Krzysztof Kieślowski

Également vus : L'Amateur, Le Hasard, Tu Ne Tueras Point, Brève Histoire d'Amour

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4 films

créée il y a plus de 5 ans · modifiée il y a environ 4 ans
La Cicatrice
6.2

La Cicatrice (1976)

Blizna

1 h 52 min. Sortie : 18 juin 1997 (France). Comédie dramatique

Film de Krzysztof Kieslowski

Annotation :

Les films plus tardifs de Kieślowski sont plus prétentieux, car il ne peut s'empêcher de vouloir toucher au mystère et à l'irrationnel avec des grosses bottes en cuir. Ici, rien d'autre que du brut, du net, du sec : La Cicatrice est un quasi documentaire aussi concis que précis sur la construction laborieuse d'une usine de produits chimiques, vue au travers de la promotion d'un industriel trop humain pour endosser ce rôle de gestionnaire que tout le monde souhaite lui attribuer.

Non seulement c'est étonnamment documenté et extrêmement réaliste (quiconque a bossé dans le management industriel ne peut que comprendre les enjeux) mais c'est aussi un extraordinaire objet de cinéma, hyper stylisé, avec une narration éclatée brillante et captivante, et une tension de tous les instants, restituée comme dans un thriller juridique ; il faut dire que la détresse de cet homme est presque celle d'un héros kafkaïen pris au piège. C'est à la fois politique, humain, personnel, nerveux et émouvant : c'est un grand film, sans aucun affect et pourtant si frappant. Et quelle photographie incroyable de Sławomir Idziak : le type, avant de succomber aux affres du succès et de virer grand-guignol, avait été un opérateur de génie, capable de transformer chaque endroit de cette triste Pologne communiste en un authentique microcosme pictural sans équivalent ailleurs. Métrage important.

Sans Fin
6.9

Sans Fin (1985)

Bez konca

1 h 55 min. Sortie : 17 juin 1985 (France). Fantastique

Film de Krzysztof Kieslowski

Annotation :

Comme souvent chez Kieślowski, ça n'est pas loin d'être génial, mais il y a plein de petites choses qui clochent : il y a toujours ici un surplus de sérieux, là une dose de mystique abracadabrantesque, ou encore des dialogues évasés, qui veulent signifier beaucoup plus qu'ils n'en disent vraiment. Exemple : il y a une scène où le garçon confesse à sa mère qu'il l'a vue elle et son père en train de faire l'amour, et elle rétorque que c'est comme ça que les gens s'aiment, et que c'est pour ça qu'elle lui fait un câlin ; assez consternant.

Toute la première partie est pourtant très réussie : dès l'intro, le film se fait précis, intéressant, politique (Ula traduit 1984, on voit où Kieślowski souhaite en venir), riche, et offre des scènes audacieuses (une étrange séquence d'hypnose, un traditionnel rapport à la texture lorsque l'héroïne se salit les mains à la suite d'un accident, qui évoque les glaces portées en cache-oreilles dans Brève Histoire d'Amour) qui témoignent des marottes du réalisateur polonais, sans pour autant trahir le récit. Puis, même s'il y a encore de très belles choses sur la suite, et que c'est toujours filmé avec une science rare (un stupéfiant plan-séquence dans des escaliers), ça s'embourbe, ça joue au pessimisme, à la Morale avec un grand M, à l'irrationnel obscur. C'est encore bien tenu mais ça devient laborieux. Les scènes avec le fils sont les plus pénibles.

C'est amusant que tout le monde dise que La Cité des Anges soit un remake des Ailes du désir alors qu'il a aussi piqué pleins d'éléments à celui-ci : la posture du mari défunt singée par Nicolas Cage, le signe du chien, les bougies comme symbole mystique de la mort...

La Double Vie de Véronique
7.2

La Double Vie de Véronique (1991)

1 h 37 min. Sortie : 15 mai 1991. Drame, Fantastique, Romance

Film de Krzysztof Kieslowski

Annotation :

C'est à peu près horrible dès le départ, puisqu'à la pénible Jacob viennent s'ajouter des filtres super moches. On a l'impression de voir des images inutilement déformées, anamorphosées jusqu'au fétichisme, au travers de verres de cognac, ou d'absinthe parfois.

Bon et je n'aime pas du tout cette direction d'acteurs : les nanas sont toutes des mannequins bourgeoises qui susurrent, quand les hommes sont soit des éphèbes aux cheveux de garçon coiffeur, soit des types à la virilité établie qui ont tous la même douceur beaucoup trop propre : ils pourraient presque se blesser s'ils disaient un gros mot ou s'énervaient... Bref c'est assez ridicule et prétentieux (la musique... n'est pas Kilar qui veut).

Trois couleurs : Bleu
7.1

Trois couleurs : Bleu (1993)

Trzy kolory: Niebieski

1 h 34 min. Sortie : 8 septembre 1993 (France). Drame, Romance, Musique

Film de Krzysztof Kieslowski

Annotation :

Qu'est-ce que c'est que cette MERDE ?

Pire encore que La Double Vie De Véronique, c'est un très long pensum psychologique, où chaque scène s'impose comme une nouvelle décharge de pathos stylisé et d'introspection lourdement symbolique. C'est une caricature, et on pourrait tout passer en revue pour se moquer de ce film d'un snobisme hallucinant. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans les années 90 pour arriver à ça ? Est-ce que Paris ressemblait vraiment à ce cadre hyper bourgeois plein d'appartements splendides, de femmes de la haute arborant toutes des permanentes impeccables, et d'hommes à la sensibilité écorchée (tendance pauvres choux) ? Absolument affligeant.

Véreux

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