Journal de lecture 2025

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Janvier

Honnêtement, recueil plutôt mauvais, je n'ai vraiment pas apprécié, à part un conte qui mettait en porte-à-faux les raisonnements conséquentialistes avec humour. Cela tient probablement moins aux contes en eux-mêmes qu'à la façon de les raconter, je n'ai vraiment pas aimé le style de l'autrice. Dommage.

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Janvier

Voilà une très vieille biographie, trouvée par hasard, et qui a les forces et les défauts des vieux ouvrages. Défauts d'abord. L'ouvrage, évidemment, est daté, et l'historiographie aussi. Si on en apprend beaucoup sur la vie de Desmoulins, l'auteur passe rapidement sur les événements historiques dans lesquels il est pris, ce qui, pour le non spécialiste pourrait rendre la lecture ardue. De plus, le prisme de lecture est très spécifique puisque je soupçonne notre auteur d'être un royaliste. On ne compte plus, aussi, les jugements et les dénigrements de cette biographie. Cela donne un charme, il faut le reconnaître, celui des vies à l'antique. De même, l'ouvrage est servi par un style très agréable, élégant et soutenu sans verser dans l'exercice de style.

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Janvier

Minuscule opuscule où on ne retrouve que le fameux poème. Je ne l'avais jamais lu, et sa réputation n'est pas galvaudée. Femme aimée, patrie, liberté, à l'oeil du poète il n'y a là qu'unité.

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Janvier

Très bonne surprise ! Je n'avais jamais lu de théâtre sartrien et j'ai vraiment beaucoup aimé cette pièce. Je connaissais déjà le sujet par ouï-dire, et savais déjà quel était le principal enjeu de la pièce, mais l'ensemble était particulièrement agréable à lire et stimulant. Hugo est quelquefois irritant, normal je suppose, nous autres intellos nous reconnaissons en lui.

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Janvier

Très court témoignage du séjour dans les camps de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, prisonnière pour fait de résistance. Le récit est glaçant, et sa brièveté exprime peut-être l'indicible. J'ai été frappé de sa description de marges de manoeuvre des prisonnières, qui s'offrent des petits cadeaux pour Noël, se prodiguent un peu d'amour et de réconfort, qui rendent humain l'enfer concentrationnaire. De la place de Dieu également, ultime secours qui traverse l'ensemble de l'épreuve de la narratrice. La foi comme planche de salut dans un endroit que Dieu semble avoir abandonné à la folie des hommes. Récemment, j'ai rencontré une jeune chrétienne qui m'a affirmé avoir été touchée par la grâce à Auschwitz-Birkenau, lors des JMJ en Pologne. Cela m'a fait pensé à ce petit texte.

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Janvier

Un ouvrage qui m'a laissé mitigé. L'idée de fictionnalisme politique est tout à fait intéressante et les élaborations conceptuelles - distinction cas / exemple, personnage, utopie, origine / commencement, effet de réel et fiction politique etc - des premiers chapitres sont plutôt stimulantes et convaincantes. Je trouve cependant qu'à mesure qu'on avance, les thèses de l'autrice perdent en clarté et en originalité - peut-être parce qu'il s'agit souvent de reprises de colloques ou conférences ? -, semblent seulement reconduire les analyses d'autres (Agamben, Malaparte et Schmitt notamment). Le fictionnalisme tend alors à recouvrir peut-être un peu tout et n'importe quoi, du moins perd la force et la limpidité qui caractérisait la notion au début de l'ouvrage. Un essai à moitié transformé donc... dommage.

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Janvier

Un plaisir coupable. La trame narrative est franchement médiocre, répétitive et un peu téléphonée, le narrateur-personnage fait preuve d'une misogynie et d'un racisme d'un autre âge, les clichés de l'agent dur à cuire alcoolique sont tenaces. Mais quelle langue ! Truculente à souhait, inventive, argotique, imagée, et il faut bien reconnaître, drôle. Apparemment, les premiers San Antonio sont loin d'être les meilleurs, et ça ne fait que se bonifier avec le temps. J'ai englouti le bouquin en quelques jours seulement, et je continuerai de me frotter à Frédéric Dard, pour sûr.

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Janvier

Excellente biographie d'un célèbre inconnu. J'étais curieux au sujet de Marat que je connaissais moins bien que Robespierre et cet ouvrage très clair et didactique - apologétique aussi, il faut le dire - m'a permis de découvrir un personnage haut en couleurs, à l'influence immense sur le procès révolutionnaire. J'ignorais en particulier le rôle clef qu'il avait eu dans le passage d'une république girondine à une république jacobine en juin 1793. En recontextualisant la vie et le rôle de Marat dans les grands événements de la Révolution, l'auteur fait preuve d'une grande pédagogie et le néophyte ne se perd pas. Enfin, une réflexion m'est venue à la lecture : on compare souvent Lénine à Robespierre, et lui-même s'en flattait, mais il me semble qu'il serait plus à propos de le comparer à Marat. Tous deux se sont appuyés sur la presse, tous deux ont vécu dans la clandestinité, tous deux visaient non seulement une révolution politique mais encore sociale, tous deux voulaient la dictature d'une avant-garde révolutionnaire et, tous deux enfin sont morts sitôt la révolution advenue. J'ai également relevé plusieurs coquilles.

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Janvier

Lu en anglais. Un ouvrage très intéressant sur le plan symbolique et stylistique. L'auteur joue avec brio sur les sensations, en particulier visuelles, les sociolectes de l'enfance, et parvient à instiller au fur et à mesure de l'histoire un malaise chez le lecteur. Les références symboliques se multiplient - le topos de l'île déserte, la robinsonnade, le mythe du bon sauvage, l'enfance mélange d'innocence et de perversité, sur toute une anthropologie du rituel, la frayeur irrationnelle, la victime expiatoire, Socrate face à la doxa, la démocratie et l'autocratie, un christianisme latent etc- et forment une oeuvre à clef fascinante à analyser. Un roman sur la nature humaine, viciée dès l'enfance, que seul un monde post-WWII pouvait susciter.

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Février

Un petit bouquin aux allures de manifeste plutôt que d'étude de féminisme décolonial. Le genre de lecture qui nous bouscule un peu hors de nos préjugés, et nous remet sous les yeux bien des choses ignorées, sciemment ou pas. J'ai trouvé la première partie un peu faible et davantage axée sur une certaine rhétorique à charge - il s'agit d'un ouvrage militant après tout -. Hormis quelques exemples, par exemple l'interconnexion de problèmes raciaux, économiques, écologiques, genrés concentrés dans un seul objet (la banane), j'ai trouvé que l'analyse n'était pas assez poussée, en particulier en ce qui concerne le féminisme de marronnage. En revanche, j'ai trouvé la deuxième partie bien plus convaincante et intéressante car le propos s'y fait plus analytique : on y trouve de nombreux cas évoqués ainsi qu'une historicisation du propos passionnante. Une bonne introduction en somme !

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Février

J'aime ces petits ouvrages d'aphorismes qui montrent un individu aux prises avec la vie et qui pose par fragments quelques considérations à retenir pour plus tard. Il me semble qu'il s'agit là d'une des formes les plus pures de philosophie, et de littérature aussi, car bien souvent, il faut le faire avec style - il n'y a pas de place pour trop de fioritures ou de sécheresse didactique. J'ai l'impression alors de lire une pensée au contact de la vie elle-même, qui en épouse les formes, les change dans sa persévérance naturelle, mais sans un effort prométhéen, juste comme un cours d'eau façonne un paysage en suivant sa pente.
Je n'avais jamais lu Lavelle, et philosophiquement, je pensais nos conceptions sur la plupart des choses opposées. Mais son ouvrage a été une belle découverte, et je me suis découvert, si ce n'est une communauté de conceptions, du moins une communauté d'esprit avec lui.

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Février

Longtemps j'en étais resté à l'incipit, fascinant, mais sans aller plus loin. Il faut dire que je trouve le style de Malraux très intéressant, travaillé, beau de surcroît, mais aussi, d'une certaine manière, un peu difficile. Peut-être est-ce en raison de la syntaxe ? Toujours est-il que tout m'a plu dans ce roman, le premier que je lis de l'auteur. Le thème, d'abord, de la révolution communiste avortée et du massacre des communistes par les troupes de Tchang-Kai-Chek. Les personnages ensuite, dont la psychologie est très intéressante, notamment leur interrogation vis-à-vis de la mort, du sens, du néant, ainsi que l'avait très bien noté Merleau-Ponty dans sa propre lecture de l'oeuvre. Le style enfin, très cinématographique, qui recèle son lot de belles formules. C'est, je pense, le genre de bouquin qu'il me plairait de disséquer et d'analyser au fil d'une étude générale. J'aurais aimé le lire en khâgne quoi !

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Février

Je savais que j'allais aimer, je savais qu'il s'agissait d'un grand texte, mais je ne m'attendais pas à une telle claque. Quelle modernité ! Et puis quelle profusion de thèmes à explorer, qui s'ouvrent à l'interprétation du lecteur. Le jeu des registres, du tragique au comique satirique, la grande poésie du texte, l'hybris mêlé de désillusion de Danton, la solitude et rectitude ensanglantée de Robespierre, tout concourt à faire de ce texte un classique. A relire !!!

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Février

Lu pour mon mémoire. Une thèse publiée en 1898 qui jette les bases de la réflexion postérieure de ce grand juriste injustement oublié. On sent déjà en germe toutes les conclusions qu'il développera par la suite : critique du droit bourgeois, abstrait et individualiste ; éloge de la coutume juridique ; distance critique vis-à-vis de la Révolution, de Rousseau et du marxisme ; attachement à la tradition socialiste et morale française (Taine, Proudhon, Saint-Simon) ; méthode dialectique et historique matérialiste. On apprend beaucoup sur la législation de l'Empire et ses mutations tout au long du XIXème siècle, dans une perspective critique et socialiste qui demeure féconde aujourd'hui. Et puis, il faut le reconnaître, pour un ouvrage de ce type, on ne s'ennuie pas trop ! La plume de Leroy est en effet claire et efficace.

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Février

Un court et efficace page-turner dans lequel on retrouve un certain nombre de thèmes chers à Mishima : la dangereuse proximité de l'amour, du sexe et de la mort (Bataille, Sade), la critique acerbe d'un Japon occidentalisé, l'obsession de la mode et de l'apparence physique, l'omniprésence de la bienséance - honne et tatemae - et l'exploration de la marginalité (le divorce, l'homosexualité, le travestissement), l'idéalisation enfin d'une masculinité véritable où l'émotion, l'éthique et la beauté ne font qu'un, quitte à ce qu'il ne s'agisse in fine, que d'une illusion. Cette espèce de bildungsroman à rebours où un Bel-Ami raté tente de parvenir, écrit dans la perspective d'une femme en recherche de son identité, Taéko, est très intéressant. Mishima, comme toujours, ne nous donne que des clefs de lecture, rien n'est trop explicite. Probablement une bonne porte d'entrée dans son oeuvre. Un plaisir !

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Mars

Un petit texte paru au début du XXème siècle dans une collection intitulée "La bibliothèque socialiste" et qui visait à vulgariser certains sujets à des fins militantes. L'ouvrage, divisé en deux parties - le droit ancien et le droit nouveau -, est très didactique et clair. Leroy y synthétise son travail de thèse qu'il complète d'observations relatives à la nouvelle législation industrielle. Le sujet était alors brûlant puisque le bouquin sort à l'occasion du centenaire du Code civil, qui était alors largement débattu. C'est que les articles relatifs à la propriété et au contrat de louage étaient alors largement combattus par les socialistes (mais pas que !). En bref, un ouvrage de science juridique des plus rafraîchissants et pas si défraîchi.

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Mars

Ça faisait un moment que les travaux de Pierre Crétois me faisaient de l'oeil et je suis content de m'y être enfin frotté. L'argumentation est simple (non pas simpliste) et rigoureuse. Si une bonne part de ses travaux sur la propriété sont des critiques des écoles libertariennes ou néolibérales américaines (Nozick et Hayek surtout), j'ai surtout été sensible à sa lecture des jusnaturalistes - les arguments libertariens sont si gros qu'ils ne m'intéressent pas beaucoup. J'ai particulièrement apprécié la dernière partie, où Crétois se fait plus assertif dans sa tâche de redéfinition de la propriété. Enfin, quoique quelques pages soient dédiées à Marx, j'ai été surpris de ne pas voir plus développés des arguments de la tradition marxiste / socialiste.

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Mars

Deux petites conférences tout à fait intéressantes et qui servent de contrepoint aux travaux de Foucault au Collège de France, en particulier relatifs aux notions de critique et de parrhèsia. La lecture foucaldienne de Qu'est-ce que les Lumières ? est tout à fait intéressante et permet bien de saisir la double tâche du philosophe : penseur de la permanence, de l'essence, certes, mais aussi de l'actualité, du mouvant dans lequel il se trouve pris. La deuxième conférence résonne davantage avec L'Histoire de la sexualité : c'est toujours agréable à lire, mais il s'agit au mieux d'une synopsis ou d'une courte introduction à ses autres travaux.

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Mars

Kant l'oméga baisse son froc devant Frédéric II le sigma.

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Mars

J'avais un cours ce semestre avec J. Revel et ce livre traînait dans ma bibliothèque : c'était l'occasion de le lire maintenant ou de l'oublier à jamais. Bonne lecture quoique j'ai parfois quelque peu buté à la lecture. L'ouvrage est court, tout à fait compréhensible, mais d'une certaine manière exigeant, et me demandait une concentration sans faille. La partie sur Foucault est passionnante, celle sur Merleau-Ponty également mais j'en savais davantage que sur le premier. Très bonne explicitation de la circulation entre théorie linguistique saussurienne et dialectique historique chez Merleau-Ponty. L'ouvrage remplit sa tâche avec rigueur mais l'on regrettera la juxtaposition des analyses sur Foucault, dans la première partie, avec celle sur Merleau-Ponty dans la seconde plutôt que leur réelle confrontation dans la prise en charge de cette labilité de l'Histoire qui les fascinait tous deux.

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Mars

Somme toute, mes impressions et remarques sont similaires à celles que j'avais faites au sujet de La Copossession du monde. Cet ouvrage m'a semblé en revanche plus original car il explorait les pensées d'auteurs qui m'étaient moins familiers. Autrement, comme toujours, clair et convaincant. Un petit bémol à formuler cependant sur son rejet du droit de propriété dans la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen. Je ne suis pas sûr qu'il faille aller jusqu'à retirer l'article 16 pour remanier la notion de propriété. En vérité, je pense que la tradition jusnaturaliste peut fournir pléthore d'arguments en faveur de la socialisation de la propriété la plus rigoureuse qui soit.

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Mars

Une très bonne biographie qui a la vertu d'être courte et efficace. Le style de Leuwers est très agréable, ses analyses pertinentes, et il y a, bien plus que dans celle de Jean-Clément Martin, un effort de recontextualisation des différentes étapes de la vie de Robespierre. Une excellente porte d'entrée !

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Mars

On pose son cerveau et on se détend. Une langue toujours truculente, une intrigue pas si complexe mais agréable à suivre (je n'ai pas, ce coup-ci, su prédire la fin). Quelques phrases, une fois encore qui ont (très) mal vieilli - on en rit.

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Avril

Petite masterclass d'un juriste socialiste qui retourne un à un tous les arguments relatifs à la propriété privée et justifie la propriété socialiste à l'issue d'une typologie particulièrement pertinente. Un style élégant comme il était coutume alors mais quelquefois pénible car Tarbouriech cite in extenso ses adversaires pour mieux démonter leur argumentaire. Il en ressort parfois des pages entières qui ne sont qu'un tissu de citations.

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Avril - lu en anglais.

Un livre court et percutant. J'ai été frappé par le thème de la perte de l'innocence ainsi que par le spectre des violences sexuelles qui plane sur la fin de l'ouvrage. Le narrateur est attachant, avec un style oralisant qui ne se fait pas trop lourd (big up pour la découverte de l'expression "phony", je la réemploierai sans vergogne aucune). Pour sûr, le genre de bouquin qui aurait pu me bouleverser ado : je suis maintenant un peu vieux pour tout ça.

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Avril

J'ai trouvé le bouquin mal écrit, l'autrice geignarde, et les enfants de soixante-huitards sont des bourgeois têtes à claques. Pour autant, l'aspect sociologique était intéressant, et surtout, les témoignages étaient passionnants ! Quelle époque ! et quels parents !

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Avril

Recommandé par une bonne amie, mais déçu. J'ai dévoré les premières cent pages que j'ai trouvé intrigantes et rafraîchissantes. Ensuite, le roman s'est fait un peu plus répétitif, moins convaincant aussi dans les thèmes abordés - folie, animalité, violence, militantisme -. Je jetterai un oeil curieux sur les autres bouquins de l'autrice, mais suis resté sur ma faim avec celui-ci.

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Mai

A la vérité, je n'ai pas tout à fait fini l'ultime chapitre consacré à Sartre, qui est long et quelque peu redondant. Cet été, si Dieu veut, je m'y colle, pour achever l'ouvrage en bonne et due forme. Comme toujours chez Merleau-Ponty, c'est fin, intelligent et lucide. Je préfère Humanisme et Terreur aux Aventures mais on en apprend beaucoup sur le marxisme et ce qui était reproché, précisément, aux marxistes par toute une partie de l'intelligentsia de gauche d'alors. La critique de Marx, Lénine, Trotski et Sartre est assurément pertinente : c'est à partir d'elle, et en en tenant compte qu'il faut penser. Relu en parallèle de longs passages d'Humanisme et Terreur, ainsi que de Lukács, et il est frappant de voir l'influence de ce dernier sur la pensée merleau-pontyenne.

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Mai

Il y a des livres qu'on a envie d'aimer et qu'on apprécie pas tant que ça. Celui-ci en fait partie, d'autant plus que j'adore son titre. L'autrice interprète les procès de France Télécom et se charge, elle, de faire le procès de la langue néomanagériale qui a mené à ce désastre, la LCN, Lingua Capitalismi Neoliberalis. L'ouvrage est inventif, drôle, truffé de références intertextuelles et de calembours. Pour autant, j'y suis demeuré assez hermétique. Heureusement que ça se lit vite, j'aurais craint d'abandonner sa lecture autrement.

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Mai

Très bonne découverte, recommandé par un ami. En premier lieu, je mentionnerai le style de l'ouvrage, qui sans être académique, ne se départ pas de rigueur et demeure agréable tout au long de la lecture. Quant au fond, la première partie décortique les ressorts de "l'impératif sexuel" qui commande à nos existences : obsession du sexe dont l'expérience semble toujours en-deçà des attentes, qui se fait norme sociale et médicale, qui devient même outil du capital. Cette partie, très intéressante en soi, demeure, du point de vue de la démonstration assez légère à mon avis même si l'auteur convainc. La deuxième partie est celle que j'ai préférée puisque l'auteur tâche d'exposer des manières de vivre pour échapper à l'impératif sexuel - le foyer plutôt que la famille, l'amitié plutôt que le couple etc -. La part faite aux témoignages est très importante et il est très intéressant de voir développé le point de vue de personnes qui ont fait le choix de vivre autrement, en décalage éthique et politique, social aussi, vis-à-vis des autres. Je recommande chaudement pour les néophytes sur ces sujets comme moi.