Livres lus en 2014

2014 vient de s'achever et j'ai largement tenu mon pari initial qui était de maintenir une moyenne de un livre par semaine toute l'année. Finalement, je retiens surtout les belles découvertes comme les nombreux livres de science fiction dévorés grâce à SC, les renards pâles, le quatrième mur, faillir ...

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78 livres

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a 2 mois

Les Racines du mal
7.2

Les Racines du mal (1995)

Sortie : 21 avril 1995 (France). Roman

livre de Maurice G. Dantec

Ikkikuma a mis 7/10.

Annotation :

Thriller policier d'anticipation un peu brouillon lorsqu'il s'enfonce dans des explications pseudo mystico-philosophiques sur le développement des intelligences artificielles, néanmoins, la partie policière de ce livre est passionnante et haletante, loin devant certains scandinaves qui ne savent plus quelles tortures inventer pour créer une peur artificielle, ressemblant à ces intrigues de séries TV (Esprits Criminels exclu)

Les Pierres sauvages
7.2

Les Pierres sauvages (1964)

Sortie : 1964 (France). Roman

livre de Fernand Pouillon

Ikkikuma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Journal racontant la vie du maître d’œuvre cistercien pendant son dernier chantier : l'abbaye du Thoronet en Provence. L'écriture est assez équilibrée, passant et mêlant avec habileté l'architecture à la mystique de Bernard de Clairvaux. La vie des moines et des frères convers est assez renseignée pour convaincre et transporter sans pour autant assommer avec d'inutiles détails, les doutes du constructeur rejoignent ceux de l'auteur, emprisonné à l'époque de l'écriture, ainsi que ceux de l'écrivain qui ne font que filtrer dans ce livre court mais dense, sans trace de joints sales ou faciles... Comme le voulait le personnage principal pour la structure de sa dernière œuvre. Un livre passionnant pour ceux qui ont eu la chance de visiter ce lieu préservé.

Plonger
6.3

Plonger (2013)

Sortie : septembre 2013 (France). Roman

livre de Christophe Ono-Dit-Biot

Ikkikuma a mis 3/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Il m'a fallu un certain temps pour m'énerver à la lecture de Plonger, mais c'est finalement arrivé à la suite de la description lamentable de la soirée de triomphe de Paz, la femme du narrateur dont on apprend dès le départ qu'elle est morte et qu'il va reconnaître son corps quelque part au Moyen Orient. Passons sur les nombreux clichés romanesques comme le fait d'écrire son livre pour que son fils de quatre ans puisse le lire un jour (ce qui n'est qu'un procédé tire-larmes de plus) ou que les trois-quart du livre soient un flash-back ou qu'il y ait des passages en italique où l'auteur commente son récit. Passons sur le caractère minable du narrateur qui ne comprend rien à la femme qu'il aime (on se demande ce qui lui a pris à cette espagnole de 23 ans de s'accoquiner avec un mec de 39 ans, peu drôle, peu doué, geignard... A moins que l'auteur cherche à se rassurer.) et au manque total d'ironie de l'auteur lorsqu'il se met à décrire complaisamment les défauts de la société dans laquelle il vit sans jamais parler de la misère qu'il peut voir autour de lui, tout en nous parlant de ses vacances de luxe sur le voilier d'un ami, ou dans un hôtel 5 étoiles.
L'argent n'est jamais mentionné, sinon comme symbole de réussite sociale. Ca donne le ton. Tout cela est déjà peu sympathique. Mais cette soirée de triomphe de Paz au Louvre ! Avec en invité d'honneur Booba, Karl Lagerfeld et autres "célébrités" dont on nous énonce les sentences à peine dignes de Paris Match tout en faisant semblant de les trouver pauvres... Le procédé est indignes, tout comme l'intrigue, extrêmement décevante dont la fin est grand-guignolesque...

La critique complète de Plonger :
http://www.senscritique.com/livre/Plonger/critique/29581426

Spin
7.7

Spin (2005)

Sortie : 15 février 2007 (France). Science-fiction, Roman

livre de Robert Charles Wilson

Ikkikuma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Excellente histoire, situation de départ et mystère liée à celle-ci bien gérée narrativement par un système de retours en arrière habilement distillés tout au long du roman. L'histoire d'amour entre Jason et Diane est assez prenante même si elle n'échappe à un côté fleur bleue très étatsunien (ils s'aiment depuis le premier jour mais leurs chemins ont divergé, vont-ils se retrouver?) ...

La critique complète du même ouvrage :
http://www.senscritique.com/livre/Spin/critique/24099629

Le Quatrième Mur
8.1

Le Quatrième Mur (2013)

Sortie : 21 août 2013. Roman

livre de Sorj Chalandon

Ikkikuma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Il m'a fallu un peu de recul pour pouvoir écrire ne serais-ce qu'un résumé de ce livre tant sa charge pathétique est forte. Il mêle habilement les informations historiques aux intrigues personnelles ainsi que les jeux intertextuels aux symboles mythiques, tout cela sans lourdeur excessive, sans didactique simplificatrice, sans violence gratuitement sublimée. Un des meilleurs livres de la rentrée.
La suite de ma critique :
http://www.senscritique.com/livre/Le_Quatrieme_Mur/critique/30272042

Le Maître du haut château
7.1

Le Maître du haut château (1962)

The Man in the High Castle

Sortie : 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

Ikkikuma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Uchronie jouant avec le concept d'uchronie, Le Maître du Haut Château est un bon livre de SF. L'action se déroule à San Francisco et dans le Middle West autour d'une demi-douzaine de personnages dont les vies se croisent. Les USA et les alliés ont perdu la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont pris la moitié ouest de l'Amérique du Nord tandis que les Nazis, après le génocide des Juifs, terminent d'assassiner l'Afrique entière. Le grand projet est d'installer une colonie humaine 100% aryenne sur Mars.

Trois inventions de l'auteur rendent ce texte passionnant et assez brillant :
- La description d'étatsuniens faisant un complexe d'infériorité par rapport à leurs conquérants nippons, savoureuse quand on voit avec quelle morgue les USA actuels pensent détenir la seule manière de vivre décente...

- La crise mondiale créée par la mort du nouveau Führer et la lutte rapportée par les journaux entre les anciens lieutenants d'Hitler, très crédible et précisant assez bien les mécanismes faisant le succès des régimes totalitaires.

- L'invention d'un livre interdit par les Nazis mais toléré par les Japonais s'appelant Le Poids de la sauterelle. Ce livre décrit un monde alternatif dans lequel les Alliés gagnent la guerre, ce qui provoque des réactions assez drôles et décontenançantes : les uns rêvent que cette situation soit arrivée vraiment, les autres la jugent ridicule, absurde, etc.

Le seul bémol tient surtout à la traduction et au style, parfois lourd et sans réel recherche.

Talk about tribal art

Talk about tribal art

Sortie : 5 avril 2013 (France). Beau livre

livre de Bérénice Geoffroy-Schneiter

Ikkikuma a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Livre lu en français après une nouvelle visite au Musée du Quai Branly. Non seulement ce musée est incroyablement riche en œuvres d'origines et de formes différentes, mais il est aussi doté d'une muséographie très intelligente, jouant avec l'obscurité et les pentes douces qui guident le spectateur déboussolé parmi tant de mystères.

Pour ce qui est du livre, il est inégal. Brillant dans sa construction en chapitres pratiques et courts, il déçoit par le manque de profondeur de ses analyses. Il faut le lire comme un manuel d'initiation aux arts premiers et ensuite ne pas s'arrêter là, creuser dans le filon onirique ou historique qui vous parle le plus.

En bref, ce livre ne ment pas et tient sa promesse de départ : il vous apprend à parler des arts premiers, vous explique les grandes dates, les grands écueils qui se dressent devant le néophyte... Il vous prépare à l'aventure tout en restant sur le quai.

Les Renards pâles
5.8

Les Renards pâles (2013)

Sortie : 22 août 2013. Roman

livre de Yannick Haenel

Ikkikuma a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Les Renards pâles sont ce que Plonger aurait pu être si son auteur n'avait pas été un journaliste obnubilé par son égo.
Les Renards pâles sont des dieux dogons du Mali. Des dieux métamorphes, joueurs et terrifiants, principes de changement et de révolution.
Les Renards pâles sont un groupe de sans-papiers pas obligatoirement africains que le narrateur va finir par rejoindre après une longue chute sociale...
Les Renards pâles sont finalement tous ceux qui s'unissent et se joignent pour changer la France.

C'est un livre incroyablement optimiste et grinçant. Il appuie d'abord sur nos défauts les plus criants et les plus tus : l'absence totale de fraternité ou de solidarité actuelle. La peur de l'autre, du pauvre, du gueux... Tout ça sans misérabilisme ni jeux de mots, ce n'est pas un reportage de TF1 ou Libé non plus. Non, c'est subjectif et c'est ce qui nous fait mal et nous empêche au départ de reconnaître à sa juste valeur ce que dit ce livre.

Il nous trace un chemin qui n'est utopique qu'à la fin, dans une chute d'autant plus mémorable qu'elle est fantaisiste - et cette fantaisie est déjà une résistance en soi contre les discours actuels sur la précarité, sérieux mais absolument passif - il nous montre ce que pourrait être la vie d'un homme réellement en accord avec ses idées actuellement.

Il dresse le portrait de celui que l'on espère devenir et qu'on l'on craint de rencontrer au détour d'une conversation en soirée. Celui qui n'est pas besoin d'être moralisateur car ses actions parlent pour lui. Celui qui nous fait honte, mais qui comprend...

Bref, un livre à la charge sociale puissante, latente et entièrement diffusée dans l'esprit du lecteur par une langue ciselée et poétique. Une réussite moderne nécessaire.

Faillir être flingué
7.5

Faillir être flingué (2013)

Sortie : 21 août 2013. Roman

livre de Céline Minard

Ikkikuma a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dans une première partie, on assiste aux pérégrinations d'une demi-douzaine de personnages dans la grande plaine du Midwest. Des cowboys purs et durs, d'anciens ouvriers rêvant d'une ferme, des indiens, une tenancière de saloon et quelques voleurs de chevaux... Certains se croisent, d'autres s'évitent. Mais tous semblent devoir finir par se rassembler dans une petite ville naissante, sans shérif, sans blanchisserie, sans rien d'autre qu'un saloon et des moutons.

Tout cela fait très Lucky Luke et il est légitime qu'en ce moment vous vous demandiez pourquoi j'ai collé un 9/10 à ce roman. C'est - indépendamment de la seconde partie qui est formidable - qu'il existe un ton formidable de liberté et de fantasmagorie dans ces lignes! L'auteur s'attache à des détails insignifiants comme une paire de bottes pour introduire des épisodes poétiques, épiques, formidables. Le tour de force consistant à nous dissimuler ces moments d'anthologie dans un flot d'événements quotidiens les rendant non seulement probables mais en plus nécessaires pour que l'histoire progresse et que la ville s'agrandisse.

Car la seconde partie, sans délaisser les personnages de départ, s'intéresse plus particulièrement à la naissance... (suite dans ma critique du livre)

Le braconnier du lac perdu
7.5

Le braconnier du lac perdu

Sortie : 8 janvier 2014 (France). Roman

livre de Peter May

Ikkikuma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un vrai roman noir et policier. Non pas noir car on y trouverait des meurtres sanglants ou barbares, mais parce que le personnage principal a une vie de merde, dans une île éloignée du monde par l'océan et le froid et un fils mort qui le hante.

Ce personnage, assez vieux, est revenu sur son île natale après la débâcle de son mariage. Il a démissionné et s'est trouvé un job de garde chasse car les ruisseaux regorgent de saumons valant plusieurs milliers d'euros chacun et les braconniers s'en donnent à cœur joie.

Parmi ces criminels, son meilleur ami d'enfance, un colosse qui refuse de se plier aux règles du nouveau propriétaire de la lande. Très rapidement les deux hommes se cherchent, se perdent dans les highlands et finissent par découvrir un avion au fond d'un lac qui a disparu. A l'intérieur, un cadavre et le passé enfoui qui éclate à la gueule de l'île.

On apprendra qu'il existait un groupe de rock celtique qui avait atteint des sommets dans les charts britanniques, qu'une fille y affolait tout le monde, que les mobylettes permettaient de draguer, que tous les jeunes rêvaient de quitter l'île pour Glasgow et finiront par y revenir mourir...

Un roman dense et triste, fort et déchirant comme la tourbe utilisée dans l'île de Lewis, reconstituant plusieurs pans de l'histoire du XXème siècle sans jamais sombrer dans les clichés.

Messe noire
6.1

Messe noire

Sortie : 2 mars 2013 (France). Roman

livre de Olivier Barde-Cabuçon

Ikkikuma a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

L'enquête multiplie les détours et les fausses pistes, ce qui excite peut-être les fans des Experts mais m'a laissé de marbre. La langue est, comme trop souvent dans les romans historiques, très lourde, multipliant les clichés comme l'expression : "il chercha en vain à percer le masque impénétrable du commissaire" ou "les yeux froids", etc.

La fin de l'histoire est anecdotique et le moins que l'on puisse dire est que l'invraisemblance ne semble pas déranger les amateurs de policier historique : ok il n'y a pas de magie (comme si on se posait la question) mais en revanche, qu'une jeune femme préfère un vieux moine à un jeune commissaire décrit comme une gravure de mode... Seul un "quadra" (appellation de journaliste marketing dégueulasse tirée de son blog) peut croire que ça va passer sans problème.

La seule chose qui soit finalement agréable dans ce roman, c'est ...

(suite dans ma critique)

Le bibliothécaire
6.7

Le bibliothécaire

The Librarian

Sortie : 2005 (France). Roman

livre de Larry Beinhart

Ikkikuma a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Intrigue sympathique mais sans grande originalité avec une histoire d'amour pathétique et absolument pas crédible. Une scène sauve l'ensemble par la verve et la précision qu'elle utilise pour retranscrire un affrontement télévisé présidentiel entre un candidat républicain et une candidate démocrate. La scène est décrite à la fois sur le plateau de télévision et sur l'écran de la télévision autour duquel le personnage principal participe à un dîner républicain. On est pas loin des trois minutes de la haine de 1984 d'Orwell.

La traduction française manque de rythme et les personnages secondaires sont dénués de profondeur. Il ne suffit pas de faire parler fort l'amie trop collante, de lui faire dire trois insultes et de lui avoir fait capoter trois mariages pour qu'elle devienne une mégère... Cela colle tout au plus une étiquette sur son nom mais cela ne la fait pas vivre dans l'esprit du lecteur!

Autre chose qui est assez désagréable : ...

La suite dans ma critique

Grand maître
6.1

Grand maître (2011)

Faux roman policier

The Great Leader: a faux mystery

Sortie : 5 septembre 2012 (France). Roman

livre de Jim Harrison

Ikkikuma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le livre s'inscrit dans la lignée des récits de pêche et de chasse à la Hemingway et autres auteurs étatsuniens. Les grands espaces, la sauvagerie de la nature et des hommes à l'origine de la création du pays, le squelette des millions d'Indiens massacrés par les colons planqué dans la mauvaise conscience de l'Amérique. A cela s'ajoute une intrigue un peu sordide à propos d'un chef de secte qui s'arrange pour coucher avec des gamines de douze ans avec l'accord de leurs parents.

Ce qui m'a plu dans ce livre, outre le style rude et rêche, sans détours et même parfois désarçonnant tant l'auteur ne s'emmerde pas avec les transitions, c'est la grande liberté avec laquelle l'auteur reconstitue la vie d'un vieux flic pas loin de la retraite à qui ses potes de la Péninsule offrent un spectacle privé de deux nanas se léchant sur le canapé d'une vieille baraque et qui finit par aller coucher avec l'une des deux dehors sur un tas de bois par moins dix.

Je sais que ça peut sonner racoleur et vulgaire mais, en fait, le tout est bien intégré dans son enquête sur le chef de la secte et sur les relations entre sexe, argent et religion. Le flic est un vieux dégueulasse à la Bukowsky noyant son divorce dans des pintes d'alcool, mais il a néanmoins plusieurs convictions qui lui permettent de s'en sortir :...

suite dans ma critique!

American Gods
7.4

American Gods

Sortie : mai 2002 (France). Roman

livre de Neil Gaiman

Ikkikuma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voila une œuvre vraiment originale, avec la dose de folie qui caractérise les meilleures romans étasuniens. Jugez-en vous même : une guerre se prépare entre les anciens dieux US et les nouveaux. Odin, Baron Samedi et Anubis contre le dieu des autoroutes, des media et d'internet... La classe.

Les antiques croyances ne sont plus respectées et les nouvelles ne sont finalement que des relations utilitaires, les hommes adorant internet tant qu'ils peuvent en retirer profit, ce qui finalement ne satisfait pas plus les nouveaux venus...

Ombre, le héros, est un homme dont les dieux se servent pour mener leur conflit. Il aide Voyageur, son maître, à convaincre les anciens dieux de prendre part à la bataille...

La Stratégie Ender - Le Cycle d'Ender, tome 1
8

La Stratégie Ender - Le Cycle d'Ender, tome 1 (1985)

Ender's Game

Sortie : juillet 1986 (France). Roman, Science-fiction

livre de Orson Scott Card

Ikkikuma a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

C'est un peu écrit à l'américaine version standard et la traduction française est parfois déplorable de platitude mais si l'on considère le fait que j'ai fait une nuit blanche pour connaître la fin de l'histoire, je peux affirmer sans risque d'être contredit que le bouquin est très efficace.

En plus de l'écriture, une des déceptions principales tient du manque d'originalité dans les stratégies et tactiques employées à l'Ecole de Guerre. On a peine à croire que les plus brillants génies de la planète n'aient jamais pensé à étudier les stratégies souples et évolutives qu'Ender impose à ses hommes... Et les réactions très primitives des différents commandants sont assez ridicules (l'ordonné, le bordélique, le gentil, l'orgueilleux, etc.) Sans compter les innombrables clichés sur l'Europe que reprend sans vergogne l'auteur.

Enfin, plusieurs incohérences m'ont vraiment surpris : (la suite dans ma critique)

Au revoir là-haut
7.9

Au revoir là-haut (2013)

Sortie : 22 août 2013. Roman, Histoire

livre de Pierre Lemaitre

Ikkikuma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un prix Goncourt pour ce livre? Ouais pourquoi pas, après tout, c'est pas le premier livre médiocre qui le recevra... Mais quand on se dit que ça le place au même plan que La Promesse de l'Aube par exemple, ça fait mal.

L'histoire est bien ficelée, mais cela reste un roman de gare sur la Première Guerre mondiale, avec juste la petite dose de fantaisie littéraire et exotique (les masques d'Edouard) et la tension dramatique (vont-ils réussir leur escroquerie, le méchant sera-t-il puni?) qui fera patienter le lecteur jusqu'à la fin du pavé. Evidemment, on a casé une histoire d'amour traitée de manière non mièvre, assez sensuelle sans être crue - faudrait pas choquer quand même - tout à fait dans l'air du temps.

Franchement, ce livre ... (suite dans la critique)

L'Armée furieuse
7.3

L'Armée furieuse (2011)

Sortie : 18 mai 2011. Roman

livre de Fred Vargas

Ikkikuma a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Une enquête sympathique mais finalement assez creuse... Les personnages d'Adamsberg et autres sont bien croqués, mais on en reste au stade de l'esquisse. Les caractères sont monolithiques, comme le lieutenant gigantesque et miraculeux qui s'infiltre en une journée dans une des maisons les plus gardées de France, toujours identiques et jamais affinés. Jusqu'ici je n'avais lu de Vargas que Debout les Morts dont les personnages d'historiens colocataires m'avaient séduit par leur humour... Il est toujours triste de constater que les espoirs que l'on avait nourri à propos d'un auteur ont finalement été déçus!

Pourtant cette histoire d'Armée furieuse avait tout pour me plaire mais force est de constater que l'auteur a refusé de se laisser aller à écrire un peu plus de fantastique en laissant planer le doute sur la possibilité qu'une telle armée existe. Au lieu de cela, Adamsberg arrive et explique la vision de la jeune fille à la grosse poitrine (dont il parlera sans cesse parce que Fred Vargas a visiblement décidé que tous les hommes étaient attirés par les énormes seins) avec un peu de psychologie de comptoir (elle s'est inventée ses visions pour disculper sa mère qu'elle avait vu tuer quelqu'un...) Ce n'est franchement pas fin et, surtout, cela coupe tout mystère dont le goût légèrement amer et acidulé ne frétillera plus sous la langue bien après la fin de la lecture!

Fatherland
7.4

Fatherland

Sortie : 4 juin 1993 (France). Roman

livre de Robert Harris

Ikkikuma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Une enquête policière en uchronie : l'Allemagne a gagné la guerre et l'inspecteur de la Kriminal se retrouve avec le meurtre d'un dignitaire nazi à la retraite. Ne cherchez pas dans cette intrigue les rebondissements trépidants ou horribles d'un Mankell ou d'un Nesbo : tout le livre tient parce qu'il tourne en spirale autour de la découverte de la Solution Finale.

La description de l'Allemagne nazie est vraiment fidèle et documentée. Un des éléments qui m'a le plus plu est sans aucun doute la famille de l'inspecteur avec sa femme "médaille d'honneur de la mère patriote" et son fils, totalement galvanisé par le groupe de petits scouts nazis auquel il a été incorporé.

L'histoire qu'il entretient avec la journaliste étasunienne manque en revanche de crédibilité et surtout d'intérêt... L'auteur n'a pas le mauvais goût d'en faire une bluette sentimentale mais on en est parfois pas très loin.

Certains passages auraient mérité d'être développés plus abondamment comme les souvenirs du U-Boat ou encore la raison pour laquelle l'enquêteur a fini par perdre foi en sa patrie... Mais dans l'ensemble, j'ai vraiment apprécié ce livre, qui réussit le mélange de deux genres dits-mineurs mais parfaitement adaptés à la restitution de l'horreur de l'Holocauste.

Journal
8.1

Journal (2008)

suivi de Hélène Berr, une vie confisquée

Sortie : 2008. Récit

livre de Hélène Berr et Mariette Job

Ikkikuma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Hélène Berr est une jeune Française, juive. En 1942. Voici son journal.

Honnêtement, c'est un vrai soulagement que d'avoir entre ses mains un livre aussi beau et poignant. D'autant plus qu'il aurait pu disparaître dans la tourmente, avec cette jeune femme qui sera déportée et tuée quelque part dans l'empire nazi.

Cette jeune femme, qui prépare l'agrégation d'anglais en Sorbonne sans pouvoir la passer à cause des lois juives de Laval, symbolise ce que la France a su faire de meilleur après 70 ans de Troisième République. Son écriture est d'une beauté et d'une élégance qui rappelle plusieurs de ses contemporains comme Jorge Semprun, lui aussi "étranger", ou Paul Valéry, qui ouvre ce journal sans le savoir car Hélène Berr commence son histoire par le récit de sa rencontre avec le poète.

Je passe sur les histoires d'amour laissées entendre à demi-mot par la narratrice, non parce qu'elles sont niaises, mais parce qu'elles touchent le coeur et méritent d'être lues, pas seulement résumées. Il y a des points communs à ces moments-là avec Anna Akhmatova, qui elle aussi parle d'un "garçon aux yeux gris"...

Pour comprendre ce qu'était la France et la jeunesse de cette époque. Pour apprendre d'où l'on vient réellement.

Sa Majesté des Mouches
7.5

Sa Majesté des Mouches (1954)

Lord of the Flies

Sortie : 1954. Roman

livre de William Golding

Ikkikuma a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Livre très classique dans sa construction mais qui réussit à recréer cet esprit d'enfance surannée (ben oui, pas de jeux vidéo, ni de télé, etc.) que l'on pouvait découvrir dans Le baron perché d'Italo Calvino. L'histoire n'est pas formidable mais suit une évolution intéressante. Quant aux personnages, ils sont un peu pâlots et on se plait à imaginer une réécriture plus moderne qui irait bien plus à fond dans le fantastique et les dilemmes moraux.

Pour être honnête, ce qui m'a plu et m'a empêché de baisser la note en dessous de 5, c'est que l'auteur n'hésite pas à tuer plusieurs personnages innocents. Bon, évidemment, c'est pas Game of Thrones et on assiste pas à un déchainement de cruauté et de perversité. Mais c'est justement ce côté sec, cette arrivée brutale et brève de la violence qui est intéressant. C'est exactement ainsi, selon moi, que l'on doit décrire la violence entre enfants : une flambée brusque, sans retenue, qui s'arrête presque immédiatement après, sans rire sardonique, sans moquerie à l'égard du mort. Cette violence est primaire, elle n'est pas perverse (même si le personnage de Roger semble esquisser cette voie).

Bref, un livre moyen, avec des passages justes.

La Horde du contrevent
8.3

La Horde du contrevent (2004)

Sortie : 15 octobre 2004. Roman, Science-fiction, Fantasy

livre de Alain Damasio

Ikkikuma a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Eh oui, je le relis... Et dès la première scène de contre, l'évidence d'une langue et d'un choix radical dans la narration s'impose... On verra si ma critique est toujours valable!
Bon, après relecture, je suis toujours aussi admiratif du talent de Damasio.

Poésies
7.6

Poésies (1929)

Sortie : 1929 (France). Poésie

livre de Paul Valéry

Ikkikuma a mis 7/10.

Gagner la guerre
8.4

Gagner la guerre (2009)

Sortie : février 2009. Roman, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

Ikkikuma a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Relecture à nouveau : lorsque les obligations professionnelles s'additionne et que je suis censé me démultiplier pour résoudre des tas de problèmes, j'ai besoin de retrouver un lieu connu où le plaisir de lire est si intense que j'en oublie qu'un autre monde existe. Jaworski remplit à merveille ce rôle : moins fin que la Horde du Contrevent, il a en revanche un don pour créer une ambiance poissarde et amorale me rassurant sur l'avenir du monde.

Janua Vera
8

Janua Vera (2007)

Récits du vieux royaume

Sortie : avril 2007. Recueil de nouvelles, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

Ikkikuma a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

idem. En plus éclaté, évidemment pour un recueil de nouvelles... Je tiens une nouvelle fois à signaler la nouvelle Un Amour dévorant dont le motif central est vraiment hypnotique, digne de s'insérer dans un grand récit mythologique du Vieux Royaume.

L'Exil et le Royaume
7.3

L'Exil et le Royaume (1957)

Sortie : 1957 (France). Recueil de nouvelles

livre de Albert Camus

Ikkikuma a mis 8/10.

Le Grand Sommeil
7.6

Le Grand Sommeil (1939)

The Big Sleep

Sortie : 1948 (France). Roman, Policier

livre de Raymond Chandler

Ikkikuma a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

C'est la voix d'une époque révolue qu'exhale ce livre. Une période qui n'a jamais su s'arrimer au Vieux Continent, sinon sur ses rives fictives et fantasques. Les lendemains de la Prohibition, Los Angeles nimbée dans un brouillard pesant remplacé en une nuit par une matinée éclatante où les pelouses et les buis semblent être nés dix minutes plus tôt.

A cette ambiance qui a été depuis parodiée, reprise et usée jusqu'à la trame par trois générations de polars, il faut ajouter un intérêt historique que le hors-série sur les romans policiers du Monde m'a appris (mais qui ne change rien à mon expérience de lecture car c'est un fait qui ne me touche pas : l'expérience sentimentale qu'un livre m'offre est totalement détachée - contrairement à ce que je ressens en mangeant - des a priori et des présupposés que je nourrissais envers eux) : Philippe Marlowe, le détective de Raymond Chandler est le premier détective privé au caractère patibulaire, rosse et gouailleur que la littérature policière ait connu.

Sinon, l'intrigue est assez classique, avec des embrouilles de bas étages à propos de boutiques porno, de filles perverses et de maîtres chanteurs. Les rebondissements sont éteints et la fin n'est pas absolument pas surprenante. Cela dégouterait n'importe quel fan de Mankell ou de Nesbo, mais ce serait à tort : un charme particulier se dégage du livre. Celui d'une époque où l'outrance ne se voulait pas outrancière, où il n'était point besoin de hurler, de rouler dix fois sur soi-même pour montrer une profonde douleur... Une époque où la pudeur et l'honneur avait encore une image concrète dans l'imaginaire collectif, où ces deux idées étaient une valeur en soi, et n'étaient pas seulement ce qu'elles sont devenues : des obstacles à surmonter pour faire naître un divertissement vulgaire (cf: films hollywoodien / romans pourris / séries télés)

Alors oui, je n'ai pas été happé par ce livre qui ne fonctionne pas comme la bonne petite machine policière classique s'emballant au fur et à mesure que les rebondissements savants s'enchaînent. Mais (suite dans ma critique...)

La Vie devant soi
7.9

La Vie devant soi (1975)

Sortie : 14 septembre 1975 (France). Roman

livre de Romain Gary / Émile Ajar

Ikkikuma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un livre attachant, très intéressant pour l'utilisation du double sens et du vocabulaire enfantin familier. L'histoire, assez sommaire, est reprise en cercles concentriques nous égarant parfois volontairement dans des suppositions mensongères dues au manque de connaissances de l'enfant.

J'ai plutôt apprécié le livre comme expérience littéraire mais, néanmoins, je pense ne jamais le relire (du moins pas par plaisir)! Il n'est pas larmoyant, heureusement, et le ton employé est juste. C'est seulement que je ne suis pas assez intéressé par les histoires concernant les enfants, même celles qui nous renseignent sur la manière de vivre de toute une communauté.

En tout cas, malgré ce manque d'enthousiasme, j'ai mis 7/10 à ce livre parce qu'il a réussi à m'émouvoir à certains moments. Par exemple, tous les passages où Momo dit qu'il déteste les hôpitaux qui torturent les gens au lieu de les "laisser mourir de mort naturelle" m'ont rappelé la propre crainte de Gary qui finit lui-même par se suicider. De même, les passages concernant la communauté noire du quartier, avec ses éboueurs, ses déménageurs et ses transexuels boxeurs poids lourds adeptes de rituels magiques m'ont rappelé le superbe livre Les Renards pâles sorti cette année.

L'Adieu aux armes
7.4

L'Adieu aux armes (1929)

A Farewell to Arms

Sortie : 1938 (France). Roman

livre de Ernest Hemingway

Ikkikuma a mis 7/10.

Annotation :

Un classique que je n'avais pas lu et qui m'attirait énormément. Mais il s'agissait d'un malentendu : je pensais le livre écrit dans le style nerveux habituels d'Hemingway, mais - peut-être à cause de la traduction - il n'en était rien... Certes, l'auteur ne sombre jamais dans la péripétie inutile et certains passages à suspens sont écrits avec une économie de moyens qui devrait faire réfléchir plus d'un scénariste hollywoodien, mais il manque selon moi au livre un petit plus dans l'histoire, ou dans la manière de raconter l"histoire, qui m'aurait certainement touché davantage.

La Possibilité d'une île
6.7

La Possibilité d'une île (2005)

Sortie : 2005 (France). Roman

livre de Michel Houellebecq

Ikkikuma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

J'avais déjà lu deux livres de Houellebecq qui ne m'avaient plu que grâce à leurs passages érotiques. Évidemment, je voyais bien qu'il y avait une volonté ironique, mélancolique et même cynique dans la description de notre société ; j'avais constaté comme beaucoup le goût pour la provocation de l'auteur mais pour tout dire, tout jeune que j'étais, ces saillies ne m'avaient pas vraiment marqué. Le personnage que Houellebecq interprétait sur les plateaux télé était selon moi méprisable, et le narrateur qu'il inventait ne méritait que ma pitié.

Heureusement, La possibilité d'une île est venu lever bon nombre de malentendus dans notre relation. Tout d'abord, je dois révéler avoir acheté le livre à 1 euro dans une brocante, ce qui l'a rendu immédiatement sympathique à mes yeux. C'est donc avec un bel élan que j'abordais les rives de cette dystopie post apocalyptique. Car il s'agit bien de cela : une histoire de fin du monde sombre et sans happy end envisageable. Les humains sont redevenus les troupes sauvages de Cro Magnon dont nous avons tous l'archétype en tête : un dominant, les femelles en harem et des offrandes ultra-violente à des divinités ridicules. Bon, d'un point de vue historique, c'est évidemment n'importe quoi mais après tout, Houellebecq ne cherche plus depuis longtemps à parler de faits exacts, sa méthode consisterait plutôt à une extrapolation du mentir-vrai : des exagérations à partir d'images issues de l'inconscient social.

A côté de ces sauvages, une lignée de "néo-humains" clonés vivent dans des résidences closes. Daniel 24, puis Daniel 25 vivent près d'Alméria en Espagne dans l'ancienne maison de Daniel 1, notre contemporain. Le livre intercale le "récit de vie" de Daniel 1, celui qui vivait à la même époque que nous, avec les commentaires de ses descendants clonés.

Je ne perdrais pas trop de temps à résumer l'histoire : Daniel est un comique bourré de fric vaguement lamentable. Il cherche pathétiquement la satisfaction de ses désirs pour être heureux et se cache derrière la médiocrité de la société actuelle pour justifier son échec. On pourrait s'arrêter là, enchaîner sur la jeune espagnole délurée (comme dans le roman pourri Plonger de Christophe Ono-dit-biot) qui par sa fougue sexuelle et son absence totale de morale redonne vie au narrateur principal, mais ce serait finalement rester sur le même plan que ce pauvre Daniel 1, le plan des évidences, des truismes et des emballages (suite dans ma critique...)

Le Poète
7.6

Le Poète (1996)

The Poet

Sortie : 7 mai 1997 (France). Roman, Policier

livre de Michael Connelly

Ikkikuma a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

OK, 7 pour ce livre, c'est un peu généreux. Mais en même temps j'adore la série Esprits criminels et ce livre pourrait en être le précurseur. Il y a les agents de la section d'étude du comportement du FBI, des meurtres liés à travers tous les USA découverts par un journaliste à la ramasse sentimentalement mais doué avec les mots (un petit coup de brosse à reluire et d'auto-satisfaction ne peut pas faire de mal à Conelly : ce journaliste est le narrateur...). Il y a un meurtrier détraqué sexuellement à cause des traumas de son enfance et des messages mystérieux citant Edgar Allan Poe défiant les inspecteurs de réussir leur enquête.

Evidemment, je ne révèlerai pas les rebondissement de fin, même si certains sont assez prévisibles. Je me contenterai de dire que le livre à prix un coup de vieux quand on sait qu'une des clefs de l'enquête repose sur la connaissance de l'existence d'appareils photos numériques!

Il faut aussi souligner l'histoire sentimentale affligeante que nous inflige le narrateur. Pourquoi se sentir obligé de toujours reprendre le poncif de l'anti James Bond ? Le mec que la vie n'a pas épargné, qui manque de confiance, qui n'a plus eu de contact sexuel avec autre chose que sa main depuis au moins six mois? Qui tombe sur une belle jeune femme qui, sans rire, tombe amoureuse de lui (même si l'on utilise plus le terme "amoureux" dans les romans actuels parce que ça fait trop mièvre) sans explication. C'est tellement commode de n'avoir rien à justifier sous prétexte que l'amour ne s'explique pas... Bonjour les clichés.

Malgré tout, la traduction est bonne. Le suspens et le meurtrier sont bien au rendez-vous et par rapport à la bouse que je suis en train de commencer (rendez-vous au prochain livre de la liste), ce livre est un chef d'oeuvre... Alors pourquoi pas 7? Même si je transformerais peut-être cette note en 6/10 un peu plus tard...

Ikkikuma

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