'idée que le combat antiraciste pouvait être subsumé en quelque sorte au combat socialiste (la fin est interminable). Hélas, pour le peu de matière vraiment neuve, j'aurais personnellement préféré un livre plus succinct et modeste.
Petit traité de cosmo-anarchisme (2023)
Sortie : 22 septembre 2023. Essai
livre de Josep Rafanell i Orra
khms a mis 6/10.
Annotation :
(mars) c'est intéressant de lire un opuscule d'anarchisme existentiel après Lordon pour voir comment les deux ne communiquent finalement que très peu. J'ai beaucoup aimé plonger dans ce Petit traité de cosmo-anarchisme, puisque ça faisait finalement un moment que je n'avais plus lu de livres dans cette veine. On y retrouve les grands classiques du genre : communisation en acte, interdépendance, enquête sur les modes d'existence, critique virulente de l'identité comme marqueur social, destitution, etc. Hélas, on peine un peu à dépasser ce cercle critique déjà bien balisé, et surtout, on a le sentiment que Rafanell I Orra ne cesse de rabâcher. Les derniers chapitres sont interminables et on peine à comprendre vraiment où l'auteur veut en venir, de telle sorte qu'on a un effet discussion avec un pilier de comptoir qu'il est difficile de dissiper une fois la lecture achevée.
Les Suppliantes (-466)
Ἱκέτιδες
Théâtre
livre de Eschyle
khms a mis 7/10.
Annotation :
(avril) Les cinquante filles de Danaos refusent d'être mariées de force à leurs cousins, les cinquantes fils d'Egyptos. Elles fuient avec leur père jusqu'en Argos, où elles trouvent refuge auprès du peuple argien, clamant qu'elles descendent d'Eo, et qu'elles sont donc leur parentes. Il ne s'agit que de la première partie d'une trilogie. Il y a donc peu de péripéties à se mettre sous la dent. Toutefois, le récit a une vraie valeur historique et il est émouvant et désolant de voir que les histoires d'exil méditerranéen existaient déjà il y a plus de 2000 ans, mais surtout de pouvoir en consulter une trace, quand bien même elle serait modifiée, tronquée et arrangée de mille manières.
Les Perses (-472)
(traduction Paul Mazon)
Persai
Théâtre
livre de Eschyle
khms a mis 7/10.
Annotation :
(avril) récit de la bataille de Salamine, racontée du point de vue de l'adversaire, les Perses, en train d'attendre des nouvelles du front. La montée en tension est très réussie, et le final, avec Xerxès qui ne cesse de se lamenter, accompagné du chœur m'a touché. Finalement, il faut bien admettre que l'originalité du texte est toujours aussi saisissante, en dépit du fait qu'il ne s'agisse à l'origine que d'un spectacle destiné à flatter les citoyens grecs en exhaltant leurs valeurs guerrières. C'est à la fois perturbant et impressionnant d'imaginer que nombre d'auteurs de cette période ont effectivement pris part à la bataille de Salamine...
Les Sept contre Thèbes (-467)
Édition bilingue
Ἑπτὰ ἐπὶ Θήϐας
Théâtre
livre de Eschyle
khms a mis 7/10.
Annotation :
(avril) Dernière pièce d'une trilogie thébaine, Les Sept contre Thèbes raconte la bataille de Cadmos dans laquelle les deux fils de Œdipe s'affrontent dans un combat fraternel et tragique. La puissance d'évocation de Eschyle est ainsi saisissante et on pense souvent à Homère. L'issue du combat est déjà connue, c'est la malédiction d'Œdipe qui doit se réaliser : les deux frères mourront au combat. Il est étonnant de voir à quel point Étéocle se lance à course perdue vers son destin, acceptant sa mauvaise fortune lance au poing. La description des 7 duels qui allaient se jouer de part en part de la ville est quelque peu rébarbative, mais j'ai tout de même trouvé ça amusant de voir ainsi décrits des duels et des personnages avec des contours moraux bien dessinés, ce qui est très moderne finalement, même si leur morale est en rapport direct avec leurs relations aux dieux. Encore une fois, je suis saisi par le fait que l'absence d'intrigue ne porte pas préjudice au texte. La fin avec les lamentations d'Antigone et d'Ismène est tout aussi saisissante. Mon seul bémol finalement c'est la tonalité guerrière et virile de la pièce qui me passe un peu au-dessus de la tête.
Prométhée enchaîné
Promêtheús desmốtês
Théâtre
livre de Eschyle
khms a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
(avril) voir critique
L'Orestie (-458)
Orésteia
Théâtre
livre de Eschyle
khms a mis 5/10.
Annotation :
(avril) Il y a quelque chose d'irrésistible dans l'Orestie, une curiosité morbide qui nous attire inexorablement vers le destin sanglant de la lignée d'Agamemnon. Pourtant, j'ai trouvé la trilogie de pièces finalement assez plate. La première, Agamemnon, pérore longuement sur la guerre de Troie et on s'ennuie beaucoup (en dépit de quelques passages truculents - le guetteur en début de pièce, la scène du tapis rouge, la réunion du chœur pour décider comment agir au moment du drame). Clytemnestre et Les Choéphores met en scène Oreste et Électre dans une scène de réunion et discute âprement sur le parricide que s'apprête à commettre Oreste - c'est la pièce la plus réussie pour moi, la plus tragique et funeste, même si le personnage d'Iphigénie, la fille qu'Agamemnon a sacrifié pour partir à la guerre, est déjà complètement oubliée, de telle sorte que Clytemnestre est coupable sans aucune rémédiation. Dans la dernière pièce, les Euménides, Oreste demande à Apollon de le protéger des Erinyes, ce qu'il fera en organisant un tribunal avec Athena. Cela commanderait en quelque sorte le début d'une justice civile à Athènes, qui succéderait aux règlements de compte plus barbare d'antan, mais j'ai trouvé ça difficile de ne pas ricaner devant le grotesque de cette fable patriote, avec une plaidoirie minable de Apollon, et les Erinyes qui finissent par changer de camp en faveur de l'admirable démocratie athénienne. Le patriotisme forcené et le sexisme de Eschyle rendent du coup, je trouve, cette trilogie assez indigeste. La disparition prématurée d'Iphigénie dans les consciences rendent le récit un peu trop linéaire, et il me semble qu'on pardonne un peu trop vite à Oreste le crime qu'il a commis.
Quatre Essais sur la traduction (2018)
Sortie : septembre 2018. Essai
livre de Jean-François Billeter
khms a mis 9/10.
Annotation :
(juin) le billeter des grands jours qui transforme la langue en vaste étendue de jeu, met au travail la pensée, et nourrit l'envie de se jeter à corps perdu dans la littérature chinoise classique.
Manifeste pour une écologie de la différence (2021)
Sortie : 4 février 2021. Essai, Écologie
livre de Hicham-Stéphane Afeissa
khms a mis 6/10.
Annotation :
(mai) Par écologie de la différence, Afeissa essaie de trouver un liant à toutes les différentes manières de penser l'écologie, et notamment d'unir la cause animale et la philosophie environnementale. La partie la plus intéressante du livre réside dans son rétablissement d'une altérité animale, qu'il définit comme la part irréductible d'étrangeté chez les animaux. Selon lui, c'est elle qu'il faudrait mettre en valeur, et non pas leur proximité réelle ou fantasmée avec les humains, à moins de retomber dans le régime de la pitié, qui humanise les animaux (c'est parce que l'autre souffre que je m'identifie à lui et que je décide de le protéger - l'inverse étant également vrai, parce qu'il souffre que je peux me montrer cruel) et les réduit à un stade pré-humain, les prive d'une quelconque agentivité. De la même manière, il se pose contre la posture "citoyenniste" qui voudrait permettre aux animaux d'accéder à des droits humains, la frontière des animaux ayant droit aux droits étant finalement assez floue. Pour le reste, j'ai trouvé le livre assez classique (avec un étonnant chapitre sur la philosophie du sommeil ??), et pas si original, ressassant de grandes idées écologiques sans pour autant tracer de pistes, sinon dans un brouillard latourien difficile à déchiffrer/défricher.