Cover MAKE MY DAY : Une collection de Jean-Baptiste Thoret

MAKE MY DAY : Une collection de Jean-Baptiste Thoret

Studiocanal et le réalisateur et critique de cinéma Jean-Baptiste Thoret s’associent pour faire revivre des films injustement oubliés. Polars italiens, gialli, comédies, exploitation… tous les genres et toutes les nationalités auront leur place dans cette nouvelle collection dirigée par Jean-Baptiste ...

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76 films

créee il y a presque 5 ans · modifiée il y a 6 mois

Max mon amour
5.7

Max mon amour (1986)

1 h 34 min. Sortie : 22 octobre 1986 (France). Comédie dramatique

Film de Nagisa Ōshima

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#1

Nagisa Oshima, le réalisateur de FURYO et de L'EMPIRE DES SENS, tourne en France une fable insolite et sulfureuse sur les mystères du désir féminin. Ecrit par Jean-Claude Carrière, MAX MON AMOUR croise avec audace le vaudeville et l’absurde, l’étrangeté bunuelienne et la farce, et met à rude épreuve le voyeurisme du spectateur. Que se passe-t-il réellement entre Charlotte Rampling et son amant de singe ? Jusqu’où sommes-nous prêt à aller pour sauver les apparences ? Une rareté.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* MAX MON AMOUR revu par Jean-Claude Carrière, Charles Tesson et Michel Portal
* Par le petit trou de la serrure (analyse de séquence)
* Bande-annonce originale

Aux frontières de l'aube
6.6

Aux frontières de l'aube (1987)

Near Dark

1 h 34 min. Sortie : 9 novembre 1988 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Kathryn Bigelow

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#2
ÉDITÉ SOUS LE TITRE ORIGINAL : NEAR DARK

NEAR DARK (Aux frontières de l'aube) ne représente pas seulement les débuts passionnants de Kathryn Bigelow, la future réalisatrice de DETROIT, ZERO DARK THIRTY et DÉMINEURS, il s’agit surtout d’un western moderne fascinant qui, en 1987, dépoussière violemment le mythe du vampire. Avec ses suceurs de sang iconoclastes qui ressemblent plutôt à un groupe de rock white trash en tournée éternelle, NEAR DARK mêle le film d’horreur, le road-movie et le drame poétique, comme si Sam Peckinpah avait fait de Dracula un clochard du vieil ouest, une figure tragique de la marginalité contrainte de sillonner les routes d’une Amérique déserte et poussiéreuse à la recherche de sang neuf. Après LOVELESS, son premier film, Kathryn Bigelow réalise l’un des meilleurs films de genre des années 1980. Co-écrit par Eric Red (THE HITHER), mis en musique par Tangerine Dream et interprété par un partie du castings d’ALIENS de James Cameron (Bill Paxton, Lance Henriksen et Jeanette Goldstein), NEAR DARK contient enfin son lot de séquences devenues cultes, du massacre dans un diner texan dont se souviendra Oliver Stone pour Tueurs nés à un gunfight homérique contre les autorités locales.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Interview inédite de Kathryn Bigelow pour l'émission RAPIDO (1988)
* Documentaire LIVING IN DARKNESS réalisé par David Gregory
* Bande-annonce originale

Six femmes pour l'assassin
7.1

Six femmes pour l'assassin (1964)

Sei donne per l'assassino

1 h 28 min. Sortie : 30 décembre 1964 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Mario Bava

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#3

Voici l’un des films les plus célèbres de l’histoire cinéma italien et l’acte fondateur du giallo, ce genre criminel transalpin fondé sur des rituels meurtriers souvent sadiques et nimbés d’érotisme. D’abord directeur de la photographie, Mario Bava réalise son premier film en 1960, LE MASQUE DU DÉMON. Quatre ans plus tard, il signe avec SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN, une merveille du cinéma expressionniste coloré. Avec ses décors baroques, ses inventions formelles, son goût pour le morbide et le fétichisme, SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN n’est pas seulement une incroyable fête des sens, c’est aussi ce chef-d’œuvre populaire et moderne sans lequel les films de Dario Argento, de Nicolas Winding Refn ou encore de Quentin Tarantino n’auraient pas été les mêmes.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN revu par Christophe Gans

Sans mobile apparent
6

Sans mobile apparent (1971)

1 h 36 min. Sortie : 15 septembre 1971 (France). Policier

Film de Philippe Labro

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#4

C’était l’époque bénite des grands polars français, réalisés par Deray, Verneuil, Corneau, Giovanni, Boisset et le maître Jean-Pierre Melville. Après avoir produit LE CLAN DES SICILIENS, immense succès de l’année 1969, Jacques-Eric Strauss propose à Philippe Labro, dont c’est le deuxième film, d’adapter une série noire. Écrivain, journaliste, homme de média, Labro choisit un roman américain de Ed Mc Bain (TEN PLUS ONE) et transpose l’action sur la côte niçoise. Perle rare du genre, SANS MOBILE APPARENT emprunte à la fois aux polars des années 1970, au thriller italien et à la satire chabrolienne. Autour de Jean-Louis Trintignant, qui compose un flic énigmatique et taciturne tout droit sorti d’un film noir hollywoodien, on découvre un casting éclectique et savoureux : Stéphane Audran, Jean-Pierre Marielle, Dominique Sanda, Laura Antonelli et même Sacha Distel. Enfin, la musique est signée Ennio Morricone, alors au sommet de son art.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* SANS MOBILE APPARENT revu par Philippe Labro

La Mort a pondu un œuf
6

La Mort a pondu un œuf (1968)

La morte ha fatto l'uovo

1 h 41 min. Sortie : 26 novembre 1969 (France). Comédie, Épouvante-Horreur, Policier

Film de Giulio Questi

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#5

On peut dire de LA MORT A PONDU UN ŒUF qu’il s’agit d’un giallo politique en milieu poulailler, ou bien d’un thriller d’avant-garde qui lorgne plus du côté de la Nouvelle Vague que du cinéma de genre italien. Mais c’est surtout un film de Giulio Questi, cinéaste italien inclassable et auteur de trois œuvres passionnantes : TIRE ENCORE SI TU PEUX !, LA MORT A PONDU UN ŒUF et l’insolite ARCANA en 1972. Avec ce film, réalisé juste avant la vague de giallo des années 1970, Giulio Questi utilise le genre comme un cheval de Troie, et le déconstruit à la manière critique d’un Elio Petri. Ici, la classe ouvrière va à l’abattoir, l’entreprise use de la technologie à des fins strictement mercantiles et la durée de vie des personnages n’excède pas celle des poulets. Constamment inventif, déstabilisant et radical dans son propos, LA MORT A PONDU UN ŒUF doit aussi beaucoup à la formidable partition jazzy de Bruno Maderna, figure emblématique de la musique moderne et contemporaine. 1968 : c’est enfin le grand moment transalpin de la carrière de Jean-Louis Trintignant (LE FANFARON, LE GRAND SILENCE, LE CONFORMISTE) qui, un an après COL CUORE IN GOLA de Tinto Brass, retrouve sa partenaire Ewa Aulin.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Interview de Giulio Questi
* Documentaire JEAN-LOUIS TRINTIGNANT, J'AI RENDEZ-VOUS AVEC VOUS
* Rédécouvrir Giulio Questi

Nickelodeon
6.7

Nickelodeon (1976)

1 h 57 min. Sortie : 21 septembre 1977 (France). Comédie

Film de Peter Bogdanovich

Franky Latuile a mis 8/10.

Annotation :

#6

Peter Bogdanovich est l’un des cinéastes les plus atypiques du Nouvel Hollywood, un pied dans les années 1970 dont il fut l’un des acteurs majeurs, l’autre dans l’âge d’or du cinéma américain auquel il a consacré une partie de sa vie. Il a tourné une vingtaine de longs-métrages de fiction parmi lesquels LA DERNIÈRE SÉANCE (1971), LA BARBE A PAPA (1973) SAINT JACK (1979) et MASK (1985). Réalisé en 1975, NICKELODEON rend hommage aux pionniers du cinéma muet et filme avec ferveur ce temps de l’innocence, où des amateurs enthousiastes inventent au jour le jour le cinéma, son langage, ses codes et ses trucages. Des petites bandes de slapstick tournées à la va-vite et destinées à ces salles de projection qui fleurissaient partout aux Etats-Unis (les nickelodeon), à la grande première de NAISSANCE D'UNE NATION en 1915, NICKELODEON constitue l’un des plus beaux hommages rendus à ceux qui ont fabriqué le grand cinéma hollywoodien, de Leo Mc Carey à Allan Dwan. Aux côtés de Ryan O’ Neal, qui tourne ici son troisième film avec Bogdanovich (ON S'FAIT LA VALISE DOC?, LA BARBE A PAPA), on retrouve Burt Reynolds, Tatum O’Neal et John Ritter.

NICKELODEON est présenté ici dans sa version couleur sortie en salles en décembre 1976 et dans sa version noir et blanc telle que l’a toujours souhaité Peter Bogdanovich.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* La version couleur du film
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Commentaire audio de Peter Bogdanovich
* Documentaire PETER BOGDANOVICH : LES FILMS INVISIBLES
* Bande-annonce originale

Mandingo
7.8

Mandingo (1975)

2 h 07 min. Sortie : 17 septembre 1975 (France). Drame, Historique, Romance

Film de Richard Fleischer

Franky Latuile a mis 7/10.

Annotation :

#7

« Attendez-vous à de la sauvagerie…. Attendez-vous à ce qu’aucun film n’a osé vous montrer jusque-là. Attendez-vous à la vérité. Maintenant vous êtes prêts pour Mandingo. » Voici l’accroche tapageuse qu’on pouvait lire sur l’affiche originale de MANDINGO, au moment de sa sortie en 1975. Pour une fois, l’affiche disait vrai. Adapté d’un cycle de bestsellers écrit par Kyle Onstott en 1957, MANDINGO marque l’un des sommets de la longue carrière de Richard Fleischer (LES VIKINGS, L'ÉTRANGLEUR DE BOSTON, SOLEIL VERT, LE VOYAGE FANTASTIQUE, LES FLICS NE DORMENT PLUS LA NUIT). Produit par Dino de Laurentiis, MANDINGO constitue aussi une date dans l’histoire du cinéma hollywoodien puisque c’est la première fois qu’un grand studio, la Paramount, affronte le tabou de l’exploitation sexuelle des esclaves. Film audacieux, radical, violent et constamment transgressif, MANDINGO fit scandale à l’époque de sa sortie, avant d’être réévalué et considéré des décennies plus tard comme le plus grand film jamais tourné sur les conditions de vie extrêmes des esclaves, entre humiliations, sévices quotidiens et sexuels et labeur intenable. Un chef-d’œuvre méconnu auquel doivent beaucoup le DJANGO de Tarantino et 12 YEARS A SLAVE de Steve McQueen.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* MANDINGO revu par Samuel Blumenfeld, Jean-Loup Bourget et Olivier Père
* Autant en emporte le sang (analyse de séquence)
* Interview de James Mason pour l'émission CINESCOPE (1977)
* Bande-annonce originale

Déviation mortelle
6.7

Déviation mortelle (1981)

Roadgames

1 h 41 min. Sortie : 28 avril 1982 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Richard Franklin

Franky Latuile a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

#8
ÉDITÉ SOUS LE TITRE ORIGINAL : ROAD GAMES

Réalisé en 1981, ROAD GAMES (Déviation mortelle) constitue l’un des sommets du cinéma d’exploitation australien des années 1970 et 1980, un road-movie insolite filmé dans la plaine désertique du Nullarbor. Trois ans après PATRICK (Grand Prix au festival d’Avoriaz), huis-clos horrifique situé dans un hôpital de Melbourne, Richard Franklin et son scénariste Everett de Roche prennent la route des grands espaces, sous la double influence de DUEL et de FENÊTRE SUR COUR. Grand admirateur d’Alfred Hitchcock (il réalisera PSYCHOSE 2 en 1983), Franklin transpose ici le concept de FENÊTRE SUR COUR en plein open space, son humour noir aussi, et truffe son film de références et d’allusions au maître du suspense. On retrouve dans ROAD GAMES cette étrangeté ordinaire propre au meilleur cinéma australien (LONG WEEKEND, WALKABOUT, CES VOITURES QUI ONT MANGÉ PARIS) avec ses autochtones ordinaires et inquiétants qui jalonnent l’épopée de Quid, ses étendues à perte de vue qui alimentent la paranoïa de ceux qui les traversent et même son kangourou menaçant. Tout juste sorti du GANG DES FRÈRES JAMES de Walter Hill, Stacy Keach fait ici équipe avec la scream queen de l’époque, la Miss Halloween du slasher, James Lee Curtis.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Commentaire audio de Richad Franklin
* NOT QUITE HOLLYWOOD : interviews de Jamie Lee Curtis, Stacy Keach, Grant Page, Richard Franklin, Everett De Roche, Vincent Monton & Tom Burstall
* ROAD GAMES revu par Fausto Fasulo
* Bande-annonce originale

Hitler... connais pas
7.2

Hitler... connais pas (1963)

1 h 28 min. Sortie : 25 juillet 1963 (France).

Documentaire de Bertrand Blier

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#9
ÉDITÉ AVEC FRANCE SOCIÉTÉ ANONYME

HITLER... CONNAIS PAS ! est à la fois une enquête sur la jeunesse française du début des années 1960 qui ne sait pas encore qu’elle porte déjà en elle les germes de mai 1968, un interrogatoire au long cours filmé dans les somptueux studios d’Epinay, la confession émouvante et parfois cruelle d’une génération prise dans toute sa diversité. Devant la caméra du jeune Bertrand Blier, dont c’est le premier film, défilent ainsi une jeune mère qui vient de faire un bébé toute seule, une sténo-dactylo qui dévore les hommes comme une mante religieuse, un apprenti ouvrier qui découvre l’enfer du travail à la chaîne ou encore un fils à papa convaincu des bienfaits de l’hypocrisie. Bertrand Blier a souvent parlé de HITLER... CONNAIS PAS ! comme d’un film fondateur, d’une sorte de matrice de l’une des œuvres les plus atypiques et marquantes du cinéma français des années 1970 et 1980. L’esprit et la gouaille de ces jeunes de 1963 aurait-il ainsi circulé des VALSEUSES à TENUE DE SOIRÉE ?

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* HITLER... CONNAIS PAS ! revu par Frédéric Bas
* Entretien exclusif avec Bertrand Blier (2019)
* Documentaire LES JEUNES ET LE CINÉMA (1962)

France société anonyme
4.9

France société anonyme (1974)

1 h 40 min. Sortie : 5 juin 1974. Science-fiction

Film de Alain Corneau

Annotation :

#9
ÉDITÉ AVEC HITLER CONNAIS PAS

Voici un film inclassable, un ovni cinématographique dont les années 1970 avaient le secret, une fable dystopique hallucinée où la fine fleur des acteurs classiques de l’époque (Michel Bouquet, Francis Blanche, Roland Dubillard) se retrouve embarquée dans une aventure hors-normes, 100% contre-culturelle, qui fait sauter méthodiquement tous les tabous de la France pompidolienne, le sexe, la drogue, le modèle capitaliste, le cinéma de papa et la télévision. Il s’agit du premier film d’Alain Corneau (SÉRIE NOIRE, POLICE PYTHON 357) qui, sous ses airs de pochade politico-expérimentale, enchaîne des images fortes et rageuses. Comme si ORANGE MÉCANIQUE avait été réalisé par Jean-Pierre Mocky. Ou bien l’inverse. C’était en 1975, l’année de toutes les audaces. Il y avait EMMANUELLE, PHASE IV, LE FANTÔME DE LA LIBERTÉ, LES VALSEUSES, PHANTOM OF THE PARADISE, LE MONTON ENRAGÉ et le F.L.T.R (Front de Libération des Toxicomanes Révolutionnaires) de FRANCE SOCIÉTÉ ANONYME. Une rareté à (re)découvrir.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* FRANCE SOCIÉTÉ ANONYME revu par Jean-Claude Carrière et William Glenn
* Interview d'Alain Corneau et Richard Fleischer, co-réalisée par Philippe Collin et Georges Dumoulin pour l'émission CINÉ 3

Il maestro di Vigevano
7

Il maestro di Vigevano (1963)

1 h 45 min. Sortie : 20 décembre 1963 (Italie). Comédie dramatique

Film de Elio Petri

Franky Latuile a mis 8/10.

Annotation :

#10

"J'ai toujours aimé Alberto Sordi comme comique. Je pense qu'il est vraiment un masque italien extraordinaire. Je voulais par conséquent me mesurer à lui" a déclaré Elio Petri.
IL MAESTRO DI VIGEVANO constitue la rencontre éblouissante et détonante de deux des personnalités les plus fortes du cinéma italien de l'époque. D'un côté, le futur réalisateur d'ENQUÊTE SUR UN CITOYEN AU-DESSOUS DE TOUT SOUPCON, un cinéaste politique radical qui a fait de la critique des institutions et de toutes les formes de pouvoir, son sujet de prédilection et de l'autre, l'acteur génial d'UNE VIE DIFFICILE, et IL BOOM et de I MAGLIARI, trois films magistraux qui viennent d'ausculter l'envers du miracle économique qui enivre alors l'Italie. Avec IL MAESTRO, son troisième film, Petri s'attaque à son tour à cette folie consumériste qui, en ce début des années 60, rebat toutes les cartes économiques et morales. Que pèse le salaire d'un modeste instituteur face à tous ces nouveaux fanfarons qui font fortune en montant à la va-vite leur petite entreprise de chaussures ? Comment l'éducation et les valeurs morales peuvent-elles résister aux sirènes du matérialisme ? Comment ne pas devenir schizophrène ? Un film méconnu et magistral.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* IL MAESTRO DI VIGEVANO revu par Paola Petri, Jean Gili et Philippe Rouyer

West 11
6.6

West 11 (1963)

1 h 33 min. Sortie : 8 octobre 1963 (Royaume-Uni). Drame, Policier

Film de Michael Winner

Franky Latuile a mis 7/10.

Annotation :

#11

Avant de partir à Hollywood en 1970 où il signera quelques uns des succès publics de la décennnie (L'HOMME DE LA LOI, UN JUSTICIER DANS LA VILLE, LE FLINGUEUR, LA SENTINELLE DES MAUDITS), Michael Winner a réalisé une dizaine de films en Angleterre, parmi lesquels PLAY IT COOL, THE SYSTEM et WEST 11, en 1963. Situé dans les faubourgs de Nothing Hill au moment du swinging London naissant, West 11 emprunte autant au cinéma social britannique de son époque (Tony Richardson et John Schlesinger) qu’au film noir grinçant dont Winner deviendra l’un des peintres les plus passionnants. C’est un film de jeunesse du futur réalisateur d’UN JUSTICIER DANS LA VILLE mais on y trouve déjà l’essentiel de ce qui fera son style défroqué, et souvent décrié : une forme d’iconoclasme pouvant aller jusqu’au grotesque, un goût affirmé pour la provocation et les renégats, et un scepticisme jamais démenti à l’égard de tout modèle de vie constitué, qu’il s’agisse du conservatisme puritain ou de la vie de Bohème. Un film soutenu par la très belle partition jazzy de Stanley Clarke et la photographie en noir et blanc du vétéran Otto Heller, qui a éclairé une centaine de films parmi lesquels LE VOYEUR, TUEURS DE DAMES et LA BLONDE ET LE SHÉRIF.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* WEST 11 revu par Yal Sadat

Honky Tonk Freeway
6.4

Honky Tonk Freeway (1981)

1 h 47 min. Sortie : 21 août 1981 (États-Unis). Comédie

Film de John Schlesinger

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#12

Voici l’un des films les moins connus d’un cinéaste pourtant majeur, John Schlesinger, réalisateur phare du cinéma anglais des années 1960 et hollywoodien de la décennie suivante (MACADAM COWBOY, MARATHON MAN). Cette farce réjouissante constitue autant une version loufoque du NASHVILLE de Robert Altman qu’un hommage à l’humour très British des studios Ealing (TORTILLARD POUR TITTFIELD de Charles Chrichton est le premier film qui vient à l’esprit). La dimension apocalyptique du film, où tout se résout par des explosions, des carambolages et un hippopotame en vadrouille, rappelle aussi bien le TRAFFIC de Jacques Tati que cette satire cauchemardesque du Hollywood des années 1930 tourné par Schlesinger en 1975 (LE JOUR DU FLÉAU, adapté de Nathanael West). Au moment de sa sortie en 1981, HONKYTONK FREEWAY fut un échec public retentissant, comme si l’Amérique de l’époque, qui venait juste d’élire Ronald Reagan, ne voulait pas entendre ce que le pamphlet de Schlesinger avait à dire de l’American Way Of Life. Une rareté flanquée d’un casting étonnant : William Devane, Beau Bridges, Teri Garr, Hume Cronyn, Jessica Tandy et Bervely d’Angelo.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* HONKY TONK FREEWAY revu par John Schlesinger et Bernard Benoliel
* Bande-annonce originale

La Mafia fait la loi
6.8

La Mafia fait la loi (1968)

Il Giorno della civetta

1 h 52 min. Sortie : 7 mai 1969 (France). Thriller, Policier, Drame

Film de Damiano Damiani

Annotation :

#13

Avec LA MAFIA FAIT LA LOI, Damiano Damiani, tout juste auréolé du succès de EL CHUNCHO (1966), adapte « LE JOUR DE LA CHOUETTE », un roman du célèbre écrivain sicilien Leonardo Sciasca, intellectuel radical et pourfendeur virulent du crime organisé en Italie dont l’oeuvre sera largement visité par le cinéma transalpin des années 1960 et 1970 (CADAVRES EXQUIS, A CHACUN SON DÛ). Auteur d’une filmographie solide et éclectique (UN JUGE EN DANGER, CONFESSION D'UN COMMISSAIRE DE POLICE..., AMITYVILLE 2), Damiano Damiani est, avec Francesco Rosi, celui qui aura ausculter de la façon la plus rigoureuse et sèche les dysfonctionnements des pouvoirs institutionnels et économiques aux prises avec la pieuvre. Pasolini le décrivait comme « un moraliste amer assoiffé de vieille pureté ». Un classique du cinéma italien.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* LA MAFIA FAIT LA LOI revu par Vito Zagarrio

Folle à tuer
6.2

Folle à tuer (1975)

1 h 37 min. Sortie : 20 août 1975. Drame, Thriller

Film de Yves Boisset

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#14
ÉDITÉ AVEC CANICULE

À l’origine de FOLLE A TUER, on trouve un roman de Jean-Patrick Manchette, Ô DINGOS, Ô CHÂTEAUX!, sorti en 1975 dans la collection « série noire », et qui fera même l’objet d’une d’adaptation en bande-dessinée par Tardi en 2011. Marlène Jobert, alors au zénith de sa carrière (NOUS NE VIEILLIRONS PAS ENSEMBLE, DERNIER DOMICILE CONNU, LES MARIÉS DE L'AN II), incarne ici une femme seule contre tous, un grain de folie et d’innocence qui va enrayer une machination sordide. Huitième film de Yves Boisset (UN CONDÉ, R.A.S, ESPION LÈVE-TOI), FOLLE A TUER emprunte autant au thriller paranoïaque qu’au drame intimiste puisque cette échappée qui débute dans les tours sans âme du quartier de la Défense pour se poursuivre dans la campagne française, raconte aussi, et peut-être surtout, la métamorphose d’une jeune femme fragile, d’abord apeurée, qui va trouver dans le rapport à l’enfant qu’elle doit protéger, une force insoupçonnée.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Bande-annonce originale

Canicule
6.3

Canicule (1983)

1 h 38 min. Sortie : 11 janvier 1984. Drame, Thriller

Film de Yves Boisset

Franky Latuile a mis 7/10.

Annotation :

#14
ÉDITÉ AVEC FOLLE A TUER

Adapté d’un roman de Jean Vautrin et nourri des dialogues fleuris de Michel Audiard, CANICULE plonge une icône du film noir et du western américain (Lee Marvin, A BOUT PORTANT, CARNAGE, L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE) dans la chronique d’une France provinciale et poisseuse, incarnée par une bande d’acteurs français au sommet de leur veulerie, de Jean Carmet à Victor Lanoux, en passant par Miou-Miou, Jean-Pierre Kalfon et Benardette Lafont, saisissante dans le rôle d’une nymphomane claudicante. Ce croisement insolite entre LE POINT DE NON RETOUR et l’univers de Dupont Lajoie, entre la violence sèche et codée du polar américain et la perversion sans limites de cette France dégénérée, est l’une des rares tentatives réussies de polar campagnard. Dans la carrière prolifique de Yves Boisset, Canicule succède au PRIX DU DANGER. Il s’agit aussi de l’avant-dernier film tourné par Lee Marvin.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Entretien avec Yves Boisset pour l'émission CINESCOPE (1984)
* Making of
* Bande-annonce originale

De la part des copains
5.6

De la part des copains (1970)

Cold Sweat

1 h 34 min. Sortie : 18 décembre 1970. Thriller, Action

Film de Terence Young

Annotation :

#15
ÉDITÉ SOUS LE TITRE ORIGINAL : COLD SWEAT

Cinéaste d’origine britannique et artisan tous terrains (LES BERETS ROUGES, SEULE DANS LA NUIT, L'ARBRE DE NOËL), Terence Young fut d’abord, dans les années 1960, le réalisateur à succès de trois James Bond (DR. NO, BONS BAISERS DE RUSSIE et OPERATION TONNERRE). En 1970, il tourne pour la première fois avec Charles Bronson, alors en pleine période européenne (LA CITE DE LA VIOLENCE, LE PASSAGER DE LA PLUIE). Film d’action qui se met au diapason de la nonchalance virile de son acteur principal, COLD SWEAT transpose les codes du film noir américain sous le soleil de la côte d’azur et comporte l’une des meilleures séquences de poursuite du cinéma européen des années 1970. Notons que le roman de Richard Matheson, dont le film est tiré, avait déjà fait, en 1962, l’objet d’une adaptation pour la sérieTHE ALFRED HITCHCOCK HOUR (RIDE THE NIGHTMARE) avec Gena Rowlands et Hugh O’Brian dans les rôles principaux. Terence Young retrouvera Charles Bronson a deux reprises, pour SOLEIL ROUGE (1971) et COSA NOSTRA (1973).

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS :
- Préface de Jean-Baptiste Thoret
- COLD SWEAT revu par Philippe Setbon
- Entretien avec Michel Constantin pour l'émission CINESCOPE (1975)
- Bande-annonce originale du film

L'Ange noir
6.3

L'Ange noir (1994)

1 h 39 min. Sortie : 16 novembre 1994. Drame, Policier

Film de Jean-Claude Brisseau

Annotation :

#16

Cinquième long-métrage de Jean-Claude Brisseau (DE BRUIT ET DE FUREUR, CHOSES SECRETES), L'ANGE NOIR est né d’un désir d’actrice, Sylvie Vartan, pour lequel le réalisateur de CELINE a écrit un scénario inspiré de LA LETTRE de Wiiliam Wyler (1940). En dépit de quelques rôles discrets (CHERCHEZ L'IDOLE, MALPERTUIS), l'histoire de Sylvie Vartan et du cinéma est celle d’une rencontre manquée. Pour LES PARAPLUIES DE CHERBOURG, Jacques Demy avait pensé à elle, de même que Godard pour PIERROT LE FOU. C’est finalement Brisseau qui, après avoir révélé les talents d’actrice de la jeune Vanessa Paradis dans NOCE BLANCHE, lui confiera son seul et unique grand rôle. Portrait aux accents chabroliens de la bourgeoisie bordelaise, L'ANGE NOIR est d’abord le chant d’amour de Brisseau au cinéma classique hollywoodien et au film noir en particulier. Sylvie Vartan incarne ici une femme fatale énigmatique, blonde platine qui évoque aussi bien VERONICA LAKE que la fascinante Madeleine de SUEURS FROIDES. Réalisé en 1994, L'ANGE NOIR est l’un des films les plus stylisés de Brisseau, les plus précis aussi, un formidable mélodrame criminel.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS :
- Préface de Jean-Baptiste Thoret
- L'ANGE NOIR revu par Antoine de Baecque
- Entretien avec Sylvie Vartan et Jean-Claude Brisseau pour l'émission LE CERCLE DE MINUIT (1994)

Extrême Préjudice
6.5

Extrême Préjudice (1987)

Extreme Prejudice

1 h 36 min. Sortie : 12 août 1987 (France). Action, Policier

Film de Walter Hill

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#17

Après avoir écrit le scénario de GUET-APENS (1972) d’après le roman de Jim Thompson pour Sam Peckinpah, Walter Hill n’a plus jamais quitté le sillage du réalisateur mythique de LA HORDE SAUVAGE, jusqu’à faire de cet EXTREME PREJUDICE une relecture moderne et personnelle de l’un des
films les plus emblématiques du cinéma américain de la fin des années 1960. Réalisé en 1987, en plein renouveau du film d’action américain, EXTREME PREJUDICE confronte la passion technologique de l’époque à une bande de personnages old school, tout droit sortis d’un western classique, le genre favori de Hill. Débuté par John Milius au début des années 1970 puis abandonné lorsqu’il se lança dans l’aventure d’APOCALYPSE NOW, le scénario d’EXTREME PREJUDICE possède le souffle
des années 1970, leur goût pour les mavericks poussiéreux et mal élevés, les gunfights hallucinés et la satire politique rageuse. Voici l’un des joyaux du cinéma de Walter Hill (LES GUERRIERS DE LA NUIT, DRIVER, LE GANG DES FRERES JAMES, 48 HEURES) et du cinéma d’action des années 1980.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS :
- Préface de Jean-Baptiste Thoret
- EXTRÊME PRÉJUDICE revu par Walter Hill
- Walter Hill, un cow-boy à Hollywood
- Bande-annonce originale du film

En toute innocence
6.4

En toute innocence (1988)

1 h 32 min. Sortie : 3 février 1988 (France). Thriller

Film de Alain Jessua

Franky Latuile a mis 5/10.

Annotation :

#18

Adapté de SUICIDE A L'AMIABLE, un roman noir d’André Lay, EN TOUTE INNOCENCE est le huitième et avant-dernier film d’Alain Jessua, cinéaste discret mais auteur de l’une des œuvres les plus singulières et étranges du cinéma français des années 1960 et 1970 (TRAITEMENT DE CHOC, LA VIE A L'ENVERS, ARMAGUEDON). Avec son style iconoclaste et son goût pour les fables dystopiques qui insistent sur les failles de la société (la paranoïa sécuritaire dans LES CHIENS, le jeunisme dans TRAITEMENT DE CHOC, la quête du bonheur dans PARADIS POUR TOUS), Jessua s’est servi du cinéma comme d’un art pop de la prémonition. Dans EN TOUTE INNOCENCE, il part d’un argument presque vaudevillesque (l’adultère) et signe un thriller impeccable, à mi-chemin d’Alfred Hitchcock et de Claude Chabrol. Au premier, il emprunte son art du suspense et de l’ambiguïté perverse (Duchêne est-il attiré ou répugné par Catherine ?), au second, celui de la critique sans concession de la petite bourgeoisie provinciale.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS :
- Préface de Jean-Baptiste Thoret
- Making of

Le Moment de la vérité
6.8

Le Moment de la vérité (1965)

Il Momento della verità

1 h 45 min. Sortie : 21 octobre 1965 (France). Drame

Film de Francesco Rosi

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#19

Réalisé en 1963, LE MOMENT DE LA VÉRITÉ constitue la première incursion de Francesco Rosi dans la couleur, après une poignée de films (MAIN BASSE SUR LA VILLE, SALVATORE GIULIANO qui l’ont déjà imposé comme l’un des cinéastes italiens majeurs de l’après-guerre. En 1965, tandis qu’il termine le montage de MAIN BASSE SUR LA VILLE, Rosi part en Espagne afin d’y préparer un documentaire consacré au Festival de San Fermin à Pampelune, célèbre pour ces courses de taureaux lâchés dans les rues de la ville. Très vite le projet évolue et Rosi, fidèle à ses origines néo-réalistes (il fut l’assistant de Visconti sur LA TERRE TREMBLE), s’attache au parcours d’un jeune paysan du Sud qui, pour grimper au plus vite les barreaux de l’échelle sociale, se lance dans la tauromachie dans l’espoir de devenir un toro, ce demi-Dieu que les Espagnols adulent. LE MOMENT DE LA VÉRITÉ est le cousin de cinéma de MORT DANS L'APRÈS-MIDI, ce chef-d’œuvre de la littérature qu’Hemingway a consacré à la corrida en 1932. C’était un film devenu introuvable, élégiaque et visuellement somptueux, à mi-chemin de la fiction et du documentaire, peut-être le plus beau jamais consacré à la tauromachie. Il est question de mythologie, de violence, de tragédie, de destin, de grandeur, mais jamais de moralisme.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS :
- Préface de Jean-Baptiste Thoret
- LE MOMENT DE LA VÉRITÉ revu par Jean Gili
- Entretien avec Francesco Rosi

Les Magnats du pouvoir
6

Les Magnats du pouvoir (1979)

Winter Kills

1 h 37 min. Sortie : 24 novembre 1982 (France). Drame

Film de William Richert

Franky Latuile a mis 5/10.

Annotation :

#20
ÉDITÉ SOUS LE TITRE ORIGINAL : WINTER KILLS

Adapté d’un roman de Richard Condon, l’auteur de THE MANCHURIAN CANDIDATE, WINTER KILLS constitue la dernière grande fiction paranoïaque du cinéma américain des années 1970, un film devenu invisible et flanqué d’un casting hors-normes puisqu’on y croise Sterling Hayden, Anthony Perkins, Eli Wallach, Toshirô Mifune, Tomas Milián, Elizabeth Taylor ou encore John Huston dans le rôle de Joe Kennedy, un patriarche cynique qui évoque le personnage de Noah Cross dans CHINATOWN. Réalisé en 1979, ce premier film de William Richert s’inspire très directement de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy et de toutes les exégèses qui ont fleuri après la publication du rapport Warren en 1964, faisant de Lee Harvey Oswald, l’unique responsable de la mort du président. Nick Kegan, sorte d’Alice au pays des complots, progresse dans un labyrinthe politique touffu et délirant, qui emprunte autant au thriller paranoïaque qu’à la satire noire. Voici une authentique rareté, photographiée par le grand Vilmos Zsigmond (VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER) et mis en musique par Maurice Jarre.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Commentaire audio de William Richert
* L'HIVER A-T-IL TUÉ JFK ? : une analyse de Jean-Baptiste Thoret
* QUI A TUÉ LES MAGNATS DU POUVOIR ? : interview avec l'équipe du film (génèse, tournage, etc.)
* RETROUVAILLES : interview de William Richert et Jeff Bridges
* STAR STORIES : témoignage de William Richert

And Soon the Darkness
6.1

And Soon the Darkness (1970)

1 h 39 min. Sortie : 4 juillet 1970 (Royaume-Uni). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Robert Fuest

Franky Latuile a mis 2/10.

Annotation :

#21
ÉDITÉ AVEC FRIGHT

Après avoir réalisé sept épisodes de CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR, Robert Fuest (L'ABOMINABLE DR. PHIBES, LES DECIMALES DU FUTUR) signe ici son premier long-métrage, et embarque une partie de l’équipe de la série, à commencer Laurie Johnson, pour la musique, et Bryan Clemens et Terry Nation, qui signent tous deux le scénario de AND SOON THE DARKNESS. L’originalité de ce thriller campagnard est d’abord géographique puisque l’action se déroule dans Nord de la France (Jean Carmet fait même une apparition dans le rôle d’un patron de bistrot) et ses villages dépeuplés, que Fuest transforme en un territoire hostile, inquiétant, lourd de secrets qui n’attendent qu’à éclater. La tension, constante et parfaitement filmée, provient notamment du contraste entre ces héroïnes très seventies et un pays arriéré dont elles ne comprennent ni la langue ni les usages. Les deux infirmières sont interprétées par Michele Dotrice et Pamela Franklin (LA MAISON DES DAMNÉS) qui avait débuté sa carrière en jouant le rôle de la petite fille des Innocents de Jack Clayton en 1961.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS :
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Entretien avec Kim Newman
* Bande-annonce originale

Sortie en février 2020.

La Peur
5.9

La Peur (1971)

Fright

1 h 27 min. Sortie : 30 mai 1972 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Peter Collinson

Franky Latuile a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

#21
ÉDITÉ AVEC AND SOON THE DARKNESS
ÉDITÉ SOUS LE TITRE ORIGINAL : FRIGHT

Ecrit par Tudor Gates (THE VAMPIRE LOVERS, TWINS OF EVIL), FRIGHT est le sixième film de Peter Collinson, cinéaste britannique qui, au cours des années 1960 et 1970, a signé une série de thrillers âpres et souvent passionnants, mais dont le nom reste surtout attaché à L’OR SE BARRE (THE ITALIAN JOB, 1969), film de casse culte avec Michael Caine et Noël Coward. 1971 sera l’année de Susan George (MANDINGO), surnommée la « Brigitte Bardot » du swinging London, puisqu’hormis FRIGHT et DIE SCREAMING, MARIANNE de Pete Walker, elle tourne sous la direction de Sam Peckinpah dans LES CHIENS DE PAILLE. Avec FRIGHT, Collinson s’inscrit dans la tradition du cinéma horrifique britannique post-PSYCHOSE (de PARANOIAC à THE NANNY) et pose sans doute certaines des bases et des clichés du slasher américain : la maison lugubre, la baby-sitter traquée par un psychopathe, un classique du cinéma d’horreur qui passe à la télévision (ici, PLAGUE OF ZOMBIES), un boyfriend un peu insistant, en bref, LA NUIT DES MASQUES.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Entretien avec Susan George)

Sortie en février 2020.

La Route de Salina
6.8

La Route de Salina (1969)

1 h 36 min. Sortie : 10 novembre 1970. Drame, Romance

Film de Georges Lautner

Franky Latuile a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

#22

À priori, LA ROUTE DE SALINA constitue, dans la filmographie de Georges Lautner, une anomalie, un enfant solitaire, une bizarrerie boudée par le public de l’époque. Comment le réalisateur de comédies policières et populaires comme LES TONTONS FLINGUEURS, LE PACHA et la série des MONOCLE, pouvait-il embrasser l’univers psychédélique de la contre-culture et des hippies ? Pourtant, voici sans doute le joyau méconnu de sa filmographie, l’un de ses films les plus personnels aussi. Réalisé en 1969, Lautner réunit Rita Hayworth, dont ce sera l’un des derniers rôles, et l’icône de More, Mimsy Farmer, pour un film noir et solaire, une tragédie familiale à mi-chemin du Facteur sonne toujours deux fois et de ZABRISKIE POINT. La musique, composée par le groupe Clinic et Christophe, alors en pleine métamorphose artistique, a largement contribué à la renommée de LA ROUTE DE SALINA. Sa chanson, « The Girl from Salina », constitue une merveille de la pop psychédélique. Quentin Tarantino en a d’ailleurs utilisé un extrait dans KILL BILL.

Texte : Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* LA ROUTE DE SALINA revu par Sylvain Perret
* Entretien avec Mimsy Farmer, Georges Lautner, Rita Hayworth

Sortie en mars 2020.

Vice Squad - Descente aux enfers
6.2

Vice Squad - Descente aux enfers (1982)

Vice Squad

1 h 52 min. Sortie : 4 août 1982 (France). Action, Drame, Policier

Film de Gary Sherman

Franky Latuile a mis 7/10.

Annotation :

#23
ÉDITÉ SOUS LE TITRE ORIGINAL : VICE SQUAD

À mi-chemin de la série B et du film documentaire, VICE SQUAD est le quatrième film de Gary Sherman, qui venait de signer REINCARNATIONS, l’un des films d’horreur culte du début des années 1980. Cousin lointain du HARDCORE de Paul Shrader (1979) auquel il emprunte son actrice principale, Susan Hubley, et sa description ultraréaliste des bas-fonds de Los Angeles sur fond de mysticisme chrétien, VICE SQUAD est une descente saisissante dans l’enfer des souteneurs violents, des prostituées californiennes et de tous les anges déchus du rêve américain. Photographié par John Alcott, fidèle chef-opérateur de Stanley Kubrick, le film est traversé par un sentiment de décadence omniprésente, comme si, entre les néons de Hollywood et les motels crasseux de Sunset Boulevard, se jouait la fin d’une civilisation. Wings Hauser, qui interprète le rôle du mac, livre ici une prestation hallucinée, celle d’un monstre du macadam que rien ne semble pouvoir arrêter. Voici une curiosité sortie en 1982, dans la queue de comète du meilleur cinéma américain des années 1970.

Texte de Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* Interview de Gary Sherman
* Bande-annonce originale

Sortie en avril 2020.

Le Mur du son
6.7

Le Mur du son (1952)

The Sound Barrier

1 h 58 min. Sortie : 10 octobre 1952 (France). Drame, Guerre, Romance

Film de David Lean

Franky Latuile a mis 7/10.

Annotation :

#24

Réalisé en 1952, LE MUR DU SON appartient à cette veine de films consacrés aux grandes découvertes technologiques. Il se situe, dans la trajectoire de David Lean, entre deux adaptations de Dickens (Les Grandes Espérances, Oliver Twist) et les grandes fresques hollywoodiennes qu’il réalise à partir de la fin des années 1950 LE PONT DE LA RIVIERE KWAÏ, LAWRENCE D'ARABIE). Voici sans doute le chaînon manquant de sa filmographie. Idéaliste, déterminé et un brin rigide, Ridgefield anticipe ainsi le personnage exalté de Thomas Lawrence dans son rêve fou de repousser toujours plus loin les frontières humaines, peu importe qu’elles soient techniques, géographiques ou culturelles. Peu importe aussi le coût intime de son aventure, tant son inébranlable obsession fait des ravages autour de lui. David Lean signe ici un film virtuose et inspiré sur ces pionniers de l’aviation, capable de passer en un raccord du drame familial qui se joue au sol, à des séquences aériennes spectaculaires. Un chef-d’œuvre à redécouvrir.

Texte de Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* LE MUR DU SON revu par Bertrand Tavernier
* Entretien avec David Lean

Sortie en mai 2020.

Quelqu'un derrière la porte
5.8

Quelqu'un derrière la porte (1971)

Someone Behind the Door

1 h 37 min. Sortie : 28 juillet 1971 (France). Thriller

Film de Nicolas Gessner

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#25

Adapté d’un roman de Jacques Robert, l’auteur de la série des MONOCLE et du SEPTIEME JURE, QUELQU'UN DERRIERE LA PORTE est un huis-clos étrange, imprévisible, brillamment mis en scène, un jeu du chat et de la souris entre deux stars du cinéma américain de l’époque, Anthony Perkins, et son sourire en coin immortalisé dans PSYCHOSE, et Charles Bronson, alors au zénith de sa carrière européenne (il venait de tourner LE PASSAGER DE LA PLUIE de René Clément) mais utilisé ici à contre-emploi. Réalisé par Nicolas Gessner, cinéaste d’origine suisse qui signera LA PETITE FILLE AU BOUT DU CHEMIN en 1976 (avec la jeune Jodie Foster et Martin Sheen), QUELQU'UN DERRIERE LA PORTE charrie, sous ses faux airs de thriller psychologique, une humeur plus sombre sur l’état délabré des rapports humains, à l’heure d’une modernité glaciale qui croit que les états d’âmes peuvent se réduire à une équation mathématique. Mention spéciale pour la musique de Georges Garvarentz, relecture élégiaque de la Symphonie n°9 d’Antonin Dvorak.

Texte de Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* QUELQU'UN DERRIERE LA PORTE revu par Nicolas Gessner
* Bande-annonce originale

Sortie en juillet 2020

Banco à Las Vegas
6.1

Banco à Las Vegas (1977)

Silver Bears

1 h 53 min. Sortie : 3 octobre 1979 (France). Comédie, Policier

Film de Ivan Passer

Annotation :

#26
EDITE SOUS LE TITRE SILVER BEARS

S’il n’a pas connu le même succès à Hollywood que son compatriote Milos Forman, avec lequel il a écrit AU FEU LES POMPIERS en 1967, Ivan Passer appartient à cette nouvelle vague du cinéma tchèque qui s’est s’exilée après le printemps de Prague en 1968. CUTTER'S WAY, qu’il réalise en 1981, constitue le point d’orgue magistral et crépusculaire d’une carrière américaine à redécouvrir. Après BORN TO WIN (1971) et LAW AND DISORDER (1974), Ivan Passer signe SILVER BEARS (BANCO A LAS VEGAS), une comédie satirique qui plonge dans les méandres de la finance et des exilés fiscaux, des opérations boursières et du blanchiment d’argent, des fonds de pension illégaux et des courtiers rapaces. Flanqué d’un casting éclectique et international (Cybill Sheperd, David Warner, le jeune Jay Leno et Stéphane Audran complètent la distribution), Silver Bears n’est pas seulement une satire remarquable des soubassements douteux d’une économie mondialisée et des mirages qu’elle fabrique, mais aussi le portrait d’une Vieille Europe devenue, en cette fin des années 1970, l’arrière-cour des pratiques frauduleuses de l’empire américain. Un film à (re)découvrir impérativement.

Texte de Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret
* SILVER BEARS revu par Ivan Passer

Sortie en août 2020

Miracle à l'italienne
6.9

Miracle à l'italienne (1971)

Per grazia ricevuta

2 h. Sortie : 26 juillet 2023 (France). Comédie dramatique

Film de Nino Manfredi

Franky Latuile a mis 6/10.

Annotation :

#27
EDITE AVEC LE FUTUR EST FEMME

Voici l’une des merveilles méconnues de la comédie italienne, boîte de Pandore dont on ne finit jamais de mesurer la puissance. Pépite d’autant plus inattendue qu’elle n’est pas l’œuvre de l’un des géants consacrés du genre (Risi, Monicelli, Zampa ou Germi) mais de l’un de ses acteurs phares, Nino Manfredi, l’inoubliable Gepetto de PINOCCHIO (la version de L. Comencini) ou l’affreux, sale et méchant du film de Scola. Après avoir réalisé un sketch des AMOURS DIFFICILES (1963), Manfredi signe son premier film en 1970 – il n’en réalisera qu’un second, en 1981, NU DE FEMMES. MIRACLE A L'ITALIENNE prend pour sujet le poids de l’éducation catholique en Italie. Mais Manfredi, dont le talent de cinéaste étonne, n’emprunte ni la voix du film à thèse, ni celle de la satire violente. Il déconstruit avec une grande finesse les mécanismes du carcan religieux. Tiraillé entre son esprit et son corps, entre l’appel de la chair et le poids qu’on a déposé sur ses épaules d’enfant, Benedetto incarne, en réalité, le contraire du « monstre » italien. À la fois candide, bienveillant, et désireux de concilier les forces contraires qui s’agitent en lui, il est ce « petit bonhomme italien, sympathique, pas très intelligent, mais astucieux, que décrivait Ettore Scola, celui qui est né pour être victime mais qui ne le devient pas à cause de sa richesse intérieure. ». Une merveille.

Texte de Jean-Baptiste Thoret

BONUS
* Préface de Jean-Baptiste Thoret

Sortie en septembre 2020

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