Cover Richard Linklater, le libertaire romantique

Richard Linklater, le libertaire romantique

(Texte destiné à être modifié au fur et à mesure de ma découverte de la filmographie du bonhomme)


À priori, l'aspect libertaire (se caractérisant dans l'action présente pour construire un nouveau futur) peut sembler opposé à l'aspect romantique (étant plus passif en faisant ...

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16 films

créée il y a plus de 8 ans · modifiée il y a environ 8 ans
Woodshock

Woodshock (1985)

07 min. Sortie : 1985 (France).

Court-métrage de Lee Daniel et Richard Linklater

Lamortsure a mis 4/10.

Annotation :

Premier film de Richard Linklater, ce court-métrage est un documentaire sur le festival de musique de Woodshock de 1985. Prenant à contre-pied le festival de Woodstock, symbole de la culture hippie des années 60, celui de Woodshock s'inscrit lui plutôt dans le mouvement punk.

Linklater essaie donc de rendre compte de l'ambiance chaotique, mais non moins dénuée de bonne humeur, de ce festival en interviewant des visiteurs et en filmant leurs activités.
Pas spécialement intéressant au-delà de ça, le film est tourné en Super 8 et expérimente quelques superpositions d'image, accentuant le côté amateur inhérent à un 1er film indépendant.

It's Impossible to Learn to Plow by Reading Books

It's Impossible to Learn to Plow by Reading Books (1988)

1 h 25 min. Sortie : 1988 (États-Unis). Drame

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 5/10.

Annotation :

Second film et premier long-métrage de Richard Linklater, celui-ci propose le voyage d'un protagoniste tout ce qu'il y a de plus commun à travers les Etats-Unis.

Pas de réel scénario dans ce film, il s'agit juste de suivre ce personnage faisant des choses banales, quelques rencontres peu bavardes, et découvrant les États-Unis en train ou à pied, sans réel but.

Toujours filmée en Super 8 et majoritairement avec de longs plans fixes, l'oeuvre invite donc à voyager seulement pour le plaisir de voyager, de vivre au jour le jour pour découvrir de nouveaux horizons.

Cependant, même si cette vision romantique de l'existence est attrayante en soi, je n'ai pas vraiment été emballé par le film, la faute à un rythme monotone, une technique toujours aussi amateure ce qui empêche de profiter pleinement du voyage visuellement et à des personnages (y compris le "héros") à la psychologie extraordinairement anecdotique.

J'ai bien conscience que tout cela fait sans doute partie de choix artistiques afin de représenter une certaine banalité réaliste dans l'existence, mais ça empêche forcément de se projeter dans le film d'un autre côté...

Slacker
6.9

Slacker (1991)

1 h 37 min. Sortie : 5 juillet 1991 (États-Unis). Comédie dramatique

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Second long-métrage de Richard Linklater, Slacker propose une narration pour le moins originale en nous faisant suivre plusieurs personnages durant toute une journée à Austin.

Abandonnant le format Super 8 pour un 16mm de meilleure qualité bien que toujours amateur, Linklater filme ses personnages souvent au plus près, ce qui permet de nous faire facilement accéder à leur quotidien et de faire la part belle aux dialogues.

On ne restera à chaque fois que quelques minutes sur un même personnage, chacun d'entre eux étant atypique et se distinguant les uns des autres par une personnalité marquée. Impossible donc de s'ennuyer surtout que les transitions entre chaque personnage sont très fluides naturelles tout au long film.

Même s'il n'y a évidemment pas le temps de rentrer dans l'intimité de ces personnages, ils se révèlent à chaque fois intéressants et permettent d'apporter à chaque fois une vision différente de la société occidentale, à la fois critique et décalée, entre des jeunes insouciants, des complotistes aberrants, des flemmards, des personnes âgées pris de regrets et encore bien d'autres !

Génération rebelle
6.7

Génération rebelle (1993)

Dazed and Confused

1 h 42 min. Sortie : 4 juin 1993 (États-Unis). Comédie dramatique

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 6/10.

Annotation :

Pour son 3ème long-métrage, Richard Linklater se refuse toujours d'adopter un réel fil conducteur pour son histoire et filme les aventures d'étudiants leur dernier jour de cours.

Dans une ambiance seventies renforcée par une BO rock et dynamique, on passe d'un groupe de jeunes à l'autre, chacun étant assez stéréotypé : les sportifs qui veulent bizuter les étudiants de 1ère année, ces derniers qui veulent se faire une place pour profiter de la soirée, les marginaux ne comprenant pas les occupations des autres étudiants...

On a donc plusieurs aventures et points de vue différents développés tout au long du film mais à cause d'une réalisation plutôt quelconque et d'un manque d'évolution des personnages, l'énergie caractérisant la 1ère moitié du film a progressivement fait place à un certain ennui pour ma part.

Reste une description de la jeunesse intéressante par moment bien qu'accumulant parfois les clichés. Une jeunesse d'ailleurs bien plus représentée comme une génération sans réels repères et incertaine par rapport à son avenir (comme l'évoque le titre original "Dazed and Confused) que comme une génération "rebelle" selon la traduction FR...

Before Sunrise
7.3

Before Sunrise (1995)

1 h 41 min. Sortie : 29 mars 1995 (France). Romance

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Premier volet de la trilogie romantique de Richard Linklater, "Before Sunrise" porte sur la rencontre de deux jeunes adultes, Céline et Jesse, après laquelle ils apprendront à se connaître au cours d'une nuit à Vienne.

Tout en visitant cette ville, on assiste donc aux discussions et aux rencontres de ce couple, celles-ci pouvant être aussi bien banales qu'insolites. Les sujets abordés apparaissent comme universels (naissance, relations sociales, amour, mort...) et profitent de points de vue complémentaires grâce aux deux personnages.

Cette complémentarité est d'ailleurs aussi bien représentée grâce à la réalisation, Céline et Jesse étant quasiment tout le temps ensemble dans le même cadre. La complicité des acteurs et donc des personnages n'en est que renforcée, laissant s'exprimer toute la passion qui les habite et occasionnant aussi de très belles scènes où les silences et les non-dits priment, à l'instar de cette suite de regards échangés discrètement par les personnages quand ils écoutent un vinyle à l'intérieur d'une cabine.

De plus, même si l'on se dit que la naissance d'un amour entre Céline et Jesse arrive bien vite, même si Vienne profite d'un portrait sans doute magnifié, même si certains dialogues peuvent comporter des longueurs, tout cela participe à l'atmosphère à la fois étrangement réaliste et romantique.
On ne peut ainsi s'empêcher de se retrouver dans les discussions parsemant le film, dans les comportements des personnages, et surtout dans leurs rêves, leurs craintes et leurs incertitudes par rapport à leur conception de la vie et leur avenir...

SubUrbia
6.8

SubUrbia (1996)

2 h 01 min. Sortie : 7 février 1997 (États-Unis). Comédie dramatique

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 7/10.

Annotation :

Pour "SubUrbia", Richard Linklater adapte à l'écran une pièce de théâtre suivant les relations d'une bande de jeunes adultes au cours d'une soirée après la fin de leurs études secondaires.

Sorte de pendant désespéré et nihiliste de "Dazed and Confused", le film fait pour moi office d'OVNI dans la filmographie jusqu'ici plutôt optimiste bien que nuancée de Linklater.

En effet, en plus d'aborder de multiples sujets de société graves (racisme, sexisme, situation des pays du tiers-monde, problèmes urbains...) par le prisme des différents personnages, le film se déroule comme une lente mais inéluctable descente aux enfers pour les protagonistes.

Les discussions légères et bon enfant tournent progressivement aux rapports de force toujours plus fréquents et sérieux, chacun des personnages étant enfermé dans ses convictions sans jamais faire d'efforts pour tenter de comprendre autrui.
Grâce à ce procédé narratif et malgré une réalisation plutôt banale (adaptation théâtrale oblige sans doute), impossible de trouver un point de repère parmi les personnages. L'atmosphère lourde ainsi créée petit à petit est de plus renforcée par les compositions anxiogènes de Sonic Youth.

Cohérente avec le déroulement du film, la fin fait office d'électrochoc pour s'éloigner ensuite des personnages en montrant la vision d'une banlieue déserte. Aussi étrange que lourd de sens de la part d'un réalisateur appréciant d'habitude toujours mettre en valeur ses personnages...

Le Gang des Newton
5.9

Le Gang des Newton (1998)

The Newton Boys

1 h 53 min. Sortie : 27 mars 1998 (États-Unis). Action, Aventure, Western

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 5/10.

Annotation :

Changement de registre pour Richard Linklater avec un film de braquage de banques et de train basé sur des faits réels dans les années 1920.

On retrouve tout de même la patte romantique de Linklater (bien qu'ici plutôt caricaturale vu le manque de prise de conscience des protagonistes) qui filme avec complaisance les péripéties de ces frères se refusant à utiliser une violence extrême pour leurs braquages et mettant un point d'honneur à ne piller que les banques, qui s'enrichissent de manière encore moins éthique selon eux.

Bien que rattrapés par la justice mais bénéficiant de jugements pour la plupart cléments, il est d'ailleurs intéressant de voir des témoignages des vrais frères sur leur vie passée dans le générique de fin !

Dommage cependant qu'hormis la prestation de ses acteurs, Matthew McConaughey et Ethan Hawke en tête, le film soit formellement très bancal. La réalisation est bien trop posée pour un film de gangsters, le rythme trop hasardeux (la faute sans doute à de nombreuses scènes intimistes visant à humaniser les Newton), ce qui induit un important manque d'intensité dans l'intrigue et donc un certain ennui pour ma part.

Waking Life
7

Waking Life (2001)

1 h 39 min. Sortie : 14 mars 2007 (France). Drame, Animation

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Waking Life marque le retour de Richard Linklater à un cinéma plus expérimental, d'une part pour le fil narratif minime (proche de "Slacker") et d'autre part pour l'utilisation de l'animation rotoscopique.

Cette technique va ainsi permettre à Linklater de représenter efficacement l'état de rêve lucide que va traverser le personnage principal tout au long du film.

Les conversations et les monologues vont donc se succéder dans cet univers étrange, abordant les questions de libre arbitre, de perception de la réalité, des relations humaines... le tout sous des angles philosophiques, scientifiques, sociologiques, artistiques etc., le film proposant même à plusieurs reprises une mise en abyme des concepts de rêves et de cinéma.

On essaie donc au cours du film de se faire une opinion à partir de toutes les idées partagées, de trouver un sens à toutes ces différentes séquences, et celui-ci sera sans doute propre à chacun car jamais le film ne veut imposer à tout prix une idée.

En effet, le film se veut comme une expérience sensorielle et intellectuelle tout ce qu'il y a de plus subjective, grâce à sa forme atypique en totale adéquation avec son fond riche et source de réflexions. Une expérience pouvant peut-être paraître difficile d'accès au premier abord mais pourtant tout ce qu'il y a de plus universel si l'on prend la peine de s'y pencher avec intérêt !

Tape
7

Tape (2001)

1 h 26 min. Sortie : 2 novembre 2001 (États-Unis). Drame, Thriller

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 8/10.

Annotation :

Richard Linklater adapte ici pour la seconde fois une pièce de théâtre, faisant prendre au film la forme d'un huis clos minimaliste, où 2 amis du lycée, Vince et John, vont se livrer à une conversation dans une chambre de motel pendant 1h30.

Le film commençant par les retrouvailles des 2 amis d'enfance, c'est l'occasion pour Linklater de faire débuter les dialogues sur ses sujets de prédilection concernant la société, différents modes de vie, la morale... toujours plaisants à écouter.

Cependant, plus le film et les conversations progressent, plus celles-ci deviennent personnels et les relations entre les personnages évoluent et se précisent à grand renforts de révélations jusqu'à l'arrivée d'Amy, ex-petite amie de Vince.

En même temps que d'autres révélations arrivent et que la confusion générale se fait de plus en plus sentir, la réalisation de Linklater retranscrit à merveille les joutes verbales en alternant prises longues où la caméra virevolte en fonction de qui réplique et prises courtes où le surdécoupage instaure une tension de plus en plus palpable.

Richard Linklater se livre donc ici à un véritable exercice de style, intéressant tant au niveau de la grammaire cinématographique utilisée qu'au niveau de la tension qu'elle apporte dans les relations entre les trois personnages, les relations humaines étant d'ailleurs le sujet principalement abordé dans ce film.

Rock Academy
6.2

Rock Academy (2003)

School of Rock

1 h 48 min. Sortie : 24 mars 2004 (France). Comédie, Comédie musicale

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après avoir montré à travers de nombreux dialogues et personnages ses idéaux libertaires, voir Linklater réaliser un film sur le rock, mouvement aussi contestataire que revendicateur, semble tout à fait cohérent.

Il est donc ici question de suivre Dewey (interprété par Jack Black), qui va tenter d'initier au rock une classe d'élèves d'une école privée en se faisant passer pour un prof afin de monter son propre groupe et gagner la "battle of the bands".

Ce qui accroche tout au long du film, c'est bien évidemment l'énergie communicative de Jack Black, qui prouve ici toute sa passion pour les différents genres du rock (et que l'on peut d'ailleurs aussi apprécier dans le groupe Tenacious D.) et qui assure une bonne BO bien énergique tout le long du film.

Même si les personnages et leurs relations sont bien archétypaux pour un Linklater (à l'exception peut-être du personnage de la principale un peu plus nuancé), on s'y attache très facilement.

De plus, de par son encouragement à toujours se battre pour ses rêves, à défier les figures d'autorité et les idées préconçues (tout cela à travers le rock), le propos peut inévitablement sembler naïf mais rejoint de manière cohérente l'idéal Linklaterien, où le rêve se doit de devenir réalité. Et ça fait toujours du bien de voir des films assumant un optimisme engageant et libérateur plutôt que se complaisant dans un cynisme paralysant.

Before Sunset
7.2

Before Sunset (2004)

1 h 20 min. Sortie : 16 mars 2005 (France). Drame, Romance

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Suite de "Before Sunrise" se déroulant 9 ans plus tard, "Before Sunset" marque les retrouvailles inattendues de Céline et Jesse à Paris après cette longue période.

Dans la forme, peu de choses changent par rapport au premier volet : les personnages sont toujours très bavards et au centre de la caméra de Linklater, visitent en même temps les décors pittoresques d'une ville (Vienne cédant sa place à Paris), une atmosphère toujours à la fois réaliste et romantique se dégage de l'oeuvre...

Dans le fond, le propos a cependant évolué grâce au passage du temps et à la réflexion qui en découle. Une certaine mélancolie s'ajoute ainsi au sein du film, ou bien encore les incertitudes obsédant nos protagonistes dans "Before Sunrise" ont pour beaucoup laissé leurs places à des réussites mais surtout à pas mal de désillusions.

Ainsi, tout au long de ce dialogue quasi-ininterrompu, les personnages se dévoilent progressivement, quant à leur vie, leurs idées mais aussi leurs aspirations car quand bien même, ils continuent à penser que rien n'est joué d'avance !

Tous cela occasionne de nombreux moments de complicité et d'émotions bien diverses jusqu'à une magnifique fin à l'image du film : tendre, amusante, mélancolique et malgré tout emplie d'espérance !

Bad News Bears
5.7

Bad News Bears (2005)

1 h 53 min. Sortie : 4 janvier 2006 (France). Comédie, Sport

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 3/10.

Annotation :

Remake de "The Bad News Bears", ce film de Richard Linklater est bien décevant. Il n'y a en effet pas grand à dire de ce film sans doute de commande, se présentant comme une comédie familiale des plus classiques sur le baseball où une équipe de bras cassés va se faire entraîner par un coach faussement désabusé pour tenter de gagner un championnat.

Ne connaissant pas les règles du baseball, ça ne m'a pas aidé pour trouver le film moins ennuyeux. Mais de toute façon, vu la réalisation paresseuse, les acteurs investis au minimum, ou encore la certaine vulgarité gratuite se dégageant de l'ensemble (contrairement à certains autres films de Linklater où elle était plus justifiée par la situation des personnages), "Bad News Bears" a peu de choses à apporter...

Restent certains éléments qui pourraient malgré tout expliquer le choix de tourner ce film pour Linklater comme porter une nouvelle fois un regard sur la jeunesse américaine, une jeunesse multiculturelle tentant tant bien que mal de surmonter leurs différences afin de lutter ensemble et réfléchir sur la relativité de la victoire.
Mais tout cela est traité de façon bien trop grossière pour prétendre à un réel propos réfléchi...

A Scanner Darkly
6.8

A Scanner Darkly (2006)

1 h 40 min. Sortie : 13 septembre 2006 (France). Animation, Policier, Drame

Long-métrage d'animation de Richard Linklater

Lamortsure a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Adaptation du livre homonyme de Philip K. Dick et second film de Linklater à utiliser la rotoscopie, A Scanner Darkly se pose comme son film le plus abouti jusque là tout en réussissant l'exploit d'adapter un roman réputé inadaptable.

Ainsi, très difficile de rendre compte du film tant il est sensitif. Très peu de repères dans le scénario, et si certains peuvent apparaître, c'est pour mieux qu'ils soient brouillés par la suite.
Il s'en dégage une sensation d'évoluer en terrain perpétuellement inconnu tout au long du film, d'avoir l'impression d'être en plein dans un trip halluciné et paranoïaque, sensation renforcée par de nombreuses chansons de Radiohead et surtout par la technique de rotoscopie, rendant tous les décors et même les personnages aux formes et aux contours incertains, en perpétuel changement.

Ici et là, des éléments se dégagent de cette étrange ambiance : des bribes de souvenir douloureux, une représentation floue d'une Amérique quasi-totalitaire dans sa dérive sécuritaire, des états d'esprit embrumés du personnage principal, des retournements de situation à la fois étrangement fluides mais toujours plus désorientants...

N'ayant pas lu le roman, je ne peux pas juger du travail d'adaptation en lui-même mais il ne fait aucun doute que Richard Linklater a su imposer son empreinte sur l'oeuvre, d'une part par son propre procédé numérique de rotoscopie, et d'autre part en privilégiant une ambiance et un "sens" général au film par rapport à un fil conducteur "classique", comme souvent dans sa filmographie.

Fast Food Nation
6.2

Fast Food Nation (2006)

1 h 54 min. Sortie : 22 novembre 2006 (France). Comédie dramatique

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Fast Food Nation se pose comme étant le film le plus ouvertement politique et critique de Richard Linklater.
Contrairement à un "Super Size Me", il ne sera pas tant question de s'intéresser aux conséquences directes de la restauration rapide mais plutôt de se pencher sur tout ce qui se passe en amont.

De mon point de vue, cela permet de porter un regard bien plus pertinent et riche sur cette industrie, puisque le film rend compte ainsi des conditions d'élevage des animaux, du fonctionnement des abattoirs, du cynisme des dirigeants des entreprises, de la cruelle désillusion des migrants mexicains venus travailler à l'abattoir pour accomplir le "rêve américain", de l'indignation et de la révolte de la jeune génération, etc.

Malgré tous ces éléments représentés, le film réussit à ne pas se perdre dans son propos et à le rendre cohérent de bout en bout. Sans pathos, manipulation du spectateur ou moralisation excessive, Linklater arrive à rendre son discours impactant, notamment à travers certaines scènes comme le plan-séquence survolant des champs de vaches à perte de vue ou la découverte sans concession de l'abattoir, éprouvante de par l'horreur graphique qui s'en dégage et la "mécanisation" des employés.

Sans doute le film le plus pessimiste de Richard Linklater avec "SubUrbia", où une simple désapprobation indignée et résignée aurait pu l'emporter, mais ce serait oublier l'espoir véhiculée par le personnage d'Ethan Hawke et de la jeunesse. Un espoir pouvant peut-être sembler naïf et illusoire face à un système aussi cynique et bien rôdé, mais éminemment nécessaire pour ne pas se laisser abattre, prendre sa vie en main, se battre pour une société plus juste même à notre petite échelle, et pourquoi pas, progressivement, faire bouger les choses pour tendre vers un monde meilleur.

Orson Welles et moi
5.6

Orson Welles et moi (2009)

Me and Orson Welles

Sortie : 25 novembre 2009 (États-Unis). Comédie dramatique

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 6/10.

Annotation :

Adaptation du livre homonyme, ce film de Richard Linklater s'intéresse aux débuts d'Orson Welles quand il était dans le milieu du théâtre dans les années 1930, à travers les yeux de Richard, une jeune étudiant.

L'époque est d'ailleurs bien restituée, avec une photographie, des décors et des costumes nous plongeant vraiment dans l'ambiance de ces années-là. La crédibilité du film est de plus renforcée par le jeu convaincant des acteurs, Christian McKay (interprétant Orson Welles) en tête.

Par ailleurs, je ne doute pas que l'univers du théâtre y soit aussi fidèlement représenté tant les moments mettant en scène la préparation de la pièce Julius Caesar y sont fournis mais je n'ai malheureusement jamais été vraiment captivé par ces scènes, peut-être parce que le théâtre m'intéresse peu en soi...
Le personnage d'Orson Welles, à la fois imbu de lui-même et auteur génial alors qu'encore bien jeune, offre aussi un point de vue intéressant sur ce monstre sacré du cinéma américain.

Mais en ce qui me concerne, ce qui est à la fois le point faible et le point fort du film est le personnage de Richard et tout ce qui est en lien avec lui.
Point faible parce qu'un grand nombre de scènes y étant lié apparaissent plutôt inutiles et alourdissent grandement le rythme du film et l'implication du spectateur.
Point fort car il apporte un point de vue un peu "candide" qui va évoluer au gré de pas mal de désillusions sur le milieu du théâtre, où la préparation quasi-autoritaire d'une représentation est source de tensions au sein de la troupe, où les opportunités de carrière peuvent primer sur les sentiments amoureux, mais aussi où règne le désir de création et d'implication.
Ce qui représente au final pour Richard une expérience enrichissante et éloignée de l'éducation scolaire, classique et si ennuyeuse à ses yeux.

Bernie
6.2

Bernie (2011)

1 h 44 min. Sortie : 8 janvier 2025 (France). Comédie, Drame, Policier

Film de Richard Linklater

Lamortsure a mis 7/10.

Annotation :

Si Bernie marque les retrouvailles de Linklater avec Jack Black, le ton est bien différent de Rock Academy. Tourné presque à la manière d'un docu-fiction, le film nous propose de nous plonger dans le Texas pour offrir un point de vue étonnant sur une affaire de meurtre.

En effet, Bernie, qui est donc joué par un Jack Black à contre-emploi dans ce rôle plus retenu et "précieux", est présenté comme une personne honnête, généreuse, compatissante et appréciée des gens le connaissant alors qu'il a tout de même tué une vieille dame de quatre balles dans le dos.

Linklater profite de ce fait divers pour brosser un portrait de Bernie déroutant puisque insistant sur tout ce qu'il y a de plus humain chez lui. C'est l'occasion de nous encourager à dépasser nos jugements hâtifs sur certains criminels, qui peuvent parfois être de simples humains poussés tellement à bout qu'ils ne sont plus vraiment eux-mêmes au moment de tuer.

Un film qui est donc plaisant, invitant à prendre du recul et à se questionner sur les causes pouvant mener à de tels actes, même si elles ne pardonnent bien évidemment pas tout mais peuvent empêcher une diabolisation abusive et déraisonnable. La démarche du film se fait de plus avec un certain humour permet de "visiter" un peu le Texas ou bien encore de rencontrer quelques truculents personnages !

Lamortsure

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