Sur écoute - 2018

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Suite d'A Crow Looked At Me, ce nouveau Mount Eerie est un second album de deuil pour Phil Elverum. L'artiste y atteint une sensibilité et une émotion à fleur de peau, palpables à chaque instant des 43 minutes formant le disque. Les morceaux sont épurés dans leur structure et parfois très longs, avec un chant rappelant le côté très brut du phrasé de Mark Kozelek, des pensées et des émotions couchées sur le papier. D'une mélancolie terriblement apaisante, Now Only m'a peut-être encore plus touché que son illustre prédécesseur, tout aussi beau et intime mais peut-être encore plus intense.

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Après un Life Without Sound très bon mais un peu trop gentillet, le groupe de Dylan Baldi revient à une approche nettement plus brut et spontanée pour accoucher de ce Last Building Burning. On retrouve vraiment l'intensité émotionnelle d'Attack on Memory et Here and Nowhere Else, que ce dernier album complète comme pour clore une trilogie, à la fois plus agressif que le premier et plus varié que le deuxième. Ca fait plaisir de retrouver ce qui me plaisait tellement dans leur son, et Dissolution est peut-être le digne morceau héritier de Wasted Days.

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La claque, je m'attendais à un "simple" album de doom mais pas à quelque chose d'aussi riche. La manière dont les riffs pachydermiques s'entremêlent avec des passages planants limite pinkfloydiens, des solos de guitare 70's, et même du saxophone sur certains passages ! L'un des sommets du genre cette année, et pourtant il y a de la concurrence...

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Trent Reznor cloture ici la trilogie entamée avec ses deux EP sortis en 2016 et 2017 tout en livrant son premier album depuis Hesitation Marks, statut qui lui a été attribué pour des raisons d'exposition avant tout puisque Trent a expliqué (a raison) qu'un EP est généralement bien moins bien mis en avant qu'un album. Qu'importe la durée très courte du dernier NIN, Bad Witch est indéniablement un des grands moments de la discographie du groupe.

Si Not The Actual Events et Add Violence faisaient une bonne synthèse musicale de la carrière de NIN, Bad Witch se veut plus expérimental et emmène davantage le groupe vers l'avant, sans perdre le côté familier des compositions de Trent (et Atticus Ross, l'autre membre full time du projet). Les sonorités sont lo-fi, crasseuses, tantôt agressives et tantôt plus posées. Quand Trent ne crie pas, il chante comme Bowie, et rempli ses nappes sonores de saxophone pour donner un côté un peu Blackstar à l'ensemble. Et il ne faudrait pas oublier de mentionner deux pistes instrumentales et nettement plus ambiantes, qui évoquent une version plus distordue des OST signées par la paire Reznor/Ross.

On sent le groupe en recherche, désireux d'élargir son spectre sonore sans renier son héritage, et ça fait un bien fou. Bad Witch est pour moi la meilleure release de NIN depuis le "retour" du groupe en 2013 et sans doute l'un de mes albums de l'année. Et oui, ça fait un bien fou de retrouver ses idoles en forme.

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Le retour que personne ne voyait venir ! Sleep qui sort un album le 20 avril (!) dans la surprise totale et sur Third Man Records qui plus est, ça tenait de l'événement. Et la bonne nouvelle, c'est que l'album est à la hauteur de ce qu'on pouvait en attendre. Plus proche du son méditatif et transcendantal de Dopesmoker que du stoner plus immédiat de Holy Mountain, The Sciences maintient malgré tout un tempo relevé et trouve un bon équilibre entre le son monolithique qui caractérise le groupe et une relative variété. Il faudra encore quelques écoutes pour en apprécier la pleine mesure mais c'est un très bon album et en tout point digne du prestige de ses géniteurs.

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Sacrée découverte que ce groupe de hardcore vétéran dont je vais m'empresser de découvrir la discographie plus en profondeur. Un album de metal brutal où les riffs énervés et les rythmiques asymétriques succèdent aux passages bien lourds et glauques, avec un chant qui vomis ses tripe dans la bonne humeur. En plus il y a Stephen Carpenter en featuring sur le dernier morceau, ça suffit à me combler.

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Je suis un grand fan d'AiC, forcément chacune de leur (rares) sorties m'excite comme une pucelle et forcément je ne suis pas le plus objectif du monde quant à leur musique. J'ai donc forcément adoré Rainier Fog !

C'est un album qui n'invente absolument rien, soyons d'accord. Alice in Chains a apporté l'essentiel de sa contribution à la musique dans les années 90, mais reste néanmoins, parmi ses contemporains, l'un des groupes à la carrière récente la moins embarrassante. Après un excellent Black Gives Way To Blue et un The Devil Put Dinosaurs Here moins flamboyant et globalement assez peu osé, Rainier Fog s'impose lui comme la parfaite synthèse de la carrière du groupe.

Cantrell et sa bande n'ont jamais sonné aussi 90's depuis leur retour, et ce malgré la production sobre et très actuelle de Nick Raskulinecz. La plage titulaire et Never Fade vont même jusqu'à titiller Facelift, tandis que Fly et Maybe pourraient se trouver sur Jar of Flies. On retrouve les traditionnels mastodontes doomesques (Red Giant aka l'un de mes coups de coeur, Deaf Ears Blind Eyes), l'énorme Drone et son riff stoner presque sabbathien. Tous les morceaux ont quelque chose de mémorable, l'avantage de faire un album plus court et plus varié que le précédent qui avait tendance à un peu tout mélanger.

Et surtout, le son que j'adore, ce mélange si parfait de lourdeur, d'émotion, ces licks/bends de guitare pénétrants, ces harmonies vocales plus parfaites que jamais (d'ailleurs William DuVall est plus présent que sur les deux albums précédents, très bonne chose !), bref c'est du Alice In Chains pur jus, en grande forme, qui ne va pas convertir les sceptiques mais pour les fans comme moi ce n'est que du bonheur <3

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Ty Segall ça devient un peu le petit plaisir annuel, le gars a une productivité énorme mais surtout parvient à maintenir un niveau de qualité respectable à chaque sortie. Après deux efforts réussis mais moins étincelants, Freedom's Goblin est sans doute son meilleur album depuis Manipulator. Ty y explore quantité de genres avec toujours la même maestria, entre groove, riffs gavés à la pédale fuzz et improvisations en tous genre. Le bougre s'offre même des arrangements de cuivres sur certains morceaux et semble se tenir en équilibre à chaque instant entre l'ambition des grands et la spontanéité d'un jeune groupe qui jamme dans un garage. A l'année prochaine, pour un album au moins aussi bon, hein !

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Jon Hopkins confirme tout le bien que je pouvais penser de lui après Immunity. On retrouve cette techno au son dense et chargé d'émotion, sans doute ce que j'ai entendu de plus contemplatif dans le genre, le tout entrecoupé de pistes de transition sans beats et mélancoliques à souhait. Peut-être mon album electro de l'année.

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Les rois du doom reviennent avec un album à leur image : pachydermique, puissant mais aussi à l'occasion planant et mélancolique. Une vraie richesse composée en partie par un Mike Scheidt sur son lit d'hôpital !

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Troisième album et troisième coup de coeur pour le groupe de la belle Sadie Dupuis, Twerp Verse conserve ce son typé rock alternatif grungisant, peut-être un poil plus sombre que les précédents essais du groupe mais toujours aussi rafraîchissant <3

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Autant ye m'a laisse un goût de trop peu, autant ce Kids See Ghosts m'a vraiment emporté. On retrouve le talent de Kanye à la prod, les instrus sont bien rythmées, chaque morceau a une vraie patte et un gimmick qui le rend immédiatement appréciable, et j'aime beaucoup l'utilisation de la guitare sur l'ensemble. Après je ne connais pas bien Kid Cudi et j'ai du mal à dire où se trouve vraiment sa contribution en dehors de ses passages rappés. Mais en tout cas c'est mon album de Kanye préféré depuis Yeezus, et ce malgré sa (trop) courte durée.

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Un album étonnant et imprévisible, industriel, dissonnant, bruitiste, parfois étrangement mélodique. Pas l'écoute la plus facile de l'année, mais en tout cas l'une des plus gratifiantes.

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Belle découverte pour mon premier contact avec la musique de Meg Remy. La chanteuse livre un album pop extrêmement varié et dansant, aux instrumentations léchées surfant aisément entre rock, disco et electro avec beaucoup d'énergie.

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C'est de la pure découverte, et putain ce groupe de hardcore m'a bien impressionné ! C'est ultra-agressif, avec des passages distordus aux signatures rythmiques parfois chtarbées, un son de guitare imposant et des sonorités electro, et en même temps une approche ambiante qui n'est pas sans rappeler Deftones, il n'en faut pas plus pour m'enjailler !

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Les barons du stoner sont définitivement en grande forme dans cette suite du déjà très bon Gigantoid. Pas de grand changement dans le son : c'est du gros riff, tantôt furieux et presque punk, tantôt lourd à faire frémir Tommy Iommi. La plupart des morceaux sont très courts, efficaces et allant à l'essentiel, mais c'est pour mieux laisser la place à une pièce finale de près de 18 minutes, torrent de riffs, jams et solos qui devient, si je ne m'abuse, le plus long morceau du groupe. Leur carrière est riche, inégale par moments, mais retrouver les Fu en telle forme fait plaisir !

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Après un album un peu hors-sujet, Long Distance Calling revient en puissance. Boundless repart des bases : du post-metal progressif, aux instrumentations affinées. Envoutant !

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Le groupe espagnol continue sa carrière prometteuse avec un troisième album plus fin que les précédents, tout en gardant la spontanéité et la fraîcheur que j'avais adorés dans les premiers !

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Comme toujours, le son de Bongripper est peut-être ce qui se fait de plus massif dans le doom. Deux morceaux seulement, mais quels morceaux...

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Un nouveau Windhand au doom toujours aussi hypnotisant, quoique un peu plus calme que les précédents essais du groupe. Mais ces interludes sont les bienvenus entre deux riffs electricwizardiens.

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L'album estival par excellence, dommage que je ne l'ait écouté qu'en décembre ! Il n'empêche que Slow Air est une petite merveille dream pop, un album planant, épuré et aux sonorités synthétiques bienvenues.

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Mon premier coup de coeur de female post-punk de l'année : c'est concis et ça envoie !

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Sacré album de Drudkh (dont je ne connaissais qu'Autumn Aurora auparavant), du black metal violent mais aussi mélodique et terriblement pénétrant.

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Beau retour pour Stoned Jesus. Ce quatrième album fait sans problème oublier un The Harvest un peu faiblard et s'impose comme une belle collection de riffs heavy/stoner, moins monotone qu'on aurait pu croire grâce notamment à une rythmique assez variée.

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Je n'ai pas écouté le Twin Fantasy original, je n'ai donc pas de point de comparaison mais Will Toledo livre en tout cas un album assez irréprochable, impeccablement produit et habité par la même verve qui parcourait déjà le fameux Teens of Denial. Ce Face to Face n'a forcément pas la même importance mais s'écoute avec le même plaisir.

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Surprenant album de la part de ce duo britannique : on est souvent à mi-chemin entre le death metal, le prog et le sludge. C'est massif, technique et brutal mais aussi mélodique ou atmosphérique sans que les ruptures ne soient trop abruptes. Ca me fait un peu penser à du Mastodon en plus musclé, le genre de truc qui passe bien quoi.

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Découverte totale, un album extrêmement ambitieux, constitué de couches sonores denses aux influences multiples (le krautrock et le drone ne sont jamais loin). Contemplatif !