Petite histoire de la couleur au cinéma

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Un documentaire qui dresse un panorama complet, archives à l'appui.

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Années 1890-1900 : Loïe Fuller popularise la danse serpentine (ou butterfly dance) : la danseuse vêtue d'une robe blanche est éclairée par des projecteurs colorés placés autour et en-dessous d'elle, ce qui crée un fascinant ballet de couleurs changeantes. Les frères Lumière, Dickson & Edison, Segundo de Chomon ou Méliès, entre autres, ont tenté de reproduire cet effet en apposant au pinceau différentes couches de couleur directement sur la pellicule.
Compilation : http://www.youtube.com/watch?v=BZcbntA4bVY

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1900 : Un autre exemple de couleur appliquée à la main à même la pellicule. Avec ce procédé particulièrement long et pénible, il est toujours intéressant d'observer quels objets les cinéastes choisissaient de coloriser ou non - et du coup, de se demander ce qu'ils cherchaient à faire exactement par la couleur. Ajouter du réalisme ? Attirer l'attention sur certains éléments, et pourquoi ? Renforcer le sens ? Ou était-ce juste une question de style ?
Vidéo : http://vimeo.com/44060457

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1902 : Le fameux Voyage dans la Lune était proposé en noir et blanc ou en couleur. La version couleur, qu'on croyait perdue, a été retrouvée en 1993, et la restauration a duré près de vingt ans.
À voir là : http://www.youtube.com/watch?v=JnfJo8lronQ

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1906 : Chomon a un style très proche de celui de Méliès. On est encore dans le "cinéma des attractions" : la couleur est une prouesse, une nouveauté ; elle ne donne pas l'illusion de la réalité, mais au contraire, en épatant le spectateur, lui rappelle l'artificialité de ce qu'il a devant les yeux.
À voir là : http://www.youtube.com/watch?v=bLBHAyH-iqI

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1903 : Un petit film déjà fascinant pour mille raisons, mais en plus, il en existe une version (parcimonieusement) colorisée - toujours à la main. La scène de danse vers 7min et la fameuse scène de fin (ou de début, dans certaines versions) sont particulièrement intéressantes.
Film complet : http://www.youtube.com/watch?v=Bc7wWOmEGGY

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1920 : Dans Le Golem, la couleur n'est pas appliquée sur certains détails, mais de manière uniforme sur toute la pellicule, grâce à des bains colorant uniquement les parties claires. Les couleurs sont ainsi particulièrement éclatantes par contraste avec les noirs profonds de l'expressionisme allemand.
Le film utilise la couleur selon des codes qui commençaient à se répandre (les producteurs de pellicule aidant) : bleu foncé pour une scène de nuit, rose pour la passion ou l'érotisme, etc... Mais les couleurs fonctionnent aussi comme des leitmotive associés chacun à un personnage ou une situation. Ainsi les scènes avec le rabbin, par exemple, sont (presque) toujours teintes en vert.
Film complet : http://www.youtube.com/watch?v=QTEN9JL1A_g

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1926 : Un autre exemple d'emploi de bains colorants. Accessoirement une pépite de l'animation, et le plus ancien des longs-métrages animés en couleur ayant survécu.
Extraits : http://www.youtube.com/watch?v=QzkNPDmnOn4
Et cf. l'excellente critique de Nushku pour en savoir plus !
http://www.senscritique.com/film/Les_Aventures_du_prince_Ahmed/critique/5842003

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1922 : Un film à chiffres - l'un des premiers films intégralement en couleurs, le deuxième filmé en Technicolor II, et le premier qui ne nécessitait pas de projecteur adapté. À mon très humble avis, il ne brille pas par son intrigue ou l'interprétation toute en exagération d'Anna May Wong, mais séduit par sa palette de roses et de verts délicats utilisée jusque dans les très jolis intertitres.
Film complet : http://www.youtube.com/watch?v=zeKaMdub_Ls

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(système 2 couleurs, fringing)

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(Technicolor, éclairage)

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1932 : Le premier dessin animé en Technicolor est aussi la première"Silly Symphony" en couleurs. Grâce à un accord d'exclusivité entre Technicolor et les studios Disney, ces derniers domineront les autres studios d'animation, réduits à utiliser des systèmes de couleur de moindre qualité, pendant plusieurs années. Flowers and Trees sera le premier d'une série de huit Oscars consécutifs du meilleur court-métrage d'animation pour le studio. Le succès est tel que lorsque les Américains vont au cinéma et découvrent les cartoons en couleur projetés en début de séance, beaucoup les préfèrent au long-métrage qu'ils sont venus voir. Ce triomphe amènera Disney à faire passer à la couleur son autre grande série : Mickey Mouse.
À voir là : http://www.youtube.com/watch?v=VTuIb7BIFqk

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(Technicolor, Natalie Kalmus, law of emphasis)

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(Technicolor ; hybride)

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(assertive mode)

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(Technicolor, couleur de la peau)

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(alternatif)

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(primal colors, washed off)

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Le noir et blanc très doux d'Henri Alekan, filmé à travers un bas de soie et légèrement teinté de sépia mélancolique, donne à voir le monde à travers le regard des anges, spectateurs privés d'émotions. Par contraste, la couleur, qui jaillit ça et là avant de finir par s'imposer à la fin du film, évoque la richesse des sentiments et des sensations propres aux êtres humains.