Films vus en 2018

Liste récapitulant les films vus sur l'année 2018 tous genres confondus. J'essayerai de donner un petit avis à chaud pour chacun en attente de critiques plus personnelles et détaillées. Les films sont rajoutés par ordre de visionnage depuis le 24 Janvier 2018.
Il y a à la fois les nouveaux ...

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Liste de

203 films

créee il y a plus de 6 ans · modifiée il y a plus de 5 ans

The Greatest Showman
6.2

The Greatest Showman (2017)

1 h 45 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Comédie musicale

Film de Michael Gracey

AudreyAnzu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

(Au cinéma)

Un bon moment de divertissement offrant de bons numéros de danse et de musique. Mais un scénario déjà vu, manquant d'ambitions en vue des thèmes abordés à certains moments avec une fin apportant une morale assez démagogique.

Un personnage principal assez lisse même si le scénario tente tant bien que mal d’illustrer quelques côtés négatifs du personnage (sa quête aveugle de gloire, son incapacité à briser les barrières sociales entre la haute société américaine et sa troupe issue de la rue).

Néanmoins, les numéros chantés et dansés offrent un magnifique spectacle : une belle photographie avec de chouettes costumes.
La BO reste joussif, donne la pêche malgré des thèmes assez similaires entre eux. Je regrette que le registre reste dans un style "pop" alors que des sonorités d'anciennes musiques de cirque, de jazz moderne aurait pu donner un cachet supplémentaire à l'ensemble.

Ferdinand
6.1

Ferdinand (2017)

1 h 46 min. Sortie : 20 décembre 2017. Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Carlos Saldanha

AudreyAnzu a mis 5/10.

Annotation :

Sympathique mais du déjà vu. Un héros attachant mais un humour très enfantin et des personnages secondaires trop exploités pour le gag au détriment d'une évolution psychologique intéressante.

Le thème de la corrida et ses conséquences est évoquée de manière intelligente sans tomber dans la moralisation. Un divertissement familial sans prise de tête.

Le Portrait interdit
5.4

Le Portrait interdit (2017)

The Lady in the Portrait

1 h 48 min. Sortie : 20 décembre 2017 (France). Drame, Historique

Film de Charles de Meaux

AudreyAnzu a mis 7/10.

Annotation :

Un film contemplatif, sensuel et artistiquement bien pensé. L'actrice principale rayonne, la photographie du film est vraiment magnifique qui prend le temps de mettre en valeur la beauté de la Chine et sa culture mystique, fascinante et intriguante. L'introduction du film mérite à elle-seule le détour avec cette mise en abyme : mise en scène théâtrale sur un fond de dessin asiatique et photomontage.

Brillantissime
3.6

Brillantissime (2018)

1 h 35 min. Sortie : 17 janvier 2018. Comédie

Film de Michèle Laroque

AudreyAnzu a mis 3/10.

Annotation :

Appréciant l'actrice, je m'attendais pas à la comédie française de l'année mais j'espérais un divertissement honnête. Il n'en ai rien. Malgré la présence d'acteurs tels que Kad Merad que j'apprécie et d'une Michelle Laroque rayonnante, cette comédie romantique ne décolle pas. Scénario trop vu et sans ambition.

Un portrait féminin remplit de clichés, jouant sur un humour pas très subtil. Dommage car la scène où la mère et l'adolescente partagent un moment chanté, reste touchante.

Mary
6.9

Mary (2017)

Gifted

1 h 41 min. Sortie : 13 septembre 2017 (France). Drame

Film de Marc Webb

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

Un film feel good qui sait toucher au cœur. Pas original sur le fond mais les acteurs nous offrent un jeu sincère, émouvant.

La vision des enfants 'à haut potentiel' reste un sujet qui me touche particulièrement. Il est toujours intéressant de voir un réalisateur s'emparait du sujet même si c'est maladroit.

Jamais une enfant de 6 ans aussi " surdouée soit-elle" ne sera résoudre des équations de niveau universitaire.. . néanmoins j'apprécie le fait qu'on aborde la souffrance émotionnelle ou vis à vis du regard d'autrui que cela peut amener aussi bien chez l'enfant que pour sa famille : la difficulté d'entretenir des relations sociales, de gérer ses émotions, d'avoir du mal à être en empathie, de leur sens aigu de la justice, de questionner sans cesse sur tous les phénomènes dû à leur manière particulière de voir le monde.

C'est très réaliste.

3 Billboards - Les Panneaux de la vengeance
7.6

3 Billboards - Les Panneaux de la vengeance (2017)

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri

1 h 56 min. Sortie : 17 janvier 2018 (France). Comédie, Policier, Drame

Film de Martin McDonagh

AudreyAnzu a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mon premier coup de cœur de l'année 2018 ! Un jeu d'acteurs exceptionnel, une histoire bien menée, une mise en scène maîtrisée. Le film développe une petite galerie de personnages intéressants, pour chacun bouleversants de vérité.
C'est à travers ces personnages qu'il va aborder un bon nombre de thématiques, le viol, la vengeance, la guerre, le suicide, les pressions, le racisme, l'homophobie aussi, l'espoir etc.

La mise en valeur des nombreux plans qui mettent en valeur ces curieux tableaux publicitaires résume à eux-seuls toute la maîtrise.

Au fond l'enquête n'est pas le centre du film, mais plutôt le prétexte pour nous offrir une réflexion et nous pousser à voir au-delà des apparences, pris d'affection même dans les plus mauvais moment, souvent drôle et aussi émotionnel. Un film qui prend aux tripes et sait surprendre.

Tout l'argent du monde
6.3

Tout l'argent du monde (2017)

All the Money in the World

2 h 12 min. Sortie : 27 décembre 2017 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Ridley Scott

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

Dans une vie dédiée à l'argent dans chacun de ses aspects, jusqu'aux plus sordides, on suit un vieux papy milliardaire dans une violence sourde, opposé dans son portrait à sa belle-fille qui défie littéralement un empire, dans sa tentative de libérer son fils. Cet affrontement donne tout son sel au film.

Dommage de faire constamment balancer entre le portrait de ce milliardaire et la peinture de l'enlèvement de son petit fils. Car la seconde partie est plus classique, un peu moins intéressante pour tout te dire, même si cela se laisse suivre sans difficulté. L'intensité du film y perd donc un peu. On se retrouve donc avec un thriller assez prévisible et qui nous accroche plus. On guette du coup avec avidité la prochaine scène avec ce cher Paul Getty tant qu'on a parfois du mal à avoir de l'intérêt pour toute la course poursuite avec les mafieux italiens.

J'ai aimé les différents clins d’œil et associations symboliques entre John Paul Getty Sr et les empereurs romains... tel un Jules César des temps modernes.

Gaspard va au mariage
6.1

Gaspard va au mariage (2018)

1 h 43 min. Sortie : 31 janvier 2018. Comédie

Film de Antony Cordier

AudreyAnzu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un film français rafraîchissant. Une ballade onirique avec des personnages attachants, loufoques. Une belle photographique. Tel à l'image d'un cabinet de curiosités, on se prend d'affection pour cette famille "baba-cool".

La peau, les corps nus mais filmés si simplement, les sentiments des uns pour les autres sont abordés naturellement et du coup on se sent complice de cette belle tribu qui déroule sa vie tant bien que mal.
De subtiles références aux contes classiques au service d'un scénario simple mais touchant, bourré d'images symboliques.

Un film qui se savoure comme une friandise exotique !

Pentagon Papers
6.7

Pentagon Papers (2017)

The Post

1 h 56 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Steven Spielberg

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

Des acteurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes, une mise en scène simple mais efficace. J'ai beaucoup apprécié les scènes montrant la création d'une Une avec le moulage des textes; l'impression sur papier avec les vielles imprimantes d'antan, les multiples petites mains travaillant pour créer la Une qui fera mouche.

On passe un moment sympathique et le message du film résonne plus que jamais avec l'actualité. Cependant, la presse écrite comme virtuelle ne semble plus être dans cette logique de " se battre pour l'information, la vérité au service des gouvernés"... j'ai l'impression d'avoir eu à faire à un portrait idéalisé des journalistes ayant soif de justice. Avoir une vision aussi optimiste de ce milieu, il le faut mais la réalité nous montre bien l'inverse... malheureusement Monsieur Spielberg je n'ai plus la foi en ces journalistes..en cette époque de la désinformation, de la recherche du buzz, au service encore des "gouvernants". c'est peut être ceci qui m'a fait sorti du film.

Emballé dans sa première moitié, j’ai été finalement progressivement déçue, à mesure que le film perdait en complexité, en privilégiant les oppositions binaires.

La question se réduit à un dilemme philosophique : l’intention morale doit-elle faire abstraction des conséquences potentielles ou contient-elle en elle-même sa propre légitimité ? Ce conflit moral est dans le film simplifié à l’extrême, avec d’un côté la Vérité, la qualité de l’information, une presse libre, et de l’autre ceux qui souhaiteraient museler la presse, ou alors l’inféoder aux logiques du marché.

Ainsi, à ce moment du film, il n’est pratiquement plus question des autres logiques, beaucoup moins nobles, et plus intéressées, qui pourraient motiver le choix de publier. Par exemple : le fait de rattraper son retard sur le New-York Times, de profiter de cette place laissée vacant pour faire sa propre publicité

Les Tuche 3
3.9

Les Tuche 3 (2018)

1 h 35 min. Sortie : 31 janvier 2018. Comédie

Film de Olivier Baroux

AudreyAnzu a mis 3/10.

Annotation :

N'ayant pas vu les deux premiers opus et face à la déferlante d'amour/haine sur cette saga francophone, j'ai eu la ( mauvaise ?) curiosité d'aller voir ce film.

On est face à une comédie lourde, sans aucun enjeu enchaînant gages sur gages sans chercher à apporter de la nuance, ou un propos intelligent.
Ce film a été conçu uniquement pour divertir sans réfléchir, et rassembler une bande de "potes" autour du concept de cette famille de Bof qui rentre dans la cour des grands.
On sent que les acteurs s'y donnent à cœur joie, ne se prennent pas au sérieux.

Ce n'est pas du tout mon style de film : je n'ai pas rigolé aux vannes très vaseuses, face à des dialogues à peine articulés ( pour le grande frère "rappeur" qui dans l’imitation du Tchit en puissance donne des répliques à peine compréhensibles pour moi), des personnages secondaires qui auraient pu être intéressants mais qui s’engouffrent dans ce délire potache sans saveur.

Néanmoins, la réalisation reste correcte, pleine de couleurs et une bonne photographique ce qui est assez étonnant. On peut y voir quelques tentatives de sérieux notamment avec certaines scènes entre Jeff et Cathy mais on ne veut pas brusquer le spectateur qui est venu savourer son cornet de frites instantané prêt à être consommer sans chercher plus loin.

Cet opus est à la hauteur de la réputation de la saga. C'était un moment divertissant mais je ne reprendrais pas une tournée supplémentaire à l'avenir.

Jusqu'à la garde
7.5

Jusqu'à la garde (2018)

1 h 33 min. Sortie : 7 février 2018. Drame

Film de Xavier Legrand

AudreyAnzu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une claque... un film qui prend aux tripes et nous livre un message fort, très actuel.

Par sa mise en scène dans laquelle l’image se fait froide et déstabilisante, Jusqu’à la Garde se mue en un immense morceau de cinéma. Déroutant car complexe, le film se veut être une autopsie viscérale dévoilant l’effondrement d’une famille et le portrait asphyxiant d’une violence conjugale à travers les yeux du jeune garçon Julien, tiraillé par les manipulations des deux conjoints.

Pendant toute la durée de son film, on jouera sur les contrastes, entre la simplicité du dispositif et la complexité des sentiments, et minimisera ses effets pour accentuer la torpeur qui imprégnera le dénouement final.

Un repas de famille, une fête d’anniversaire, ou même de simples trajets en voiture, Jusqu’à la garde transpire le réalisme, se sert de cette aspérité concrète pour faire naître la peur ou l’empathie, infuser une tension qui ne se détache pas ou peu des images.

Ce thème de la violence conjugale est un vrai problème de société et a été très peu abordé au cinéma.

Pourtant, le film brouille les pistes, a cette intelligence de ne pas nous mâcher le travail et de ne pas éructer un plaidoyer manichéen. Le récit n’est pas schématique mais se veut progressif dans l’apparition de cette folie, de cette colère qui tapisse l’ombre d’un mari violent. Cela commence par une sorte de garde et se termine par l’explosion chez l’autre, lorsque les lieux de refuge se transformeront en forteresses assiégées


La scène finale est un tableau étonnant : de subtiles références au cinéma d'horreur, mêlant images très réalistes et bruits de la vie quotidienne.

Une belle réussite !

Cro Man
5.9

Cro Man (2018)

Early Man

1 h 29 min. Sortie : 7 février 2018 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Nick Park

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

J'en attendais peut-être trop au vue de l'affection particulière que j'ai pour ce studio depuis Chicken Run... mais j'ai quand même passé un bon moment.

En regardant le film, on se rend compte qu'on a affaire surtout à une petite comédie sans prétention, pas de gros message à passer en soi (sinon éventuellement les dérives du sport, les petites références actuelles aux immigrés etc..).

Et passée la première demi-heure, le film se transforme même en comédie sportive avec la préhistoire comme toile de fond, créant un décalage fort sympathique, mais force est de reconnaître que ça donne un scénario plutôt prévisible.

Le football n'est un sujet que j'affectionne particulièrement c'est ça qui m'a fait parfois un peu sorti du film par moment. Mais la patte graphique du studio nous rappelle combien il est important de le garder dans le paysage actuel du film d'animation.

La patte artistique et le stop-motion caractéristiques du studio sont poussés à leur paroxysme, l’univers est développé de manière simple tout en étant attachant, et sur ce point le film est une réussite. On retrouve certaines touches d’humour absurde qui fonctionnent à merveille, tout comme les différents anachronismes qui sont toujours des trouvailles (du rasoir-scarabée aux marionnettes pour faire les ralentis des matchs).

La Revanche d'une blonde
5.1

La Revanche d'une blonde (2001)

Legally Blonde

1 h 36 min. Sortie : 12 décembre 2001 (France). Comédie, Romance

Film de Robert Luketic

AudreyAnzu a mis 7/10.

Annotation :

J'avais de vagues souvenirs de ce film d'une époque où j'étais encore adolescente. Profitant des derniers jours de diffusion via Netfix, je me suis lancée une nouvelle fois au cœur de ce film.

Je m'attendais à une comédie très lourde digne de l'humour des débuts des années 2000 et finalement j'ai été assez surprise. Une histoire servant de décor pour donner vie à une histoire aux valeurs féministes trop peu représentées aujourd'hui.

On ne tombe pas non plus dans le cliché de la blonde gentille et de la brune méchante ou de la belle "pimbêche" et de la "moche" gourde.
J'aime beaucoup cette image de la femmes accablée par des habitudes et des clichés sexistes qui dépasse son éducation pour devenir quelqu'un.

L'épanouissement ne passe pas forcement par l'amour, la réussite ou la beauté.
Prends ta vie en mains, tu es ta meilleure alliée et sois bienveillante envers toi-même.
Ici le personnage principal décide de rentrer à Harvard et d'y réussir pour les mauvaises raisons (y suivre un débile) et montre que comme quoi, elle en avait les capacités depuis le début, elle était juste sous estimée. Ensuite ce ne sera plus un combat pour récupérer un ex-potentiel-futur-mari mais bien un combat pour elle-même.
La brève interaction avec ses parents montrent bien que, trop souvent, on ne pousse pas assez les filles à se dépasser.

Il ne s'agit pas non plus d'un scénario complètement irréaliste. Si vous pensez qu'une fille comme elle ne peut pas devenir avocate, c'est que vous l'avez jugé sur son apparence de jolie fille. Parce qu'elle bosse pour y arriver, sérieusement.

Un film feel good comique à savourer sans modération.

L'Apparition
6.2

L'Apparition (2018)

2 h 20 min. Sortie : 14 février 2018. Drame

Film de Xavier Giannoli

AudreyAnzu a mis 7/10.

Annotation :

Un film intime qui nous questionne profondément. Ici, il est question d’une enquête sur les apparitions de la Vierge Marie à une jeune fille. Se greffe donc à l’éventuelle imposture de celle-ci, un film d’investigation en forme de thriller et un film psychologique sur la foi.

L'apparition, c'est la rencontre entre deux mondes : celui du journaliste de guerre, habitué aux faits et qui doit se confronter à ces commissions d'enquête bien particulières, alors qu'il est lui-même en pleine crise de doutes et s'interroge sur sa vie personnelle.

Si le film de Xavier Giannoli n'est pas exempt de défauts (le découpage en chapitres alourdit parfois le récit, notamment dans sa partie introductive), on se passionne pour l'investigation du journaliste et la relation qui s'installe entre son personnage, sceptique, et celui de la jeune fille, profondément pieuse. Chacun de leur côté, ils vivront leur rencontre comme un parcours initiatique

Revenge
5.9

Revenge (2017)

1 h 48 min. Sortie : 7 février 2018. Action, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Coralie Fargeat

AudreyAnzu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

A la fois un slasher et un survival déjanté, ce film est une fabuleuse découverte. Fière de voir que c'est une française à la réalisation, permettant un vent de fraîcheur bienvenue dans notre cinématographie nationale.

Un film sensuel, symbolique, violent et tactile. De par le montage et le travail sonore, on vit l'histoire de façon très viscéral. Bruits de chair, mêlées aux coups de fusil, aux sons naturels de l'environnement dans lequel évolue les personnages... on a l'image de cette scène où on voit cette fourmi en gros plan où s'écoule des grosses gouttes de sang autour d'elle : frissonnant, intriguant.

On ne va pas discuter de la crédibilité du scénario, qu’on qualifiera de léger, mais une fois accepté ses invraisemblances, on se laisse captiver par cet OVNI brûlant et haletant. Si le fond n’est clairement pas le principal souci de la réalisatrice, même si on peut y voir un propos féministe pas très subtil par ailleurs, la forme vaut clairement le détour. Elle a un talent monstrueux, au sens propre.

La mise en scène est magnifique, fourmille d’idées et épate par sa capacité à créer des plans sophistiqués, excessifs, d’une précision folle dans leur éclairage et leur scénographie. Au-delà de l’extrême violence de certaines scènes, elles se caractérisent aussi et surtout par leur indéniable esthétisme à la Mad Max avec ces étendus de désert, ce jaune "vieilli".

Les personnages sont caricaturaux mais ici, les codes sont détournés pour nous offrir quelque chose d'hilarant. C'est très gore, c'est très sanglant mais c'est aussi volontairement drôle.

Le message féministe n'est pas très subtile mais à le mérite de dresser une héroïne badasse au-delà de son apparence lolita. Certes, la première partie du film nous l'expose comme un objet de désir sexuel très marquant, en s'attardant sur sa plastique de rêve mais pour mieux retourner tout ceci.

L'expérience en salle permet une immersion inoubliable au cœur de ce road trip sanglant.

Wonder Wheel
6.1

Wonder Wheel (2017)

1 h 41 min. Sortie : 31 janvier 2018 (France). Drame

Film de Woody Allen

AudreyAnzu a mis 7/10.

Annotation :

A la fois proche de Blue Jasmine sur le ton dramatique et de Match Point avec le thème du triangle amoureux, Woody Allen tente de se réinventer avec une mise en scène théâtralisée. Les personnages sont placées au cœur de la narration à travers une scène d'exposition par son narrateur (Mickey/Justin Timberlake) en voix-off.

Un fois la narration posée, les ingrédients classiques d'un film de Woody Allen manquent de saveur cette fois-ci. Les situations manquent de surprises et certains dialoguent s'éternisent. Malgré des acteurs plutôt bons, leurs personnages peinent à être passionnants, s'embourbent dans leur ennui et ne réussissent pas à exister dans cette mise en scène. On ne retrouve pas le dynamisme de la narration de ses précédents films.

Un final subtil et mélancolique viendra rattraper le tout même si on reste clairement sur notre faim. Les arcs narratifs de chacun des personnages se finissent trop rapidement comme s'il fallait expédier le tout.

Cependant, sa vision pessimiste (avec un côté sarcastique) de l'homme à travers les illusions perdues est toujours intéressante et le gros point fort du film réside à travers la magnifique photographie toute en couleur de Vittorio Storaro, qui donne un air désenchanté à la féerie du parc d'attractions mais en rapport avec les personnages qui évoluent en son sein.

Le charme de cette fête foraine des années 50 est vraiment sublimée, le jeu de la symbolique des couleurs à chaque plan est un vrai délice pour le spectateur ! J'ai été conquise par la photographie. La BO accompagne bien l'ensemble avec des sons de fanfare de cirque qui rajoute à l'ensemble une certaine poésie.

Le Retour du héros
5.9

Le Retour du héros (2018)

1 h 30 min. Sortie : 14 février 2018. Comédie, Historique

Film de Laurent Tirard

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

Une comédie française sans prétention qui nous fait passer un petit moment sympathique. Mélanie et Jean forment un duo comique convaincant et attachant. J'ai vraiment aimé leurs interactions : pas "too much" et très complices.

C'est toujours sympa de visionner un film avec des costumes d'époques.

Ce divertissement est très bien calibré notamment avec de seconds rôles savoureux, les acteurs se sont bien investis ça se sent. Mais ce film n’est pas parfait et on le sent dans le scénario qui par moment à du mal a trouver une sortie. La fin est vraiment prévisible, et le dénouement un peu plat par rapport au reste. Malgré des stéréotypes, et des incompréhensions sur des éléments de l’histoire, on se laisse embarquer par l'humour soigné des dialogues.

Sympathique sont les personnages : à l'image du Capitaine Neuville, qui pourtant a tout pour déplaire, mais on en vient à espérer que sa vie fantasmée devienne réalité, surtout quand un petit morceau de vérité éclate enfin et qui nous fait voir le personnage de Neuville sous un nouveau jour tout en dénonçant sans détour la guerre, un moment de gravité dans ce film si léger assez inattendu et pas déplaisant.

Black Panther
6

Black Panther (2018)

2 h 14 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Ryan Coogler

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

Un film Marvel efficace qui a le mérite de nous offrir un beau divertissement reprenant les ingrédients déjà connus mais avec une mise en scène colorée et surprenante. Le scénario dynamique empêche le spectateur de s’ennuyer et tente de mettre en avant différents personnages ainsi que différents questionnements.

Toutes les scènes et les réflexions qui tournent autour du Wakanda et son intégration au sein du monde sont intéressantes et changent de l’esprit très lisse habituellement dominant dans les derniers films Marvel. Le Wakanda doit-il rester caché aux yeux du monde ? Doit-il l’aider ? Le conquérir ?

Le scénario est très classique mais la photographie et la BO font vive l'oeuvre au delà des images propres bourrées d'effets spéciaux. Si on aime le Marvel Univers, il comblera les attentes, au mieux on passe un bon moment sans prendre le spectateur pour un idiot, ayant aussi l'audace de glisser quelques messages politiques très actuels.

Les Noces rebelles
7

Les Noces rebelles (2008)

Revolutionary Road

1 h 59 min. Sortie : 21 janvier 2009 (France). Drame

Film de Sam Mendes

AudreyAnzu a mis 7/10.

Annotation :

L'histoire d'un couple lambda, qui pense comme tout un chacun être "exceptionnel", au-dessus de tout ça, et tente désespérément d'affronter l'insignifiance désespérante liés à leur condition sociale des années 50 à laquelle ils sont voués. Et l'on est littéralement happé par les désirs de ces protagonistes, tellement humains. On les déteste mais on les apprécie dans le même temps : on les comprend, surtout. Cette femme au foyer aux sautes d'humeur effrayantes, épuisée nerveusement, ne vivant plus qu'à travers ses projections et prête à tous les sacrifices pour sortir de ce cadre, ce rôle dans lequel elle s'est enfermée. Et cet homme de l'autre côté, tellement grisé à l'idée d'entreprendre une vie différente de celle à laquelle il était prédestiné, mais également très vite rattrapé par les doutes, la peur de perdre son confort douillet au sein de l"hopeless emptiness" (insignifiance désespérante), allant jusqu'à calomnier sa femme pour servir sa propre ambition.

Toute l'ambiance du film vient elle aussi renforcer ce constat amer et tellement sombre. Que ce soit dans les décors, avec la maison de banlieue chic à l'intérieur aseptisé et normé, ou par le biais des amis, d'une jalousie malsaine à l'égard de cette possible prise de liberté, ou bien encore les voisins, hypocrites et incapables de sortir de leurs relations d'indifférence polie. Le classicisme de la mise en scène permettant entre autre de créer un espace de réflexion pour le spectateur, moins assailli par les images que par les questionnements relatifs au rapport à l'autre, à la perte d'indépendance.

Des acteurs exceptionnels, une mise en scène épurée et efficace pour le propos. Peut-être une fin trop expéditive à mon goût mais à la hauteur des enjeux. Un film qui ose aborder la difficulté des relations conjugales sur un ton très réaliste.

Phantom Thread
7.2

Phantom Thread (2017)

2 h 10 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

AudreyAnzu a mis 8/10.

Annotation :

Dans ce cadre raffiné des années 50, Paul Thomas Anderson dresse le portrait d’un homme/enfant, d’un talent totalitaire épuisé par la mort de sa défunte mère. Le rapprochement entre Woodcock et Anderson se fera avec aisance. En ce sens le cinéaste a lui-même fait la photographie de son film. Moins immobile, moins faite de travelling vertigineux, la mise en scène est plus souple, affectionne le fétichisme des gestes du couturier pour asseoir la routine du quotidien tandis que l’image se veut plus granuleuse et moins propre.

De cette force superficiellement masculine transparaît peu à peu les faiblesses émotionnelles d’un petit garçon qui n’a jamais su véritablement se remettre de la mort de sa mère, préférant se construire un monde à part, faussement statique, à mille lieux d’une époque mouvante et bruyante.

Alma appartient à son temps. Bruyante, enjouée, elle n’a pour lui ni goût esthétique, ni savoir-vivre. A la limite de l’autisme, où la moindre perturbation devient un scandale, Reynolds adopte une position paternelle vis-à-vis d’une femme qui attend de lui qu’il corresponde à l’image romantique qu’elle se fait d’un amant.

Un film qui rend hommage au monde de la couture : j'ai adoré les scènes où on voit les délicates mains sur le tissu qui cousent chaque millimètre de fil, les gros zooms sur les visages attentifs avec l'aiguille sur le coin de la bouche, le travail sur les sons où on entend le frottement des tissus, les bruits des couverts etc... c'est organique.

De fil en aiguille, on tisse un conte somptueux dont les blanches étoffes dissimulent le cruel et la perversité. Dans ce monde chaste et corseté, quand la dentelle se déchire, c’est la soie qui pousse un cri. Entre elle et lui s’installe une passion feutrée aux nuances sadomasochistes.

Dans cette dissection des personnalités, le réalisateur a l’intelligence de dérouler son scénario sans prendre partie pour l’un ou pour l’autre, en évitant habilement toute forme de complaisance. Pas d’homme tranquille, malmené par une hystérique qui n’a rien compris à son génie présupposé, ni de femme bafouée, aux prises avec un monstre, incapable d’éprouver de l’affection pour autrui.

When We First Met
5.2

When We First Met (2018)

1 h 37 min. Sortie : 9 février 2018. Comédie romantique, Fantastique

Film de Ari Sandel

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

Une petite comédie romantique produite par Netfix sans prétention, qui ne révolutionne pas le genre. Les personnages stéréotypés participent à cette atmosphère déjantée mais attachante pour le spectateur adepte du format. J'ai passé un moment sympathique, on rigole à quelques vannes. Le héros bien que poussé à l'extrême sur son côté "copain beta" apporte aussi des scènes plus sérieuses. La réalisateur globale reste correcte, on ne demande pas plus. Les comédiens semblent s'éclater, donnent ce qu'on attend d'eux. Et on a un beau message également : le destin bien que parfois injuste peut révéler de bonnes surprises si on se donne la peine de prêter attention aux personnes qui tiennent vraiment à nous.

Un humour premier degré assumé mais jamais vulgaire, ni dégradant pour les personnages.

Moi, Tonya
7.1

Moi, Tonya (2017)

I, Tonya

2 h. Sortie : 21 février 2018 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de Craig Gillespie

AudreyAnzu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très bonne capacité du réalisateur à raconter grâce en partie à un montage époustouflant, effet de décalage créé par les regards caméra et les adresses des personnages au spectateur (forme de narration interne venant briser le quatrième mur), ambiance 90's vraiment bien reconstruite notamment grâce aux costumes et à l'éclairage, personnages fidèles à “l'histoire vraie” tous convaincants: voilà les principales qualités du film.

Un vrai de coeur ! Margot Robbie nous livre une prestation sans faute, on ne tombe pas dans les clichés du film biopic, dans le misérabilisme social souvent pris à parti dans ce type de production. Une scénario qui n'hésite pas à aborder des problématiques très actuelles sur la place de la femme dans le milieu sportif et au-delà, la critique de la réussite " à l'américaine" avec les stéréotypes des classes qu'on afflige aux personnes ne venant pas d'un milieu favorisé ( et qu'on s'efforce de leurs chances de réussite).

Un film sous forme de comédie noire, avec une héroïne à la personnalité hors norme, et une bande son rock des années 90 qui fait du bien.

Mary et la Fleur de la sorcière
6.2

Mary et la Fleur de la sorcière (2017)

Meari to majo no hana

1 h 42 min. Sortie : 21 février 2018 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Hiromasa Yonebayashi

AudreyAnzu a mis 7/10.

Annotation :

Un film divertissant, mignon, linéaire avec de l'aventure et l'enfance assez bien utilisé comme moteur initiatique. On sent la pâte des studios Ghibli sur tous les plans.

Lors de certaines scènes,on peut pas s''empêcher de penser aux films de Hayao Miyazaki : la rencontre entre Mary et Peter fait tout de suite penser à la relation entre Kiki et Tombo, la tante Charlotte et Mrs Banks rappellent la grand-mère et la domestique de Kiki, les pouvoirs et créatures magiques ainsi que certains décors évoquent Le Château ambulant... D'autres scènes font allusion à Princesse Mononoke ( la métamorphose de Peter, aspirant la magie environnante ).

Mais ce film possède quand même sa propre identité malgré un parti pris parfois maladroit dans ses propos, peut-être aussi un manque de maturité.

Mais, on explore des thèmes classiques mais forts : le manque d'estime de soi, la confiance en soi, l'épanouissement personnel, l'évolution, le modernisme et l'importance des liens inter-générationnels pour ne citer qu'eux.
Mary est une jeune fille qui manque de confiance en elle malgré sa bonne volonté et son optimisme permanents. Son aventure dans le monde de la sorcellerie devient alors une quête onirique à la recherche de soi, une ode à l'imaginaire dans ce qu'elle a de plus pur.

La bande sonore est aussi très réussite, avec des tons un peu celtiques un vrai coup de coeur !

La petite déception vient peut-être du fait que l’académie Endor n'est pas du tout exploitée : ne servant que de décor pour la découverte du monde magique par Mary. Cela reste un gâchis assez lourd de frustration quand on voit qu’on a prit plus d’une quart d’heure pour exposer tout ce beau cadre.

Je n'attendais qu'une chose de ce film : qu'il m'emporte dans son monde, qu'il me fasse rêver tout simplement. Et ça a été le cas. Peut-être pas autant ni de la façon que j'espérais, mais je me suis évadé dans un tout autre univers ; une évasion à l'image de la première scène, une poursuite dans les nuages.

Lady Bird
6.5

Lady Bird (2017)

1 h 33 min. Sortie : 28 février 2018 (France). Comédie dramatique

Film de Greta Gerwig

AudreyAnzu a mis 7/10.

Annotation :

On pourrait craindre un énième film sur une ado rebelle en pleine crise, mais le film a la sagesse d'éviter les poncifs, ne fait jamais de son héroïne un personnage insupportable d’adolescente rebelle.

La photographie est magnifique, donne un côté magique à une ville californienne peu mise en avant qu'est Sacramento.

Le film se moque gentiment l'éducation religieuse qu'elle reçoit, tout en respectant les personnages qui prodiguent cet enseignement. On rit, souvent, devant certaines situations absurdes mais jamais caricaturales.

L'histoire nous renverra directement à cette période de fragilité de cœur et d'esprit se regroupant à l'adolescence. Vous n'avez peut être pas été dans une école chrétienne; vous n'êtes peut être pas non plus sorti avec la star du club de théâtre. Mais vous comprendrez forcément qu'on fasse des trucs débiles à 17ans pour s'assurer "une image" au lycée ou qu'on ait une relation conflictuelle avec un de nos parents malgré une affection indéniable.

On évite pas les clichés avec la meilleure amie obèse toujours gentille malgré les coups de bas de l'héroïne, du grand frère "émo" mais adoré par les parents, le petit ami parfait qui se révèle être homosexuel, le fils bourgeois faussement anarchiste etc..

Mais on passe un bon moment de cinéma devant un jeu d'acteurs sincère, entier.

La Forme de l'eau
6.8

La Forme de l'eau (2017)

The Shape of Water

2 h 03 min. Sortie : 21 février 2018 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de Guillermo del Toro

AudreyAnzu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Tout m'a attirée dans ce film. Une oeuvre hybride surfant sur du fantastique, le film d'espionnage, la romance et la fable.

Je me suis retrouvée face à un conte lumineux. On s'attache à cet univers particulier : l'héroïne habite un appartement charmant, son voisin est un peintre décalé, l'ambiance est "vintage", le monstre fait des paillettes, et cette fameuse héroïne - d'histoire d'amour atypique et pourtant vieille comme le monde - n'est pas une nymphette, mais une femme plus toute jeune qui assume son indépendance financière et sexuelle.

Une histoire d'amour entre un être hybride et une femme différent.. c'est déroutant mais les scènes sous l'eau, comme une danse acrobatique sont très bien orchestrées.


Du récit se dégage en effet une poésie de tous les instants, par laquelle Del Toro se révèle une fois de plus un grand cinéphile, qui nous convainc de passer outre toutes les faiblesses ou facilités scénaristiques du film (à commencer par un laboratoire étrangement peu surveillé, des personnages secondaires intéressants, attachants mais qui se cotonnent à des archétypes : la bonne amie " black" , l'artiste " homo"..) pour se laisser emporter sur les ailes du rêve à sa suite et à la suite de personnages qui, à n'en pas douter, laisseront une trace durable dans les annales du grand écran.

Une bande sonore magnifique, enchanteresse.

Mme Mills, une voisine si parfaite
3.7

Mme Mills, une voisine si parfaite (2018)

1 h 30 min. Sortie : 7 mars 2018. Comédie

Film de Sophie Marceau

AudreyAnzu a mis 4/10.

Annotation :

Je pense que je suis "trop" généreuse avec le cinéma français, surtout dans le registre de la comédie. Je veux laisser une chance, surtout quand je vois Sophie Marceau, une actrice que j'apprécie pour sa fraîcheur, son charisme à l'écran. Malgré la bonne volonté qu'elle donne, et l'alchimie avec Pierre Richard, on ne peut pas s'empêcher d'être face à une comédie qui manque encore une fois d'ambition.

On reste éternellement dans le cadre d'une comédie centrée sur des personnes stéréotypées, dans un milieu bourgeois où les quiproquos s'enchaînent pour que l'héroïne s'en sorte "grandi". car la pauvre femme, seule elle a besoin qu'on prenne soin d'elle ... d'un homme, d'un amant, d'un papa pour qu'elle puisse être heureuse.

Fort dommage car on abordait un genre littéraire peu abordé à travers la profession de l'héroïne qui est celui du roman d'amour : à l'ancienne, sans scènes érotiques, simplement du romantisme. J'ai aimé les mises en abyme des sentiments d'Hélène à travers les "films" qu'elle se fait à partir de passages de romans qu'elle lit : pourquoi n'avoir pas exploité ce filon jusqu'au bout ?

J'en ressors un peu frustrée car le matériel de base était fun, sympathique avec des acteurs entiers, qui prenaient plaisir à jouer.

Eva
3.9

Eva (2018)

1 h 40 min. Sortie : 7 mars 2018. Drame, Romance

Film de Benoît Jacquot

AudreyAnzu a mis 3/10.

Annotation :

Une déception totale..
Deux acteurs fabuleux qui se retrouvent face à un scénario digne d'un mauvais téléfilm sur TF1 et encore..

Des dialogues télescopés, des acteurs pas du tout impliqués qui se contentent de faire des jeux de regard sans passion ou enjeu, une BO inexistante, une mise en scène quelconque et un scénario bancal.

Pourtant les 10 premières minutes annonçaient quelque chose de plus trouble, de plus recherché. La manière de filmer les différents lieux était sympathique, on pouvait trouver du sens.

Mais le charme naturel de Ulliel ne peut pas tout sauver. Huppert joue une sorte de Michèle au rabais ( héroïne du film " Elle") et les personnages secondaires sont inutiles. Quel est le message également ?

Trop peu de moments de tension intéressants. Que ce soit les divers personnages qui ont tous plus à cacher les uns que les autres, mais aussi le cadre des Alpes, offrant des paysages magnifique et qui donne une véritable atmosphère au film. On a envie de croire qu’Eva parviendra à remplir ses promesses de thriller romantique.
Cela dit force est de constater que l’histoire ne mène nulle part, qu’elle multiplie les poncifs et les twists inutiles qui font que la curiosité devient indifférence.

L'histoire de deux manipulateurs qui tenteront chacun d'abuser de l'autre, le faire succomber pour assouvir leurs intérêts mais qui tomberont dans leur propre piège de séduction avait de quoi susciter l'intérêt pourtant ! Mais non, le réalisateur se contente d'une mise en scène lisse, sans ambition.

Et une scène de fin risible qui illustre le non-sérieux de celui-ci pour son propre matériel.

A éviter !

La Caméra de Claire
6.3

La Caméra de Claire (2018)

Keulleeoui Kamera

1 h 09 min. Sortie : 7 mars 2018. Comédie dramatique

Film de Hong Sang-Soo

AudreyAnzu a mis 4/10.

Annotation :

Généralement, j'adore les productions coréennes mais là... je pense être passer à côté du discours du film.

Je me suis clairement ennuyée devant les dialogues peu inspirés. J'ai compris après le film que l'histoire est inspirée de la vie du réalisateur et qu'il a su joué sur les noms de son entourage pour raconter de son point de vue sa fameuse liaison. Difficile de le deviner, ou de repérer les symboles dans le film si on n'est pas du tout au courant de ce genre d'actualité.. j'ai l'impression d'être face à un discours auto-centré inintéressant pour le spectateur lambda.

Ce petit film a été tourné à Cannes en 15 jours et on sent que la mise en scène en pâtit par moment. Mais ce n'est pas vraiment dérangeant , je trouve que ça ajoute un effet assez réaliste, des zooms de caméras bruts artisanaux donne du charme, j'ai apprécié ce parti pris.

Mais le reste.. difficile d'en tirer un quelconque message. J'aimais bien l'idée soulevée par Claire des photos qui capturent un instant et qui font changer inconsciemment la personne une fois qu'elle se retrouve devant l'objectif d'un inconnu. Mais.... pourquoi ne pas l'avoir exploité jusqu'au bout ?

Pourquoi nous raconter les déboires du réalisateur qui se joie dans l'alcool, ou le début d'une dépression de Manhee si c'est pour aborder le sujet que de manière superficielle ?

Bref.. j'ai du mal comprendre le principe. Je lui donne donc 4 pour reconnaître le travail en amont et l'implication des acteurs qui étaient visibles. Le reste je n'accroche pas du tout.

Les Garçons sauvages
6.7

Les Garçons sauvages (2017)

1 h 50 min. Sortie : 28 février 2018. Aventure, Drame, Fantastique

Film de Bertrand Mandico

AudreyAnzu a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je n'ai pas les mots encore pour tout exprimer... une balade onirique, fascinante et dérangeante. Les Garçons Sauvages sont au nombre de 5. Ils sont violents, bandent et torturent leur professeur de théâtre. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que Mandico nous témoigne une nouvelle fois son amour des fluides corporels qu’il trouve particulièrement cinégéniques. La bande semble soumise à des pulsions macabres et extrêmes qui se manifestent sous la forme d’un crâne serti de diamant répondant au doux nom de Trevor.

Une mise en scène esthétique à couper le souffle aux multiples références littéraires d'hier et d'aujourd'hui. Un sujet sur la découverte de la sexualité, du corps, du genre sans tabou qui ose les dialogues et les scènes les plus inspirées. Sur une île où les plaisirs deviennent déviants et changeants, sur ce navire de pêche où la punition et les cris muets sont la seule offrande, sur une terre ferme où il est impossible d’arrêter la violence acerbe de jeunes bourgeois incontrôlables, Les Garçons Sauvages s’érigent en aventure organique, un enfermement jouissif au travers d'une nature sexualisée.

Un film tel un tableau surréaliste, qui nous éblouit d'un érotisme lumineux ou un cauchemar psychédélique ?

Lien interview réalisateur :
https://www.youtube.com/watch?v=KyY0aWzAXt8

La nuit a dévoré le monde
6.3

La nuit a dévoré le monde (2018)

1 h 33 min. Sortie : 7 mars 2018 (France). Épouvante-Horreur

Film de Dominique Rocher

AudreyAnzu a mis 6/10.

Annotation :

Loin d'être un film d'horreur (alors qu'il est vendu comme tel) je n'aurai jamais penser tomber sur un film cérébral avec comme toile de fond une invasion de zombies. Tel une satire sociale mêlant le suspense d'un film d'épouvante, nous allons suivre le périple interne de Sam, personnage atypique à la personnalité complexe.


Il aime la solitude à la limite de l'agoraphobie. Lorsqu'il émerge dans un monde transformé la nuit au milieu d'un océan de zombies, cette transformation du monde ne le surprend pas. Il est armé pour survivre, pour survivre psychologiquement. En une nuit, il se retrouve seul dans cet immeuble telle une île déserte sans espoir d'être retrouvé. Telle un Robinson Crusoé plongé en plein long métrage de Romero, il doit tout organiser pour sa survie. Au prime abord, il parvient même à trouver une sorte d'équilibre dans cette solitude.
Chaque individualité évolue dans sa propre bulle, dans son propre univers loin des autres, dans une sorte d'île déserte au milieu de masse grouillante des autres.

Les êtres humains s'isolent de plus en plus et en même temps s'en veulent de le faire, se sentent coupables de rejeter l'autre. C'est comme s'il fallait sans cesse lutter contre soi-même contre cette personne qui déteste les autres.

La parole est des plus rares ce qui renforce la qualité de la mise en scène. Le rapport au silence ainsi que le son sont au cœur de tout. Dans une large mesure, c'est un film mental qui doit avant tout se ressentir. Nous entrons dans la vision du personnage principal. Au fond de lui, il tient les gens pour des monstres et l'introduction des éléments horrifiques sont en corrélation avec sa propre vision du monde.

Premier film sympathique, un exercice de style prenant. Mais il manque un petit plus pour faire la différence.

AudreyAnzu

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