En 2018 les carottes sont cuites (films)

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30 décembre

Vu avec les copains la veille du nouvel an. On s'est vite rendu compte que derrière le principe enthousiasmant d'un épisode guidé par la volonté du spectateur, les boucles scénaristiques proposées étaient assez frustrantes. Plus l'impression d'assister à un film méta aux limites assumées réalisé par Abed Nadir qu'à un épisode léché d'une des séries phares de la plus grande plateforme de production et de diffusion streaming de contenus audiovisuels.

Nota : +1 après quelques jours, à mesure que se lève le voile sur la complexité et l'intérêt de ce métrage. Cf notamment un bon article de Konbini qui m'a gentiment pris par la main

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29 décembre

Premier film de Paul Dano formellement très séduisant et servi par un trio d'acteurs remarquables. Je n'en attendais pas moins de Jake Gyllenhaal, mais la performance émouvante du jeune Ed Oxenbould est une appréciable surprise. Le film se distingue en outre par un traitement tout en nuances de ses personnages qui semblaient initialement endosser les postures classiques du mari archétype de la masculinité virile et obtuse et d'une femme-mère apaisante support du foyer. Le renversement observé au milieu du métrage ne se fait pas toujours de la manière la plus heureuse mais dévoile un récit touchant qui m'a plu.

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28 décembre

Cuaron a décidément plusieurs cordes à son arc. Il nous avait habitués à sa grande précision technique et à l'adaptation avec succès de sa folie des grandeurs. "Roma" relevait en ce sens d'un double pari : porter un film d'auteur exigeant (noir et blanc, VO, long) devant le grand public et proposer un récit cohérent sur sa jeunesse sublimé par sa forme même.

Les deux sont réussis, si l'on en croit à la fois la récompense décrochée au festival de Venise et la distribution du film par Netflix. Il convient surtout de saluer l'incroyable réussite formelle de ce métrage : noir et blanc confondant de profondeur, des travellings soyeux et plein de vie, une bande son tout en bruitages immersifs, des plans à couper le souffle. En fait, au regard de la qualité presque équivalente du propos, c'est le format de diffusion, et la manière dont j'ai vu ce film, qui lui portent le plus grand tort : diffuser ce film sur petit écran, c'est comme exposer un Soulages dans une cave mal éclairée ; on n'en saisit pas toute la beauté.

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25 décembre

Enfin, enfin un film de Jacques Demi !

Réjouissante de bout en bout, cette célébrissime comédie musicale affiche un casting dont le glamour n'a d'égale que la performance. Les textes et dialogues, la musique, les couleurs, les plans, tiennent du chef d'oeuvre. J'ai été un peu moins séduit par les chorégraphies moins travaillées que dans un "West Side Story". Je mesure en tout cas le legs de ce film à la postérité, et en particulier à "La La Land" qui à côté de ce spécimen fait figure de pâle pastiche.

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20 décembre

Le film passe bien, malgré ses 130 minutes bien tapées. Pourtant, il nous offre bien peu de choses à voir : une héroïne (toujours sympa dans un film de cet acabit), et une cheffe des rebelle (encore plus rare hors Star Wars). Voilà. Bien sûr il y a la débauche visuelle et des plans très spectaculaires, bien sûr la patte de Peter Jackson assure un minimum de tenue à l'action.

Mais quel vide au scénario : passer si peu de temps dans un univers aussi complexe c'est être sûr d'expédier les intrigues et de ne pas s'attacher aux personnages dont le sort nous importe autant que la qualité de la moquette qui recouvre les marches du Gaumont...

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16 décembre

Après "Nobody Knows" plus tôt dans l'année, j'avais hâte de voir enfin le tant attendu nouveau Kore-eda. Le réalisateur japonais livre il est vrai un film excellent qui pour une fois, je trouve, mérite sans doute sa Palme d'or. Techniquement toujours judicieux, Kore-eda livre à nouveau un film d'une étonnante justesse et d'une émouvante sincérité sur le sort d'une famille de fortune humainement formidable. Encore plus réussi que "Nobody Knows", "Une affaire de famille" s'appuie surtout des personnages géniaux à l'épaisseur palpable. Bravo

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8 décembre

Ca fait plaisir de retrouver les frères Coen a volant d'un film réussi. Moi qui aime leurs westerns (cf. "True Grit" meilleur film de leur filmo en ce qui me concerne), me voilà servi. Ce film à saynètes, de durée variable mais égales en qualité, croque avec gourmandise les aspects les plus saillants du folklore du genre pour un film un poil long mais dont la diversité des profils permet un renouvellement continu et un plaisir réel au visionnage.

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2 décembre

Tant et tant d'années après sa sortie, je découvre enfin "L'étrange Noël de Monsieur Jack", film culte s'il en est.
J'ai été charmé, comme de coutume, par l'inventivité et la patte de Tim Burton, ainsi que par ce récit à la fois loufoque, tendre et, reconnaissons-le, assez effrayant. Mais, pour une fois, je dois admettre que l'avoir vu en VO m'a plutôt desservi : devoir se raccrocher sans arrêt aux sous-titres d'un film musicale en rend l'appropriation beaucoup plus complexe.
Me reste à le voir en VF ou à parfaire mon anglais.

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29 novembre

Vent de fraicheur venu du nord, "Natür Therapy" livre, en 80 minutes de rando, une historiette désarçonnante de sincérité, un pensum plaisant et original sur la masculinité, le doute, le fameux FOMO cher à ma génération, la crise de la presque quarantaine, le couple, l'aventure. Rien que des sujets qui me parlent, traités avec cocasserie et second degré.

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22 novembre

Diffusé dans le cadre de "Novembre Gourmand" à Caen, en partenariat avec le Lux et suivi par un questions-réponses avec une endocrinologue diabétologue du CHU de Caen.

Gameau, belle gueule et sens de l'humour au poil, se livre à l'expérience de ne bouffer que des produits transformés pendant deux mois (sans bonbecs, ou sodas et avec pas mal de produits allégés). Résultat : il prend 8 kilos et son foie fout le camps.
Ce documentaire édifiant, bien ficelé et pédagogique est un brûlot salvateur qui nous renvoie à la mainmise des industriels sur notre société. La prise de conscience des froids calculs financiers qui régissent en sous-main tous les aspects de notre vie alimentaire est vertigineuse et enrageante. Devant l'accumulation des preuves accablant de responsabilité les grandes entreprises et les pouvoirs publics quant aux maux dont nous souffrons, j'en viens à avoir envie de tout faire péter.

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20 novembre

L'empreinte d'Andréa Bescond marque profondément ce film.

Sur la forme, la mise en scène foutraque vient à la fois rappeler le caractère éminemment explosif de sa créatrice, tout en soulignant le chaos d'une vie après un tel traumatisme. L'adaptation cinématographique de la pièce originale ne lui rend d'ailleurs probablement pas justice, certains ressorts de mise en scène, notamment au début du film, étant difficilement compréhensibles sur toile.

Sur le fond, évidemment, puisqu'il retrace le parcours de combattante qu'elle a réalisé - et qui lui reste à faire - pour dépasser le traumatisme qu'elle a connu enfant. La sincérité générale du film, à laquelle fait écho sa mise en scène originale et personnelle, est très touchante et révèle en particulier la difficulté de l'éclosion du dialogue avec les proches, les attitudes auto-destructrices, la peur de l'abandon.

Ce film est d'autant plus difficile à noter. Profond, dur (les actes évidemment, mais également les mots de la mère), assez désespérant quoique positif, on ne peut y être insensible. Peut-on mettre une note à un témoignage aussi difficile et courageux ?

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18 novembre

Pour une fois je ne change pas ma note initiale, un bon gros 4, qui décrit fort justement le manque d'ambition de cet opus très artificiel qui s'appuie sur quelques mauvais choix et une débauche visuelle malvenue. Les ressorts essentiels de l'intrigue de toute la saga sont dévoilés sans guère de tension pour en souligner l'importance.

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18 novembre
-1

Longounet, sombre, l'intrigue aussi mal ficelée que dans le bouquin, l'adaptation ciné de la première partie du dernier tome d'Harry Potter réussit quand même, par cet artificiel découpage, à coller à l'essentiel de l'histoire du livre et à retranscrire son ambiance. Il manque tout de même de rythme, la deuxième partie concentrant l'essentiel de l'action.

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17 novembre

J'avais mes réserves, en allant voir "Le Grand Bain", sur la teneur et la qualité de ce métrage : j'aime pas Gilles Lellouche. Je sais pas pourquoi ce mec incarne à mes yeux l'archétype du riche beauf et hâbleur. Je craignais donc que ce film très masculin livre, sous couvert de conte initiatique et décalé, un énième récit sur les fantasmes de la virilité, des femmes belles et faciles, patati patata.

On échappe heureusement à ce cliché. Mais le film, plaisant et parfois émouvant, souffre d'aspects caricaturaux qui entachent certains personnages (Canet, Poelvoorde, Bekhti). Il a le mérite d'explorer la crise de la quarantaine sous divers aspects et de montrer - ça fait bon genre - des mecs qui souffrent et qui trouvent le salut dans la camaraderie (entre couilles quoi), deux coaches dotées d'un relief assez artificiel, et une passion ridicule (mais pas tant que ça, non) pour la natation synchronisée.

Bref si l'ensemble tient bien la route et donne même quelques morceaux de drôlerie (mention spéciale à Philippe Katerine, sincère et touchant), le film me paraît manquer d'une certaine honnêteté pour parfaitement convaincre.

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16 novembre
Re-revu : -2

Toujours autant de mal à calibrer mes notes.
Finalement, je trouve que ce film a du mal à gérer la tension croissante qui habite le bouquin. Sans s'éloigner de son canevas de base, il fait ainsi preuve de longueurs que les scénaristes ont voulu combler par l'ajout d'une scène inutile au milieu du film. Toutes les clés ne sont pour autant pas données et, si l'on ne passe pas un mauvais moment dans l'ensemble, j'ai clairement été exaspéré par les pathétiques moments guimauve - voire sexistes - qui émaillent la sixième année de nos héros...

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14 novembre

Difficile de faire le tri dans ses pensées, surtout quand on est un immense fan (je pèse mes mots) de la saga du sorcier à lunettes. "Les Animaux fantastiques" 2 faisait plusieurs paris. Il en réussit autant qu'il en perd, pour un résultat mitigé.

Le premier était de réussir la transition entre le premier film, qui traitait vraiment de son sujet (les bestioles magiques), sur fond de manigances politiques, et l'importance croissante accordée à l'ascension de Grindelwald. A ce niveau, le film se révèle parfois assez chaotique : on peine à trouver du liant entre deux arcs narratifs distincts, ce qui complique un peu l'embarquement du spectateur dans le récit propre et autonome de cette nouvelle saga.

Le deuxième était justement de proposer une expérience spécifique qui assume l'héritage du premier film tout en le cultivant. Réussite mitigée. Rowling au scénario et Yates à la réalisation parviennent à faire vivre la spécificité charmante de leur héros et de ses découvertes, en étendant l'univers magique passionnant dans lequel se déroule le récit : après les États-Unis, la France magique des années folles fait montre de quelque particularité, les créatures magiques proposées sont fascinantes et la Magie elle-même s'enrichit d'utilisations astucieuses et impressionnantes qui décloisonnent à raison la pratique très scolaire des adolescents de Poudlard. D'un autre côté, le foisonnement de personnages et d'intrigues internes fait perdre un temps considérable à l'évolution de l'intrigue et donne à l'ensemble du film un faux rythme qui m'a un peu gêné.

Un dernier pari était évidemment d'assurer la cohérence de l'univers HP étendu en permettant la jonction entre l'intrigue des AF et les quelques clés de lectures disséminées dans les livre de la saga originale. En gros, de flatter habilement le fan-service et la connaissance pointue des aficionados de l'univers HP. Ce pari-là est finalement raté. Si la salle frémissait à chaque nouveauté, l'analyse à froid révèle de graves incohérences scénaristiques.
Ce qui rend ce film si difficile à évaluer c'est qu'il soulève tout de même un coin merveilleux du Monde des sorciers et dessine des liens jusqu'ici fumeux voire inédits entre les personnages des deux séries - quitte à parfois verser dans un certain sensationnalisme. En tout cas ce film suscite, comme chacun des tomes de la saga, des débats, hypothèses et élucubrations passionnées !

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12 novembre
Re-re-revu : +2

Que m'arrive-t-il ? Who am I Hedwig ?
Plus le temps passe depuis ma dernière tournée des livres, plus je me trouve sensible au charme des films (le 4 excepté). Ou est-ce d'avoir vu le navet de Mike Newell juste avant qui, par comparaison, me donne l'impression d'assister à un bon film ? Pourtant, je ne suis pas le dernier venu sur la saga Harry Potter mais un fan de la quasi première heure, incollable sur les livre que je porte au panthéon de ma culture ! Je suis perdu...

Voyez plutôt : un réalisateur qui sait réaliser, c'est une bouffée d'air après "La coupe de feu". L'image retrouve une texture, le récit prend le temps de dérouler son fil, les acteurs jouent plus juste que lors du film précédent, Dumbledore s'est assagi. Les choix de style, tant dans les décors que dans les prises de vue et les effets spéciaux sont payants.

Le film souffre en revanche des mêmes torts que ceux du livre : l'impression que le récit s'étend et se complait dans l'opposition croissante entre Ombrage et Poudlard, à grand renfort de péripéties moyennes, pour réserver un final attendu après 600 pages / 2 heures (rayez la mention inutile) de parlote.

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11 novembre
Re-re-revu : -1

Pas grand chose à sauver dans ce quatrième opus sans âme, brouillon, incompréhensible et semblant courir tout du long après son sujet. Il y a bien deux scènes sympas, celle du bal et celle du cimetière mais le reste me désespère. Dumbledore est fatigant à courir et hurler partout sans raison, les vieux zooms sur Maugrey dans tous les recoins et les indices disséminés ça et là sur son identité tuent le suspense, Barty Croupton Jr a été transformé en un dément incontrôlable alors qu'il s'agit de toute évidence d'un sorcier génial et de grand talent, les délégations des autres maisons nous offrent à voir un sacré cliché sur les genres... Voldemort est trop bien sinon

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4 novembre

J'aurais dû me méfier de cette affiche aussi maquillée de slogans.
L'idée de base sur laquelle s'appuie ce film n'est pas mauvaise mais sur ce canevas correct, l'équipe du film s'est amusée à tisser un scénario bancal où le gag prend le pas sur l'intérêt de l'histoire. Mal dirigés, les acteurs s'égayent sans trop de cadre pour essayer de donner de la profondeur à un film qui en manque cruellement. J'ai à peine ri, et malgré la bouille d'Haenel et de Marmaï, pas déplaisantes il faut le dire, j'ai trouvé "En Liberté !" fadasse.

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2 novembre

Plus que la perle, c'est son écrin qui m'a époustouflé. Ce film est magnifique. La photographie admirable, d'un noir et blanc ciselé, répond à une musique folklorique puis jazz d'une authentique beauté. Chaque plan est orfèvrerie, pour un film dont la durée montre que son auteur voulait atteindre une forme de quintessence. Le duo d'acteurs qui anime cette histoire fantastique est beau à se damner et anime avec justesse un récit qui est, au moins au début, proprement fascinant tant il sort des chemins battus.

Ce qui touche aussi, c'est la sincérité d'un film teinté d'autobiographie et la tendresse du regard de celui qui voulait raconter ses parents. "Cold War" n'est pas dénué de défauts ; d'ailleurs, il s'égare un temps, arrivé au trois quarts, dans quelques banalités qui lui font perdre son rythme. Mais le tout est rattrapé par une fin superbe et éthérée. J'ai vu peu de films issus du dernier festival de Cannes ; mais celui-ci est pour le moment de loin le meilleur.

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2 novembre

Re-re-revu ; +1

Décidément, Cuaron a su insuffler à cet opus une âme et une poésie qui dénote de la rigueur des premiers films de Colombus et surtout de la débâcle (à confirmer par mes re-visionnages à venir) des suivants. Il faut reconnaître que l'atmosphère du troisième tome de JK Rowling, l'un des plus réussis, s'y prêtait bien.

On a plaisir à voir ses acteurs principaux atteindre maturité et je salue tous les choix esthétiques (y compris la musique et le recours à des coeurs d'enfants) de ce film, même si j'ai pu rager contre quelques choix de scénario qui ne sont pas conformes au livre (#puriste). Le meilleur film de la série, indéniablement.

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2 novembre

Re-re-revu ; +1

Columbus livre à nouveau une œuvre très fidèle au livre, offrant un peu plus de relief au récit que le premier film, mais sans guère bousculer les codes qu'il y avait solidement établis. La fidélité du film au livre se traduit aussi, malheureusement, par la retranscription fidèle des écueils et des maladresses du bouquin. Indubitablement, redécouvrir ce film en VO est quand même beaucoup mieux.

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28 octobre

Belle déception. On n'enlèvera pas à Damien Chazelle un certain talent dans sa mise en scène, le travail de sa photographie et la gestion de la tension de son métrage. En revanche, je trouve des défauts assez rédhibitoires à ce "First Man" qui me laissent à penser que le fabuleux coup d'éclat de "Whiplash" (qui avait aussi ses défauts), était peut être un coup de chance. L'avenir nous le dira...

Les défauts donc. Le premier tient au casting : Ryan Gosling est nul. Sans relief - ce n'est pas nouveau - sans inspiration, il peine à insuffler quoi que ce soit à ce personnage historique (que l'on disait taciturne, certes) qu'était Neil Armstrong. Le deuxième tient à la gestion de l'équilibre de ce film qui n'a pas su, je trouve, à quel saint se vouer. Chazelle semble avoir hésité entre le biopic, le drame familial, le film politique et le film d'action sans jamais avoir oser trancher. Le résultat peu convaincant (ces quelques scènes sur la contestation du projet Gemini sont anecdotiques) me laisse égaré et déçu.

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23 octobre

Bif bof. D'un côté, "The house that Jack Built" propose une expérience intrigante au coeur des conflits qui animent l'artiste dans ses références, ses objectifs et son processus créatif. Le film, sous forme de testament autobiographique, fonctionne presque comme une thérapie psychanalytique de laquelle Lars von Trier admet vouloir s'échapper par la petite porte. Cela conduit à un métrage profondément sincère mais d'un pessimisme rare, véritable aveu d'impuissance face aux démons qui habitent le réalisateur.

De l'autre, THTJB constitue le triste spectacle d'un réalisateur qui peine à retranscrire dans son semblant d'intrigue les réflexions partagées entre les deux voix off. On voit bien le côté maniaque, la soif de reconnaissance mais surtout d'expérience, la rupture des tabous, etc. mais le tout me semble vain et profondément égocentrique. Même le contrepoint de la "bonne conscience" qu'incarne Bruno Ganz semble n'avoir d'intérêt pour le réalisateur que parce qu'il flatte l'indécence de son avatar. La performance de Matt Dillon n'efface pas non plus une réalisation par trop signifiante malgré quelques lueurs baroques rigolotes.

Un film intéressant donc ; à plus d'un titre même, mais qui n'est pas parvenu à me convaincre.

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19 octobre

Au Trianon de Lion-sur-Mer, diffusé à l'initiative de l'association de Lion-sur-Mer pour l'environnement, en présence d'un agent de l'Office national des forêts (ONF) en Normandie.

Nécessité ne fait pas toujours qualité. Elle fait beaucoup moins partialité.
"Le temps des forêts" est un film nécessaire. Ma pratique professionnelle quotidienne, soutenue par ma conviction profonde en l'impératif besoin d'un changement de paradigme sociétal et économique m'en convainquent sans mal.
Il pêche en revanche sur un aspect de fond que ses détracteurs n'ont pas de mal à mettre en évidence : il est par trop manichéen. Très beau, bien rythmé, souvent impressionnant, parfois émouvant, il n'en demeure pas moins caricatural sous certains aspects. Cela ne me dérange pas, parce que je sais qu'il existe des voies médianes inexplorées par ce métrage. Et après tout, le grand Marché ne se prive pas non-plus de recourir à la caricature en permanence.
Mais il semblerait qu'il soit attendu de Drouet qu'en tant qu'écologiste (du moins dans son propos ici), s'il veut parvenir à toucher plus de monde, il doive mettre de l'eau dans son vin.

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17 octobre

6.5/10

Quelle surprise ce doit être pour un américain de découvrir un film des frères Dardennes. Q'un film si chiche en moyens puisse décrocher le Saint-Graal des récompenses cinématographiques doit passer au-dessus de la tête de la plupart des producteurs hollywoodiens.

On parle ici d'efficience : résultat maximum pour investissement minimum. La manière qu'ont les deux frères de mettre à nu les rouages et les conséquences de la misère et de la marginalité est tout simplement bluffante. A côté, même les films les plus militants de Ken Loach ont l'air de faire de l’esbroufe. La simplicité de la réalisation, le jeu juste des acteurs, la distance appuyée du regard donnent à ce récit de descente aux enfers quelque chose d'implacable.

Je reste pourtant au bord du chemin, trouvant presque trop peu de relief à ce récit et fait le douloureux constat suivant : le vrai, l'authentique ne fait pas forcément le bon.

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14 octobre

Je n'apprécie pas particulièrement Bradley Cooper. Beau gosse, certes, songwriter et excellent musicien - je le découvre - sa filmo n'a rien pour me faire tomber en pâmoison. Il y a pourtant "Happiness Therapy", avec Jennifer Lawrence, qui m'a beaucoup plu et dont "A star is born", premier film de l'acteur, reprend quelques uns des codes.

Ce dernier est parait-il le remake d'un film des années 1930. Schumpeterien, il aborde avec une certaine réussite non dénuée de pathos (j'en veux pour preuve le nombre inimaginable de reniflements mouillés se faisant entendre à la fin de la séance) la destruction créatrice chère à l'économiste autrichien. Le sujet est convenu, devient vite cousu de fil blanc, mais fonctionne à merveille au début du film. La raison ? Gaga.

La chanteuse, apparue ça et là dans des rôles loufoques tout à fait à l'image de celle qu'elle renvoie en public, se livre ici dans une partition qui lui sied parfaitement. "A star is born" est-elle la chronique d'anticipation de l'ascension de la Mother Monster au cinéma ? En tout cas sa sincérité est touchante et sa voix... Mama mia !

Je n'apprécie pas particulièrement Bradley Cooper. Mais il semblerait qu'il ait le don de faire de romances quelconques des bons films, où l'actrice principale marque les esprits. Son rôle de cowboy sentimental et talentueux dans ce film, excessivement valorisant pour sa pomme, ne le fera en revanche pas rester dans l'Histoire.

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30 septembre
Vu en VF

Enfin, je découvre ce premier long légendaire de Terrence Malick, le mieux noté de SC. "La balade sauvage" a le mérite de proposer une expérience radicale dans sa narration qui ne va pas sans désapointer le spectateur. Sa mise en scène et ses dialogues ont quelque-chose de très Nouvelle-Vague mais c'est surtout son rythme que j'ai trouvé étrange, sorte de chevauchée nihiliste et hors du temps dont les dialogues lunaires lissent le ressort.

Me voilà donc mitigé malgré Martin Sheen (qu'il est beau !) qui a indubitablement la gueule d'un James Dean fripouille. Le rôle de Sissy Spacek m'a en particulier gêné, à la fois parce que je trouvais peu de relief à l'actrice et parce que son point de vue très détaché provoque une distance vis-à-vis d'un récit auquel j'ai trouvé moins de souffle que celui qui animait "Thelma et Louise" par exemple.

En tout cas je pense que le fait de l'avoir vu en VF (la VO ne fonctionnait pas sur mon DVD) compte pour -1 dans la note...

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25 septembre

Quel film. Quelle bande-son. Quel quatuor d'acteurs !

Ce dernier film de Jacques Audiard marque d'une nouvelle pierre sa filmographie stupéfiante. J'ai beau lire les critiques régulières que certains profèrent avec plus ou moins de bonne foi, je ne parviens à souscrire à aucune d'entre elles. Le seul reproche que j'aurais à formuler vis-à-vis de ce film ? Son début, un peu lent à se mettre en branle.

Quand je lis que la musique est nulle, je m'insurge : la partition de Desplat est à la fois très fidèle à son auteur (j'ai de suite reconnu sa patte) et parfaitement réussie. Quand on dit qu'Audiard ne sait pas mettre en scène son film, j'hallucine : il n'y a qu'à voir cette première scène de fusillade jamais vue. Quand on écrit qu'il nous bassine avec ses symboles et ses lubies, j'interroge : n'est-ce pas à ça que l'on reconnaît un réalisateur-scénariste de talent qui sait mettre en scène une continuité dans des films très différents ? Pour ce qui est du grain de l'image, je ne suis pas assez doué pour en juger. Mais enfin, ce rythme ! Ces personnages si originaux et émouvants !

Soit je suis frappé d'une naïveté béate, soit ce film est une grande réussite, à vous de me dire.

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22 septembre

Un film sincère, relativement poignant et qui offre avoir une Amérique de la marge dans un tableau pas déplaisant, notamment en cette période de fièvre matérialiste. Le duo d'acteur est bon et fonctionne plutôt bien même s'il se révèle relativement taiseux.

"Leave no trace" manque tout de même de souffle : tout y est un peu trop rugueux, pris avec une distance froide qui m'en a compliqué l'appropriation.