Cover Écrans noirs et fauteuils rouges : mon 2018 en cinéma

Écrans noirs et fauteuils rouges : mon 2018 en cinéma

Après la musique, je me lance dans une liste cinéma qui me permettra de regrouper mes nouveaux visionnages et mes commentaires sur ceux-ci.
Cette liste va également me faire venir à la triste constatation que je regarde trop de films daubés du cul et peut-être aurais-je une prise de conscience ...

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105 films

créee il y a plus de 6 ans · modifiée il y a plus de 5 ans

Jumanji : Bienvenue dans la jungle
5.7

Jumanji : Bienvenue dans la jungle (2017)

Jumanji: Welcome to the Jungle

1 h 51 min. Sortie : 20 décembre 2017. Aventure, Comédie, Fantastique

Film de Jake Kasdan

Raton a mis 6/10.

Annotation :

Lendemain de Nouvel An fortement houblonné avec les camarades éternels @P1ngou1n et @Nonoww, on décide de poser nos séants dans une salle obscure afin de finir l'évacuation de toute substance alcoolisée.
On s'aperçoit vite qu'on n'est pas les seuls à avoir eu cette idée, en même temps à 17h à l'UGC des Halles fallait s'en douter.

L'avantage de ce contexte c'est qu'on n'avait absolument aucune attente pour ce film, on ne pouvait donc être qu'agréablement surpris ou indifférents.
Verdict : on s'est fendu la gueule pendant 1h50 malgré les faiblesses du scénario et certaines lacunes dans l'écriture des personnages.
Comme le souligne Pingouin, le grand méchant ne vaut rien et certaines vannes sont bien foireuses mais ça n'a pas fait dégonfler notre plaisir.

Everest
6.4

Everest (2015)

2 h 01 min. Sortie : 23 septembre 2015 (France). Action, Aventure, Biopic

Film de Baltasar Kormákur

Raton a mis 6/10.

Annotation :

Dans la poursuite de la filmographie du camarade Jake Gyllenhaal, il fallait bien se fader ce film dramatico-catastrophico-aventuresque. Honnêtement, si je ne l'avais pas vu jusque là c'est qu'il ne me tentait pas vraiment, ce genre d'histoire larmoyante ne fonctionnant pas vraiment sur moi.

Mais après visionnage, j'admets que la réalisation était suffisamment captivante pour passer un agréable moment. Au delà de cette intensité dans le traitement, le film est assez neutre que ce soit dans le jeu des acteurs, dans la technique ou dans le propos.

Pas vraiment indispensable donc, mais pas désagréable non plus. Balle au centre dirons-nous.

The Man from Earth
7.2

The Man from Earth (2007)

1 h 27 min. Sortie : 5 juillet 2011 (France). Drame, Science-fiction

Film de Richard Schenkman

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

J'avais pas mal entendu parler de cet espèce de délire science-fictionnel pour universitaires et amateurs de réflexions philosophiques par l'absurde. Malgré son amateurisme cinématographique à toute épreuve, le film a acquis un statut de film culte, d'OVNI SF intello qui se passe de disques durs en disques durs.

Il faut avouer que le film ne brille que par l'extrême justesse de ses dialogues et des pistes intellectuelles avancées. La réalisation est digne d'un téléfilm des années 80, le jeu des acteurs est limité et le format film n'est qu'un prétexte.
En témoigne la fin, ridicule et très en deçà de tout ce qui avait été proposé avant, mais que j'ignore volontairement pour rester dans le délice intellectuel qui la précède.

Et puis surtout, il y a plein de lignes de dialogue qui démontent les absolus érigés pendant des siècles et ça flatte ma sensibilité post-moderne.

L'amour par accident
3.7

L'amour par accident (2015)

Accidental Love

1 h 40 min. Sortie : 10 février 2015 (États-Unis). Comédie romantique

Film DTV (direct-to-video) de David O. Russell

Raton a mis 3/10.

Annotation :

Toujours dans la discographie de Gyllenhaal il y a cette satire romantique désavoué par son réalisateur David O. Russell (crédité comme Stephen Greene).
Je me demandais comment un réalisateur multi-nommé aux Oscars, salué par la critique américaine et pas trop détesté sur SensCritique pouvait pondre un tel navet.

Après googlage, il s'avère que la production a saboté le film en se révélant incapable de payer les techniciens et les acteurs. Le tournage est mis en pause plusieurs fois, l'émulation et l'effervescence ne sont plus là.
Le tournage est terminé en 2008, les rushs finissent dans des cartons ou oubliés sur un disque dur et en 2011, le producteur David Bergstein finalise une version et organise des diffusions test sans en informer l'équipe.

Accidental Love finit par sortir en 2015, l'Obamacare est passé entre temps donc le film perd toute sa substance satirique.
On s'en doute le charcutage au montage n'aide pas et l'oeuvre finie est un monstre hybride qui nous supplie de l'achever.

Non pas que ce soit excessivement mauvais, c'est surtout très embarrassant et complètement absurde et vidé de sens.
Et étonnamment, ça se laisse regarder avec la même fascination que l'on éprouve généralement pour les vidéos cringe sur l'interweb.

The Devil's Rejects
7

The Devil's Rejects (2005)

1 h 51 min. Sortie : 19 juillet 2006 (France). Épouvante-Horreur, Thriller, Road movie

Film de Rob Zombie

Raton a mis 6/10.

Annotation :

"The Devil's Rejects" m'a longtemps été présenté comme le pinacle de l'horreur sadique auto-référentielle, autotélique et postmoderne.
Dans des mots plus simples et moins pompeux, "The Devil's Rejects" se suffit à lui-même au sein d'un univers qui a compris ses propres codes (l'horreur post-Scream en somme).

Si le propos filmique est à la hauteur de mes attentes, dans une jouissive débandade absurde et ultra-violente ; le traitement cinématographique me laisse vraiment un goût amer.
Plusieurs scènes sont illisibles, pas claires et souvent franchement moches. La réalisation de la fameuse scène de fin sur "Free Bird" m'a paru vraiment pénible et usante.

Heureusement, la galerie de vilaines trognes et l'habile développement de l'intrigue, entre road trip sanguinolent et hixploitation à dents pourries, viennent calmer les désagréments de la caméra.

L'Expérience interdite - Flatliners
4.5

L'Expérience interdite - Flatliners (2017)

Flatliners

1 h 50 min. Sortie : 22 novembre 2017 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Niels Arden Oplev

Raton a mis 3/10.

Annotation :

Ce remake du "Flatliners" de 1990 n'est pas à mettre dans la même catégorie que les autres blockbusters SF foireux de 2017 (Ghost in the Shell, Seven Sisters, La Tour Sombre) car il a l'immense mérite d'être un peu attachant.
Alors que les trois autres productions précédemment citées sont tristement aseptisées, "Flatliners" cuvée 2017 essaye d'être proche de son spectateur avec un character design qui ne m'a pas déplu.

Le souci c'est que tous les essais du film, du premier au dernier, tombent à plat et n'ont pas le dixième de l'effet escompté. D'abord, le film essaie de partir dans un trip transcendance mais abandonne l'idée en cours de route. Puis, il sombre dans l'horreur mais s'embourbe dans des clichés de réalisation gênants (jump scares à deux sous, musique insupportable...). Enfin, il vire au thriller psychologique, moralisateur et bancal à souhait.
Difficile de ne pas imaginer une production chaotique, émaillée par des conflits entre les différents gérants du remake.
Niels Arden Oplev semble ici être un réalisateur de commande. En tout cas, 2017 n'a pas été une bonne année pour les Danois à Hollywood après le four de Nikolaj Arcel avec "La Tour Sombre".

"Flatliners", à cause de cet entre-deux permanent et malgré sa sympathie et ses bonnes intentions, est un film vraiment anecdotique. Preuve en est que je ne note ce film qu'un mois après l'avoir visionné, ayant complètement oublié qu'il était passé sous mes mirettes.

Justice League
4.4

Justice League (2017)

2 h. Sortie : 15 novembre 2017 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Zack Snyder

Raton a mis 3/10.

Annotation :

Pour moi, le DCEU rime facilement avec ennui.
Les producteurs, scénaristes et réalisateurs nous annoncent à chaque fois un film encore plus noir, sans compromis et dont la profondeur n'a rien à envier au précédent, mais à chaque fois on se retrouve avec un Marvel sous filtre Instagram.
Alors que l'outil humour permet de sauver deux trois productions Marvel, les films DC sont ankylosés par des réflexions à la mords-moi-le-noeud, des lens flares et des plans sous-exposés.
Seule "Wonder Woman" m'avait fait passer un bon moment avec une scène d'introduction et une première moitié très incisives.

Mais bon, retour de Snyder aux affaires et ça retombe dans la médiocrité. C'est bon, on a compris, que t'aimais mettre des couleurs ultra contrastées dans la moitié de tes plans Zack, faudrait penser à arrêter maintenant.
Une fois de plus, le méchant est inintéressant, Superman est l'incarnation de l'absence de charisme, Ben Affleck passe 2h de film avec une crampe à la mâchoire, Ezra Miller endosse le rôle du side-kick rigolo, Jason Momoa campe le quota barbe et Cyborg fait des trucs...
Je garde toujours un petit attachement à Wonder Woman, moins monolithique que les autres personnages.

En somme, Justice League n'est pas un mauvais moment mais brille par son insipidité ultime.
Comme le dit brillamment @Nonoww : "c'est un peu comme quand tu regardes l'heure mais que t'as pas vraiment regardé du coup tu t'en souviens plus"

(et l'affiche est super moche)

Le Crime de l'Orient-Express
5.6

Le Crime de l'Orient-Express (2017)

Murder on the Orient Express

1 h 54 min. Sortie : 13 décembre 2017 (France). Policier, Drame

Film de Kenneth Branagh

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Je dois avouer que la bande-annonce ultra clinquante, le casting 5 étoiles et l'idée de voir une énième adaptation d'Agatha Christie au cinéma me chauffaient carrément.
J'ai donc profité d'un soir libre pour sortir ma carte UGC illimitée et filer au MK2 Bibliothèque.

Après une première demie-heure extrêmement contrastée, entre déluge d'images de synthèse pas forcément heureuses et colorimétrie assez efficace, l'intrigue se lance et le mystère s'épaissit.
Malheureusement, le shakespearien Kenneth Branagh n'atteint pas la subtilité du médium originel et se perd en cabotinage et accent français fini au brandy. Le casting n'est d'ailleurs pas transcendant, Pénélope Cruz et Willem Dafoe sont même assez médiocres.

Mais rendons au détective belge ce qui lui appartient, le film reste bien rythmé et tout à fait agréable à visionner. La résolution de l'enquête demeure même efficace après des dizaines d'adaptations et de nombreuses blagues font mouche.

Si on ne se rappellera pas bien longtemps de ce film anecdotique, il permettra sans aucun doute de passer un chouette moment dans les salles obscures ou dans un canapé.

Le Cinquième Élément
7

Le Cinquième Élément (1997)

The Fifth Element

2 h 06 min. Sortie : 7 mai 1997. Action, Aventure, Science-fiction

Film de Luc Besson

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Ce que j'aime avec la space SF de Besson, dans Valérian notamment, c'est qu'à défaut d'être profonde et intelligente, elle est d'une créativité et d'une générosité rares.
"Le Cinquième Élément" incarne à fond les ballons cette dimension chaleureuse du cinéma de Besson.

L'intrigue n'est pas follement excitante, les rebondissements ne sont pas particulièrement originaux et les effets spéciaux n'ont pas très bien vieillis et pourtant le film fonctionne comme sur des roulettes, justement grâce à sa vélocité et la chaleur humaine qui transpire à chaque plan.
Il faudrait avoir une mauvaise foi en béton armé pour ne pas reconnaître le caractère culte de la moitié des répliques et des plans du film.
Et surtout, il propose une myriade d'idées SF curieuses ou amusantes avec un design soigné et une attention portée aux détails. Et pour ça, merci Luc !

En somme, Besson aime le cinéma, mais le cinéma n'aime pas vraiment Besson.

3 Billboards - Les Panneaux de la vengeance
7.6

3 Billboards - Les Panneaux de la vengeance (2017)

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri

1 h 56 min. Sortie : 17 janvier 2018 (France). Comédie, Policier, Drame

Film de Martin McDonagh

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Malgré un titre VF du fin fond des enfers, "3 Billboards" est un des très rares films dont la bande-annonce m'avait donné l'eau à la bouche.
Avec deux monstres sacrés comme Frances McDormand et Woody Harrelson, un morceau de Colter Wall dans la BA et une ambiance crépusculaire du Midwest, j'y fondais de sacrés espoirs.

Et je dois admettre que le film est complètement à la hauteur de la myriade de récompenses qu'il a obtenue. "3 Billboards" distille en 2h de temps une unique palette d'émotions, une humanité touchante et une galerie de personnages toute en nuances et en subtilités.
Rien n'y est gravé dans la pierre, les personnages sont sujets à changements et à remises en question, l'absolu est sans cesse questionné et la limite entre Bien et Mal est effacée dès les premières minutes du métrage.
Mais l'immense intérêt du film réside probablement dans ses dialogues, écrits de main de maître. A ce niveau, on pense souvent à un film des frères Coen, tant l'humour et l'absurde viennent se glisser dans les moments les plus dramatiques et les plus glaçants.

En somme, "3 Billboards" est un de ces films, trop rares, qui parvient à être aussi touchant que critique, aussi juste que drôle.

Coco
7.7

Coco (2017)

1 h 45 min. Sortie : 29 novembre 2017 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Pour la première fois de ma courte vie, je suis allé voir deux films à la suite au cinéma. Expérience plutôt excitante, qui l'aurait été d'autant plus si le deuxième film avait été à la hauteur du premier.
Mais Coco est à mille lieues de "3 Billboards", et ce, à tous les niveaux.

Plus ça va, plus les effets spéciaux et la qualité de l'animation sont fantastiques, je peux pas le remettre en question. Mais que l'effort qu'ils placent dans l'amélioration du rendu visuel, soit aussi placé dans l'écriture du scénario et dans la réinvention des codes Disney.
Coco se contente juste de replacer dans un contexte inédit une intrigue déjà vue et revue une centaine de fois.
Là haut, Wall-E, Ratatouille, Vice Versa, sans être des monuments d'originalité, prenaient des risques pour servir une oeuvre nouvelle aux spectateurs. Là, c'est l'encéphalogramme plat.

Le Bon, la Brute et le Truand
8.5

Le Bon, la Brute et le Truand (1966)

Il buono, il brutto, il cattivo

2 h 59 min. Sortie : 8 mars 1968 (France). Western, Aventure

Film de Sergio Leone

Raton a mis 9/10.

Annotation :

À un moment fallait se mettre aux westerns. Et quoi de mieux que de commencer avec le champion toute catégorie ?

Malgré m'être endormi à la moitié (de fatigue, pas d'ennui heureusement), je me suis régalé pendant 3h.
Il y a pourtant, quand même, cette impression étrange de découvrir un film que l'on aurait déjà vu, tant l'image et les clichés véhiculés sur le western proviennent de ce film. Un "célèbre inconnu" pour moi en quelque sorte.

Il est aussi toujours impressionnant de voir comment un film de 3h peut être aussi bien équilibré, aussi habilement rythmé. Malgré des plans larges, des plans fixes et des passages prenant leur temps, pas une seule once d'ennui ne vient polluer le visionnage. Ça doit être là que toute la maestria de Sergio Leone s'apprécie.

Enfin, le film gagne aussi en profondeur avec un pan critique et acerbe. Que ce soit dans la mise à bas de la dichotomie sudistes/confédérés en présentant deux armées usées à la corde, avinées et manquant cruellement de motivation ; ou dans sa dimension métatextuelle avec le discours porté sur le rêve américain, sa futilité et son absurdité in fine. "Le Bon, la Brute et le Truand" finit par représenter la vacuité d'un idéal, l'effroi d'un fantasme, celui de l'or, du profit et de l'ambition.

The Florida Project
7

The Florida Project (2017)

1 h 51 min. Sortie : 20 décembre 2017. Drame

Film de Sean Baker

Raton a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"The Florida Project" m'avait fait de l'oeil avec une bande-annonce flashy qui annonçait un film tout en nuances, j'ai donc profité de sa dernière semaine d'exploitation sur Paname pour filer dans un MK2.

Je trouve qu'avec ce film, l'intention et le propos ont bien plus d'importance que sa mise en scène dans le sens où "The Florida Project" amorce une nouvelle vague de films crus, au message brut tout en étant dotés d'une sensibilité arty/indé/post-Instagram.

Bien que l'exercice de l'association soit réducteur, "The Florida Project" pourrait être le croisement entre le filmographie de Wes Anderson et "American Honey". Il mêle la tendresse au trash, le kitsch au politique.

Et en cela, le film est brillant. Il dépeint un espace sociologique en crise, délaissé par les politiques publiques et par les médias, blessé et limé par la misère et l'alcool. Mais où certains auraient pu sombrer dans le misérabilisme, Sean Baker propose une vision douce-amère de la Floride des laissés pour compte.
Malheureusement, si ce propos est maîtrisé, le matériel filmique est assez inconsistant et manque parfois de relief. On s'attend à des rebondissements et on n'obtient qu'une fatalité rugueuse.
La fin parachève cette idée et décontenance le spectateur en changeant radicalement d'approche et de technique cinématographique. Cette cassure abrupte dans le rythme et la forme ne me convainc pas vraiment mais je ne peux que louer le jusqu'au-boutisme du réalisateur et de son équipe, car ils sont parvenus à livrer un brûlot aux allures de caresse.

Pour plus de détails sur l'héritage esthétique du film, voir
https://www.senscritique.com/liste/Pastel_et_symetrie_les_films_a_la_Wes_Anderson/1804573

Black Mirror : Blanc comme neige
8.2

Black Mirror : Blanc comme neige (2014)

Black Mirror : White Christmas

1 h 13 min. Sortie : 16 décembre 2014 (Royaume-Uni). Science-fiction, Thriller

Téléfilm de Carl Tibbetts

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Je viens de finir la saison 4 de Black Mirror, c'était donc l'occasion parfaite pour visionner ce fameux hors-série, considéré comme la meilleure proposition dystopique de l'univers du Miroir Noir.

Si c'était peut-être le cas lors de sa sortie, après la fin de la saison 2 ; il est difficile de l'affirmer aujourd'hui après deux saisons plus étoffées et entreprenantes.
Avec ces saisons 3 et 4, Black Mirror a exposé ses faiblesses, ses tics d'écriture et de réalisation. La série angoisse toujours mais ne surprend plus vraiment.

Et après avoir vu l'épisode final de la saison 4, le brillant "Black Museum", s'extasier devant "White Christmas" s'avère compliqué tant le premier semble être une version condensée et améliorée du second.
Tout l'intérêt de la série est de placer le spectateur dans un état de malaise face à une technologie menaçante et incontrôlable, dans la plus pure tradition horrifique de l'inquiétante étrangeté. Ici, toute la montée en puissance, le climax et la résolution sont prévisibles pour celui ou celle qui a pris la peine d'analyser, même succinctement, les 18 autres épisodes du show.

Si cela désamorce une partie de l'intérêt de cet épisode, "White Christmas" reste tout de même une fulgurance psychologique et philosophique pour la série.

Brothers
6.7

Brothers (2009)

1 h 45 min. Sortie : 3 février 2010 (France). Drame

Film de Jim Sheridan

Raton a mis 4/10.

Annotation :

Pour avancer dans la filmographie du sieur Gyllenhaal, j'ai cédé à la tentation Netflix qui propose 6 films du gringo dont 4 inconnus.
J'ai commencé avec Brothers, adaptation américaine d'un film de Susanne Bier, la plus américaine des cinéastes danois.

Ce qui surprend en premier lieu dans "Brothers" c'est le casting. Tobey Maguire en militaire gradé, Natalie Portman en femme modèle du précédent et Jakouille en voyou sur la voie de la rédemption.
Je peux vous assurer que voir Tobey "Peter Parker" Maguire en officier, c'est encore moins crédible que Tom Cruise dans Downtown Abbey.

Et si, par miracle, on arrive à passer au dessus du ridicule que Maguire incarne, il va falloir s'accrocher sévère pour survivre au développement lourdingue, pénible et sentimentaliste de l'intrigue.

"Brothers" est un film américain écrit pour les Américains, avec un soldat traumatisé par la guerre et les vilains terroristes barbus, une femme aimante, pas trop coincée et prête à l'attendre jusqu'au bout, et un frère profondément bon malgré son passé de taulard (heureusement que Jake est beau comme un camion, sinon ça aurait été sacrément pénible).
C'est typiquement le genre de film qui quand il ne m'indiffère pas, m'exaspère au plus haut point.

Amérique, je te confie mon majeur levé.

Preuve irréfutable
5.9

Preuve irréfutable (2005)

Proof

1 h 36 min. Sortie : 20 septembre 2006 (France). Drame

Film de John Madden

Raton a mis 4/10.

Annotation :

Je continue mon escapade Gyllenhaal avec ce film, gros bide dans sa carrière malgré un casting all-stars avec Anthony Hopkins et Gwyneth Paltrow.

Et je vais avoir du mal à en dire beaucoup sur "Proof" tant il m'évoque peu de choses. Le développement de son intrigue est assez pénible sans être nébuleux, les personnages sont plutôt monolithiques, les enjeux sont quasi-inexistants.
Remarquez mon utilisation abusive d'adverbes d'approximation, c'est là qu'est la grosse lacune du film.
Lorsque le générique de fin arrive sur l'écran, je n'avais aucune autre réaction qu'un laconique et gêné "d'accord.".

J'avais envie d'aller voir le film, de lui tapoter l'épaule en lui disant "d'accord mon grand" et en lui sommant d'aller se coucher avec une bonne verveine pour que la prochaine fois qu'il essaye de dire quelque chose, il fasse un petit peu plus de sens.

On ne peut même pas parler de coquille vide puisqu'il n'y a pas de coquille.
Si ce film était un aliment, ce serait du gruyère suisse, aucune saveur mais beaucoup d'argent derrière.

Stronger
6.3

Stronger (2017)

1 h 59 min. Sortie : 7 février 2018 (France). Biopic, Drame

Film de David Gordon Green

Raton a mis 6/10.

Annotation :

Je ne partais pas confiant avec "Stronger". Ce genre de film tire-larmes à l'américaine basé sur le parcours d'une figure héroïque comme les Ricains en raffolent, me rend généralement indifférent.
Mais la confrontation entre Jake Gyllenhaal et Tatiana Maslany suscitait ma curiosité. Les deux comédiens partagent une approche brute et sincère de l'acting.

Et il s'avère très rapidement que le film entier repose sur leur confrontation et leur complémentarité.
Le parti pris scénaristique de présenter des personnages faillibles, capturés à un moment critique de leur vie, confère à "Stronger" une pertinence bienvenue.
Le réalisateur n'hésite jamais à les montrer sous un jour cru, ne cédant pas aux sirènes du maquillage excessif et de la représentation idéalisée de ses acteurs.

Malgré ce naturel, le film peine à asseoir un rythme stable et une évolution intéressante. Deux trois pistes sont jetées sans être véritablement exploitées par la suite. L'oeuvre devient par là assez neutre et impersonnelle.

"Stronger" s'affirme donc comme un film peu marquant mais pas dénué d'intérêt, le tandem Gyllenhaal-Maslany produisant de sacrés étincelles.

Invasion Los Angeles
7.2

Invasion Los Angeles (1988)

They Live

1 h 33 min. Sortie : 19 avril 1989 (France). Action, Science-fiction, Thriller

Film de John Carpenter

Raton a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je ne prenais pas beaucoup de risques en lançant "Invasion Los Angeles", étant un gros amateur et de SF et du travail de Carpenter.
La sincérité et la générosité de son cinéma m'ont toujours touché et séduit, malgré ma faible connaissance de sa filmographie.

"They Live!" ne fait pas donc pas exception à la règle et propose un divertissement délicieux au juste propos contestataire.
Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est la flagrante sensibilité homophile du long métrage. Cet aspect confère au film toute son originalité et un intérêt décuplé.
La fameuse scène de catch de rue est un exemple évident de cette approche : deux hommes s'empoignant le corps, non sans une certaine complicité, pendant de longues minutes en gémissant comme des taureaux.
Ce propos est réaffirmé avec la position de la protagoniste féminine, unique entrave à l'union des deux hommes.

Après un rapide Google je m'aperçois que le sous-texte homophile de Carpenter n'a que rarement été questionné sur les internets. Je suis par contre à peu près sûr qu'une thèse américaine doit aborder le sujet (comme toujours).

Le Labyrinthe - Le Remède Mortel
5.1

Le Labyrinthe - Le Remède Mortel (2018)

The Maze Runner: The Death Cure

2 h 22 min. Sortie : 7 février 2018 (France). Action, Science-fiction, Thriller

Film de Wes Ball

Raton a mis 1/10.

Annotation :

Mine de rien, j'aime bien cette vague d'adaptation de bouquins dystopiques pour ados (Le Labyrinthe, Divergente, Hunger Games...).
Si les films sont (presque) toujours catastrophiquement manichéens, mal rythmés et caricaturaux, ils sont également l'incarnation absolue du film popcorn. Approchez ces films avec une démarche distanciée et ironique et vous êtes à peu près sûrs de passer un bon moment.

Mais toutes ces sagas ont la fâcheuse tendance de se pasticher elles-mêmes lors de leur dernier volet. Hunger Games 4 était affligeant, Divergente 3 minable et ce Labyrinthe 3 tombe dans le même travers.

Toutes ces sagas reposent sur le même développement tripartite : le héros face à l'inconnu et lui-même (1er film), l'ouverture du monde et l'apparition de la résistance (2e film), le(s) héros face à la cité et au renversement du pouvoir tyrannique (ultime film).
Et toute la fraîcheur des premiers opus s'évanouit lorsque le dernier film s'enlise dans un pseudo-propos contestataire et un développement ultra prévisible (amour impossible, un proche du héros meurt, trahison dans le dernier quart, repartir à zéro dans la dernière séquence...).
Pour toutes ces raisons, Le Labyrinthe 3 se confond avec ses pairs et finit par être un film terne, oubliable, consternant de facilité et mal interprété.

THX 1138
6.7

THX 1138 (1971)

1 h 26 min. Sortie : 3 novembre 1971 (France). Science-fiction

Film de George Lucas

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Quand on considère l'image actuelle de George Lucas, véritable Goliath avide de billets verts, difficile d'imaginer qu'avant Star Wars, son tout premier long métrage était une oeuvre noire de science fiction, critique acerbe de l'uniformisation, de la déshumanisation et de la société de consommation outrancière.

Autant désamorcer la chose tout de suite, si la dystopie SF était rare au cinéma en 1970, elle est presque devenue consensuelle aujourd'hui. Les nombreux films marquants ayant jalonné le genre (de Blade Runner à Dark City) ont démystifié la dark SF et ont sillonné les differentes expressions de la dystopie.
Si un film comme THX 1138 faisait figure d'iconoclaste à sa sortie, avec un oeil moderne, le propos dystopique de l'oeuvre fait vache maigre.

Un bon nombre des idées proposées par Lucas sont soit datées, soit déjà vues/lues (ça emprunte sec à Orwell). Reste le prototype de l'hologramme, des années avant celui de Leia dans "Un nouvel espoir".
Pour montrer cette société tyrannique où l'émotion est prescrite, Lucas adopte une réalisation, un cadrage et un étalonnage neutre, très lisse et fixe. Or, je trouve qu'un traitement texturé, organique de l'image sert mieux le propos dystopique (Brazil, Dark City...).
Et le problème principal intervient, le propos et l'intrigue sont tout aussi lisses que l'image. THX 1138 ne dit finalement pas grand chose, se contente d'un panorama à un instant T d'un monde robotique. Le propos politique et philosophique se résume à la tentative d'émancipation du protagoniste et là encore c'est mou.

THX 1138 est donc un pionnier dans son domaine cinématographique, mais il se contente de proposer sans exprimer, de témoigner sans protester. Il enfonce les portes déjà ouvertes par la littérature, avec élégance certes mais sans véritable panache.

L'Arme fatale
7

L'Arme fatale (1987)

Lethal Weapon

1 h 50 min. Sortie : 5 août 1987 (France). Action, Thriller

Film de Richard Donner

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Vu sur un coup de tête, je ne m'attendais pas à apprécier autant "L'arme fatale". Je pensais visionner un film d'action décomplexé des années 80, neuneu sur les bords et filmé comme tant d'autres, alors pourtant que la réflexion et l'esthétisme sont loin d'en être exclus.

Après une première scène mémorable, élégamment réalisée, "L'arme fatale" présente deux protagonistes en relief, véritables archétypes en devenir, destinés à former un duo explosif culte.
Là où de nombreux films d'action modernes essaient de jouer sur différents tableaux sans en réussir un seul, "L'arme fatale" parvient à être plurifacette (?) sans se fourvoyer : film d'action très solidement rythmé, enquête noire bien ficelée, humour très présent sans jamais dégonfler le propos dramatique et buddy-movie irréprochable. Seule ombre au tableau, le combat final entre Mel Gibson et le méchant aryen, monté n'importe comment.

Sans être le film d'action de la décennie, "L'arme fatale" propose un divertissement sincère et généreux et un chouette moment sur un canapé.

1984
6.3

1984 (1984)

1 h 53 min. Sortie : 14 novembre 1984 (France). Drame, Science-fiction

Film de Michael Radford

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Même si l'idée d'adapter le roman considéré comme le chef d'oeuvre de la littérature d'anticipation peut paraître alléchante tant l'oeuvre peut avoir une résonance actuelle et une esthétique cinématographique ; ceux l'ayant lu savent qu'il s'agit d'un défi extrêmement risqué.

Orwell livre tout un pan de son 1984 au mot et à la décadence de la richesse linguistique à travers la novlangue. Retranscrire cette question fondamentale à l'écran peut paraître impossible.
De la même façon, 1984 met une bonne centaine de pages avant de faire réellement démarrer son intrigue. Il s'agit d'un livre lent, minutieux et exténuant. Vouloir retranscrire ce qui fait tout le sel de l'ouvrage en 1h53 a de quoi faire grimacer les puristes.

Et même si Michael Radford fait ce qu'il peut pour conserver l'aspect terne et sordide du roman, qu'il s'acharne à rendre compte d'un univers cru déshumanisé, il lui est impossible de témoigner de la profondeur du concept de la double-pensée, de l'importance cruciale de Big Brother, de la rhétorique de manipulation de l'IngSoc, etc.

Le film en lui-même est correct, authentique dans sa démarche et pertinent dans son interprétation, l'adaptation était juste une mauvaise idée.

Revenge
5.9

Revenge (2017)

1 h 48 min. Sortie : 7 février 2018. Action, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Coralie Fargeat

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je tenais à assister à la projection de ce film complètement vierge. J'ai réussi à éviter toutes les bandes-annonces, les synopsis et autres résumés, donc je m'assois dans le cinéma prêt à être surpris.
L'avantage de ce stratagème est que je n'ai pas vu la claque venir et que je ne me suis fixé aucun horizon d'attente. Donc si vous voulez faire comme moi, ne lisez pas plus loin.

"Revenge" s'impose progressivement comme un rape & revenge nerveux et anxiogène, dans lequel la moindre approximation peut coûter la vie.
Matilda Lutz s'affirme comme une héroïne solaire, se transformant petit à petit en bras armé du post féminisme. J'avais déjà défini le post-fem à l'occasion de mon commentaire sur "Spring Breakers", il s'agit d'une branche moderne du féminisme, résolument inspiré par le post-modernisme et édifié contre le féminisme bourgeois blanc. Créé à l'origine par les fem pro-sexe, le post-fem voit l'objectivation et la sexualisation de la femme comme des possibles outils d'empowerment.

Ici le personnage de Matilda Lutz est une jeune femme blonde au comportement et à l'allure archétypale de bimbo. Là où un film lambda l'aurait présentée comme une écervelée aux mœurs légers, Revenge la place au centre du processus filmique comme une victime du comportement patriarcal abusif, puis comme une femme forte et intelligente qui utilisera sa sexualité comme point de départ de sa rhétorique vengeresse.

"Revenge" s'inscrit donc dans une nouvelle tradition du cinéma extrême français : après Xavier Gens et Pascal Laugier dans les années 2000, des nouvelles réalisatrices proposent des obus filmiques aussi radicaux dans le propos que dans la monstration. Après "Grave" de Julia Ducournau, ce "Revenge" de Coralie Fargeat est une catharsis jouissive, démonstration fébrile et grotesque d’ultra-violence.
À ce propos, cet aspect grotesque n'est pas vraiment un problème car il sert le propos de la réalisatrice et témoigne d'une profonde sensibilité relativiste et d'une grande connaissance des codes hollywoodiens.

Alors merci Coralie Fargeat de nous donner une telle mandale et d'utiliser tous ces codes sclérosés pour enfin les dépasser.

Les Beaux Gosses
5.9

Les Beaux Gosses (2009)

1 h 30 min. Sortie : 10 juin 2009 (France). Comédie

Film de Riad Sattouf

Raton a mis 6/10.

Annotation :

Je m'attendais à un film poussif et caricatural, et pourtant "Les Beaux Gosses" s'est avéré très tendre et juste.

Il y a des choses à redire sur le rythme et le développement du film, mais dans sa globalité il reste agréable à regarder, fait souvent rire et parvient même à toucher dans quelques scènes.
Il ne fait pas de doute que dans quelques années, ce film sera considéré comme culte pour une génération et que par conséquent, il ne vieillira sans doute pas très bien.

Ou peut-être qu'il sera redécouvert et adulé et qu'il relancera la mode des pulls à losange et des coupes mulet. Quelle horreur...

Le Jour d'après
5.5

Le Jour d'après (2004)

The Day After Tomorrow

2 h 04 min. Sortie : 26 mai 2004. Action, Aventure, Science-fiction

Film de Roland Emmerich

Raton a mis 4/10.

Annotation :

Je ferai au Jour d'après les mêmes reproches et les mêmes compliments que j'avais fait à 2012 tant les deux films sont proches. Ils ne partagent pas que leur scénario catastrophe ; le développement des personnages, le traitement de l'intrigue et la fin sont tout aussi semblables.

Autant le dire tout de suite, c'est incohérent du début à la fin. Ça ne tient jamais debout, les décisions des protagonistes sont incohérentes et l'architecture générale du film est digne de Numerobis.
En fin de compte, l'acting n'est pas fantastique et tous les rebondissements sont prévisibles mais ces arguments n'arrivent pas vraiment à peser dans ma balance.

Car "Le Jour d'après" est ultra fendard à visionner. Ça joue le sensationnalisme à fond les marrons à base d'effets spéciaux gigantesques et de gros bateau dans les rues de NY. C'est pas toujours beau (ces loups en CGI bon dieu...) mais ça régale sans arrêt.

Alors oui, Roland Emmerich est un petzouille qui ne sait balancer que des clichés et des poncifs désespérants mais il sait rythmer ses films le bougre.

Phantom Thread
7.2

Phantom Thread (2017)

2 h 10 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Après la grosse claque qu'a été "There Will Be Blood", je n'avais pas encore trouvé le courage de lancer un autre film de Paul Thomas Anderson.
La sortie de "Phantom Thread" me donnait l'occasion idéale pour replonger dans l'univers méticuleux et exigeant du réalisateur américain.

"Phantom Thread" s'impose comme une oeuvre plus hermétique, plus claustrophobe et moins grandiloquente que "There Will Be Blood". Pourtant, le silence, les regards et le bruit y sont toujours aussi importants.
À ce propos, le soin apporté aux sons est impressionnant. Tout y passe : raclements de chaise, beurrage de tartines, respirations, bruissements et autres murmures.

Le film dresse ainsi, à petites touches délicates et d'une subtilité extraordinaire, le double portrait d'un homme ulcéré par son travail, éternel insatisfait et de la femme d'abord mutine, puis cheffe d'orchestre, qui lui redonne goût à l'amour.
Je reste admiratif de la science du détail et du non-dit que développe Anderson dans ses films. Il arrive à capter l'essentiel sans le diluer, à saisir l'instant pur et à ne pas le salir.

Black Panther
6

Black Panther (2018)

2 h 14 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Ryan Coogler

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Je ne suis pas un fan de Marvel mais comme un blaireau, je persiste à visionner chaque sortie alors que je sais exactement ce que je vais voir : le même film que le précédent, avec un emballage différent.
Alors, quand est annoncé un nouveau super-héros prêt à renverser le schéma typique et qui, en plus, serait la révolution anti-raciste dans les blockbusters, évidemment j'accours.

D'ailleurs, je ne vais parler que de ce dernier point ici, "Black Panther" étant une production Marvel tout ce qu'il y a de plus classique dans son développement et dans son rythme.
Je pense qu'il est évident que "Black Panther" s'impose comme un film nécessaire pour la place du public afro dans l'industrie cinématographique américaine. Présent depuis les débuts du 7e art, souvent honnis et cachés, il était grand temps qu'une superproduction rende hommage à la culture africaine, tout en étant réalisée par un noir et conçus par des noirs.

La mise en scène de l'Afrique et de ses identités est d'ailleurs bien réussie. Pas trop de raccourcis, pas de vision idéaliste et des références subtiles et bien placées (que ce soit les blagues sur la perruque et le végétarisme ou le "What are thooose ?" sorti de nul part).
Peut être que je surinterprète, mais j'ai même trouvé que le renversement des alliances entre différentes tribus au climax du film était une parfaite évocation des troubles ethniques/transnationaux africains (RDC, Mali, Rwanda, RCA, etc).

Après, ce qui me dérange, c'est que tout ce contenu bien référencé, finement ouvragé (les costumes et emprunts aux différentes peuplades africaines sont vraiment convaincants) sert un propos et une industrie purement blanche. J'ai l'impression que Marvel sort "Black Panther" pour montrer patte blanche (!), alors même que le fond est toujours exactement le même. L'argument "blacksploitation" sonne alors terriblement faux quand on sait que l'argent du film va permettre à un univers cinématographique stéréotypé et potentiellement oppressif de perdurer.

Je suis donc complètement mi-figue, mi-molette sur "Black Panther".
Nécessaire ou pervers ? Je pense qu'une fois de plus, la réponse se situe dans un délicat entre-deux.

Jarhead - La Fin de l'innocence
6.8

Jarhead - La Fin de l'innocence (2005)

Jarhead

2 h 05 min. Sortie : 11 janvier 2006 (France). Drame, Guerre

Film de Sam Mendes

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Le marathon Gyllenhaal poursuit son cours. Quand je vois que je dois m'enfiler un nouveau film de guerre, après la déception qu'était Brothers, j'ai pas la plus grande des deter.

Et pourtant Jarhead s'avère beaucoup plus malin et pertinent qu'il n'y paraît.
Les marines sont une institution aux États Unis, véritable incarnation du patriotisme et de l'impérialisme américain. La méritocratie interventionniste se retrouve parfaitement dans ce corps d'élite réuni autour du drapeau et de la ferveur nationaliste. Tout ce que je déteste.
Jarhead s'intéresse à un groupe de marines envoyé au Koweït dès le tout début de la guerre du Golfe (opération Tempête du désert). Ce conflit, trop peu étudié en France (on lui préfère la guerre en Irak de 2003) est le symbole du début de l'échec de la politique étrangère américaine post-GF. C'est la première fois qu'on commence à se demander si les États Unis ont vraiment les épaules pour être la puissance hégémonique mondiale.

Et Jarhead narre le quotidien de ces soldats, paumés, en proie à l'ennui et au doute. Il montre comment le succès politique de l'opération s'est fait au détriment des troupes. C'est donc un film sur l'aliénation, le mensonge d'État, la marginalité des soldats et sur le caractère profondément intéressé des interventions "humanitaires" américaines.

Ce qui est intéressant c'est que Jarhead ne mâche pas le travail. Il ne défend pas mais ne démonte pas non plus, il donne à voir un état des choses critique, déprimant. Pas foncièrement anti-militariste donc mais subtilement critique d'un état du monde et d'une manipulation politique constante.
La réalisation élégante de Sam Mendes sert le propos, en particulier avec ce climax dans les champs de pétrole.

Chien
5.9

Chien (2018)

1 h 30 min. Sortie : 14 mars 2018 (France). Comédie, Drame

Film de Samuel Benchetrit

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Vu en avant-première avec l'équipe du film et deux trois guests.

C'est amusant de voir comment bon nombre de spectateurs, sous prétexte qu'ils sont à l'AP avec les créateurs du film, se sentent obligés d'aimer l'oeuvre qui leur est présentée. J'étais donc avec la crème de la crème des bobos pseudo-cinéphiles de la capitale pour visionner mon premier Benchetrit et plus généralement pour mon entrée dans un univers que je ne connais pas du tout.

Et ma sortie de cet univers sera aussi rapide que mon entrée. Si j'apprécie la photographie subtile de "Chien", son épilogue poétique et la performance remarquable de ses acteurs (Vincent Macaigne et Bouli Lanners), ce genre de métrage a plus tendance à m'ennuyer qu'à me fasciner.

Je ne cherche pas à tout prix un sens aux films que je regarde. Je recherche en revanche un propos, une volonté artistique qui débouche sur un discours, un témoignage.
Pour "Chien", je comprends que le sens ne soit pas la priorité, mais j'ai du mal à saisir l'absence de propos, ou sa nature s'il existe. À quoi bon ce développement, cette monstration de l'aliénation d'un homme ? À quoi bon le malsain, la souffrance et la crispation ?

Pour faire court, j'ai regardé l'heure durant le film, ce que je ne fais jamais.

Alien Contact : dans l'espace

Alien Contact : dans l'espace (2017)

Alien Contact: Outer Space

1 h 03 min. Sortie : 10 octobre 2017 (France). Science-fiction

Documentaire TV de J. Michael Long

Raton a mis 3/10.

Annotation :

Comme quasiment tout le monde, je suis fasciné par le cosmos, je suis un mordu de science-fiction et de photos de nébuleuses et les anecdotes sur l'espace me rendent toujours rêveurs.
Ce docu Netflix me paraissait donc un bon moyen de se réveiller tout en se cultivant sur l'univers.

Et ben pas du tout, c'est un espèce de diaporama cheap, avec réutilisation des mêmes images toutes les 10 minutes et transitions foireuses.
Encore, si seule la forme posait problème, j'aurais pu accrocher, mais le fond est tout aussi douteux.
J. Michael Long, le réalisateur et narrateur, est surtout connu pour ses docus conspirationnistes et sensationnalistes tels que "Bigfoot Is Real !" ou "Ancient Aliens and the New World Order". Alors vous imaginez qu'il ne va pas s'embarrasser d'une poignée d'approximations et de raisonnements fallacieux.

Le plus dangereux c'est que ce docu prétend juste retracer les différentes tentatives de communication avec les aliens (et inversement) et ce n'est que de façon fourbe et détournée que le réalisateur insère des propos conspis creux et foireux.

Donc pour résumer : c'est moche, approximatif et plat.

Raton

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