Cover Extraits - Livres

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9 livres

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a presque 3 ans

Les Fleurs du mal
8.2

Les Fleurs du mal (1857)

Sortie : 25 juin 1857. Poésie

livre de Charles Baudelaire

H-cn a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Hymne à la Beauté


[...]

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage
7.2

L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage (2013)

Shikisai wo motanai Tazaki Tsukuru to, kare no junrei no toshi

Sortie : 4 septembre 2014 (France). Roman

livre de Haruki Murakami

Annotation :

« Cette nuit-là, il fût incapable de bien dormir. Il était très énervé et toute sorte de pensées allaient et venaient dans sa tête. En réalité, ce n'était au fond qu'une seule pensée qui revêtait des formes variées. Comme quelqu'un qui a perdu le sens de l'orientation,Tsukuru ne cessait de tourner en rond, puis il comprenait soudain qu'il était revenu à son point de départ. En fin de compte, cette pensée ne pouvait ni avancer ni reculer, comme une vis dont la tête est abîmée. »

« [...] pourquoi cette aspiration à la mort avait-elle eu une puissance si impétueuse et l'avait-elle enveloppé presque six mois durant ? Enveloppé - oui, c'était bien l'expression exacte. Tel le héros biblique qui avait été avalé par une gigantesque baleine et qui survivait dans son ventre, Tsukuru était tombé dans l'estomac de la mort, un vide stagnant et obscur dans lequel il avait passé des jours sans date. »

C'est une chose étrange à la fin que le monde
6.7

C'est une chose étrange à la fin que le monde

Sortie : 19 août 2010 (France). Roman

livre de Jean d'Ormesson

H-cn a mis 7/10.

Annotation :

Ce qui donne à sa théorie de l'évolution des espèces son intensité dramatique, c'est moins l'origine commune, la parenté étroite entre les êtres humains et le règne animal [...] que l'élimination radicale de tout projet d'ensemble, de toute volonté extérieure, de tout intention divine et de toute finalité. [...] Darwin avait été bouleversé par sa propre découverte et il s'était éloigné lentement, graduellement, presque à contre-cœur et contre sa volonté, de la foi de son enfance. Il confie à un ami qu'il est "presque entièrement convaincu que les espèces ne sont pas immuables." Et il ajoute: "C'est comme confesser un meurtre". [...]
Toute sa vie, il a conservé une lettre de sa femme Emma [...] où elle lui écrivait "Je serai extrêmement malheureuse si je pensais que nous ne nous appartenons pas l'un à l'autre pour l'éternité." Sur cette lettre, il avait griffoné de sa main ces mots fiévreux et un peu heurtés : "Quand je serai mort, sache que bien souvent j'ai embrassé et pleuré sur ça."

Dans les forêts de Sibérie
7.2

Dans les forêts de Sibérie (2011)

Sortie : septembre 2011. Correspondance, Journal & carnet, Essai

livre de Sylvain Tesson

H-cn a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Un ermite ne menace pas la société des hommes. Tout juste en incarne-t-il la critique. L'ermite se tient à l'écart, dans un refus poli. Il ressemble au convive qui, d'un geste doux, refuse le plat. [...] Gagner sa cabane, c'est disparaître des écrans de contrôle. L'ermite s'efface. Il n'envoie plus de traces numériques, plus de signaux téléphoniques, plus d'impulsions bancaires. Il se défait de toute identité. [...] Les sociétés n'aiment pas les ermites. Elles ne leur pardonnent pas de fuir. »

«Encore un jour à regarder le ciel. Des nuages d'insectes dans la poudre solaire. Plus tard, une lune couleur saumon remonte le courant de la nuit pour aller pondre dans un berceau de nuage son œuf unique et monstrueux. En termes simples, elle est pleine et sanglante.»

« Je suis cadenassé dans l'éden que je me suis bâti. Le ciel est bleu mais noir. Étrange comme le temps vous retire son amitié. Hier encore, il glissait, soyeux. Chaque seconde, à présent, une aiguille. Avoir trente-huit ans et être là, sur une plage, à ramper en demandant à un chien pourquoi les femmes s'en vont.»

Au cœur des ténèbres
7.7

Au cœur des ténèbres (1899)

(traduction Jean Deurbergue)

Heart of Darkness

Sortie : 1902 (France). Nouvelle

livre de Joseph Conrad

H-cn a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Le voyez-vous? Voyez-vous l'affaire ? … Il me semble que j'essaie de vous dire un rêve - que je fais un vrai effort, parce que nulle relation d'un rêve ne peut communiquer la sensation du rêve, ce mélange d'absurdité, de surprise, de confusion, dans un effort frémissant de révolte, cette notion qu'on est prisonnier de l'incroyable, qui est de l'essence même du rêve... Non, c'est impossible, il est impossible de communiquer la sensation vivante d'aucune époque donné de son existence - ce qui fait sa vérité, son sens - sa subtile et pénétrante essence. C'est impossible. Nous vivons comme nous rêvons : seuls. »


« Je regardai la côte. Regarder d'un navire la côte filer, c'est comme réfléchir à une énigme. La voilà devant vous - souriante, renfrognée, aguichante, majestueuse, mesquine, insipide ou sauvage et toujours muette avec l'air de murmurer : "venez donc voir" »


«Des formes noires étaient accroupies, prostrées, assises entre les arbres, appuyées aux troncs, cramponnées au sol, à demi surgissantes, à demi estompées dans l'obscure lumière, dans toutes les attitudes de la douleur, de l'abandon, du désespoir. [...] Ils mourraient lentement, c'était bien clair. Ce n'étaient pas des ennemis, pas des criminels, ce n'était rien de terrestre maintenant, rien que des ombres noires de maladie et de famine, gisant confusément dans la pénombre verdâtre. [...] Près du même arbre deux autres paquets d'angles aigus étaient assis, leurs jambes remontées. L'un, le menton appuyé sur les genoux, regardait dans le vide, d'une façon horrible, intolérable. Son frère spectral appuyait son front comme s'il fût accablé d'une grande lassitude. Et tout alentour d'autres étaient éparpillés dans toutes les poses et les contorsions de leur prostration, comme dans un tableau de peste ou de massacre. »

Claude Gueux
7.2

Claude Gueux (1834)

Sortie : 1834 (France). Recueil de nouvelles

livre de Victor Hugo

H-cn a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

«En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. [...]
Voilà donc ce que c'était que le directeur des ateliers de la prison centrale de Clairvaux. Voilà de quoi était fait le briquet avec lequel la société frappait chaque jour sur les prisonniers pour en tirer des étincelles. »

Une vie
7.2

Une vie (1883)

Sortie : 1883 (France). Roman

livre de Guy de Maupassant

Annotation :

« L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d'eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, la fondant comme du sucre.[...] Bientôt on traversa les prairies; et de temps en temps un saule noyé, les branches tombantes avec un abandonnement de cadavre, se dessinait gravement à travers un brouillard d'eau. Les fers des chevaux clapotaient et les quatre roues faisaient des soleils de boue. [...] Et sous la pluie acharnée les croupes luisantes des deux bêtes exhalaient une buée d'eau bouillante. »

On ne badine pas avec l'amour
7.1

On ne badine pas avec l'amour (1834)

Sortie : 1834 (France). Théâtre

livre de Alfred de Musset

Annotation :

« -Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récites hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompés en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »

Romances sans paroles
7.8

Romances sans paroles (1874)

Sortie : 1874 (France).

livre de Paul Verlaine

H-cn a mis 6/10.

Annotation :

Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu'avec un très léger bruit d'aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, épeuré quasiment,
Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle

Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
[...]
Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre ?
[...]

H-cn

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