L'incomparable comparaison...

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Quelques notes dessinent la cartographie de ces nuages qui ont trop longtemps fait de l'ombre à ce soleil pourtant si fructueux. Les lettres originales de Zedelghem sous la plume de David Mitchell étaient beaucoup plus silencieuses que cette voix qui les lie l'une à l'autre. Il s'en dégage une immense poésie partitionnée en de multiples vies qui se ressemblent et s'assemblent dans un sextet à travers les âges. Démonté et ré-assemblé, chaque chapitre se découpe et se détache de son isolement loin de sa moitié pour se mêler aux autres dans une pulsion libertaire et une proximité pleine de vivacité. C'est pourtant avec peine que l'on reconnaît les traits de ces comédiens transformistes aux rôles pluriels. On ressort alors de cette ambitieuse fresque magique et onirique à travers les genres et les époques avec un cœur empreint de lyrisme.

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"Oui, tu me voleras mon âme Ink, car tu fais partie de ces ombres cachées parmi les chefs d’œuvres. J'ai encore une âme à me faire voler et elle est pleine de rêves, prête à être livrée à ces écrans qui se dressent devant ces visages. Je n'attends pas de toi que tu sois exceptionnel, mais sous ton manteau d'ombres se cache une lumière et tu choisis finalement le bon chemin pour la faire briller.Tu ne réponds pas aux critères physiques du beau et il est parfois difficile de voir au-delà et accepter de te regarder mais...
Un, deux, trois, quatre...
Un, deux, trois, quatre...
... tu finis par trouver la beauté qui se cache en toi poussé par la musique. Elle n'est pas accidentelle. Elle t'accompagne te faisant devenir ce que tu es. Tu pourrais être autre chose mais tu ne l'es pas. Alors j'écoute ton histoire avec cette poésie et ces notes que l'on y met pour me la raconter. Tu es l'encre qui l'écrit. Tu fus perdu dans une incompréhension de maux et d'esthétisme. Finalement je pleure."

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Vous voyez dans cette substance noirâtre qui s'écoule et fait vivre ce monde du goudron ou du pétrole. On pourrait le penser car les plumes s'accorderaient bien avec. Moi j'y vois Ink, car cela entre mieux dans ce cadre de l'écriture. Cette encre compose une mélodie dans laquelle on respire et où on cherche de l'aide pour échapper à l'inévitable chaos. La télévision fonctionne comme une fenêtre. Il faut dire quelque chose comme tout le monde le ferait et ne pas la fermer ! Ils ont peur. Tout est à la fois réel alors que rien ne l'est. Et il ne faut rien savoir sur The Frame car si l'on a vu cette machine avant de la voir dans le cadre, on sait déjà de quelle manière le scénario est écrit. Alors quand les pages sont arrachés, que l'histoire est ré-écrite et que les poursuites s'engagent, les notes sont comme de jolies flammes qui finissent par y mettre le feu. Le diable dans sa tour se joue de sa marionnette prisonnière mais la musique finit toujours par permettre de s'évader et par montrer sa grandeur comme étant l'âme même des films de Jamin Winans.

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C'est une boucle de lui et de elle, de la naissance à la mort, comme des zombies vivants après qu'elle soit morte ou que lui ne soit plus que l'ombre de son paradoxe. Alors, cette solitude avec soi-même dans est un écho du futur, avec un nouveau visage, qui vient rappeler à l'ordre le passé, qui tient à un chromosome de l'alphabet. Il est celui qu'elle a détesté, qui a volé sa propre vie et qui a fait d'elle celui qu'il est, et lui-même se cache derrière tout ça, maîtrisant totalement sa propre existence. Et celle-ci explose temporellement dans du plastique. John le savait, Jane n'a jamais su.

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Je recherche la musique et j'entends une histoire, celle de John, le vieil homme. Alors, avec une cohérence qu'un entourage fort érudit ne peut que constater, je voyage moi aussi à travers le temps. Il ne prend aucun virage dans la chronologie du monde mais sort de la route pour répondre à cette question qui habitait mon esprit depuis le début de son récit. Et cet aspect théologique est ce qui est le plus intéressant par le point de vue apporté sur la religion tout en gardant ce respect qui est de ne pas sombrer vulgairement dans les dérives que peut engendrer un tel débat. Alors j'écoute cette idée séduisante, me l'appropriant presque comme une vérité. L'incroyable est anéanti par un incroyable presque plus plausible encore car d'une extrême simplicité qui est d'une sincérité assez troublante. Et l'on n'en veut au monde d'être ce qu'il est et de déformer par erreur cela en mensonge pour construire un mythe embelli d'extraordinaires complexités. Et tout ces fils de vie sont ensuite démêlés avec autant de conviction et de justesse que se sont emmêlés les fils de pinceaux sur une toile de Van Gogh. Trop tard, car je suis déjà convaincu d'avoir discerné le vrai du faux, et seule la vérité survit lorsque Woofie aboie pour la dernière fois. Ainsi, sans avoir quitté la pièce, j'ai apprécié passé d'une ère à une autre, sans avoir l'envie ou le besoin de savoir pourquoi ni comment.

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L'idée est une altération brillante. La musique est légère comme si elle ne parvenait pas à gagner en puissance et à faire danser le film sur une chorégraphie mieux agencée. Il est hélas difficile de dévier du plan et de gagner les voix pour élire un autre chef parmi les œuvres. Je me complais alors dans cette histoire qui n'est pas idéale et me coiffe d'un chapeau pour passer cette porte pour parvenir beaucoup plus loin dans ce superbe cadre original où la théologie rejoint la bureaucratie. Il y a cette lutte de l'amour pour et contre le destin et qui lui offre même son caractère immuable. Un homme et une femme s'opposent au grand patron qui énonce sa dictée sans vouloir qu'aucune erreur ne soit commise. Ici, le libre-arbitre n'est au final que le souvenir d'un dessein qui fut effacé.