POWERS Kemp - Critiques & Annotations

Annotation :

Continuant son étude de l’abstraction, Pete Docter (avec l'aide de Kemp Powers) propose avec "Soul" un questionnement sur nos âmes, sur le vœu de ne pas vouloir mourir et sur le sens de notre présence sur Terre. Ces thèmes métaphysiques sont mis en image à travers une esthétique jouant sur la géométrie des dimensions, les vertigineuses perspectives et la vaporisation flottante des matières. On pense notamment aux peintures cubistes de Picasso, à l’inconscient dalíen ou aux labyrinthes eschériens. Les cinéastes imaginent une sorte de purgatoire administratif où les âmes naissantes sont coachées par celle des mortes. Le film jongle aussi avec New York dans une esthétique hyperréaliste qui se concentre sur l’ambiance anxiogène de ses rues et sur l’élégance classieuse des clubs jazzy. C’est un récit d’une double initiation : l’un se plaint de la vacuité de son existence, tandis que l’autre ne voit pas ce qu’il y a de passionnant à être un humain. On s’amuse autant de ce mélomane qui prend panique en découvrant l’au-delà que de la petite âme espiègle lorsqu’elle apprend à connaître les sensations humaines. Ils vont alors apprendre ensemble l’importance de la vie et de ses souvenirs, profiter de sa saveur et accepter sa fragilité. Un beau film donc dans l'ensemble que je trouve intéressant, mais qui laisse voir une recette tournant en rond chez Pixar.