Oggy @ Cannes Film Fest 2017

Annotation :

Ouverture - Hors compétition.
(Vu à l'UGC Bordeaux, "en direct" + cérémonie d'ouverture )

Quelle déception !
Des acteurs en roue libre (surjeu pour Gainsbourg et Amalric ; Cotillard joue quant à elle carrément dans un autre film), un scénario dispersé et incohérent ; seule la réalisation et la photographie parviennent à relever le niveau.

Étrangement, on aurait préféré voir le “film dans le film“ (tourné par le personnage d'Amalric, sur l'histoire de son frère). Garrel et Rohrwacher y sont eux plutôt juste, et leur histoire semble intéressante, elle.

https://oggy-at-the-movies.blogspot.fr/2017/05/desplechin-ismael.html

Annotation :

Quinzaine des réalisateurs.

Aussi ambitieux que brouillon : tente énormément de choses, mais ne réussi pas forcément, les pseudos plans-séquences dont il abreuve le spectateur de manière aléatoire en étant l'exemple parfait. La scène d'introduction, quant à elle, est magistrale et se révèle à l'inverse être le seul plan séquence justifié du film.

Au niveau des acteurs, Dave Bautista se révèle surprenant (par rapport à d'habitude : ici, il prononce énormément de mots, rendez-vous compte !) mais c'est à peu près tout, excepté peut-être quelques seconds rôles hauts en couleurs. [sauf ceux qui ne savent pas simuler une mort]

Sur une bonne idée de base, il est plus ou moins bien écrit mais en dit soit trop soit pas assez. Par exemple, il lance de petites piques antiraciste aux texans [les États-Unis de Trump] pendant une scène mais l'oublie complètement ensuite.

En tous cas, il dispose d'un énorme capital sympathie : il parvient à fédérer - faire rire avec des ruptures de ton - le spectateur sans problèmes.

Annotation :

Quinzaine des réalisateurs.

Véritable OFNI (Objet filmique non identifié). Surprenant, notamment par son excellente balance de rapports entre réalité et fiction. Dans un style quasi-documentaire, tellement à la limite du plausible qu'il en devient réel.
Les deux acteurs principaux (l'enfant & le maire) sont très talentueux.

Parfois peu clair, voire même obscur ; est-ce un manquement d'explications des codes culturels ou un défaut d'écriture ? Je serais bien incapable de trancher.

P.-S. : vous savez, ces “titres-phrases“ qui ne sont jamais prononcés ?

Annotation :

Un certain regard.

Un premier film plutôt bien réalisé, une histoire assez faible (très poétique à outrance, très "Cannes"...) mais habité par deux très bons acteurs [20x plus expérimentés que les réalisatrices apparemment].
Un bon moment, qui ne fera cependant date ni dans mon esprit ni dans l’histoire du cinéma.

Annotation :

Sélection officielle.
Prix d'interprétation féminine pour Diane Kruger.

Diane Kruger au sommet, dans un film à la morale - si morale il y a - plutôt discutable, mais très bien réalisé.
Le 8/10 est totalement subjectif : j'ai eu la bien trop rare impression de vivre le film avec son personnage principal.

Annotation :

Un certain regard.

Idée de départ très intéressante : les histoires/destins de plusieurs chauffeurs de taxis dans la nuit bulgare deviennent un film choral.
Les personnages sont assez hauts en couleurs, tous méritent la vingtaine de minutes qui leur est consacrée.

Problème : le film devient "trop" choral. Sans réel but ou encore direction, il constate simplement ; les personnages sont également trop éloignés les uns des autres, unis seulement par leur métier. Ainsi, le spectateur ne parvient pas à voir l'oeuvre dans sa globalité et ne pourra pas s'abandonner au cinéma.

Annotation :

Un certain regard.

Premier film slovaque du festival, oui ; premier bon film slovaque du festival... c'est plus compliqué.
Assez caricatural du film où tout peut arriver pour aucune raison, simplement parce que le personnage principal décide de tout plaquer et de quitter le "schéma traditionnel" de sa vie.

~ la somnolence ~

Annotation :

Cannes Classics.

Bonne réalisation (efficace), bonne reconstitution. Belmondo fait du Belmondo (pour notre plus grand plaisir) ; les thèmes musicaux de Maurice Jarre sont vraiment fort à propos.
Impression finale en demi-teinte : on ne sait pas vraiment où le film voulait aller, parce qu'il n'est pas vraiment partial et toujours assez flou...

Annotation :

Hors compétition.

À peine digne d'un mauvais téléfilm du dimanche après-midi à 16h sur M6. Réalisation insipide, scénario brouillon, actrices complètement à côté de la plaque. Des scènes véritablement risibles tant elles sont gênantes (la salle, d'ailleurs, ne s'est pas privé de rire alors que rien n'était pensé comme drôle).
2/10 pour Eva Green qui semble un temps proposer quelque chose, avant de retourner rapidement cabotiner / faire du Eva Green style The Dreamers.

Annotation :

Sélection officielle.
Prix du scénario & prix d'interprétation masculine pour Joaquin Phoenix.

Impossible de mettre des mots sur cette oeuvre qui relève du "film expérience" qu'on ressent tant il est immersif (style de réal., sons, musique, ...)
Une seule certitude : Joaquin Phoenix y est brillant.
À revoir, donc.

Annotation :

Un certain regard.

Sheridan reste dans son univers pour son premier passage derrière la caméra : des cow-boys qui marmonnent en patois, se croient malins, et se mettent sur la gueule.
Du point de vue de la réal, c'est réussi : dynamique et parvient bien à alterner entre le grandiose et l'intime. Le bat blesse pour le scénario : pseudo-enquête “téléguidée" qui mise beaucoup trop sur des personnages à la fois sur-caractérisés/idéalisés et sous-écrits.
Un bon moment au demeurant.

Annotation :

Sélection officielle.
Palme d'Or du court métrage, mention spéciale.

Idée originale (un plafond qui serait lié aux sentiments de son propriétaire). Court et efficace.

Annotation :

Quinzaine des réalisateurs.
Prix SACD ex-æquo.

Insupportable Woody Allen à la française (un personnage perdu avec ses sentiments qui parle de rien pendant une heure trente + une B.O. jazzy pour donner un côté “positif“ à la chose).
Au milieu du surjeu de tous les acteurs, Juliette Binoche se distingue particulièrement : elle en fait des tonnes et des tonnes, se forçant à être torturée de manière faussement spirituelle.

Annotation :

Quinzaine des réalisateurs.
Prix SACD ex-æquo.

Aussi vide qu'inoffensif. Garrel semble bloqué dans le passé, pâle copie de la Nouvelle Vague [Noir et blanc, trios d'acteurs quasiment inconnus se posant des questions existentielles autour d'un lit...].
Il semble au moins en être pleinement conscient, c'est déjà ça !

Annotation :

Sélection officielle.
Prix du scénario.

Réinterprétation hallucinée du mythe d'Agamemnon. Du grand Yorgos Lanthimos, qui se déroule non plus dans une dystopie mais dans un monde "1.1" où irrationnel et réel s'entrechoquent sous les yeux incrédules de Colin Farrel et Nicole Kidman (et du spectateur, qui une fois n'est pas coutume se demande jusqu'où iront les événements).

CRITIQUE https://oggy-at-the-movies.blogspot.co.uk/2017/10/famille-sacrifice-maestria-yorgos.html
ANALYSE : https://petitscourts.jimdo.com/blog-cin%C3%A9/critiques/

Annotation :

Sélection officielle.
Grand Prix.

Dans une construction qui va du plus global (Act Up, les militants) au plus particulier (la mort de Sean, victime du sida), Campillo développe un fond extrêmement fort. Tant sur le plan politique que sur le plan sentimental, il est toujours juste, notamment grâce à une écriture progressive.
Sur le plan formel, par contre, c'est bien plus fonctionnel malgré quelques belles images épisodiques... et un petit peu long

Annotation :

Sélection officielle.

Du très bon Bog Joon-ho, dans la continuité "spectaculaire" (≠ "intimiste" comme Mother) de Snowpiercer, dont il pourrait d'ailleurs tout à fait être la préquelle.
Très bien écrit (scénario profond qui traite de sujets "sensibles" et rarement traités), très bien réalisé, très bien joué (Gyllenhaal inarrêtable).

Annotation :

Sélection officielle.
Prix de la mise en scène.

Oui mais non.
? Pourquoi lui avoir donné le prix de la mise en scène ??
Très Sofia Coppola au niveau de la réalisation : lent, sombre et moche (+ un peu vide à la fin, mais c'est une autre histoire).

Acteurs nombreux mais tous en retrait. Aucun ne développe quoi que ce soit ; même le rôle de Collin Farrel, pourtant élément principal de l'intrigue est à peu près aussi consistant que le traitement du contexte historique [(la guerre de Sécession) indice : elle n'est pas traitée].

Deux films en un, de fait : un avant et un après un incident (1h/30min). Le premier est long et rébarbatif, le second prend une forme vaudevillesque qui suscite parfois le rire... ce qui n'était pas fort"ment voulu.

Annotation :

Sélection officielle.
Presque vu au Festival de Cannes 2017 (UGC Bordeaux, deux jours après).

Esthétiquement, L’Amant Double est un beau film, c’est indéniable (jeux de miroirs, motifs du double… aka métaphores pas du tout subtiles). Néanmoins, c’est typiquement un exemple de beauté plastique insidieuse : la façon qu’a Ozon d’aborder les thématiques est problématique. Dans un raisonnement patriarcalo-machiste, le film stigmatise son héroïne (“Chloé est faible, fragile psychologiquement“) et justifie voire sublime (⨻) les agissements des deux hommes qui jouent avec elle… jusqu’à ce moment fatidique où un psychiatre viole sa patiente sans que cela soit questionné.
En sortant de la salle, on aura tendance à ne retenir que la partie esthétique. Dangereux, donc.

Annotation :

Sélection officielle.
Presque vu au Festival de Cannes 2017 (UGC Bordeaux, deux jours après).

Encore un biopic qui s'évertue à détruire la supposée “aura de sainteté“ du grand Homme et qui s'égare totalement de l'intérêt qu'il aurait pu avoir.
Le film est interminable malgré des pseudo-chapitres,et pour cause, le scénario n'a pas de progression pendant ces deux heures. En sortant de la salle, c'est comme si rien ne s'était passé, rien n'avait évolué.

Même les acteurs ne parviennent pas à faire croire qu'ils ont envie de jouer dans le film : Izia, bonne élève, donne la république, mécaniquement - et faussement - tandis que Vincent Lindon rumine dans sa barbe pendant la totalité du film, au point qu'il est sous-titré en français..!