Lectures 2025

Annotation :

Je cherche des ouvrages faciles pour introduire le pouvoir fertilisant de la littérature pour la pensée. Pour faire découvrir comment la littérature dépasse la seule énonciation d'une idée, d'un argument, pour nourrir la réflexion. Claude Gueux est plutôt intéressant pour cela.

Annotation :

Lecture terminée le 24/01. Coeuraveclesdoigts. Déjà, je trouve qu’avoir été capable de déchiffrer l’écriture cunéiforme est fascinant, tout comme tout le travail archéologique, philologique engagé. Ensuite je trouve qu’avoir accès à un texte aussi ancien est vertigineux. Je suis peut-être un peu naïf ou candide, mais c’est comme face à Homère, on se sent quand même tout petit. Et puis, il y a la quête épique : le désir de gloire, le désir de vivre de manière incandescente. La perte et le deuil et l’être perdu qui s’efface un peu devant la peur de sa propre mort. Je suis aussi frappé — sans doute suis-je réellement naïf — par la puissance littéraire de l’écriture : toutes les techniques littéraires déployées pour donner souffle à l’épopée m’impressionnent, comme si c’était surprenant de penser que ces premiers textes écrits — du moins ces plus anciens textes écrits que nous avons trouvés — pouvaient engager des inventions littéraires, comme si c’était impensable de considère que l’écriture naissante pouvait déployer ses ressources expressives propres. C’est vraiment une grande œuvre qui me donne envie de me plonger dans les œuvres de la Mésopotamie. Bravo aux chercheurs et chercheuses qui nous permettent d’accéder à ces textes.

Annotation :

La mort d’Héraclès, la mort du héros qui clôt une histoire faite pour la tragédie. Œdipe incarne la figure même de la tragédie, mais Héraclès en est une autre quand on y réfléchit : condamné dès sa naissance par Héra, s’échinant comme un beau diable à survivre à tout ce que la déesse lui envoie, son désir de vivre s’opposant à l’interdiction de bonheur que lui impose sa belle-mère. Toute sa vie, il ne cesse de lutter pour être libre, sans y parvenir. Alors bien sur son histoire est faite de victoires grandioses, de monstres éradiqués, de bandits massacres, de festins, de joies, de plaisir …ça sent moins le tragique qu’Oedipe, mais quand même…. Je pense que je vais lire prochainement le Tombeau d’Oedipe de William Marx qui traîne sur mon bureau depuis quelques mois… pour creuser la tragédie sans tragique… alors bien sur, je vous tout ce qui rend l’inscription d’Heracles dans ma liste des héros tragiques, mais explorer cette piste, juste pour voir où ça me mène me plaît bien et m’amuse.

Annotation :

Terminé le 26/01. Le livre de la loi biblique. C’est intéressant pour comprendre un peu d’où viennent certaines lois religieuses et en comprendre le symbolisme étiologique. Mais c’est quand même une liste de lois très répétitive, qui tranche avec le récit des livres précédents.

Annotation :

Terminé le 27/01. Je n’ai pas envie d’écrire des choses trop négatives, la société s’en occupe déjà bien assez comme ça, mais je n’ai pas beaucoup aimé cette écriture. Un peu toujours dans la même recherche que Claude Gueux — recherche qui constituera, à côté des lectures pour moi, une bonne partie de cette liste 2025 — mais cette fois : ça ne prend pas. L'intention est trop visible, et par conséquent mal dégrossie, simpliste.

Annotation :

Terminé le 14/02. Un petit dictionnaire très drôle, mais de cette drôlerie intelligente que l'on ressent lorsqu'on lit des affirmations pertinentes et malines formulées dans des images simples et amusantes.

Annotation :

Terminé le 23/01. Une lecture… intrigante, qui repose la question de la réception des classiques : comment certains classiques sont-ils reçus par des lecteurs ou des lectrices qui n'ont pas l'outillage littéraire pour apprécier la grandeur d'une oeuvre. S'il y a des moments grandioses, j'ai eu à plusieurs reprises le sentiment que le roman n'était pas à la hauteur de sa réputation, notamment dans la psychologie. C'est désagréable comme sensation, mais cela me motive à le relire dans une nouvelle traduction, plus tard. Une chose est sûre, Crime et châtiment me donne à penser sur la littérature, plus que sur la culpabilité, le châtiment.
MaJ : Je le relirai dans la traduction de Marcowicz

Annotation :

Terminé le 23/02.

Annotation :

Terminé le 28/02. Quelle poésie ! Quelle richesse et quelle générosité ! Giono sait décidément créer de si belles images et nous faire ressentir la nature (la comparaison de Ménélas à un thon est tellement évocatrice !). Mais, entre autres, ce qui m'a ravi lors de cette lecture, c'est la capacité à nous faire voir les dieux de la manière dont les Grecs les voyaient : à travers les murmures de la nature, le bruissement des feuilles, le désir saisissant. Plus je lis Giono, plus je l'aime.

Annotation :

Terminé le 19/03.

Annotation :

Relecture terminée le 03/04

Annotation :

Un petit livre d’histoire comme je les aime, et comme je voudrais les donner à lire. Quelque chose d’aussi anodin que la couleur se révèle être une construction et, en tant que telle, s’inscrit dans une histoire. Lire l’histoire permet donc de mieux comprendre. C’est simple, c’est pointu. C’est chouette !

Annotation :

Encore une fois, King nous emporte avec lui malgré une idée de départ plutôt étrange. Bon, un peu comme les candidats de la marche, j’ai éprouvé, dans la seconde partie du texte quelques longueurs et j’aurais pu prendre mon ticket, si l’écriture de King, malgré l’essoufflement de l’intrigue ne me poussait à continuer malhré tout.

Annotation :

Lu le 27/04. J’aime la manière de parler de la peinture. Une parole vibrante, généreuse un peu comme la couche de matière sur les toiles du maître. Une approche de la peinture qui varie d’une approche plus historique, plus technique de l’artiste. C’est un peu comme chez Deleuze - dont il faudrait que je termine les cours sur la peinture - je ne comprends pas toutes les élucubrations, mais la répétition, les variations appuyées sont autant de traits marqués qui permettent d’approcher le motif. A relire.

Annotation :

Le 04/05. Cette lecture est pour l'occasion de découvrir le drame satyrique, que je ne connaissais pas. Je m'étonnais d'abord du sujet de la pièce, Ulysse et Polyphème, et de son classement dans les tragédies d'Euripide. Je sais que la question du tragique dans la tragédie n'est pas si évidente que cela (William Marx, Pierre Judet de Lacombe), mais tout de même… et c'est donc en faisant quelques recherches sur la pièce que j'appris alors l'existence du drame satyrique, dont le cyclope est le seul représentant antique qui soit parvenu jusqu'à nous.

Annotation :

Terminé le 07/05. C’est un peu ma découverte de Neruda et de ses images vibrantes. J’ai été emporté dans son univers poétique des le premier poème du recueil « dans l’été de ton nom éclatent les citrons » et toute l’imagerie du blé, du pain, du soleil.

Annotation :

Terminé le 29/05

Annotation :

Terminé le 31/05.
Une grande fresque américaine. J’ai été un peu surpris de ne pas retrouver la langue des personnages steinbeckien, que j’apprécie beaucoup, celle qui fait que l’on retrouve du Lenny dans le parler de Mack de la rue de la Sardine.

Annotation :

Terminé le 05/06

Annotation :

Relu le 09/06. Cette fois, j'ai pris beaucoup plus de plaisir à lire cette pièce, que j'avais sans doute dû lire trop vite. Je l'ai trouvée bien plus drôlatique.

Annotation :

Terminé le 21/06.

Annotation :

Terminé le 21/06. Un livre dont j'ai beaucoup entendu parler. C'est court, la crudité donne un côté direct aux images. Mais c'est un peu trop développement personnel à mon goût. Mais de fait, cela me permet de réfléchir à l'articulation de l'écriture poétique, de l'expérience individuelle, de l'expérience personnelle et de la dimension universelle de l'expérience.

Annotation :

Terminé le 22/06. Adaptation par Belin, donc pas lu le texte intégral. J’aime les épopées, et la littérature chinoise (je dois terminé le deuxième tome d’au bord de l’eau). C’est foisonnant, drôle, plein d’images nouvelles pour le lecteur occidental. Je regrette un peu de n’avoir pas gardé les noms, notamment, de Sun Wunkog pour le traduire par Singet. Grand plaisir également de chercher les liens avec Dragon Ball.

Annotation :

Terminé le 07/07. Trouvé dans le rayon littérature de jeunesse de ma librairie. Un récit court, très percutant et avec une belle épaisseur littéraire. Très intéressant pour réfléchir à la manière dont la littérature nous fait penser.

Annotation :

Lu le 09/07
Je ne suis pas friand d’auto-fiction. Je n’aime pas la sacralisation de la littérature qu’elle induit parfois. Je ne suis pas, non plus, un grand amateur de l’écriture blanche. Mais avec Annie Ernaux c’est différent. Sans doute parce qu’elle exploite les fonctions exploratoires de l’écriture et de la littérature. Ça, ça m’intéresse.

Annotation :

Terminé le 13/07. Un petit livre très intéressant faisant suite à l'affaire Sokal. Bouveresse propose une critique du débat intellectuel opposant les physiciens aux philosophes et littéraires. Après avoir confirmé que les critiques des scientifiques concernant la mauvaise utilisation de concepts mathématiques sont fondées, il questionne l'intérêt du recours à de telles notions dans des analyses qui traitent d'objets de natures différentes, pour critiquer, ensuite, un certain manque d'honnêteté intellectuelle qui transparait dans l'utilisation de techniques sophistiques tant dans leurs propres philosophies que dans leurs réponses aux critiques de Sokal. Lisant Deleuze en parallèle, je dois avouer que je suis plutôt d'accord avec Bouveresse. Si je comprends sa critique de l'usage de notions scientifiques en philosophie, je regrette toutefois qu'il ne donne pas sa vision de l’intérêt des travaux en sciences humaines. Peut-être que son point de vue est censé être connu, mais j'aurais apprécié qu'il le rappelle.

Annotation :

Lu le 14/07. Petit livre court et accessible, qui permet de présenter le projet des lumières et de l’inscrire dans le contexte de son époque. Je viens de terminer les Prodiges et vertiges de l’analogie, ouvrage dans lequel Bouveresse critique la philosophie -les sciences humaines- postmoderne et le relativisme de la rationalité qu’elle opère. Pour comprendre les enjeux de ce texte, il est nécessaire de faire un peu d’histoire de la rationalité pour re-situer les problématiques, les enjeux, les présupposés de la post modernité, à partir de ceux de la modernité. C’est donc ici que je récupère le texte de Kant, dont la description de l’état de la société de son époque, maintenue sous tutelle intellectuelle, permet de comprendre le lien entre rationalité (qui permet d’émettre une critique fondée et pertinente), gain de liberté de critiquer (les critiques fondées démontrent la nécessité de critiquer), progrès de la société (les critiques aboutissent à un gain de libertés pour toutes et tous) et les relations d’interdépendantes de tout cela. Le rapprochement avec Bouveresse et la post-modernité est d’autant plus intéressant que Bouveresse déplore dans son texte les attaques des intellectuels contre la liberté de critiquer.